Et pendant ce temps la, la ligne de train Grenoble-Gap, on l'améliore quand?
Grenoble va devenir une ville de transit massif pour les alpes du sud, bonjour la pollution et les encombrements...
Cette autoroute aura, je pense, des répercussions majeures pour Grenoble, car elle donnera des arguments de plus aux tenants de la rocade nord
Pour la troisième fois en une vingtaine d'années, le projet de l'autoroute A 51, entre Grenoble et Sisteron, est relancé. Un débat public démarrera le 7 juin, enfin, et se déroulera en deux phases jusqu'au 20 octobre. L'objectif : informer le public et lui permettre de s'exprimer sur l'opportunité de construire le chaînon manquant de moins de 100 kilomètres devant rejoindre les tronçons autoroutiers déjà construits au-delà de Sisteron et au sud de Grenoble. Le public est également consulté sur différents tracés.
Le projet remonte à près de trente ans. Devant des prévisions de trafic laissant augurer une saturation des infrastructures routières de la vallée du Rhône à l'horizon 2010, le gouvernement adopte le principe d'un deuxième axe nord-sud pour décongestionner l'autoroute A 7 et désenclaver les Alpes du Sud. Cet engagement est confirmé par l'inscription du projet au Schéma directeur routier national.
Mais l'A 51 semble maudite. Après la mise en service d'un premier tronçon d'Aix-en-Provence à Sisteron en 1988 et des prolongements jusqu'à La Saulce au Sud et Coyelles au Nord, en 1999, le projet déraille : un premier tracé pour l'achèvement de la liaison par l'est de Gap est arrêté par Bernard Pons, alors ministre du gouvernement d'Alain Juppé. Il est stoppé près du but par la dissolution de l'Assemblée nationale en 1995. Le nouveau gouvernement de Lionel Jospin remet alors tout à plat. Et sous la pression des écologistes, Jean-Claude Gayssot, le ministre de l'Équipement de l'époque, choisit une solution de route à deux fois deux voies à l'ouest de Gap, par le col de la Croix-Haute. La réélection de Jacques Chirac provoque un nouveau retour à la case départ. Gilles de Robien qui a entendu les élus de l'est des Hautes-Alpes affiche sa préférence pour le tracé à l'est de Gap. Pour ces derniers, c'est la logique économique, 80% de la taxe professionnelle des Hautes-Alpes étant perçue à l'Est où se trouvent le lac de Serre-Ponçon et des stations de ski comme Serre-Chevalier ou Les Orres.
Le problème est que c'est la solution la plus onéreuse : 2,2 milliards d'euros alors que le tracé par le col de la Croix-Haute se limite à 1,8 milliard. Dans ces deux cas, l'Etat et les collectivités territoriales devront assurer chacun 37,5% de la facture, la société concessionnaire en prenant à sa charge un quart.
En troisième choix, il est proposé au débat l'aménagement des RN 75 et RN 85, une solution beaucoup plus économique avec un coût de 610 millions financés totalement par l'Etat et les collectivités locales. Une fois le débat clos, la commission du débat public aura deux mois pour rendre son bilan. L'Etat disposera alors de trois mois pour prendre sa décision. Il faudra ensuite attendre jusqu'en 2019 au mieux pour pouvoir emprunter cette nouvelle infrastructure...