Les Scania sont souvent critiqués. C'est vrai que leurs sièges ont un rembourrage assez mince, mais leur longévité leur permet de tenir le coup sur une très longue durée. Ce ne sont donc pas les matériels de piètre qualité que l'on dit. À l'inverse, j'ai encore dans l'oreille le bruit de ferraille des articulés Renault PR180 — on avait l'impression qu'une chaîne pendait sous eux et frottait sur le bitume — tandis que les articulés Mercedes-Heuliez vieillissaient impeccablement. Jadis, avant l'arrivée du Saviem SC10, les tôles des bus rouillaient, je crois qu'il ne duraient guère plus de 10 ans. Aujourd'hui un bus de 20 ans fait encore belle figure. C'est la généralisation du plancher bas qui a mis au rencard les matériels les plus anciens. Il me semble aussi qu'hormis à la RATP les bus à cul-de-sac arrière n'ont plus trop la faveur.
Pour les économies que l'on pousse très loin à Angers je pense que RATP Dev n'y est pas pour rien. Dans les réseaux où cette société s'est implantée elle s'est fait valoir par les économies qu'elle envisageait de réaliser par rapport au gestionnaire en place qu'elle entendait déloger, et qui était souvent Keolis.
Le paradoxe : la RATP parisienne est un EPIC, une entreprise nationalisée, qui vit des subventions généreuses que la région, parisienne a la capacité de lui octroyer. Mais la RATP parisienne redoute la concurrence privée. À l'inverse, RATP Dev est une société anonyme, privée, qui joue à fond la carte de la concurrence, en France et à l'étranger. Elle semble cultiver la radinerie, ainsi, quand elle gagna le réseau d'Angers, elle parla d'utiliser du matériel roulant d'occasion, puis elle commença par tailler dans le service du dimanche qui, à Angers, est l'un des pires qui soient en France. C'est ainsi que Montreuil-Juigné (7800 hab) n'est plus desservi le dimanche — alors que jadis les Transports Démas, pour une population bien moindre, assuraient à leurs risques et périls et sans aucune subvention un minimum de service dominical. Je ne dis trop rien pour Sainte-Gemmes qui n'a pas de service le dimanche car j'ai oublié s'il en existait un avant RATP Dev, mais il me semble qu'au-moins la clinique de l'Espérance était desservie les D&F. Bien sûr il y a le faux nez des taxis sur demande, mais il faut les commander avant 17 h la veille. Une bouffonnerie ! Bien des trajets que l'on faits sont décidés spontanément, voire dans l'instant, sans les planifier un jour avant, qui plus est avant 17 heures ! Et ce n'est pas tout ! RATP Dev avait envisagé — un plan existe — de supprimer le service du dimanche :
– entre la mairie des Ponts-de-Cé et Mûrs-Érigné (desservie tous les jours depuis 1896, soit 127 ans !) ;
– la ligne de Saint-Léonard (cliniques) ;
– la desserte de Bouchemaine ;
– celle de Beaucouzé ;
– celle de Saint-Sylvain.
On a l'impression qu'en dessous de 10 000 habitants ça n'intéresse pas RATP Dev.
Pour ce qui est des arbres abattus, beaucoup l'ont été à Angers à cause de la maladie : le jardin du Mail, l'avenue Jeanne-d'Arc, et autres endroits, y compris l'ancien grand arbre (un platane ?) de la place Sainte-Croix, au chevet de la cathédrale, qui fut remplacé par un arbre assez grand, peut-être un chêne. Le jour où les arbres magnifiques de la place La Rouchefoucauld arriveront en fin de vie ce sera un crève-cœur de voir cette place dans son nouvel aspect, plantée d'arbrisseaux. Par ailleurs, mais je ne sais pas si, comment, et dans quelle quantité cela a été réalisé, la municipalité d'Angers projetait, depuis environ 2015, des plantations massives d'arbres, mais peut-être pas forcément en milieu urbain car la commune d'Angers dispose de vastes zones rurales inconstructibles du fait qu'elles sont inondables (lors de la grande crue de 1995 la ville était coupée en deux, les deux seuls ponts praticables étant ceux de la Basse-Chaîne (château) et de la rocade ouest, tous les autres étaient coupés).
La minéralisation de la voirie vient, je crois, tout de même essentiellement de la voirie automobile et des espaces publics et privés des zones d'habitations collectives (les ZUP), ainsi que des emprises industrielles et commerciales (notamment les parkings des grandes surfaces et ceux du Parc-Expo). Mais avant l'élargissement du boulevard Foch en 1968, et donc du rétrécissement de ses parties piétonnes, les trottoirs étaient immenses, comme sur tout l'anneau des boulevards du centre-ville. Ils étaient en terre avec une promenade pavée au milieu. À partir de 1968-1969, tout cet anneau enserrant le centre et la Doutre, fut élargi pour y placer de nouvelles files de circulation (quatre contre deux auparavant) et du stationnement.L'aménagement de la voie des berges entraîna la destruction du quartier du quai Ligny et de ses arrières, jusqu'à la place Molière. Avant les années 60-70 bien des rues hors centre-ville étaient en terre battue, je me souviens par exemple des rues de Brissac, Saumuroise et Parmentier, des places Marengo, Lorraine, Leclerc, La Rochefoucauld, etc.
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P.-S. : un autre exemple de la radinerie de RATP Dev : à Lorient une des plus fortes lignes est circulaire, mais le dimanche elle ne roule que dans un sens. Quelle bonne idée ! Quand on a un trajet d'un kilomètre à faire, il peut monter à plusieurs kilomètres si l'on est dans le sens le plus défavorable.
Pourquoi pas inventer les lignes radiales ou diamétrales à sens unique ? Les bus les desserviraient dans un seul sens puis, arrivés au terminus, ils partiraient en haut-le-pied desservir une autre ligne, à sens unique aussi, évidemment. On en éviterait des kilomètres roulés !