PHEBUS-171 Wrote:De nos jours, "qu'elle idée farfelue" de mettre des girouettes à diodes, défilantes si possible, souvent illisibles (soleil, défilé, caractères, messages subliminaux parasites,...).
Ou de supprimer les bandeaux latéraux, laissant à chacun le soin de deviner par où passe le bus attendu... Quand le plan local en propose encore le chemin et son environnement...
Nantes, qui ne devait pas être dirigé par des imbéciles (ni Anvers, Dunkerque ou Calais...), avait choisi ce système certes curieux. Cela le dispensait peut-être de gérer la confection de toiles de girouettes. Rappelons-nous que les premiers Chausson étant dépourvus de girouette, il fallait bien trouver une solution pérenne et celle-ci en vaut d' autres.
De plus, celle des groin-groin était particulièrement étroite...
L' habitude a dû perdurer, malgré l' arrivée de bus avec indice de ligne intégré (Apv, sc4, sc10,...).
Par ailleurs, à une époque où le réseau de tramways s' étiolait, et où la ville se développait peut-être rapidement, cela permettait de suivre l' évolution du réseau sans devoir rééditer de nouvelles toiles.
Du temps des tramways, la CNTC faisait bien concurrence à Drouin en allant à "Vannes" ou "Rennes"...(combien de tickets en lamelles à passer à la moulinette après les avoir détachés d' un carnet ou d' un rouleau, si possible un jour de pluie ?) !!!
Après tout, Belfort n' indiquait-il pas dans les girouettes de sa dizaine de trolleybus leur n° de parc ? Fallait être du coin pour savoir où allaient ces 10 lignes de trolleybus; sans doute un record pour une ville de cette importance...
Et Brest avec son casier à indices aux portes avant de ses (Bi)bus, sur pr100-2 ou Setra...?
En tous cas, ça fait "nantais" même de loin et en nb, ça fait causer et ça ferait qq-chose d' original en modélisme...surtout sur un Apu 3 portes à galerie !
Effectivement, ce n’étaient pas des imbéciles, mais ils cherchaient midi à quatorze heures, car ils étaient complètement en marge de ce qui était pratiqué par la plupart des réseaux. Je dirais même plus — je ne résiste pas à cette facilité : ils étaient à côté de la plaque.
Le problème à Nantes était que ce boîtier lumineux pour l’indice et cette plaque de terminus étaient facilement masqués :
– à quai lorsque la foule se tassait le long d'une file d'autobus (d’ailleurs aujourd’hui sur les MAN de divers réseaux il y a parfois des girouettes latérales placées en bas de vitre, c’est absurde pour une bonne visibilité, rien ne vaut la position haute) ;
– dans la circulation quand une voiture ou même un cycliste étaient placés devant ;
– par les piétons qui traversaient aux passages cloutés.
Autre inconvénient : la plaque de terminus, une tôle sérigraphiée, était opaque. En hiver il fait nuit à partir de 17 h 30 (à l’époque où il n’y avait ni heure d’été, ni heure d’hiver), et le matin jusqu’à 8 heures, en pleine heure de pointe. Le terminus était donc illisible et l’éclairage urbain à cette époque n’était pas aussi puissant qu’aujourd’hui. Le boîtier d’indice était la seule information visible par tout temps, à condition qu’il n’y ait personne devant.
Même dans les premiers SC10 nantais arrivés en 1968, malgré l'utilisation normale de la girouette avant double, l'aménagement d'un bac à plaques (terminus sur le flanc droit et à l'arrière) avait nécessité la suppression de la première place assise (de dos contre le flanc droit, après la porte avant).
Il était courant, çà et là en France, d’ouvrir une nouvelle ligne sans que le terminus n’ait été imprimé sur la girouette. À Angers, par exemple, par habitude sur quelques lignes, on plaçait une pancarte en bois peint derrière le pare-brise, et la girouette pourtant à jour restait blanche. Au retour la pancarte, non retournée, induisait en erreur.
La capot de ligne a existé très tôt à la CGO parisienne, dès les petits bus à plateforme arrière et à bandages pleins. Sur les trams de l’époque il y avait plutôt des plaques rondes sur le toit (parfois éclairées par devant avec une lampe), mais elles étaient absentes sur la plupart des petits réseaux. Je ne vois guère de trams anciens avec un capot de ligne.
Après guerre si Chausson n’avait pas prévu de capot de ligne sur les premiers nez-de-cochon c’était de l’imprévoyance, mais c’était pire s’il n’y avait même pas de girouette pour le terminus.
Sur les réseaux français (hors Paris) la girouette était apparue sans doute entre les deux guerres, sur les autobus qui remplaçaient les tramways supprimés. Il y avait très rarement un capot de ligne. Ainsi les Renault ZYAC, les Latil, Citroën C6, etc. ne comportaient-ils qu’une girouette et pas d’indice. Les Renault 215D, un autobus vraiment rudimentaire — mais il est sorti en 1945, c’est une excuse — portaient une girouette mais très rarement un capot de ligne (présents à Strasbourg, Bordeaux, Marseille…). À Nancy une photo de Jean Capolini montre un 215D avec une plaque ronde d’indice sur le toit et une lampe devant (comme sur un tram), il a bien sûr une girouette avant, mais aussi une girouette derrière le receveur, à l’arrière. Je n’en connais pas d’autre exemple.
C’est vrai que les girouettes étaient très petites jadis. Elles n’étaient pas beaucoup plus grandes qu’une plaque d’immatriculation minéralogique. Il fallait parfois y caser des textes trop longs, qu’on devait abréger. Je me demande quelle longueur faisaient les toiles des girouettes mais si on estime un intervalle de 20 cm entre deux textes on n’en plaçait que 30 en 6 mètres. Ce n’était sûrement pas facile à gérer surtout dans les petits réseaux où toutes les destinations devaient y figurer.
Ce qui est à regretter de cette époque c’est la qualité des typographies, ce n’est pas le cas avec les girouettes numériques, mais on peut penser que la technologie s’améliorera avec des écrans à pixels plus fins. Actuellement les girouettes à diodes sont déjà bien plus belles que les girouettes numériques à pastilles jaunes. Et puis les girouettes sont très grandes : c’est lisible de bien plus loin et on peut afficher aussi des indications complémentaires comme « PAR L’HÔPITAL » ou « SERVICE DIRECT ». Ces mentions complémentaires étaient la cause principale de ces plaques rajoutées puisque les girouettes trop petites ne pouvaient pas les afficher.
Ci-dessous, quelques exemples faits à l’arrache.
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La 2e photo est identique à la 1re, mais avec un copier-coller de la Dyna-Panhard, qui a été grossie afin de restituer des proportions vraisemblables.
L'indice et le terminus sont invisibles. La girouette est inutilisée, la toile est restée vierge, devant la vitre il y a même deux supports de drapeaux (en V) pour les jours de fête.
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Un Chausson de Longwy à Villerupt (s'il y a une erreur notre ami Luckyrando57 rectifiera) : la femme et l'homme à gauche ont été dupliqués et l'homme a été descendu du trottoir.
La silhouette de l'homme suffit à masquer la zone où, à Nantes, on plaçait les plaques ; la femme, sur le trottoir, montre qu'il suffit de quelques personnes de cette taille pour empêcher de voir correctement (cas d'une file de bus garés à une station centrale avec une foule de voyageurs en attente sur le quai).
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À Angers, la plaque rouge « LES PLAINES » n'indique pas le terminus mais un écart par où passaient certains bus avant d'aller à La Pyramide. Un tel problème d'information est aujourd'hui résolu par les grandes girouettes électroniques.
En fait ce bus est mal indiqué car il est en réalité sur la ligne T (Ralliement, Justices, Pyramide, Trélazé), il va à La Pyramide (terminus partiel), mais après avoir fait un écart par Les Plaines (à certaines heures seulement), ce qui lui faisait déserter parfois son itinéraire normal par la route de La Pyramide.
L'erreur est qu'il est marqué ligne P dans la girouette (au lieu de T) et la plaque sur le flanc indique « LIGNE DES PLAINES » alors qu'elle devrait indiquer « LIGNE DE TRÉLAZÉ ».
Après le tronc commun de 3 km du Ralliement aux Justices la ligne T allait à Trélazé, la ligne P allait aux Plaines, la ligne L allait à St-Léonard. Certains services, dont le dernier du soir à 19 h 30 depuis le Ralliement (oui, 19 h 30 !) faisaient la voiture balai par St-Léonard, puis Les Plaines, puis La pyramide et Trélazé. Ça faisait une dizaine de kilomètres !
À Angers l'information et l'organisation ont été longtemps très fantaisistes. C'était la Studa…
Nota : bus Berliet PH100, 2 portes en 042, service à un agent. Livrée gris clair/orange/gris clair, la livrée d'origine était haut crème/bas bleu foncé. Ce bus à cul-de-sac était aménagé à l'arrière avec une plateforme pour voyageurs debout. Oblitération avec une moulinette.