Les cartes washington avaient été introduites à Angers probablement entre le milieu et la fin des années 60. L'exploitant était la compagnie des TEA (Cie des Tramways Électriques d'Angers), qui avait peut-être déjà pris le nom de CTA : Cie des Transports d'Angers(*). Lors de leur introduction il avait été dit que leur nom venait d'un abonnement qui avait été utilisé, sans doute en premier, à Washington, mais l'authenticité n'est pas garantie. Ces cartes ont été utilisées jusqu'au début de la reprise du réseau par la Cotra, laquelle n'y était pas favorable et les a supprimées en 1980 (?), si je ne me trompe pas.
Cet abonnement était déjà utilisé au Mans par la Compagnie Ouest-Électrique (COE), qui exploitait aussi les réseaux d'Angers et de Rennes, le siège étant au Mans. L'ingénieur de la COE du Mans avait été nommé directeur du réseau d'Angers, il avait probablement proposé ce type d'abonnement aux élus de la ville d'Angers qui supportait seule le déficit du réseau. Trélazé, Les Ponts-de-Cé et Mûrs-Érigné étaient desservis mais sans participer.
La carte washington remplaçait les anciennes cartes hebdomadaires de 5 et 6 jours (sans doute (?) en 1, 2, 3 ou 4 sections, c'est à vérifier), qui étaient poinçonnées par le conducteur avec une pince perforante et qui, si je ne me trompe pas, devaient être utilisées le matin avant (?) ou jusqu'à (?) 8 h 30.
Les cartes washington étaient très différentes : c'étaient des cartes à vue, sans photo ni nom, donc cessibles, pour des trajets illimités, tous les jours, y compris le dimanche, pendant une semaine. Le seuil horaire du matin n'existait plus. Différence notable : les cartes washington n'étaient pas vendues à bord des autobus.
Au début de leur introduction il y avait en réalité 2 cartes washington différentes, car le tarif n'était pas encore unique, les lignes étant probablement (?) encore découpées en sections tarifaires :
- carte washington « zone centrale », pour tout le réseau urbain, avec une limitation aux Justices pour le groupe des lignes T (Pyramide, Trélazé) et P (Les Plaines, pl. Gentric), et au dépôt (rue des Ponts-de-Cé) pour la ligne E (Érigné).
- carte washington « tout le réseau », pour un usage urbain et suburbain.
Je ne sais plus s'il y avait une disposition particulière pour un usage suburbain seul (après les Justices et le dépôt), mais j'en doute un peu.
Un gros numéro rouge, à trois chiffres, désignait la semaine d'utilisation, il était aléatoire. La carte était validée lors de l'achat par un coup de tampon dateur. Les cartes étaient vendues et validées au kiosque du Ralliement et au bureau du dépôt. Je ne sais pas quand le réseau des dépositaires a été mis en place, au cas où il aurait existé je ne me souviens plus si les dépositaires vendaient et validaient les cartes washington.
On retrouve la tradition de bricolage des TEA et de la Studa : les cartes washington n'étaient pas valables du lundi au samedi (comme les anciennes cartes de 5 et 6 jours). Non : elles étaient valables du jeudi au mercredi suivant, à cheval sur deux semaines, la simplicité ! En revanche elles étaient vendues du lundi au mercredi.
Par la suite, avec l'instauration du tarif unique, il n'y eut qu'un seul modèle de carte washington, qui donnait un accès illimité au réseau entier, tous les jours (dimanches et fêtes compris). La photo que je joins montre une carte de ce dernier modèle. Elles mesuraient 10,5 cm x 8, le recto était vierge.
(*) Avant la création de la Studa, les TEA étaient devenus la CTA (Cie des Transports d'Angers), sans doute en 1964 ou après (?), puis la SAA (Société des Autobus Angevins), qui n'a existé que quelques années, probablement (?) jusque vers 1970, à la fin de la concession de 75 ans des TEA, datant de 1895. Je ne sais pas s'il s'agissait d'une nouvelle désignation légale ou d'un nom commercial, je ne me souviens plus des dates.
