En attendant le TER, faire le trajet Bagnols-Avignon en bus, c'est la galère
Au moins 2h30 dans le bus chaque jour pour faire moins de 80 km. C’est le morne quotidien de Rachel et de Véronique (*), deux Bagnolaises salariées à Avignon. Tous les matins, aux côtés d’une foule d’étudiants, de fonctionnaires, de cols bleus et blancs, elles attendent le bus de 6h27 ou de 7h23, devant… la gare. Pour se rendre… à la gare d’Avignon. "C’est l’ironie de la chose, affirme Véronique. Toutes les installations existent pour qu’un TER relie Bagnols à Avignon en quelques minutes, mais si on se rend à la gare, c’est pour prendre un bus qui met plus d’une heure pour faire le même trajet."
"On ne sait jamais à quelle heure on va arriver..."Les deux jeunes femmes, qui tiennent à préciser que la ligne de bus Edgard, créée il y a trois ans, est un premier pas, soulignent néanmoins ses limites. "Le bus B22 est très utile pour désenclaver les petites communes du coin, mais n’est pas du tout adapté aux besoins des gens qui travaillent. Il est complètement saturé aux heures de pointes - tant et si bien que certaines personnes ne peuvent pas monter dedans -, et roule à vide à certains moments de la journée. Et je ne parle pas des arrêts rajoutés sans que les horaires de passages soient modifiés." Quant au trajet lui-même, il se révèle parfois mouvementé : "Le bus s’arrête dans énormément de petits villages, passe dans des rues étroites parfois bloquées par un autre véhicule. Bref, on ne sait jamais à quelle heure on va arriver…"
Repenser la ligne de busPour palier à ces problèmes, Rachel et Véronique proposent des pistes. Établir, aux heures de pointe, une ligne directe allant de Bagnols à Avignon sans arrêts intermédiaires, ou augmenter le nombre de bus en circulation pendant ces mêmes heures de pointe, quitte à réduire la fréquence des passages à d’autres moments de la journée.
La véritable solution : le TERMais, "améliorer la ligne de bus, c’est une solution à court terme. Ce qu’il faut, c’est le TER". Un TER qui, les deux Bagnolaises l’affirment, serait salvateur pour une capitale du Gard rhodanien qui se morfond. "Non seulement cela permettrait aux gens travaillant à Avignon de rester ici, mais cela ferait aussi venir des gens de l’extérieur. Et pourquoi pas, de transformer Bagnols en une banlieue dortoir d’Avignon, où les loyers sont beaucoup plus élevés", espère Véronique.
Métro, boulot, dodoDe manière plus terre à terre, celle qui a pas mal bourlingué à travers la France et qui est plutôt habituée à prendre des trains, souligne aussi les avantages pratiques du TER par rapport au bus : "On peut travailler, lire ou se reposer dans un train. On arrive plus tôt, en meilleure forme, ce qui laisse plus de temps une fois arrivé pour vivre et aussi faire vivre la ville." Autant dire que ce n’est pas la même limonade lorsqu’on rentre à 19h30 ou 20h30 après un voyage dans un bus bondé et cahotant…"Dans ces cas-là, vous n’avez qu’une envie : rester chez vous, au calme", précise Rachel. En l’absence de train, ce n’est pas encore “métro, boulot, dodo”, mais presque !