Recherche photos gare d'Angers années 1980 - 90

[pantho90]

Bonjour,

Je suis un nostalgique de l'ancienne gare d'Angers, j'aimais son aspect vétuste. Malheureusement je n'ai aunune photo d'époque.

Je m'adresse aux collectionneurs de souvenirs: quelqu'un aurait-il immortalisé cette gare dans les années 1980 - 90 aussi bien l'extérieur que l'intérieur ?

Merci beaucoup pour vos réponses.

PS: les CPM que j'ai pu glaner ici et là vont au mieux jusqu'aux années 1960.

[GuiGus_F1]

Il y a quelques photos ici : viewtopic.php?p=418556#p418556

Mais je suis sûr que Latil et Terminus pourront nous en apprendre plus.

[BBernard]

Bonsoir Pantho90 et tout le monde
Regarde page 5 de ce forum,un sujet de Latil "Notre gare a bien changé..."avec des commentaires de Terminus très intéressants à lire.

Mais je suis sûr que Latil et Terminus pourront nous en apprendre plus.

C'est vrai ça donc patience...
A bientôt.
Bernard

[Cramos]

Je l'ai fréquentée cette gare dans cet aspect, avant qu'elle ne soit transformée! Moi aussi j'ai pleins d'images... dans ma tête!

[Terminus]

Voici des photos du hall des pas-perdus en 1984. On y voit les guichets et l'accès aux quais, avec le télépancartage.

Il s'agit de l'état intermédiaire de la gare construite en 1956, après transformation et agrandissement :

- épaississement, côté voie publique, d'une partie du bâtiment avec des verrières ;
- création dans les deux ailes d'un étage (auparavant les ailes étaient seulement constituées de locaux au rez-de-chaussée) ;
- création d'une galerie de liaison entre les halls de départ et d'arrivée (auparavant il fallait traverser le bureau des renseignements, qui n'était pas ouvert en permanence, ou passer par la place de la Gare) ;
- regroupement de tous les guichets sur le pignon ouest du hall de départ ;
- boutique de journaux placée contre le pignon est du hall de départ ;
- surélévation des quais ;
- peinture des parties métalliques en deux tons, bordeaux et rose-saumon assez clair, en remplacement d'un genre de vert-jardin d'un seul ton.

Je suppose que cette réhabilitation accompagnait l'électrification terminée en juillet 1983, mais le Grand Latil 22 nous le confirmera..

C'est dans cet état que la gare a été détruite pour laisser place au bâtiment actuel.


Avant l'arrivée du TGV la gare était ouverte 24 heures sur 24, et la nuit c'était parfois un peu glauque. En 1984 l'accès libre aux quais existait depuis un bon moment, sans doute depuis l'installation des composteurs automatiques vers 1976. Auparavant les portes d'accès aux quais (départ et arrivée) étaient fermées en dehors des passages des trains, il y avait des guérites à chacune de ces portes et des contrôleurs poinçonnaient les billets pour le départ et récupéraient les billets à la sortie. Pour aller sur le quai il fallait acheter un billet de quai (dans les derniers temps il y eut un distributeur automatique, une armoire en inox), le faire poinçonner, puis le rendre et veiller à ne pas se faire enfermer dehors (mais les agents SNCF y veillaient). Voir Latil 22 pour les dates.

Le buffet se trouvait dans l'angle de la gare avec le pont Létanduère, sous la mini-tour des logements de fonction. Il y avait même quelques tables sur le quai A et le ticket de quai n'y était pas exigé, cet endroit était très agréable aux amateurs, avec un moment particulièrement intéressant : le passage du train postal vers 23 h 15, la manutention se faisait devant le buffet !

Cette gare avait été inaugurée en 1956 par le président de la SNCF, si je ne me trompe pas, mais je crois bien que c'était le président. Il était venu dans un autorail spécial, réservé à ses déplacements et sans doute spécialement aménagé. Il s'agissait d'une motrice aux extrémités assez pointues, en pans coupés, avec un unique tampon blanc. Livrée traditionnelle haut crème et bas rouge.

Les marquises des quais B et C (actuelles voies 2-3 et 4-5) sont plus anciennes que la gare de 1956 : elles avaient été construites pour remplacer la halle qui avait été partiellement détruite par les bombardements de 1944. Elles ont même cohabité avec l'ancienne gare en pierre de taille.

[TGS]

Hmmm! Que de remorques unifiées! Quelle belle époque!

[pantho90]

Merci pour les explications et les photos, c'est vraiment super !!!

Avez-vous par hasard une photo du relais H et de la gallerie de liaison ?

[Terminus]

Merci pour les explications et les photos, c'est vraiment super !!!

Avez-vous par hasard une photo du relais H et de la gallerie de liaison ?

Malheureusement non, du moins ça m'étonnerait, je n'en ai pas le souvenir.

En revanche j'en ai de l'extérieur, côté place de la Gare, et du côté des voies.

Je n'ai pas tout scanné.

Côté quais la gare Saint-Laud est difficile à photographier : les voies sont orientées exactement est-ouest.
De ce fait, si l'on est sur le premier quai, on fait face au sud et au soleil, on est donc à contre-jour et les trains sont dans l'ombre.
Si l'on est sur le dernier quai, à regarder vers le bâtiment-voyageurs, on regarde vers le nord, donc l'éclairage est médiocre.
De plus les marquises et les poteaux des caténaires sont des obstacles nombreux et gênants.
Côté place de la Gare, face au bâtiment-voyageurs, on est également à contre-jour.

J'ajoute que je ne suis pas une flèche en photo et je n'ai eu longtemps qu'un 35 mm comme grand-angle.

[pantho90]

Si vous trouvez le temps de les scanner, ce serait génial !!!

Je me souviens du buffet à l'emplacement que vous avez indiqué, si je me souviens bien la déco datait des années 70. Quelqu'un aurait-il une photo (si c'est des photos personnelles vous pouvez flouter les visages ) ?

[Cramos]

Il y avait déjà une pub d'Ackerman!

[Terminus]

Voici une photo du hall de sortie de la gare Saint-Laud, côté voies. Elle date du premier trimestre 1987, approximativement.

Au dessus des portes d'accès aux quais (il y en avait deux) on voit le télépancartage des trains à l'arrivée.
La porte visible est fermée, mais la porte de droite (hors cadre) était très probablement ouverte car la double guérite de contrôle avait été déposée et l'accès au quai devait être libre, comme la sortie.
Sur le quai central on aperçoit un abri vitré et couvert, il y en avait sur les deux autres quais.

On voit à gauche un tableau d'information électronique de la Cotra, fabriqué par la société Planibus.
La plus grande partie de sa surface est occupée par une liste des rues d'Angers et des communes périphériques, chaque voie étant codée. En fin de liste il y a un plan détaillé de la place de la gare, vue du dessus en perspective, avec les emplacements des arrêts d'autobus.
La partie droite du panneau est munie, en haut, d'un clavier servant à taper le code de la rue de destination. En dessous il y a la sortie du ticket imprimé, comprenant le détail de l'itinéraire à suivre (*) :

- emplacement et nom de l'arrêt ;
- numéro de ligne ;
- destination ;
- heure de passage ;
- correspondance éventuelle avec lieu et nom de l'arrêt de descente (et sans doute l'heure d'arrivée), n° de la seconde ligne, destination et heure de passage ;
- heure d'arrivée.

Le piétement de ce meuble et son cadre étaient, si je ne me trompe pas, d'un bleu assez foncé (*).

À l'époque la Cotra utilisait aussi le minitel pour informer sur les horaires des lignes de bus, je crois qu'il s'agissait des grilles d'horaires.

Ce document est issu du journal municipal Angers pour vivre. Les dates figurant sur les deux faces me font penser qu'il s'agit du numéro de mars ou avril 1987.
Le texte est très intéressant car il donne des chiffres sur le budget et la fréquentation du réseau. Comme le lien de cette image disparaîtra (vite : clic-droit !), je le recopie :

Transports urbains : toujours plus

Le Syndicat mixte des transports a adopté son budget 87, à l'unanimité des quinze communes concernées.
Recettes et dépenses s'équilibrent à 125 millions de francs, dont 22 millions d'investissement — et cela, sans recours à l'emprunt, ni augmentation de la subvention des communes (5 millions au total).
Les crédits d'investissements permettront notamment de doter le réseau de douze nouveaux bus. Le parc total atteindra ainsi cent vingt-sept véhicules.
Les bus angevins ont parcouru 5,7 millions de kilomètres en 1986 et transporté 20 300 000 passagers. Objectif 87 : 20 800 000 utilisateurs.
À la gare, un planibus permet désormais aux voyageurs de s'orienter rapidement sur le réseau.

Revenons au bâtiment : le volume des deux ailes bordant le hall des pas perdus était à l'origine comme sur cette photo : la sous-face de la toiture à deux pentes est apparente et il y a, entre le bas de la toiture et les portes, une bande de fenêtres hautes.
Ce hall de sortie avait conservé le volume d'origine, mais, au moins dans l'autre aile, celle de l'ouest, un plancher avait été aménagé pour créer un étage supplémentaire, lequel, en comble, devait être assez bas.

Pour les amateurs d'archéologie — le mot est ici très exagéré — on peut voir aujourd'hui l'empreinte des deux pentes de la toiture de cette aile est, à laquelle correspond la photo : dans le hall de la gare actuelle, sur le pignon de l'ancienne salle des pas perdus où est percée l'entrée de la boutique de journaux, on aperçoit une légère différence d'épaisseur de l'enduit maçonné, en forme d'accent circonflexe : c'est la trace du bâtiment disparu. Tout près, sur le mur d'angle, il y a les plaques commémoratives des trains de déportés.
L'ancien hall des pas perdus est toujours là, on peut apercevoir son vide et ses poteaux au-dessus de la sandwicherie, en regardant derrière la bâche décorative qui cache la misère. Il devait servir à l'aménagement d'un buffet à l'étage, mais où trouve-t'on encore ce genre d'établissement dans les gares ?

Les autres parties datant de l'ancienne gare de 1956 ne sont pas nombreuses. Il y a entre autres :

- les deux grandes plaques décoratives gravées sur des plaques d'ardoise, elles sont aujourd'hui au-dessus de la porte latérale donnant vers la gare routière et le bureau de poste ;
- les marquises, mais elles sont antérieures à 1956 ;
- la stèle du monument aux cheminots morts pour la France, sur le premier quai. Mais je me demande si cette stèle n'avait pas été initialement installée à l'ancien dépôt des Gaubourgs. Jadis, jusqu'à la fin des années 50 et peut-être (?) jusqu'au début des années 60, très grosso-modo (*), chaque 8 mai, en milieu de matinée, un autorail Picasso emmenait un groupe de cheminots pour commémorer le souvenir de leurs collègues disparus. Cette motrice partait de la gare Saint-Laud, allait aux Gaubourgs et, après la cérémonie, ramenait son monde à la gare.

______________
(*) Ce sont des souvenirs, Ils ne sont pas garantis sans erreur.

[Cramos]

Notez le bâtiment du PRS tout beau tout neuf accolé à la halle du Sernam bien triste et grise. Halle aujourd'hui disparue pour faire place à des bureaux et parking.

Le train inaugural

Et Latil22 y était! Formidable. Cela devait être en 1983.

[TGS]

Quel régal toute ta série!

Tiens, une U.I.C. ex Capitole! Et ces voitures U.S.I. avec leurs marquages jaune jonquille, cet X2400 non traité G.R.G. derrière, ces remorques Unifiées datant de plusieurs époques avec un X4300. On est loin des Ambulances ou des X72500!
Et cet autre X4300, en livrée 1973 celui-ci.

Ca sent les travaux finis: une BB66000 tractant une BB300, machine purement 1500 volts continus, pour habituer la caténaire aux frottements.

Et oui, il y a du photographe au m2 pour le train inaugural!

[Terminus]

Voici le passage du dernier train de la journée en venant de Paris-Montparnasse, un soir de juin ou juillet 1977.
Ce train partait de Paris vers 19 h 25 et passait à Angers vers 22 h 15 vers Nantes et Le Croisic.
Le train semble composé de voitures USI de service intérieur, mais on voit une voiture OCEM en 3e position, d'un modèle particulier avec une partie fourgon et une grande porte latérale.
À droite une Caravelle pour Cholet assure la correspondance.

En venant de Paris-MP c'était le dernier train de la journée desservant Angers, mais pas le dernier à quitter Paris-MP car il y avait un autre train ensuite, qui quittait Paris-MP vers 22 h 15. Mais ce train, dont la composition mélangeait des voitures couchettes à des voitures à places assises, ne passait à Angers que le lendemain, vers 1 h 20. Je crois qu'une tranche de ce train allait à Quimper. Si je ne me trompe pas, l'autre tranche, également avec des voitures-couchettes, était limitée à Nantes, où les dormeurs pouvaient rester dans le train jusqu'à 7 heures. Passant à 1 h 20 il était donc le tout premier train de voyageurs de la journée.

Dans l'autre sens, le train Quimper - Lyon passait à Angers vers 23 h 15, il était vraiment le dernier train de voyageurs de la journée, toutes lignes confondues, à traverser la gare d'Angers. Ce train, dénommé selon le sens OL (Océan-Lyon) et LO (Lyon-Océan) comportait des voitures-couchettes. Parti de Quimper (et certains jours de Brest) vers 17 h 30 ou 17 h 45 (à la louche), il arrivait à Lyon vers 9 heures ou 9 h 50, je ne sais plus trop mais 9 h 50 n'est pas impossible. Entretemps il s'était arrêté 1 heure à Nantes, 40 minutes à Tours, il donnait des correspondances à Vierzon, Saincaize et St-Germain-des-Fossés (arrêt de 20 minutes environ), après Roanne il faisait un crochet par St-Étienne. À son arrivée à Angers, comme il faisait aussi fonction de train postal, il était possible de se rendre en voiture square Jeanne d'Arc pour le voir passer. Dans l'autre sens, venant de Lyon, il passait à Angers vers 4 h 30 ou 4 h 45.

À Angers, le premier train vers Paris-MP était celui venant de Quimper (probablement ?), composé en partie de voitures-couchettes, il passait à Angers vers 3 h 15 et arrivait à Paris-MP vers 6 h 45.

Pour récapituler :
- 1er train de voyageurs de la journée : 1 h 20, train avec couchettes, venant de Paris-MP et se dirigeant vers Quimper (1re tranche) et Nantes (2e tranche) ;
- dernier train de voyageurs de la journée : 23 h 15, train avec couchettes vers Lyon-Perrache, venant de Quimper (1re tranche) et de Nantes (2e tranche). Certains jours il venait de Brest. On y cotoyait des marins de la Marine nationale (Brest et Lorient), lesquels étaient souvent bruyants et avinés.

Revenons à la gare Saint-Laud. À l'époque les quais étaient désignés A, B et C à partir du bâtiment-voyageurs, plus tard ils furent rebaptisés 1, 2 et 3 ; aujourd'hui seules les voies sont désignées (A, B, C, D, E). Sur le quai A on voit le centre de tri postal, qui aujourd'hui se trouve route de Bouchemaine, où un embranchement SNCF particulier avait été construit dès l'origine, on peut supposer qu'il n'a jamais servi. Il y avait au centre de tri, quand il se trouvait à la gare, un grand nombre de levées vers différentes zones de la France. Pour le Maine-et-Loire je crois qu'on pouvait déposer du courrier jusque vers 2 heures pour une distribution le jour même, pour Paris c'était, je crois, vers 22 h 30. On recevait aussi du courrier timbré, par exemple, « de Tours à Lyon », les wagons postaux faisaient office de bureau de poste, ils étaient même équipés d'une boite à lettres sur chaque flanc (les allèges postales, rouges également, où l'on stockait les sacs de courrier, n'en étaient peut-être pas pourvues).

Sur la photo on voit des chariots de quai sur les quais A et C. Ceux peints en vert et jaune sont ceux de la SNCF, les jaunes ou rouges sont ceux de la Poste. Sur le quai A on aperçoit un tracteur de wagonnets de la Poste, avec un genre de parapluie.

Jusqu'à l'arrivée du TGV, la gare d'Angers était ouverte 24 heures sur 24, et peut-être aussi (?) celle de Saumur (les trains OL et LO y passaient très approximativement vers 23 h 45 et 4 h 00).

À l'époque les trains de marchandises étaient nombreux. Je me souviens avoir entendu, la nuit quand le vent portait, les manœuvre du triage des Gaubourgs qui se trouvait à deux bons kilomètres : les actuels pylônes d'éclairage étaient équipés de haut-parleurs et les ordres s'entendaient loin, ainsi que les bruits de tamponnement.

Bien sûr ce ne sont que des souvenirs, susceptibles d'erreurs.

[Cramos]

Le train de nuit OL/LO, qui ne s'appelait plus ainsi a perduré très longtemps, supprimé au cours des années 2000 seulement, je l'ai bien connu. L'horaire n'avait pas changé, jusqu'à ce que sur ses dernières années, il soit détourné par la région parisienne.

[Terminus]

Le train de nuit OL/LO, qui ne s'appelait plus ainsi a perduré très longtemps, supprimé au cours des années 2000 seulement, je l'ai bien connu. L'horaire n'avait pas changé, jusqu'à ce que sur ses dernières années, il soit détourné par la région parisienne.

Ça c'est passé en plusieurs étapes que j'essaie de restituer, mais ce sont des souvenirs et il y a un gros risque d'erreurs :

- le traditionnel train OL/LO Quimper (parfois Brest) — Lyon (voire Grenoble certains jours, mais je n'en suis pas sûr) a existé très longtemps, peut-être sous diverses numérotations (?) dont en 1980-81 les numéros 3538/9 (vers Lyon) et 5339/8 (vers Nantes), en 1968 c'était toujours OL/LO ;

- un nouveau train de nuit, le rapide Rhône-Océan fut créé, limité au parcours Lyon - Nantes, en complément du LO/OL qui continuait de fonctionner. Je ne me souviens plus trop bien de sa composition, je dis peut-être des erreurs car j'ai oublié s'il comportait exclusivement des places couchées, il y avait donc au moins une majorité de voitures-couchettes, au moins une voiture-lit (peut-être deux ?), sans doute quelques wagons porte-autos et peut-être (?), mais c'est incertain, une ou deux voitures Corail de places assises. Il devançait le LO/OL, ces deux trains (Rhône-Océan + LO/OL) circulaient tous les jours dans les deux sens, sur le même parcours (sauf un éventuel écart (incertain ?) du LO/OL par St-Étienne). Le Rhône-Océan était tracé pour atteindre Lyon plus tôt que le train LO/OL et pour cette raison il marquait peu d'arrêts (il ne s'arrêtait pas à Saumur, entre autres) ;

- puis le rapide le Rhône-Océan fut maintenu tous les jours, tandis que le LO/OL n'existait plus que le vendredi soir et dimanche soir ;

- comme on s'en doute le train LO/OL fut un jour supprimé et alors seul le Rhône-Océan continua de circuler, tous les jours, avec des voitures-couchettes, au moins une voiture-lit, sans doute quelques wagons porte-autos et une ou deux (?) voitures Corail de places semi-assises (des fauteuils inclinables) ;

- puis le Rhône-Océan n'exista plus que le vendredi soir et le dimanche soir, toujours par l'itinéraire traditionnel, via Tours, Bourges, Roanne ; entre Nantes et Tours il ne profitait pas de la caténaire car il était tracté en diesel, tout comme l'ancien LO/OL disparu ;

- dans sa phase terminale le Rhône-Océan devint un train LUNEA, allant de quimper jusqu'à Genève (à vérifier). Il était tracté en électrique de Nantes à Lyon, pour cela, si je ne me trompe pas, après Angers il était dévié par Le Mans et sans doute la ligne ancienne par Chartres, puis, probablement la Grande Ceinture de Paris au sud, et ensuite Dijon, mais c'est à vérifier ;

- pour finir, le Rhône-Océan fut entièrement supprimé et il ne resta plus aucun train de nuit sur cet axe. Vers Paris-MP les trains-couchettes Quimper-Paris-MP avaient été supprimés depuis longtemps lors de la mise en service des TGV.

Puis ce fut le tour des trains Corail Lyon-Nantes de jour dont progressivement des circulations furent tronquées dans leur parcours, ou limitées dans leurs jours de circulation. Pour finir tout fut supprimé et il ne resta plus rien de la transversale Quimper - Lyon par Tours, Bourges, Vierzon, Saincaize, St-Germain-de-Fossés et Roanne. Sauf des TER…

Les TGV Lyon-Massy-Nantes y sont pour une bonne part, mais, avec le TGV, les voyageurs rechignaient à voyager de nuit. Les voitures-couchettes, d'un confort très spartiate, étaient un mode de transport d'un autre âge (*), bien que des cars-couchettes roulent aujourd'hui sur de grands parcours.
Et puis la SNCF n'aimait plus que les TGV, dédaignant les Corail et les TER…

Aujourd'hui on peut toujours aller à Lyon par Tours, Bourges, Vierzon, Saincaize et St-Germain-de-Fossés, mais tout est en TER, il n'y a aucun train direct et l'on doit donc attendre une correspondance une heure ou deux à Tours, Bourges, ou peut-être même ailleurs. C'est aussi pratique que d'aller d'Angers à Paris-Montparnasse par Le Mans, Nogent-le-Rotrou et Chartres, ou bien d'Angers à Paris-Austerlitz via Tours et Orléans.

À l'époque de la fin des trains de nuit il y eut même une période où Saumur n'était plus desservi, à cause de la délinquance qui, paraît-il, opérait ainsi : dans un train de nuit quelques individus montaient à une gare et détroussaient des voyageurs pendant qu'une voiture de complices allait à leur rencontre à la gare suivante, où elle les récupérait pour les ramener. Avec 50 km entre Angers et Saumur, c'était facile. Mais avec la suppression de l'arrêt à Saumur le train filait jusqu'à Tours : la distance plus que doublée et la présence plus longue des voleurs dans le train rendaient l'équipée plus risquée.

J'ai le souvenir d'avoir pris quelques fois le train OL entre la Bretagne et Angers. Il s'arrêtait une heure à Nantes. J'avais le temps, à pied, d'aller jusqu'à la place du Commerce voir la station d'autobus (à l'époque des Chausson transformés en 1970 pour le libre-service, avec transformation des portes, réaménagement intérieur et livrée rouge et grise). Il ne fallait pas perdre de temps, mais, sans courir, on arrivait sans problème à la gare pour remonter dans le train.

Sur un Guide Bijou de l'Anjou de l'hiver 1980-81, l'ancien OL/LO était rebaptisé (**) 3538/9 vers Lyon et 5339/8 vers Nantes. Sur ces horaires il n'y a pas mention du tronçon Nantes-Quimper, était-il déjà abandonné, compensé par une simple correspondance avec les Quimper-Nantes-Bordeaux ? C'est probable car, sur ce guide il y a aussi une grille d'horaires Angers — Vannes — Quimper — Brest qui indique une correspondance systématique à Nantes, sauf pour le train-couchettes Paris — Quimper, seul train direct entre Angers et la Bretagne-sud.

HORAIRES DE L'ANCIEN OL/LO (3538/9 et 5339/8 à l'hiver 1980-81) :

EXP 3538/9, quotidien vers Lyon (les arrêts entre Tours et Lyon ne sont pas mentionnés) :
NANTES : 23 h 10
ANCENIS : 23 h 41
ANGERS : 0 h 13/0 h 23
SAUMUR : 0 h 49/0 h 52
TOURS : 1 h 35/2 h 16
LYON : 9 h 39

EXP 5339/8, quotidien vers Nantes (les arrêts entre Lyon et Tours ne sont pas mentionnés) :
LYON : 19 h 20
TOURS : 2 h 08/3 h 11
SAUMUR : 3 h 51/3 h 54
ANGERS : 4 h 19//4 h 28
ANCENIS : 4 h 59
NANTES : 5 h 29

HORAIRES DU RHÔNE-OCÉAN (hiver 1980-81) :

RAP 3548/9, quotidien vers Lyon (les arrêts entre Tours et Lyon ne sont pas mentionnés) :
NANTES : 22 h 46
ANGERS : 23 h 41/23 h 43
TOURS : 0 h 42/0 h 52
LYON : 6 h 50

RAP 3549/8, quotidien vers Nantes (les arrêts entre Lyon et Tours ne sont pas mentionnés) :
LYON : 21 h 41
TOURS : 3 h 39/3 h 54
ANGERS : 4 h 55/4 h 57
NANTES : 5 h 50

Les horaires du train OL/LO n'étaient pas symétriques, semblant davantage tracés pour arriver le matin à Lyon et en repartir le soir, tandis que le Rhône-Océan avait un horaire symétrique dans les deux sens.

Le train LUNÉA Quimper Lyon a circulé jusqu'au 11 décembre 2010 et a été supprimé définitivement, faute de fréquentation suffisante, voir :
http://questions.sncf.com/questions/367 ... -episode-2

Voir aussi :
http://www.cheminots.net/forum/topic/33 ... one-ocean/
Mais il y a une erreur de date qui est discutée en page 2. Il semble que le dernier train soit parti le 10/12/2010 et arrivé le 11/12/2010.

Article LUNÉA sur Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lun%C3%A9a

Une vidéo d'un départ de Lyon :
http://www.youtube.com/watch?v=7y4cJaLO3vw

Autres discussions (on y trouve des souvenirs, des horaires et la composition des trains) :
http://www.trainsfrancais.com/forum/rho ... 16171.html
http://forum.activitysimulatorworld.net ... 07&t=20397
http://www.camptocamp.org/forums/viewto ... ?id=215607

Et il y a aussi d'autres sites ou vidéos !

La distance SNCF Angers-Lyon est de 562 km, on peut calculer les moyennes !

Bien entendu s'il y a des erreurs ou des compléments d'information à donner, il ne faut pas hésiter.

___________
(*) Les trains-couchettes, malgré le supplément tarifaire, coûtaient cher à la SNCF : il y avait beaucoup de vols : draps, couvertures, et aussi des échelles en alu. On peut supposer, pour les échelles entre autres, que tous les voleurs n'étaient pas des voyageurs…
(**) la numérotation des trains 3538/9 vers Lyon et 5339/8 se rapportait aux anciennes régions de départ et d'arrivée : la région ouest était la région 3, la région sud-est était la région 5. Donc le 3538/9 allait de l'ouest (3) vers le sud-est (5), tandis que le 5339/8 allait du sud-est (5) vers l'ouest (3).

[Latil 22]

J'ai pour ma part des souvenirs très précis de ce train.

Au cours des années 1970, faisant partie de l'association des modélistes ferroviaires angevins AMFA, nous allions, après la soirée maquette, prendre un pot à la gare et en même temps voir passer ce fameux train de nuit.
Ce qui m'a marqué à cette époque, c'est l'activité autour des deux allèges postales qui se trouvaient en tête juste derrière la machine et je dois dire que ce sont des souvenirs, au-delà de l'anecdote, plutôt navrants. En effet, les postiers ambulants ne trouvaient rien de mieux à faire, en chargeant les charriots de colis postaux, que de se les balancer voir de "shooter" dedans lorsqu'un paquet leur échappait et plus on les regardait plus cela les faisait rigoler. On dit que la SNCF et la POSTE on perdu depuis cette époque mais j'affirme pour ma part que les employés des deux corporations ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis !
Un copain de ma promo des Beaux arts faisait l'ambulant en tant qu'étudiant l'été et il m'en racontait des vertes et des pas mûres au sujet de ce qui se passait dans les allèges avec les colis !
Bref, bons souvenirs quand même de ce train et je regrette ne n'avoir pas fait de photos à l'époque.
j'ai pour ma part eu l'occasion de le prendre jusqu'à Lyon à la fin des années 1990. Nous étions tombés en rade en Ardèche avec ma voiture et, après un rapatriement en voiture de location, l'assurance m'a affert le voyage en couchette pour retourner chercher mon véhicule. Je n'ai pu rentrer dans mon compartiment qu'à saumur, la porte étant verrouillée sans contrôleur accessible, qui n'a pu m'ouvrir qu'au bout de... 50 kms ! Je me souviens d'un voyage plutôt lent, appanage des trains de nuit d'alors. Arrivée au petit matin à Lyon Perrache.

[Cramos]

Merci pour tous ces témoignages !

Le train LUNÉA Quimper Lyon a circulé jusqu'au 11 décembre 2010 et a été supprimé définitivement, faute de fréquentation suffisante,

Il ne faut pas croire un seul instant ce genre d'affirmation de la part de la SNCF. Quand on veut tuer son chier, on dit qu'il a la rage. En l'occurence, j'ai toujours souvenir du Rhône-Océan complet les week-ends prolongés ou en été. Idem pour le Nantes - Nice, que j'ai emprunté la dernière année de circulation il me semble, là aussi complet un jour une nuit de semaine d'été.

[Terminus]

Voici une photo prise en 1983. Les caténaires sont en place mais je ne sais plus précisément la date de mise en service commercial de l'électrification.
Quoiqu'il en soit, cette diapo date probablement de quelques jours ou semaines précédant cette mise en service.

Il s'agit du départ du train pour Paris-Montparnasse, à 19 h 41 (dans le Guide Bijou de l'hiver 1980-81 il était numéroté 3768). Parti du Croisic vers 17 h 10, omnibus jusqu'à St-Nazaire, il s'arrêtait à Savenay, Nantes où il stationnait 15 minutes et très probablement une tranche Nantes — Paris lui était attelée, Angers, Le Mans où il stationnait 7 minutes pour l’attelage d’une locomotive électrique. Il arrivait à Paris-Montparnasse vers 22 h 25.
Il assurait un service postal, mais je ne saurais dire si la voiture que l'on voit est une simple allège de stockage ou un bureau ambulant. Toujours est-il que cette voiture est sans fenêtres. La locomotive est la diesel CC72074.
C'était le dernier train pour Paris-MP de la journée, après, il fallait attendre le train-couchettes 3742 Quimper — Lyon qui passait à Angers vers 3 h 05 et arrivait à Paris-MP vers 6 h 50.

Dans mon souvenir, le service postal concernait, en soirée, au moins trois trains :
- ce train de 19 h 41 pour Paris ;
- un train postal sans voyageurs composé d’un bureau ambulant ou deux pour le tri, peut-être deux allèges postales, environ deux ou trois fourgons à deux essieux, quelques wagons de marchandises. Il passait à Angers vers 23 h 15 et, je crois, bifurquait vers Tours à la Maître-École ;
- le train-couchettes 0L (= 3538/9) pour Lyon qui passait à Angers vers 0 h 20. Latil 22, qui a assisté à des chargements très vigoureux, pourrait nous préciser s'il y avait un bureau ambulant, ce qui est probable, et des allèges postales.

Je n'en sais trop rien, mais le train-couchettes 3742 Quimper — Paris, qui passait à Angers vers 3 h 05, aurait pu logiquement assurer un service postal.

Pour le matériel et le service postaux, voir :
http://www.tvnp.fr/voitures_postales/voit.postales.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Train_postal
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bureau_ambulant
https://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A8ge_postale
http://fr.wikipedia.org/wiki/TGV_postal
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bureau-gare
http://www.ambulants.fr/
http://www.ambulants.fr/poste2c.html
http://www.mlgtraffic.net/SNCF_F_V_Poste.xml
http://fr.wikipedia.org/wiki/Automotrice_postale

[BBernard]

Bonjour
Des belles photos tout ça
Il y avait de la diversité dans tous ces trains,bien plus que maintenant.
Des beaux souvenirs.
A bientôt.
Bernard

[Terminus]

Bonjour Bernard,

Mais que voit-on dans l'angle en bas à gauche sur ta carte postale ?
Un Renault R4201 (Renault court à deux portes) ou R4211 (Renault long à trois portes ?
Au dessus du toit du bus on aperçoit un poteau d'arrêt du nouveau modèle.

Entre les deux parterres de fleurs on voit la borne du jumelage Angers — Osnabrück — Haarlem.
Ce jumelage date de 1964.

Puisqu'on est au moins en 1964, le réseau de la Cie des Tramways avait été remanié. La ligne G (Salpinte — Génie (Mermoz) — Ralliement —Place Ney) avait été scindée en deux lignes diamétrales.

À gauche, au dessus du toit du bus on voit l'entrée du parking, sans doute déjà payant car on croit voir une barrière.
Au dessus, c'est la station des taxis.

En 1964, la gare avait 8 ans (inauguration en 1956).

[TGS]

À l'époque de la fin des trains de nuit il y eut même une période où Saumur n'était plus desservi, à cause de la délinquance qui, paraît-il, opérait ainsi : dans un train de nuit quelques individus montaient à une gare et détroussaient des voyageurs pendant qu'une voiture de complices allait à leur rencontre à la gare suivante, où elle les récupérait pour les ramener. Avec 50 km entre Angers et Saumur, c'était facile. Mais avec la suppression de l'arrêt à Saumur le train filait jusqu'à Tours : la distance plus que doublée et la présence plus longue des voleurs dans le train rendaient l'équipée plus risquée.
(*) Les trains-couchettes, malgré le supplément tarifaire, coûtaient cher à la SNCF : il y avait beaucoup de vols : draps, couvertures, et aussi des échelles en alu. On peut supposer, pour les échelles entre autres, que tous les voleurs n'étaient pas des voyageurs…

Les échelles ont souvent été défenestrées, par pure bêtise. Tu en as vu beaucoup toi, des gens descendre en gare tranquillement avec l'échelle à la main, faute de pouvoir la plier pour la mettre dans la valise?

Concernant les suppressions de dessertes, elles n'ont pas été décidées pour de simples voleurs (parce que sinon, ça fait longtemps que le Train Bleu ne desservirait même plus le sud de Lyon (donc, il ne roulerait plus).
Ce qui a fait arrêter des dessertes, c'est l'affaire Rézala (une femme qui s'était faite égorger, et peut-être violer, je ne me rappelle plus), survenue vers 1999-2001. Il s'est agi d'une "mise en sécurité" des trains, avec un nombre d'arrêt réduit et un accueil-filtrage systématique.
Et accessoirement, certaines gares ont ainsi eu besoin de moins, voire plus du tout de personnel la nuit.

Merci pour tous ces témoignages !

Le train LUNÉA Quimper Lyon a circulé jusqu'au 11 décembre 2010 et a été supprimé définitivement, faute de fréquentation suffisante,

Il ne faut pas croire un seul instant ce genre d'affirmation de la part de la SNCF. Quand on veut tuer son chier, on dit qu'il a la rage.

Oui, la plupart des trains que la S.N.C.F. s'est empressée de passer à la trappe étaient des trains qui avaient du succès et qui connaissaient des fréquentations assez élevées.
Mais ses moyens (et coûts) de production l'embêtent. Entre le matériel, spécifique à la nuit pour les voitures, ou irrationnellement utilisé pour certaines machines; les manoeuvres de corps d'armées dans les gares pour les raccordements/dissociations de tranches; les relais-traction; le personnel dans ces gares pour ces manoeuvres; le personnel d'accompagnement et de conduite, tous payés en heures de nuit; les sillons; la logistique des trains auto-accompagnées, qui vont souvent de pair avec les trains de nuit; etc.: n'en jetez plus!
Sauf à être chargé à ras la gueule avec quinze voitures couchettes, il n'y a pas de salut, et encore...

[Terminus]

Concernant les suppressions de dessertes, elles n'ont pas été décidées pour de simples voleurs (parce que sinon, ça fait longtemps que le Train Bleu ne desservirait même plus le sud de Lyon (donc, il ne roulerait plus).
Ce qui a fait arrêter des dessertes, c'est l'affaire Rézala (une femme qui s'était faite égorger, et peut-être violer, je ne me rappelle plus), survenue vers 1999-2001. Il s'est agi d'une "mise en sécurité" des trains, avec un nombre d'arrêt réduit et un accueil-filtrage systématique.
Et accessoirement, certaines gares ont ainsi eu besoin de moins, voire plus du tout de personnel la nuit.

Les affaires Rezala dont tu parles sont décrites ici :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sid_Ahmed_Rezala
Sur trois assassinats, deux ont été commis dans un train, le Limoges — Paris et le Calais — Vintimille.

Mais cette histoire de voleurs ambulants ramenés en voiture, je ne l'ai pas inventée, c'est un bruit qui a couru et qui n'est pas invraisemblable.

[BBernard]

Bonjour Alain et tous les passionnés
Bravo Alain,tu as l'oeil,je n'ai même pas vu le toit de ce Renault de la série 4200
Un bus du réseau de la ville je pense car Démas n'a pas eu de Renault 4200 court et est-ce que la ligne Démas passait juste là,je ne sais pas du tout.
Quelques cartes en souvenir de cette période
A bientôt.
Bernard

[Terminus]

Un bus du réseau de la ville je pense car Démas n'a pas eu de Renault 4200 court et est-ce que la ligne Démas passait juste là,je ne sais pas du tout.

Exact, il s'agit bien d'un bus de la Cie des Tramways (TEA). À voir la longueur entre les bouches d'air en toiture, je suppose que c'est un Renault R4201, court à deux portes (AV et AR).

Voici deux emplacements successifs de la tête de ligne Démas (Gare Saint-Laud, bd Foch, pl. St-Serge, Hôpital, pl. Bichon, rue St-Lazare, avenue René Gasnier, route nationale N 162, Avrillé, Montreuil-Belfroy). Le plan montre deux époques. Je ne sais pas où elle se trouvait la tête de ligne avant la construction de la halte routière de la rue Denis Papin.
Dans la première disposition (devant la halte routière) il n'y avait ni poteau ni plaque, ni horaire pour matérialiser la tête de ligne de Démas. C'était la tradition orale : il fallait savoir.
La halte routière comprenait une grande salle servant à la fois de salle d'attente et de salle des guichets. On y trouvait aussi des panneaux pivotants en tôle pour l'affichage des horaires, d'un modèle semblable à ceux de la SNCF. Derrière il y avait des sanitaires.
Mais je n'y ai jamais vu de personnel aux guichets, ni d'horaires affichés. Seule la fonction de salle d'attente était assurée.
Par la suite, elle fut convertie en annexe du syndicat d'initiatives. Et un jour, cette annexe aussi ferma…
La halte routière comportait deux quais en îlot couverts d'une marquise en béton. L'un, le long de la rue Denis Papin, était attenant au bâtiment de la halte avec d'un côté les arrivées, de l'autre les départs. Le second quai se situait entre ce premier quai et le centre de tri postal inclus dans la gare. Ce second quai servait surtout aux cars scolaires et aussi pour la tête de ligne des cars Brivin de Niort (ligne Angers — Niort). Les cars Brivin étaient assurés par des autocars à carrosserie d'autobus : la double porte arrière servait aux messageries. Je ne sais plus trop s'ils avaient deux ou trois portes. Il y a eu du Saviem genre R4231 ou SC2 (?) et du genre PH85, la livrée était haut gris clair/grande bande vert émeraude sous les fenêtres/bas de caisse gris clair. Le gris était assez proche du blanc.

La place Marengo est restituée dans son état ancien, avant sa transformation en parking de surface ; elle était traversée en diagonale par une voie, qui fut assez tardivement nommée avenue du 8 mai 1945.
Cette place était plantée de très beaux arbres, on la surnommait « le Mail de la Gare ». Le long de l'avenue du 8 mai était implanté un kiosque à journaux, d'un style très urbain, tout en tôles et en vitres, à six ou huit pans, l'arrière entièrement tôlé. J'ai toujours connu ce kiosque désaffecté. Il éteint peint d'un vert assez foncé, il y avait une casquette qui le surmontait (peut-être en faisait-elle le tour) et dont la tranche était peut-être peinte en brun-rouge, mais je n'en suis pas sûr. Ce kiosque n'avait guère de chances de prospérer : il y avait une bibliothèque Hachette à la gare Saint-Laud (voir juste au dessus la carte postale de la vue intérieure du hall des pas perdus.

Au total, j'ai connu cinq kiosques à journaux à Angers :

- sur la placette à l'angle de la rue St-Aubin et du boulevard Foch, il a longtemps fonctionné, avec une bonne clientèle, jusqu'à la transformation de cette placette en parking. Je me demande si, à la fin, il n'avait pas été converti en échoppe de clés-minute ;
- boulevard Bessonneau, désaffecté, sur le trottoir devant la salle Chemellier (du même modèle) ;
- quai René Bazin (désaffecté) entre la place Molière et le pont de Verdun, sur le trottoir côté Maine et assez près du pont (il était du même modèle), plus loin entre le pont et la grue des péniches il y avait une cabane où l'on vendait des confiseries et des jouets pour enfants, des choses très bon marché comme des moulins à vent au bout d'un manche ;
- place Marengo (du même modèle), désaffecté, c'est celui de l'avenue du 8 mai ;
- un cinquième, d'un genre différent de la série des quatre précédents, assez bricolé mais en activité, place Mondain-Chanlouineau, à la gare routière du centre-ville, près du bâtiment de Citroën. À côté de lui, mais détaché, il y avait une cabane de confiseries et de babioles pour amuser les enfants.

Les seuls que j'ai connus en activité étaient ceux de la rue St-Aubin et de la gare routière.

Une photo existe, montrant un bout de kiosque de la série de quatre (les plus esthétiques). Elle se trouve (page 116) dans un livre qui doit être distribué par son auteur.
Son titre est Le génie photographique d'Angers, de Patrice Barraud (éditions Patrice Barraud, La Pironnière, 85180 Château d'Olonne, n° ISBN : 2-9523164-2-14. Imprimé en juin 2007, prix 27,60 €.
Je le recommande car on y trouve :

- de très intéressants clichés anciens d'Angers, certains sont stéréoscopiques (une lunette rouge-vert est fournie) ;
- quelques clichés des années 60 ;
- des chapitres sur des photographes angevins et sur des constructeurs, angevins aussi, qui ont étudié, inventé et fabriqué des appareils-photo. Certains étaient grand public, d'autres étaient très perfectionnés et novateurs (brevet de cellule à miroir pour reflex Hasselblad).

SI vous cherchez son titre sur un moteur de recherche, vous le verrez sur le site d'une grande chaîne de produits culturels qui agite des idées depuis quelques décennies.

Après la guerre, le Mail de la Gare était l'un des sites où avaient été installées des baraques en bois pour loger les sinistrés des bombardements. Parmi les autres sites : la place La Fayette, l'angle bd du Château-pl. de l'Académie, sans doute l'avenue Jeanne d'Arc, peut-être la place La Rochefoucauld-Liancourt. On les voit sur les photos aériennes anciennes de l'IGN (visible et pour beaucoup téléchargeables gratuitement sur Géoportail).