Ah ! Bravo Citroën !

[Latil 22]

Courrier de l'Ouest 9 avril 1964

[Terminus]

Je me souviens très bien de cet article de 1964, je crois même y avoir fait allusion sur le Snocotra il y a un bon bout de temps, sans doute dans un sujet consacré à la gare routière Plantagenêt, avec de nombreuses photos que Latil 22 obtient probablement sous la menace, en usant de la force car de bonnes photos ne se trouvent comme ça pas en claquant les doigts, il faut aller les chercher.

Je n'avais pas gardé l'article à l'époque et ne me souvenais plus trop de la photo. Je me rappelais davantage l'argument tâtillon et vétilleux du journaliste qui ne trouve pas normal qu'un car prenne un sens interdit sur 15 mètres, ou moins. Il s'en offusque même en titrant : « Ben voyons ! ». On pourrait en trouver bien d'autres articles critiques au sujet des bus et cars, mais pour la bagnole, ce serait plus rare : en général elle était vaillamment défendue (notamment contre les disques de zone bleue, les parcmètres, les amendes et le manque criant de places disponibles).

Ce problème du retour de la bagnole dans les villes revient à la mode aujourd'hui, et à grands pas. Voir cet article de Slate de cette semaine qui s'intitule « Pour les villes moyennes, demain, il sera trop tard ».
Beaucoup de choses y sont réelles et l'article pose le problème de la métropolisation d'environ 13 agglomérations, ce qui signifie que pratiquement toutes les autres agglomérations, déjà très en perte de vitesse (et Angers notamment perd des plumes comme la plupart des autres) vont continuer leur déchéance irrémédiablement, en raison de la concurrence entre villes, qui favorise un petit groupe d'aînés au détriment d'une très nombreuse fratrie. C'est un effet pervers de la décentralisation qui, à mes yeux, n'est qu'une démultiplication de la centralisation à plus petite échelle, en somme, c'est une décentralisation-recentralisation, dans des régions artificielles sans consistance ni légitimité. En fait les régions sont conçues pour être la « province » de leur « métropole régionale » qui doit en tirer un maximum d'avantages. C'est stupide et ça va faire des ravages : la population va continuer de se regrouper dans les métropoles, tandis que tout le reste se fragilise, se dépeuple, s'appauvrit. Mais la machine est lancée, aveuglément, on ne peut sans doute plus l'arrêter puisqu'il n'y a pas d'autre théorie de rechange.
Mais dans cet article de Slate, voyez donc le chapitre 4 : « La voiture à nouveau la bienvenue en centre-ville ». Le tramway dans les villes moyennes n'y est pas si bien considéré et les trottoirs ne sont pas assez occupés par le stationnement.
http://www.slate.fr/story/88883/villes- ... -trop-tard

Je reviens à la coupure de presse de Latil : on pourrait presque dire que ce franchissement de sens interdit était le premier couloir d'autocar d'Angers. En fait les vrais premiers furent aménagés vers 1977-1978, plutôt 1978 ?, rue Létanduère depuis le carrefour du bd de Strasbourg jusqu'au pont de Létanduère (SNCF), ainsi que le côté sud de la rue du Haras et les deux couloirs du bd Foch (du carrefour du Haras jusqu'à la place Lorraine (sous réserve d'erreurs de ma part).
Ça ne s'est pas fait sans des polémiques exacerbées, bien sûr. Tout comme la piétonnisation de la rue St-Aubin, la première à Angers, mais la 35e ou 36e en France. Saumur avait été bien plus précoce.
Je me souviens bien qu'avant le couloir de la rue Létanduère les bus de la ligne Étoile étaient embourbés dans les embouteillages depuis le bd de Strasbourg jusqu'à la gare.

Le car doit être un T55, je suppose, ou un P55, mais notre consultant Citroën pourra nous donner son avis.

Le bas de caisse arrière du car a une bande blanche de peinture réfléchissante, semble-t'il. C'était une prescription récente s'appliquant aux poids lourds et aux autocars, afin qu'ils soient mieux visibles de loin, surtout la nuit. Les bus urbains y ont échappé.
C'est à cette même époque que les plaques réfléchissantes (fond blanc à l'avant, jaune à l'arrière, avec textes noirs) furent obligatoires pour les voitures particulières, toujours pour une meilleure signalisation de nuit. Mais, si je me souviens bien, il y avait un problème : les photos punitives que prenaient les gendarmes à la suite d'un dépassement de vitesse, par exemple, pouvaient être illisibles à cause de la trop grande réflection lumineuse qui aveuglait l'appareil-photo.
Je ne sais pas si la gendarmerie les utilisait encore mais il y eut des breaks ou des berlines Peugeot 403 ou 404, gris clair banalisé ou noir, qui étaient munis d'un gros compteur de vitesse placé sur l'aile avant droite, et carrossé comme un phare : ce compteur placé presque à l'avant et tourné vers le passager-gendarme permettait de photographier la voiture suivie en infraction, tout en photographiant aussi le cadran du compteur de la voiture des gendarmes, lequel, donnant la vitesse de la 403, permettait d'estimer la vitesse du véhicule suivi. Mais les plaques jaunes étaient si réfléchissantes qu'elles aveuglaient !

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http://www.google.fr/imgres?imgurl=http ... CCIQrQMwAA

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