Si le tramway reste l'un des moyens les plus rapides pour traverser Clermont-Ferrand, quand il déraille, il faut prendre son mal en patience pour savoir ce qui s'est passé.
Bertrand Yvernault
bertrand.yvernault@centrefrance.comLa plupart des passagers ne s'en rendent plus compte, mais le tramway clermontois roule bel et bien au ralenti. Depuis le déraillement du 10 janvier 2011, il est toujours assujetti à des limitations de vitesse. Ces mesures ont d'abord rallongé de six à sept minutes son temps de parcours complet (la ligne mesure 14 km).
Une resynchronisation des feux a permis, en milieu d'année, de ramener le retard à deux minutes. Il reste que les usagers n'ont toujours pas le fin mot de l'histoire sur cet accident. Et les pouvoirs publics non plus.
1 Que s'est-il passé ? Différentes hypothèses ont été émises sur le coup : un appareil de dilatation défectueux, un défaut de mise en rail Aucune n'a été soutenue plus avant. Une erreur humaine a aussi été envisagée. Des voyageurs ont raconté qu'ils ont entendu une alarme retentir deux fois avant le déraillement. Certains ont aussi fait état d'une conversation entre le conducteur et le PC sécurité, avant que le tramway ne redémarre Le tribunal de grande instance a confié le dossier à un expert.
« J'attends avec impatience ses conclusions », indique Alain Martinet, président de T2C. « Car nous avons des problèmes techniques qui ne sont pas encore solutionnés et j'ai hâte que le tramway reprenne son fonctionnement normal ».
2 Quelles mesures ont été prises ? Parallèlement à l'enquête, le préfet a exigé un audit de sécurité. Le rapport rédigé par un organisme extérieur (Systra) a été remis, en octobre, dans un climat tendu entre T2C et le SMTC. Serge Godard, président du second, préfère évacuer ce conflit : « Ou bien nous sommes capables d'assurer le transport du public ou bien nous ne le sommes pas. Il faut arrêter les chamailleries politiques, car on oublie l'intérêt général et cela nuit au service public ».
« Cela a été l'occasion d'une révision générale des rames », positive tout de même Jean-Bernard Bobin, secrétaire général de la préfecture. « Et il y a eu un rappel des procédures de sécurité. Plusieurs incidents avaient démontré un problème de non-respect de certaines règles ». En attendant le rendu final de la procédure judiciaire, « nous ne changerons rien aux limitations de vitesse », prévient-il.
3 Quand saura-t-on ? Pas de sitôt. Il n'y a qu'à voir les suites de l'incendie accidentel d'une rame en décembre 2009. Le rapport d'expertise a été rendu public il y a deux semaines ! À ce rythme, pour le déraillement de 2011, le public ne doit pas s'attendre à des réponses définitives avant 2013.n