C’est l’histoire d’un aiguillage, apparu au croisement Jean-Jaurès / Alsace-Lorraine, qui a provoqué ce constat aussi évident que soudain : les lignes de tram A, B, C et E seront interconnectées et cela permettra de créer des nouveaux trajets !
C’est plutôt simple à comprendre : les quatre segments d’un carré vont être réunis quand le tram E fera le lien
matériel entre la ligne A-B (tronçon commun du centre-ville) et la ligne C.
On pourrait ainsi très bien imaginer la créa-tion d’une ligne de tram circu-laire comme il en existe dans certaines capitales européen-nes: elle passerait par les grands boulevards (ligne C), remonterait vers le nord par Jean-Jaurès (ligne E) jusqu’à Alsace-Lorraine. Puis rejoin-drait son point de départ en empruntant la partie A-B jus-qu’à Maison du tourisme, puis A toute seule jusqu’à Chavant où elle reviendrait sur la ligne C. Et la boucle serait bouclée.
Jacques Chiron, sénateur isé-rois et adjoint grenoblois char-gé des Déplacements, confir-me que l’idée existe. Et que la réflexion va, en fait, au-delà. Plutôt que de tourner en rond, le tram pourrait ainsi emprun-ter des itinéraires bis pour chacune de ses lignes, grâce à cette possibilité de bifur-quer...
“Aujourd’hui, on a un problè-me de bout de ligne sur la B”, tempère d’emblée Jacques Chiron. “On ne sait pas stocker à l’arrivée de la B 2x2 rames” (une aller, une retour pour deux itinéraires) . Si cette contrainte venait à être levée, cependant, “on pourrait très bien tracer, par exemple, une ligne A qui passe par l’itinérai-re habituel et une ligne A’ qui irait plus directement vers la gare en passant par les boule-vards (soit A, puis C, puis E, puis A-B)”. Idem sur la ligne B, “où l’on pourrait mettre en pla-ce en plus de l’itinéraire connu une solution B’ qui irait à la Presqu’île en passant par les boulevards. Mais il faut mettre cela en balance avec la ligne C, qui rejoint déjà le campus, et la possibilité de prendre di-rectement le train de la gare de Grenoble à celle de Gières...”
Les gains de ce type de con-nexions seraient évidemment énormes. Jacques Chiron en cite quelques-uns : “Désen-gorger la ligne A, qui compte 100000 voyageurs/jour”, “connecter la ligne C à la ga-re”, “gagner en rapidité en passant par les boulevards plutôt que par le centre-ville”, surtout quand les gens veu-lent “aller directement à la ga-re”. Ce serait pratique, tout ça. Mais il faut finir la ligne E d’abord...
