Certes l'entreprise Fossard existe toujours, enfin plutot le nom Frossard est exploité par les "poubelleurs" aujourd'hui. Mais l'entreprise a perdu son "ame" et sa "grandeur " en 1997
J'ai trouvé un article intéressant relatant la fin de cette maison familiale; article paru le 29 Septembre 1997 dans la "Tribune de Genève":
La Compagnie Générale des Eaux s'empare des cars Frossard.Le Tribunal de commerce de Thonon a tranché au profit du leader européen dans le domaine des transports, le mieux à même d'assurer la pérennité d'une entreprise que plusieurs sociétés convoitaient.
La Compagnie Générale des Eaux s'empare des cars FrossardLe Tribunal de commerce de Thonon a tranché au profit du leader européen dans le domaine des transports, le mieux à même d'assurer la pérennité d'une entreprise que plusieurs sociétés convoitaient.«Je pense que les juges ont choisi une bonne solution, la meilleure, en optant pour la filiale transports de la Compagnie Générale des Eaux.» Robert Meynet, l'administrateur judiciaire chargé du dossier des sept sociétés de la famille thononaise Frossard, en dépôt de bilan, était visiblement soulagé, samedi au petit matin, en rangeant ses affaires. Après avoir entendu toutes les parties, au cours d'une audience qui a duré huit heures, puis délibéré pendant une heure et demie, les trois juges du Tribunal de Thonon, statuant en matière commerciale, ont tranché: ils ont opté pour la solution qui avait les faveurs à la fois de l'administrateur judiciaire et des salariés du groupe Frossard, une véritable institution dans les deux Savoies (voir notre édition de samedi).Ces longues heures de plaidoirie ont été sanctionnées par une petite phrase du président de la Cour, prononcée juste avant minuit, les juges se contentant de donner le nom du repreneur, sans motivation de leur décision.
Ainsi donc, c'est la CGEA (Compagnie Générale des Eaux) qui l'a emporté, associée à la société Protravel pour la gestion des agences de voyages. Les magistrats ont préféré cette solution au plan de continuation présenté par la famille Frossard élargie, et aux deux autres plans de cession des groupes Piot et Via-GTI. Jusqu'au dernier moment, l'ancien p.-d.g., Michel Frossard, a cru en ses chances, tournant comme un lion en cage dans la salle d'audience alors que les juges délibéraient.L'oeuvre d'une vie anéantieLa sanction des juges anéantit l'oeuvre de toute une vie, Michel Frossard (65 ans) ayant repris très tôt l'entreprise de cars crée par son père Alfred, en 1928. Cumulant de longues années la direction d'une entreprise connue loin à la ronde, la présidence du club de football de Thonon, qu'il conduisit aux portes de la première division avant une chute vertigineuse parmi les sans-grade, ainsi qu'une carrière politique dans l'opposition (gauche modérée), Michel Frossard n'a pas su gérer ses affaires. Le passif des sept sociétés qu'il dirigeait se monte à 34 millions de francs français (FF) pour un chiffre d'affaires annuel à peine supérieur à 40 millions.Michel Frossard a tout perdu, comme ses créanciers, dans la nuit de vendredi à samedi. Sa dernière grande erreur aura été de snober l'offre de la Générale des Eaux qui, ce printemps, lui avait proposé de participer à un plan de continuation qui lui garantissait 20% des actions du groupe. Désirant à tout prix conserver la majorité, Michel Frossard a perdu cet allié de rêve, poussant la Générale des Eaux à proposer, avec Protravel, un plan de cession qui a séduit le Tribunal de commerce de Thonon.Sept emplois supprimésLes cars Frossard rouleront désormais sous la bannière de la Générale des Eaux qui emploie déjà 25 000 personnes dans le secteur des transports. «La CGEA s'est engagée à préserver 99 emplois, à investir 30 millions de francs français en trois ans pour acheter 30 cars neufs et 2,1 millions de francs, toujours sur trois ans, pour moderniser l'outil informatique», explique Me Robert Meynet, qui estime que le poids de la Générale des Eaux (20 milliards de francs de chiffre d'affaires et 200 millions de francs de bénéfice lors du dernier exercice) est une garantie pour la pérennité des activités de feu les sociétés Frossard. Me Meynet estime également profitable l'alliance avec Protravel (150 millions de francs de chiffre d'affaires) qui vient de racheter Danzas et qui possède un large réseau de distribution dans la région Rhône-Alpes.Le groupe Frossard dissous occupait 114 personnes, 106 en fait si l'on ne compte pas les contrats à durée déterminée arrivant à échéance en cette fin septembre. Seuls sept salariés seront licenciés, vraisemblablement des membres de la famille Frossard. La CGEA s'est engagée à reprendre l'quipe qui a mené le bateau durant la procédure de redressement judiciaire, notamment René Morel, ancienne star de l'quipe de football thononaise, fils spirituel de Michel Frossard entré en conflit avec lui ces derniers mois. La Générale des Eaux a également promis des avantages sociaux aux salariés, un élément qui a largement contribué au vote des employés en faveur du projet CGEA, à une majorité de 67%, jeudi soir à Annemasse
Auteur:Michel Eggs.