Hommage aux bus et cars Chausson

[luckyrando57]

Bonsoir !

Toujours belles, ces scènes de vie qui mettent en scène des autocars. En l'occurrence, il s'agit d'un ANH, antérieur à l'ANG qui bénéficiera du pare-brise en une seule pièce. Note d'humour : il fallait être Chausson (et sa nomenclature bien complexe !) pour classer le H avant le G !

[BBernard]

Bonsoir.
Un beau Chausson devant la gare de Valence. Toute une époque avec la voiture à coté de l'autocar.
Comme on en a parlé dans ce topic, il y a eu des Chausson "nez de cochon" chez Siroux-Démas mais aussi, sans doute, chez des transporteurs Angevins.
Bonne soirée à tous.
Bernard.

[BBernard]

Bonjour.
Un beau Chausson , immatriculé 76. Un système d'aération peu courant sur ce bus (je peux me tromper). Est-ce le réseau du Havre ou Rouen ? Je ne sais pas.
Très beau bus avec les publicités d'époque.
A bientôt.
Bernard.

[Terminus]

Bonsoir Bernard,

Vraiment une belle photo, je ne la connaissais pas.

C'est au Havre, sur le réseau de la CGFTE (Cie générale française de transports et entreprises). Les éléments pouvant attester du Havre sont :

– la plaque d'indice de ligne à l'arrière droit qui est circulaire et non pas rectangulaire comme partout ailleurs ;
– les aérateurs du toit sont conformes à ceux qui équipaient les Chausson du Havre et peut-être aussi les trolleybus ; on les voit sur un plan technique des autobus Chausson du Havre qui est consultable sur le site des archives municipales de cette ville (référence CGFTE : plan n° APV-113578, mais la cote des Archives est sans doute 2fi69). Ce sont des aérateurs statiques Le Parisien ;
– la livrée est de deux tons clair/foncé : une sorte de bleu turquoise en haut, un genre de bleu pétrole en bas.

On aperçoit le bureau du receveur près de la porte arrière qui servait d'entrée, la masse sombre est sans doute la silhouette du receveur!r ou de la receveuse.

La ligne 9 avait pour itinéraire : Gare SNCF (tête de ligne) – le Rond-Point – Rue de Verdun – Graville – Harfleur – Montivilliers. Elle se dirigeait vers l'est.

À gauche on voit passer un trolleybus, peut-être un Vetra VBRh ?

Nota pour la plaque d'indice à l'arrière : ailleurs qu'au Havre ces plaques n'étaient jamais rondes, mais rectangulaires, ce qui était plus pratique car, si un cercle s'inscrit dans l'encombrement d'un carré, les quatre angles sont bouffés et quand le numéro de ligne est à deux chiffres il faut réduire la taille du texte pour le faire tenir sur la plaque ronde, ce qui est donc un peu moins lisible.

[citaro27]

Rouen n'a jamais eu de Chausson avec cette caisse.

[Terminus]

Bonjour à tout le monde,

Il y a un bon moment Citaro 27 avait montré un tableau du parc Chausson de Rouen. Pourrait-il le remettre, mais en faisant un meilleur scan, avec une définition améliorée, car certains textes étaient illisibles ?

Selon son tableau il me semble qu'à Rouen, à part les SC4b plus récents, les bus Chausson avaient tous un arrière bombé et un pavillon surbaissé. Un seul était plus moderne avec un arrière plat : l'APU53 n° 85 à portes en 442, qui était un AHH52.

Ce n° 85 était à la fois un APU53 et un AHH52 : c'est l'éternel problème de l'infernale dénomination des Chausson, à laquelle on ne comprend rien puisque Chausson utilisait deux dénominations différentes :

– une première selon la carrosserie (AP pour les modèles précurseurs AP1 et AP2, puis pour les nez de cochon et enfin pour les nouveaux bus à avant restylé : APU pour les urbains à pavillon surbaissé, APV pour les mêmes mais à pavillon rehaussé) ;
– une seconde selon la motorisation (ASH, APH, AHH, etc.).

Mais certaines références Chausson désignent aussi bien un autocar qu'un autobus… C'est un casse-tête !

Rouen avait subi de très importantes destructions à la fin de la 2e guerre, le réseau des tramways étant en bonne partie en ruines et il avait fallu le convertir rapidement à l'autobus. De ce fait les Chausson utilisés à Rouen étaient presque tous parmi les plus anciens :

– des nez de cochon (avant incliné, arrière bombé, pavillon surbaissé) ;
– des AP52 (dérivé des nez de cochon mais avec un avant droit restylé, un arrière bombé, un pavillon surbaissé).

Toutefois il y eut cet unique APU53 à deux agents (le n° 85), en portes 442. Mais par quelle porte l'entrée se faisait-elle donc ? Par l'arrière, comme sur le trolleybus Vetra VBRh ex-Strasbourg, ou bien par la porte avant, comme sur le plupart des autres matériels rouennais qu'on pouvait exploiter avec un seul ou deux agents, le poste du receveur étant placé entre les portes AV et ML, adossé au flanc droit ?

Les seuls Chausson modernes de Rouen furent les SC4b : pavillon rehaussé, arrière plat, portes en 444. Malheureusement ils étaient moches comme des poux, à cause de leur capot saillant. Dommage d'avoir acheté des SC4b plutôt que des APHA, eux aussi à portes en 444, mais qui conservaient la belle allure des Chausson APV et SC4. Ces SC4b (*) fonctionnaient sur la ligne 12, en service à deux agents, mais avec entrée par la porte avant.

Pour revenir à ce Chausson APU53 que nous a montré Bernard, il est donc bien au Havre, qui possédait un beau réseau dans les années 60 : 3 lignes de trolleybus et 6 d'autobus. Plus un funiculaire (peut-être municipal ?). On y trouvait aussi un équipement assez extraordinaire : l'escalier roulant de Montmorency, dans le quartier de Graville. Il a fonctionné de 1928 à 1984. Il est fermé depuis mais il existe toujours et est classé monument historique.
Voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Escalier_mécanique_du_Havre
https://lehavreregards.com/visite.php?l ... ontmorency
https://aucoindelavenue.wordpress.com/l ... r-roulant/
__________
(*) Les seuls autres SC4b construits en France étaient ceux de Strasbourg-CTS, mais ils fonctionnaient avec un seul agent. Quant aux « faux » SC4b de Lille-CGIT et Lille-ELRT, c'étaient des Chausson normaux (des APH à pavillon surbaissé à la CGIT, des APV à pavillon rehaussé à l'ELRT, à vérifier tout de même) qui avaient été transformés, et rallongés, tous avaient des portes en 143. Eux aussi étaient très moches, peut-être même davantage que leurs quasi équivalents de Rouen et Strasbourg. Les APHA n'ont existé qu'à Lille-ELRT et à Grenoble-SGTE (portes en 444). Tant à l'ELRT qu'à la SGTE ils fonctionnaient avec un seul agent. On était dans les années noires des transports urbains, les réseaux perdaient de plus en plus de clientèle, les receveurs et receveuses disparaissaient.

[Terminus]

Post-scriptum à l'escalier mécanique du Havre :

https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 11995.html

Vidéos de l'escalier roulant du Havre :
https://www.youtube.com/watch?v=2eHttWgklcA
https://www.youtube.com/watch?v=tsaHjepffC4

[Terminus]

Post-scriptum 2

Ici on voit à la fois l'escalier mécanique et le funiculaire :
https://www.youtube.com/watch?v=ntADZUSK59E

L'escalier roulant du Havre avait une particularité sans doute unique : il fonctionnait aussi bien pour monter que pour descendre, de façon simultanée et continue. À l'inverse, les escaliers roulants normaux ne servent que dans un sens : la montée ou la descente, mais pas les deux à la fois. Bien sûr on peut inverser leur sens mais alors les flux ne sont pas simultanés.

Au Havre les gens qui montaient utilisaient la face supérieure du tapis de marches sans fin, tandis que pour descendre il fallait se placer à l'intérieur du mécanisme : on descendait en se tenant sur la partie inférieure du tapis de marches et on se trouvait au-dessous de la partie supérieure, entre les deux moitiés de la bande. Pour cela un dispositif forçait les marches à se basculer après leur passage autour des deux tambours, ainsi elles présentaient une surface « marchante » sur laquelle on pouvait poser les pieds ou les poussettes. Les accès étaient différenciés selon que l'on montait ou descendait puisque pour descendre il fallait se placer sous la bande du haut.

Ce système fait penser à un système ancien d'ascenseurs, les paternosters, invention britannique surtout utilisée en Europe centrale et notamment en Allemagne. Il en existe encore quelques uns mais ils sont tombés en désuétude. Ce ne sont pas les plus fiables pour la sécurité car à une chaîne sans fin sont accrochées des cabines à la queue leu leu. La chaîne s'enroule autour de deux poulies, une en haut, une en bas. Les cabines fonctionnent en continu, ne s'arrêtant jamais. Il n'y a ni porte palière, ni porte de cabine, on monte et descend quand elles arrivent au niveau du palier (il vaut mieux agripper les poignées). Sur chaque palier il y a deux baies côte-à-côte : une pour monter, l'autre pour descendre, au travers on voit les cabines défiler sans cesse ; il n'y a pas la moindre séparation, ni protection, entre la cabine et le palier.

Quand on reste dans une cabine on passe de la montée à la descente, ou vice-versa (et on change de côté : si l'on est monté par la baie de droite on se retrouve alors du côté gauche). Problème : en haut et en bas on voisine les poulies et leur mécanisme, des imprudents pourraient peut-être toucher le mécanisme.

Voir sur Wikipedia, mais il y a un bogue avec le lien français qui n'aboutit pas. Cliquer sur le lien ci-dessous, qui est en anglais, puis choisir le français dans la liste des langues :
https://en.wikipedia.org/wiki/Paternoster_lift