citaro27 Wrote:Pour Rouen ils ont en effet commencé à deux agents, ligne 12 et ensuite après l'arrivée de SC10, répartis sur d'autres lignes avec un seul agent.(4-19) le poste de receveur était effectivement à l'avant comme pour les TB CS60.
Mais par contre j'ai une date de retrait de service en 77 et 78!!!
Effectivement, j'ai dû me tromper sur l'année pour ce SC4b de Rouen.
Mon premier voyage à Rouen datait vraisemblablement d'août 1971 et je n'y étais pas retourné avant février 1985 où je n'y passai qu'une très courte journée. J'ai sans doute confondu ces deux années, pensant avoir vu le Chausson SC4b en 1985 car ce souvenir me paraissait plus frais dans ma mémoire. Effectivement 1985 n'est pas vraisemblable, je l'avais sûrement vu en 1971.
En 1971 — c'était encore la CTR — il n'y avait déjà plus de trolleybus à Rouen, pourtant j'étais en partie venu pour les voir (d'autant plus que c'étaient des reconstructions locales), ainsi que ceux du Havre, déjà supprimés aussi.
Mon second voyage eut lieu en 1985, en février, j'avais pris la ligne 17 vers Saint-Étienne-du-Rouvray jusqu'à Sotteville, dont j'étais revenu à pied jusqu'au centre de Rouen par le rond-point des Bruyères et Saint-Sever. Les tarifs de la CTAR m'avaient paru très élevés. Arrivé à Rouen par la gare RD j'étais allé me procurer des horaires et un plan du réseau urbain dans un bâtiment de la CTAR (peut-être la direction ?) qui était situé dans une rue proche du square Verdrel, sans doute la rue Jean Lecanuet, probablement un immeuble ancien. On m'avait remis un jeu de photocopies, et non pas des fiches imprimées. Pour la communication et l'information ce n'était pas Byzance.
Il m'avait semblé que le réseau rouennais n'avait pas la qualité qu'on aurait pu espérer d'une agglomération de cette taille et les fréquences n'étaient pas superlatives. L'article cité ci-dessous dit que le ratio des voyages par an et par habitant n'était que de 70 :
« Dans les années 1970, avec leurs 70 voyages par an et par habitant, les transports en commun de l'agglomération rouennaise se situaient loin derrière la moyenne des agglomérations françaises de même dimension, dont les meilleures affichaient une fréquentation deux fois supérieure. »Ce ratio de 70 n'était certes pas énorme, mais on était encore dans les années noires des transports urbains en France et la mairie de Rouen ainsi que celles des communes de l'agglomération semblaient tout miser sur la bagnole, considérée comme le moyen idéal et définitif pour résoudre tous les déplacements, malgré ces fardeaux qu'étaient les personnes âgées, les femmes et les enfants, des captifs qui contraignaient, hélas, à maintenir quand même un service réduit de transports en commun. Bien des agglomérations françaises étaient dans le même cas, certaines étaient pires, dont Angers, Caen, Orléans, Nîmes, leurs chiffres étaient très mauvais. Selon le livre de Jean Robert
Histoire des transports dans les villes de France le réseau de Rouen, de 1962 à 1972, était tombé de 21 millions de voyageurs à 16,6 millions, une perte de 21 % en seulement dix ans.
En revanche, Saint-Étienne était à mes yeux le champion de France avec, vers 1965, 68 millions de voyageurs
grosso modo, dont environ 31 pour la ligne de tram, environ 32 pour le réseau des trolleybus et environ 5 millions pour les lignes de bus. Le ratio voyages/an/habitant était absolument phénoménal (vraisemblablement de l'ordre de 235, c'était le meilleur résultat en province, mieux que Lyon !). Je cite ces chiffres de mémoire car je les avais obtenus par courrier des CFVE à la fin des années 60, mais hélas j'ai jeté ces documents avec bien d'autres, je mérite le pilori, c'est sûr…
Dans le même ordre d'idées, j'étais allé à Lille en 1983 et j'avais été très déçu car j'attendais beaucoup mieux d'une agglomération millionnaire.
À la fin des années 60 j'avais écrit à divers réseaux français pour en avoir les statistiques et les horaires. Certains m'avaient répondu mais j'ai bêtement tout jeté, en y repensant je crois que le pilori est une peine insuffisante pour une telle faute… J'avais eu ainsi les horaires de Rouen, tous écrits à la main et ronéotés. Je crois me souvenir que la plus grosse ligne était la 2 (Hôpital Madeleine — Darnétal). Dans mon souvenir les services de soirée étaient assez courts, limités vers 22 heures si je ne me trompe pas. Mais il ne faut pas prendre mes souvenirs comme argent comptant, ils remontent à 55 ans, tout de même…
En 1971 il y avait à Rouen surtout des SC10, probablement tous en portes 044, et avec des oblitérateurs automatiques CAMP perforants, ce n'était pas du libre service : on entrait par l'avant et descendait au milieu. Dans mon souvenir, vieux tout de même d'une cinquantaine d'années, tous les bus de la CTR étaient en livrée gris/rouge/gris, je n'avais vu aucun véhicule dans l'ancienne livrée vert foncé/crème/vert foncé. À part un Chausson SC4b je ne me souviens pas non plus avoir vu des Chausson normaux (mais j'ai un doute, car il n'y avait sans doute pas que des SC10 récents), je ne me remémore aucun Berliet. Tout le réseau m'avait paru être desservi avec un seul agent, sauf ce SC4b de la ligne 12, mais à vrai dire j'en avais vu qu'un seul, garé à la gare RD de Rouen et il était hors service, le conducteur et le très hypothétique receveur étaient absents, peut-être ce bus ne fonctionnait-il qu'avec un seul agent. De toute façon je n'avais vu aucun receveur sur les autres autobus, mais ce n'est pas probant puisqu'à Rouen ils n'avaient pas de cabine et étaient assis entre des banquettes de voyageurs, entre les portes AV et ML, on ne les remarquait donc pas. Sur le Chausson SC4b (en portes 444) j'avais remarqué ce siège du receveur entre les portes AV et ML, adossé au flanc droit, mais peut-être ne servait-il déjà plus ?
À Rouen les poteaux d'arrêt étaient très particuliers : il n'y avait ni tête, ni pancarte, ni horaires. C'étaient de simples tubes métalliques d'un diamètre assez fort (peut-être une dizaine de centimètres), ils n'étaient pas très hauts (je penserais à 1,80 m mais ça vaut ce que ça vaut) et leur extrémité supérieure s'arrondissait en un bout demi-sphérique. Ils étaient peints en sombre et sur la moitié supérieure des anneaux de peinture alternée se succédaient : rouge, blanc, rouge, blanc, etc. Un peu comme des barrières de passage à niveau, mais les anneaux étaient assez serrés. Ils ne portaient aucune information, même pas l'indice de ligne ou le nom de l'arrêt. Je me demande, mais j'invente peut-être, si la couleur ne différait pas selon les arrêts fixes ou facultatifs : blanc/rouge pour les fixes, bleu ou vert/ blanc pour les facultatifs. Sur une photo de Jean-Henri MANARA on voit un poteau mieux équipé, peut-être place Le Lieur à la tête de ligne d'un trolleybus en centre-ville. Il semblerait que seuls les arrêts principaux avaient reçu une tête de poteau (d'inspiration parisienne), ainsi qu'un cadre d'horaires.
Un dernier souvenir : j'avais beaucoup apprécié le kiosque de la place de Gaulle, avec un bel auvent vitré et de belles mosaïques. C'était un bel édicule, hélas démoli depuis et remplacé par un successeur dont les mosaïques essayaient de suppléer à celles de l'ancien. Mais lui aussi a disparu, probablement balayé par un parking souterrain.
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Voir :
Jean CAPOLINI a aussi pris des clichés de Rouen de 1955 à 1964, on les trouve sur Flickr.