sur le terre-plein qui jouxte le dépôt des VFD, à l'entrée nord de La Mure, quatre grandes carcasses calcinées sont sagement alignées. Depuis ce matin, les gendarmes de l'identification criminelle les inspectent longuement, à la recherche du moindre indice exploitable. Sans grand espoir : il ne reste plus grand-chose de ces malheureux autocars...
Tout à l'heure, peu après 3 heures du matin, lorsque la première équipe d'attaque des sapeurs-pompiers de La Mure est arrivée sur place, les véhicules, garés flanc à flanc ne formaient plus qu'un seul et même brasier : trop violent, trop tard pour parvenir à sauver ne serait-ce que l'un d'entre eux.
Un acte de vandalisme pur
Non loin de l'esplanade où reposent les carcasses, un entrepôt abrite, la nuit, six autres autocars, qui n'ont fort heureusement pas été concernés par l'incendie. Ces dix véhicules constituent la flotte des VFD pour les trajets réguliers et scolaires assurés par la société de transport. Au matin, il a donc fallu faire des choix : en cette toute fin d'année scolaire, certains trajets n'ont pas été assurés, la majorité des lignes régulières restant en revanche programmées.
Au-delà du très lourd préjudice subi par la société VFD, l'affaire inquiète les gendarmes au plus haut point, car l'hypothèse d'un acte volontaire ne fait pas de doute. Aucun événement survenu ces derniers temps ne permet d'entrevoir une piste, un semblant de mobile. Pire : cet acte de vandalisme pur n'est pas isolé. Il est le plus grave d'une série enregistrée à La Mure depuis un mois. Sept voitures ont en effet été incendiées de façon apparemment gratuite ces dernières semaines dans le cadre de quatre sinistres distincts ! Un chiffre qui ferait sourire n'importe quel chef de circonscription urbaine, mais qui est très inhabituel ici. Du coup, la lutte contre les mystérieux incendiaires devient une priorité pour les gendarmes chargés de l'enquête et pour les patrouilles qui arpentent la Matheysine, la nuit.