Tramway : à peine délivréela DUP déjà attaquée
L'Agglo a reçu la notification de la déclaration d'utilité publique mardi. Mais la bataille n'est pas finie
L'agglo espère pouvoir démarrer les travaux de la première tranche du tramway (Charrel-Pôle d'échanges) début mars.
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C'est fait ! L'Agglo a reçu mardi la très attendue notification de la préfecture déclarant d'utilité publique la réalisation du tramway d'Aubagne, dont le tracé reliera La Penne-sur-Huveaune à la zone des Paluds. L'arrêté a été signé vendredi 1er février par le secrétaire général Louis Laugier, une semaine jour pour jour après l'annonce faite par la présidente de la communauté d'agglomération, Magali Giovannangeli lors des voeux à Agora, que le projet avait été validé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Avec quatre mois de retard, les travaux de la première tranche entre le Charrel et le pôle d'échanges devraient débuter début mars selon la collectivité. Une réunion pour (ré)organiser le calendrier est d'ailleurs prévue aujourd'hui. "Les ingénieurs vont nous faire des propositions", expliquait-on hier au cabinet de la présidente sans plus de précisions sur les détails des bouleversements en terme de circulation et d'organisation des travaux.
"Il roulera en 2014"
En novembre dernier, alors que les travaux préparatoires étaient achevés et que la collectivité n'attendait plus que cette fameuse DUP, il était prévu d'attaquer le chantier sur deux fronts : le Charrel et le pôle d'échanges pour se rejoindre avenue des Goums. Pour l'heure, rien n'est tranché mais une chose est sûre "le tramway roulera en 2014". "Est-ce que ce sera en janvier, février ou mars, on ne sait pas encore. Nous avons un temps de retard, cela aura un impact, mais nous allons tout faire pour rattraper ce retard", assure-t-on à l'Agglo, où l'on n'oublie certainement pas que 2014 est aussi l'année cruciale des élections municipales.
Faire suspendre les travaux
Pour les opposants au tramway, cette DUP est "un sale coup même si nous savions qu'elle arriverait", concède Sylvia Barthélémy (UDI). Mais nous ne baissons pas les bras et nous allons attaquer cette DUP ; avec d'autant moins de scrupules que c'est une décision du Premier ministre qui a tenu la main au préfet, qui lui-même ne croyait pas à l'utilité publique." La conseillère municipale et communautaire devrait tenter un référé suspension devant le tribunal administratif. Si elle obtenait gain de cause, les travaux seraient ainsi suspendus le temps d'une décision définitive au fond.
L'UMP Gérard Gazay poursuit, lui aussi, sa procédure lancée l'an dernier contre le budget des transports 2012 de l'Agglo. L'élu a reçu l'ordonnance de clôture de l'instruction, fixée au 26 février. "Nous attendons que l'Agglo nous communique ses pièces", précise Gilbert Sindrès l'avocat de Gérard Gazay, qui attend par ailleurs d'avoir la DUP entre les mains pour décider ou non de l'attaquer lui aussi. Le délai légal est de deux mois. "Nous ne sommes pas inquiets", assure-t-on au cabinet de la présidente face à ces procédures, "quand quatre commissaires enquêteurs ont donné un avis favorable sans réserve, quand la DUP qui n'aurait dû être signée que par le préfet est aussi validée par les cabinets de plusieurs ministères et par celui du Premier ministre, cela joue en notre faveur". D'autres acteurs de la vie locale s'inquiètent eux aussi du projet et martèlent toujours leur opposition à l'instar de Christine Prétot, de l'association Aubagne à vivre pour qui "ce projet ne se justifie pas" et compte tenu du coût "va priver la Ville et l'Agglo d'autres projets intéressants comme faire venir des étudiants, installer des antennes de facultés, solliciter des enseignes en centre-ville et faire en sorte que la ville soit jolie, élégante et propre". L'association des contribuables par la voix de sa présidente Dany Menet se dit "désagréablement surprise par cette décision" et dénonce une nouvelle fois le coût, "une dépense publique de 220 M€". "Aujourd'hui, nous renouvelons notre inquiétude sur ce financement, et nous surveillerons de très près le coût de ces travaux afin que le budget annoncé soit tenu et ne génère pas, par des dérives, d'autres augmentations d'impôts."
La bataille entre les pro et anti-tram est donc loin d'être terminée.