Différentes époques de la place du Ralliement

[Terminus]

Bonsoir,

Je possède la 1re carte (1937-1938), mais je n'avais jamais vu qu'un autobus débouchait de la rue d'Alsace ! Les Latil, ZYAC et ADH se ressemblaient beaucoup.

Le kiosque :

Il était généralement considéré comme laid, mais on peut avoir un avis différent : moi, je l'aimais bien, il avait le style des années 30. Sur son toit il y a eu des jardinières de fleurs, mais ça n'a pas duré. À une extrémité (côté rue Lenepveu) il y avait le bureau des autobus, à l'autre (côté théâtre), il y avait une marchande de journaux. Entre les deux, une salle d'attente avec des bancs en bois plaqués aux parois revêtues jusqu'à mi-hauteur de mosaïque dans les tons beiges. On y accédait sous la marquise. Il fut détruit vers 1973 (?), lors de la construction du parking souterrain (symbolique, non ?). Un kiosque provisoire en bois servit de bureau pour les autobus, il fit un peu le tour de la place au gré des travaux. Il fut détruit par le personnel qui en avait marre d'une installation aussi précaire (attelé à un bus qui le tira il se coucha sur le flanc). Il fut remplacé par un guichet aménagé à la place des anciennes pissotières, dans le décrochement à droite du théâtre. Celui-ci exista jusque vers 1980 ou 1981 (?), sa vitrine existe toujours actuellement. Il y avait aussi, depuis ± 1976 (?), un guichet d'une place dans un abribus Decaux, place Lorraine. Sur la 4e carte (en couleurs, 1973-1974) on voit à l'extrême gauche un kiosque à journaux provisoire, remplaçant la boutique de journaux du passage du Ralliement, après l'incendie du passage.

Remarquez sur la photo de 1937-1938 : il n'y a pas de voie pour autobus derrière le kiosque, mais on en voit une sur celle de 1956-1960. Elle était utilisée pour Trélazé, La Pyramide, Les Justices, Les Plaines, St-Léonard. Sur la file extérieure de cette même voie, le bus de réserve était garé, ou des bus hors service. Les jours de match un service spécial (à la demande) reliait le Ralliement au stade, le bus était alors en contresens (portes du côté du terre-plein). C'était peut-être pareil pour le bus spécial du cimetière de l'Ouest, le jour de la Toussaint (?).

Sur la photo de 1973-1974 (en couleurs, avec le parking souterrain), on voit un SC10 de la ligne Étoile (1, 2, 3) à son arrêt vers la Roseraie (3), devant la Belle Jardinière. Assez vite les 3 arrêts de la ligne Étoile ont été regroupés devant le théâtre (Monplaisir, Roseraie, Belle-Beille), c'était parfait pour les correspondances, et l'arrêt devant la Belle Jardinière fut supprimé. Il fut rétabli lors de l'arrivée des bus articulés (trop longs pour être à 3 devant le théâtre). Sur cette même photo remarquez qu'il y a une voie sur la droite du terre-plein, à peu près à la place de l'ancien kiosque. Je crois qu'elle avait été prévue pour un terminus d'autobus, mais elle n'a jamais servi pour cet usage : on trouvait sans doute que les bus enlaidissaient la place et plusieurs lignes en furent exclues. Plus tard cette voie fut utilisée par les taxis. Encore plus tard on trouva que la Rose des Sables enlaidissait aussi et elle fut pareillement exclue.

La dernière photo (1956-1960) montre le Ralliement au pire de sa forme, avec un misérable parking d'une quarantaine de places sur le terre-plein. Le 14 juillet, la place servait au bal populaire (bals organisés aussi dans d'autres quartiers, notamment place des Justices). De gauche à droite, le 215D va sans doute à Jean Michel (ligne M), le Renault 4211 sur l'îlot va Route de Paris (ligne N), l'autre 4211 dessert apparemment la ligne de Trélazé (T : Trélazé, Pyramide ou Justices). Le petit Latil est en réserve.

Vous noterez qu'il n'y a aucun poteau d'arrêt, et donc aucune horaire : il fallait savoir ! Seule une feuille d'horaires était apposée sur une vitre ou deux du kiosque. Il n'y avait pas de plan du réseau, sauf dans le livret horaire : tout petit et dessiné à la main il ne mentionnait que les principaux arrêts (par ex. : Madeleine, Justices, mais rien entre les deux). Sur le réseau il y avait des poteaux d'arrêt (avec deux plaques peintes à la main), mais presque toujours dans un seul sens : celui de la plus forte montée, on n'était pas censé prendre le bus dans l'autre sens, alors pourquoi mettre un poteau pour la descente ? Rarement sur les poteaux il y avait un cadre avec plan de ligne et horaires (heures indiquées au départ du terminus). Bien sûr, aucune information dans l'autobus ! On peut le dire : c'était un réseau extrêmement mal administré et très pauvrement desservi. Et il ne transportait pas grand-monde.

[Terminus]

Le décor :

- sur la 1re carte (1937-1938), remarquez le poteau au 1er plan à gauche : il y a un feu de signalisation qui lui est accroché. Je pense que c'était un feu rouge clignotant qui signalait le sens interdit. Ce feu était dédié à la circulation générale. Je me souviens d'un semblable feu rouge clignotant, avec une pareille visière, à l'angle des rues St-Aubin et des Lices : il signalait le sens interdit de la rue St-Aubin. À l'époque il n'y avait pas de rues piétonnes : on circulait et stationnait rue St-Aubin, jusque vers 1976 (piétonnisation). Les premiers feux tricolores à Angers datent d'environ 1956 (carrefour du Haras).

- regardez sur le Ralliement la façade des Galeries Lafayette (Nouvelles Galeries à l'époque) : au 1er étage on voit quatre cariatides encadrant les baies en arc. Ne les cherchez plus aujourd'hui : disparues. Idem pour l'épi en zinc ouvragé et la hampe sur le dôme des Galeries (angle de la rue des Angles), aujourd'hui c'est un simple terrasson. Idem pour l'autre immeuble à dôme, rue St-Denis.

- remarquez aussi les magnifiques bouquets de cinq becs de gaz, aux quatre coins de la place, leur socle en pierre formait un banc. Les vasques de fleurs sous les lanternes étaient rapportées et pas super belles. Les becs de gaz ont été remplacés (1955-1956 ???) par des lampadaires à tubes de néon montés sur les socles anciens (voir la 5e carte postale). Ces lampadaires d'une esthétique très ordinaire, furent supprimés (ainsi que les socles en pierre) lors du réaménagement en 1973-1974 (parking souterrain). Ils furent remplacés par de pauvres boules sur de pauvres pieds en tube.

[FLG]

Voilà, la page est faite et mise en ligne depuis hier sur la page suivante

Je n'ai pas mis ton nom Terminus car je n'étais pas sur de l'orthographe, sois je laisse ainsi ou si tu y tiens je l'ajouterai.
Je mettrai aussi les indications des cartes postales en (c) dés que Bernard me les aura transmis.

[BBernard]

Bonsoir

Ci-joint ce cliché qui est superbe et qui permet de voir le kiosque servant de salle d'attente et vente de tickets comme on peut le voir sur cette photo.
Par contre on ne voit plus le marchand de journaux qui se trouvait à gauche sur certaines photos de la place du ralliement à l'époque.
Bonne soirée à tous.
Bernard

[Terminus]

Bonsoir Bernard, et tous,

Mais c'est une de mes photos ! J'en avais pris deux autres ce même jour. C'était un dimanche après-midi, bien morne. Le kiosque vit ses dernières journées ou semaines, le trou va bientôt être creusé. Derrière les mobylettes – sans doute appartenant à des chauffeurs ou guichettiers de la TEA – on voit le socle en pierre qui supportait les anciens becs de gaz ; eux aussi sont en fin de vie. La photo est prise à la période où la disposition traditionnelle de la place du Ralliement va se transformer (en profondeur !). La cabane de chantier derrière la Simca (Simca 1500 ?) est là pour le chantier du parking.

C'est le service du dimanche : le SC10 à droite va à Érigné (ligne E). Le Berliet PH est en reserve. Les deux bus sont en livrée gris/rouge/gris. Il me semble qu'en semaine, à cette époque-là, les SC10 ne desservaient que la ligne B : Belle-Beille – Briollay (pl. de l'Europe de la ZUP de Briollay, aujourd'hui Monplaisir). Le SC10 est le n° 1 (11 PQ 49), c'est le premier des onze de la première série de SC10, il sera ensuite renuméroté « 101 ». Le Berliet PH 85 est le n° 79.

À cette époque-là les bus étaient déjà équipés d'oblitérateurs automatiques à perforation, les voyageurs entraient par l'avant. Sur les SC10 la sortie se fait par les portes médiane et arrière, seuls les SC10 ouvraient systématiquement leur porte arrière à tous les arrêts, contrairement aux bus plus anciens – R4211, et PH80 et PH85 – sur lesquels on ouvrait la porte arrière seulement aux terminus.

Le SC10 est arrêté au droit de l'îlot (avec chicane) qui servait auparavant à la ligne N : Route de Paris – Route de Nantes.

[Terminus]

La marchande de journaux avait déjà fermé boutique depuis un bon moment. Sa loge avait été récupérée et transformée en second bureau pour la vente de tickets, cartes et carnets, et aussi pour les renseignements. D'ailleurs à chacune des extrémités du kiosque il y a une enseigne lumineuse (un caisson vertical blanc). La salle d'attente avait été réduite pour l'aménagement d'un local utilisé notamment pour ranger les bandeaux latéraux d'itinéraires, et les plaques d'indice de ligne. Ce local était situé derrière l'ancienne boutique de journaux : c'est la travée dont la fenêtre est peinte en blanc.

[FLG]

Je suis impressionné par la précision de toutes tes infos Terminus
Chapeau et merci!

Et la photo est de quelle année a peu près..?

[Terminus]

Bonsoir,

Voici la 3e et dernière des photos que j'avais prises en 1971, un dimanche, place du Ralliement, juste avant la démolition du kiosque. Il a peut-être été détruit le lendemain, ou au plus tard les jours suivants. Au centre de la place, sur l'ancien parking, des barrières délimitent le chantier, il y a une cabane, et un stockage de matériaux.

On voit à gauche le SC10 n° 1 (11 PQ 49), sur la ligne E, vers Érigné. En réserve il y a un Berliet PH85, le n° 79.

L'extrémité arrondie du kiosque, à droite, est l'ancienne boutique de journaux, par la suite transformée en guichet de vente pour les autobus. On voit que l'une des baies n'a même plus sa menuiserie métallique : la fin est proche. L'autre extrémité, symétrique, est le bureau des contrôleurs, qui avait aussi des guichets de vente. Au milieu c'est la salle d'attente (avec deux guichets intérieurs sur la cloison vitrée la séparant du bureau des contrôleurs), elle avait été réduite à droite d'une travée pour l'aménagement d'un local de rangement.

La borne lumineuse à gauche est placée sur un îlot servant d'arrêt à la ligne G (vers Génie et Bonnelles, par la gare, le Pont-Noir et la rue Éblé) et à la ligne S (vers le Bd. J. Bédier, par la gare et la rue Létanduère). Ces deux lignes étaient issues du rescindement de l'ancienne ligne G (Salpinte – Génie – Ralliement – Place Ney). L'espace entre cet îlot et le kiosque était devenu à sens unique depuis qu'on ne pouvait plus aller de la rue Chaussée-St-Pierre vers la rue Lenepveu sans faire le tour de la place. Avant, les autobus de l'ancienne ligne G s'y croisaient.

L'îlôt à droite de la photo, avec une chicane, était (sauf erreur) celui de la ligne B (Belle-Beille – Ralliement – Briollay), vers Briollay (c'est-à-dire l'actuelle place de l'Europe à Monplaisir (ex-ZUP Nord ou ZUP de Briollay).

Derrière le kiosque, entre sa façade et le Berliet en réserve, il y avait la tête des lignes T (Ralliement – Justices – Pyramide – Trélazé), P (Ralliement – Justices – Les Plaines – place Gentric) et L (Ralliement – Justices – St-Léonard-Ballée). La navette Ralliement – Justices (ligne J) y avait aussi sa tête de ligne.

Le bâtiment au centre, avec la rotonde, était à l'époque l'hôtel des finances (services fiscaux), c'était initialement la poste principale.



Et voici un détail recadré du kiosque. On voit, devant, un chauffeur en blouse qui attend la relève. Il n'y avait pas d'uniforme pour les conducteurs, ils portaient tous une blouse (grise ou vert foncé) et certains une casquette, s'ils le souhaitaient. Seuls les contrôleurs portaient un uniforme (veste et pantalon, manteau en hiver) et une casquette (sans exception pour la casquette), le tout bleu marine. Sur la casquette étaient brodées les lettres « TA » en fil argenté. Ensuite elles portèrent une plaque métallique « CTA ».

On voit que les menuiseries du kiosque n'avaient pas été repeintes depuis très longtemps, et que la maçonnerie, en bon état, aurait eu besoin d'être nettoyée.

[Latil 22]

GREEEEEEEEEEEEEEE

Je viens de passer 2 plombe à faire le message ci dessous et au moment de l'envoyer, voila que ce crétin de Vista me le vire. Tout à recommencer.
Je fais maintenant sinon je n'aurai pas le courage...

Ainsi donc, FLG tu serais taquin à mon égars TSSS TSSS !



Bref chers Ralliementamateurs, puisque vous semblez très intéressés par ce nombril des Angevins qu'est notre bon Ralliement, je vous propose de reprendre les choses au début.

1 - AVANT LES TRANSPORTS PUBLICS

Voici un petit plan pour commencer afin de vous montrer que le Ralliement n'était jadis qu'une succession de parvis d'églises : Saint Pierre, Saint Maurille et Saint Maimboeuf.



Vers 1860, alors qu'il n'y a pas un siècle qu'on y coupait encore des têtes sous la terreur de ce bon Robespierre et consors, le Ralliement n'est pas encore parallélépipèdique.
La vue ci-dessous est prise sensiblement du centre de la place actuelle avec les Galeries Lafayette dans le dos du photographe. A l'horizon, vers le nord, la Doutre. Au centre, la rue des Deux Haies et tout à droite, une ruelle qui laissera la place à la rue Cordelle. Le paté de maison au centre, une fois démoli, vers 1875, laissera place à l'angle des rues Lenepveu et de la Roë. Il s'y trouvait un asile démoli vers 1872.



Voici, vers 1860, le premier théâtre :



Qui crame le 3 décembre 1865 avant de laisser place à notre beau théâtre actuel.



A l'angle de la rue Saint-Maurille, sensiblement où se trouve la brasserie des Caves, s'élève la Poste vue ici vers 1875 avec sa fontaine. Le Ralliement est assez plat dans sa partie haute.



Sans doute pour rattraper la pente après la démolition des maisons du bas de la place vers 1875, on a creusé et nivelé le sol pour une descente plus douce.
Vers 1886, la Poste est en instance de démolition. Il y a des escaliers pour y accéder.



Voici la démolition. Une épicerie fait l'angle de la rue Cordelle.



Une nouvelle poste a vu le jour, elle deviendra ensuite l'Hôtel des finances. Depuis pas mal de temps déjà, un moyen de transport est né, ce sont les fiacres, taxis de l'époque, dont on voit un exemplaire sur ce cliché. Depuis 1828, des transports collectifs circulent également à Angers. Ce sont les omnibus.



C'est à cette étape d'aménagement du Ralliement que vont apparaitres les premiers transports collectifs organisés en réseau : les tramways.

A SUIVRE

[Latil 22]

II L'ARRIVEE DU TRAM AU RALLIEMENT

Voici donc le Ralliement où se cotoient aiséments tous les fiacres de la ville. Cela ne va pas durer car après la Grande Guerre, ils seront priés d'aller voir ailleurs.



Les tous premiers trams au Ralliement en 1896, il n'y a pas encore de réclames sur la toiture



Une grosse polémyque a éclaté à propos de l'emplacement du kiosque. Pas question de le mettre dans l'axe de la rue d'Alsace, au risque de boucher la perspective sur la place. La solution est trouvée, il est décalé sur le côté gauche :



Dès l'été 1896, il y a de la réclame sur le toit des trams. L'affluence est grande à tel point qu'il a fallut, au début, installer des barrières pour canaliser les voyageurs et éviter les coups de parapluie.
Le tram cottoie encore les omnibus à cette époque. L'un d'eux stationne ici à droite.



A SUIVRE

[Latil 22]

Merci pour vos encouragement les gars c'est très sympa. Ce qui me fait le plus plaisir c'est de susciter une curiosité et un nouveau regard sur cette place que bien souvent, les Angevins ne font que traverser sans la regarder.



Je reprends

En haut du Ralliement arrivent donc les deux lignes suburbaines venant de Trélazé et d'Erigné. La ligne urbaine Madeleine Ralliement y arrive également.
Un triangle dit "américain" y a été aménagé. Il permet de faire faire demi tour au matériel tout en remettant les motrices devant les remorques.
Sur ce cliché, on peut voir, au premier plan, la motrice "Olga", à essieux radians, plus longue que ses consoeurs au nombre de 35. Je pense qu'elle porte le n°36.



Au bas de la place, passe le balais incessant du Génie - Place Ney. C'est aussi la tête des lignes vers Lionnaise et Route de Nantes.



Voici le petit bout de voie en tirroir qui sert au départ des deux lignes de la Doutre et permet de ne pas géner le trafic du Génie - Place Ney. La ligne de la Route de Nantes file par la rue Chaussée Saint-Pierre, la rue Toussaint, le Château, le pont de la Basse Chaîne, la rue Saint-Jacques. Celle de la place Lionnaise prend la rue Cahussée Saint-Pierre puis, carrefour Rameau, le tram rebrousse sur une aiguille pour descendre la rue Plantagenet. Ensuite, c'est le pont du Centre, la rue Beaurepaire, Bd Descazeaux, Bd de laval (Clémenceau) et place Lionnaise (Bichon).
Sur cette vue, le receveur tient encore la corde de la perche qu'il vient de tourner.

[Latil 22]

III VERS LE "TRAMODROME"

Dès les années 1912-1913, il est question de faire le tour de la place avec le tram afin de s'exonérer de la traverser de la place à pied pour prendre sa correspondance. La Grande Guerre coupe court au projet.
En 1916 cependant, le rebroussement du carrefour Rameau vers la rue Plantagenet est supprimé. Il faut dire qu'à plusieurs reprises, le tram à dévalé la rue Plantagenet pour finir sa course dans les platanes de la place Molière. Une dérive suite à l'abandon de son poste du wattman pour faire la manoeuvre, alors qu'il a oublié le frein, obligera assez tôt à modifier l'aiguillage afin que le tram en dérive refoule vers la Chaussée Saint-Pierre plutôt que Plantagenet.
En 1916 donc, la rue de la Roë remplace la rue Plantagenet. Cette vue montre les travaux.



Dans le même temps, comme il n'est plus possible au matériel Lionaise de rejoindre la ligne du Génie (courbe trop prononcée) en haut de la rue de la Roë, on fait remonter la voie venant de la Roë sur le côté du Ralliement et on installe une plaque tournante sur le triangle américain.



En 1923, les travaux de contournement démarrent. Ils sont longs et commencent à géner la circulation. C'est l'un des premiers grands chantier de réaménagement de la place au 20e siècle.



Dès lors, les trams font le tour de la place ce qui fait dire à certains qu'elle est devenue un "tramodrome".
Sur cette vue prise vers 1924 ou 1925, le matériel est toujours rouge grenat. Derrière la motrice Thomson, une ancienne motrice du réseau de Chalons-sur-Marne transformée en remorque et appelée "Châlons" par les traminots.



Faire le tour de la place n'a pas été sans heurts pour le reste des usagers. D'abord, il a fallut instituer un sens giratoire ce qui est très nouveau pour la ville. Ensuite, il a fallut évacuer les fiacres et les refouler rue Saint-Maurille enfin, il a fallut interdire le stationnement des premières automobiles qui avaient pris leurs habitudes devant le théätre.

Pourtant les bonnes vielles habitudes reviennent et le stationnement anarchique, déjà en ces années 1920, sévit dans nos rues. On a beau vouloir refouler les autos rue Franklin Roosevelt, sur le terrain vague de la future (et actuelle) poste, l'automobiliste rale et ne veut pas aller se garer "hors du centre" au risque de se faire voler ou vandaliser son auto. L'un propose même de payer un "mutilé" de la Grande Guerre pour qu'il garde les autos contre rétribution. Celui là a inventé le parcmètre sans le savoir...



A la fin des années 1920, sous la pression de l'expension automobile, il est décidé de créer deux bandes de stationnenents en épis de chaque côté de la place. C'est le début de l'envahissement du Ralliement par l'automobile.

Les deux parkings en épis :





A SUIVRE

[Latil 22]

IV LE NOUVEAU RESEAU

Avec le contournement du ralliement, les lignes ont été raccordées. On a désormais : le Génie - Place Ney, le Madeleine - Lionnaise, le Route de Nantes - Route de Paris et les deux lignes suburbaines.

Début des années 1930, le matériel devient vert et crème. Remarquer le panneau "Sens unique".



1934 voit l'apparition des motrices Buire venues de Tours, beaucoup plus modernes que les Thomson et surtout, au fond, de l'autobus sur le Génie - Place Ney. Le nouveau matériel est bleu et crème.



Sur le Génie, les tous premiers bus sont des Citroën C6 dont l'un stationne ici à descendre le Ralliement.



Il sont bientôt rejoints par des Renault ZYAC



En haut de la rue de la Roë, un feu clignotant empèche les autos de remonter.



1936 : le nouveau kiosque du Ralliement





A SUIVRE

[Cramos]

Je suis sans voix...

[FLG]

Alors là c'est un exposé vraiment exceptionnel et d'une telle qualité Latil22, un énorme MERCI à toi de partager toutes ces connaissances avec nous.
Je connais Latil22, je peux vous dire que toutes les infos qu'il nous donne il n'a pas été seulement été les chercher dans des bouquins, il a lui même passé des heures et des heures aux archives, c'est un boulot énorme, des heures et des heures de lecture, de recherches etc etc... et c'est grâce a tout ce travail qu'il peut nous relater tous ces faits concernant la place du Ralliement!
Je te tire vraiment un grand coup de chapeau et encore merci!
Cet exposé ne partira pas dans les archives du forum, j'en ferai une page (si tu es ok... je pense que oui ) sur snocotra, avec tes commentaires, dans le même ordre d'idée que ce que j'avais fais en début de sujet concernant les bus.

[Terminus]

Bonsoir à tous,

Le Grand Latil 22 vient de nous donner une conférence qui sort de l'ordinaire. Comme dit FLG, ça représente des heures et des heures de collecte d'informations (sans doute des milliers). Et en plus il n'est pas avare de nous montrer des documents de très grand intérêt, et bien scannés. Pour ma part, j'ai beau avoir vu beaucoup de photos et cartes postales anciennes, je viens de voir là des choses que je n'avais jamais vues, notament les travaux des voies du Ralliement, et ceux du kiosque.

Ce cher kiosque, ne trouvez-vous pas que, sous certains angles, il ressemblait à un tramway en béton, auquel il aurait manqué seulement des roues et une perche ?

D'après la photo du Renault 215D, on peut penser que la tête de ligne était située au même endroit que celle des tramways, en haut du Ralliement, dans la courbe. Les voyageurs qui se tiennent au milieu de la chaussée y font penser. C'était un emplacement dangereux.

Je pense que tous les 215 avaient été achetés d'occasion, notamment à Metz ?

[Latil 22]

VI - UNE PLACE PARKING

1956, attente du bus au Ralliement.



1959 ou 1960. Une première rangée de stationnement a été matérialisée de chaque côté, sur la place elle même.
Au kiosque, stationnent un Latil et le Renault 215 n°37, le plus long de la série.



Assez rapidement, au début des années 1960, deux autres rangées de stationnements sont ajoutées au milieu de la place. Cette situation va durer jusque vers 1970.
Sur cette vue, trois Latil et deux Renault 215 dont le n°36, à gauche, avec l'arrière arrondi.



A partir de 1956, mise en service des Renault 4201 et 4211 dont voici une belle brochette.



Puis c'est l'arrivée des Berliet PH au début des années 1960 vus ici avec un Latil et le Renault 215 n°36.



Hivers 1964, les Berliet PH et Renault 4200 règnent pratiquement sans partage.

[

Au début des années 1970, l'automobile a connu une véritable explosion notamment dans la classe moyenne française dont le salaire, après 1968, mermet l'acquisition d'une petite voiture familiale.
Le stationnement devenant de plus en plus problématique, la ville décide de creuser un parking souterrain au Ralliement.
C'est de second grand aménagement du siècle dernier.





A SUIVRE

[Latil 22]

VII - LA NOUVELLE PLACE DU RALLIEMENT

1971, les bus sont passés aux couleurs rouge et gris.





La nouvelle place, vers 1972 avec les Saviem SC10 jaunes de la ligne Etoile



Coucou, qui c'est qu'arrive ?
Quel rapport avec le Ralliement direz vous ?
Regardez donc ce qu'il y a sur le camion. C'était à l'automne 1974.









1972, essais d'un Saviem SC 50 au Ralliement. Par la suite, deux exemplaires seront achetés.



Printemps 1973, un bus de Brighton assure pendant 15 jours le service sur la ligne Etoile, dans le cadre des fêtes anglo-angevines liées aux Plantagenets.



1979, essais d'un Man SG 220 en préalable à l'acquisition des premiers articulés.



La place des années 1970 / 1980 avec la rose des sables




VIII - UNE PLACE QUI N'EN EST PLUS UNE

Avec le troisième grand aménagement de la place, au cours de la décennie 1980, le Ralliement a un peu perdu sa vocation de place tant elle est encombrée, surtout au moments des fêtes où elle ne joue plus vraiment son rôle puisqu'on ne peut qualiment plus y flanner.

Nocturne



Une vocation de véritable place, l'agora où l'on flanne, se rencontre, que le Ralliement devrait retrouver avec l'arrivée du tram



FIN


Latil 22

[Cramos]

Je suis impressionné par une telle iconographie! Merveilleux! Bravo!

[FLG]

Ca c'est ce que l'on apelle "un bouquet final"!

Que de documents exeptionnels! C'est insolite aussi les photos de la livaison de la rose, elles sont de toi? La troisième de la série rose du Ralliement, elle est bien prise sur le pont de la basse-chaine, et à gauche la fameuse horloge de l'actuelle Front de Maine c'est bien ca?
Du coup ca me fait penser que les deux premières ca serait peut-etre bien entre Belle-Beille et Beaucouzé, du temps pas si lointain où c'était encore la campagne?!

Encore bravo et merci

[Latil 22]

Salut

Désolé Alain Terminus, je n'ai pas mis ton copyright sur ta photo du SC 50 au Ralliement.
Il faut dire que j'ai eu quelques petits problèmes d'accès à Photomania je suis donc passé par Hiboox mais les photos étaient toutes petites et obligeaient à cliquer dessus pour les voir au format normal.
Quand enfin, Photomania a été accessible, j'ai remis toutes les photos, ce qui m'a fait oublier l'essentiel.
Pour te répondre Fabien, c'est bien moi qui ai fait les photos de l'arrivée de la Rose. Je venais d'acheter mon Canon reflex avec mes premières salaires.
Les photos ont été prises depuis la route de Bécon, au delà de Saint-Jean-de-Linières jusqu'au Ralliement. J'en ai une trentaine surtout sur le grutage au Ralliement.
Bien coutent que ce petit reportage historique vous ai plu. Il aurait fallut y intercaller les images mises par Bernard BB et Terminus mais là, le côté technique me dépasse.

[Cramos]

Tu devrais en faire des pages internet plutôt que de laisser ça sur un forum! Encore bravo!

[Terminus]

Bonjour à tous,

L'exposé de Latil 22 est exceptionnel, même pour ceux qui ont bien connu ces moments-là. Pour ma part j'ai commencé à prendre le bus à 15 ans en 1962. Et mes premiers souvenirs des Latil et des 215D remontent vers 1954 ou 1955, peut-être même un peu plus tôt. Et j'ai aussi beaucoup flâné au Ralliement et pris la plupart des bus photographiés.

Latil 22, l'absence de copyright pour le Saviem SC50 ne me pose aucun problème, mais comme tu as dû scanner un tirage papier et que c'est à l'origine une diapo, je pourrai mettre un peu plus tard un scan un peu plus net (bien que j'aie le défaut de bouger en déclanchant), et corrigé avec Photoshop. D'autant plus que j'ai d'autres photos du SC50, à l'essai et en service. Le SC50 était un Saviem carrossé par Heuliez, il avait le moteur à l'arrière.

Pour le MAN SG 220 articulé, il porte bien le sigle Saviem sur la calandre, mais c'est un faux Saviem et un vrai Man : en effet Saviem à l'époque ne produisait que des SC10, des PR100 et peut-être encore des S105M, mais aucun articulé. C'était donc un accord commercial entre MAN et Saviem : l'achat de MAN déguisés en Saviem, mais qui étaient de vrais MAN SG220, préservait l'illusion d'acheter quand même français, et de ne pas désespérer Billancourt. Mais je crois me souvenir qu'à l'intérieur, le noyau du volant portait le logo MAN. Dans le même genre, le SC10 avait un moteur MAN, mais on le prenait pour un bus 100 % français.

L'exposé de Latil a réuni sur blanc (et parfois en couleurs) des tas d'éléments éparpillés dont on se souvenait plus ou moins, et il les a mis dans l'ordre. Bravo ! Et l'iconographie est exceptionnelle.

Mais je crois que le sujet du Ralliement (notre Grand-Place) n'est pas encore épuisé.

[Latil 22]

Salut

En revoyant le plan que Fabien a réussi à placer dans le forum, je m'aperçois que j'ai fait une petite erreur concernant la photo du Ralliement au 19e siècle (1ere photo du sujet)
Au centre, il ne s'agit pas de la rue des Deux-Haies, mais de la rue des Forges (rue Montauciel pendant la Révolution, sans doute en référence à la guillotine qui sévissait au Ralliement), laquelle, retaillée en ligne droite, à donnée la fameuse rue de la Roë si controversée à propos du nouveau tram. La rue des Deux Haies (ex rue Entre les deux haies et, selon certaines sources Monte-au-ciel pendant la Révolution à la place de sa voisine, en raison de sa grimpée abrupte vers un au delà plutôt tranchant dans le vif du sujet !), se trouve sur la gauche du cliché.

[FLG]

Terminus nous ayant branché sur les kiosques anciens, dans la foulée du ralliement, je vous propose un petit catalogue des kiosques des tramways d'Angers :

Un petit catalogue qu'il dit, comme ca, tranquille, en toute simplicité..
Et ben, chapeau encore d'avoir regroupé toutes ces vues Latil22!