Modérateurs: ToBoZZ, BoDiAbLe, Nico54300, stan75
L'Est Républicain le 21 février 08 Wrote:Avec ou sans ticket...
La gratuité a un impact réel. Mais elle est financièrement « plus difficile » pour les grandes agglos. Les transports collectifs nourrissent la campagne. Y compris leur tarification ou gratuité. Une gratuité que seules quelques villes ont instaurée. Focus sur un sujet complexe.
« La gratuité des transports en commun le samedi et le dimanche » : c'est ce que propose Nicole Creusot (PS). La liste Alternative 100 % à gauche de Stéphane Thomas promet la « gratuité ». Françoise Hervé annonce, « après une mise à plat de l'ensemble des données financières, l'étude de différents scénarios de tarification, y compris la gratuité. Et un débat public ». Avec l'arrivée du nouveau système billettique sans contact, André Rossinot confirme une révision de la tarification : « Tarifs adaptés aux seniors aux heures creuses, poursuite de la gratuité scolaire, modularité de certains parcours à l'échelle du bassin de vie, complémentarité tarifaire avec les parcs relais et la location vélos ». Ou encore formules loisirs ou formation pour les jeunes... Bref, la question du transport nourrit le débat électoral. Y compris chez nos lecteurs qui s'interrogent sur les expériences de villes où l'on... voyage à l'œil ! Alors, la gratuité totale des transports est-elle le remède miracle contre l'asphyxie des villes ? La réponse n'est pas aussi simple qu'un slogan même si le choix reste politique et l'impact réel. Le Predit (Programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres) a publié en 2007 avec le cabinet Adetec et l'Ademe, une étude qui a épluché des dizaines de réseaux, payants ou non. A Châteauroux (77.000 âmes, une dizaine de lignes) la gratuité a été instaurée en 2001 pour redynamiser le centre ville concurrencé par les zones de périphéries et favoriser la mobilité. La fréquentation a explosé : + 145 % en cinq ans. Amélioration du réseau mise à part, les analystes évaluent l'impact de la seule gratuité à + 100 %. Il est vrai qu'à Châteauroux on partait de loin avec seulement 20 voyages par an et par habitant (47 en 2005).
Cadences et dessertes
D'autres villes comme Laval ou Arras (payantes) ont fait mieux (70 voyages). D'ailleurs, une autre expérience, celle de Vitré où l'offre était faible, montre « que la gratuité ne constitue pas une raison suffisante pour rendre un réseau attractif ». Il faut évidemment de la cadence, du maillage... Et les réactions « tarifaires » sont même parfois inattendues. A une époque, à Quimper, le passage du carnet de 6 à 10 tickets a, malgré une réduction du prix du voyage,entraîné une chute de fréquentation ! Comme quoi rien n'est simple. Il n'en reste pas moins que la gratuité a un effet avéré. A Châteauroux, elle a permis aux bus de prendre en cinq ans 1,1 % de part de marché à la voiture (c'est important) et... 0,5 % à la marche à pied (on saute dans le bus pour un ou deux arrêts). Mais ce sont surtout ceux qui utilisaient déjà le bus ou les nouveaux habitants qui ont dopé la fréquentation. Beaucoup moins les habitants qui étaient là avant 2001. Et si le vandalisme a progressé, il est resté limité. La gratuité a évidemment un coût. Si ce n'est pas le client qui paie, c'est le contribuable. Certains feront remarquer que les automobilistes, après tout, ne paient pas l'usage du goudron...
Villes moyennes
Mais ce n'est pas un hasard si ce sont quelques villes moyennes (50 à 100.000 habitants) qui ont aboli le ticket, et pas ou peu de grandes agglos (Bologne pendant un temps). Il y a des effets d'échelle : les coûts de la billettique ou des contrôles y sont ainsi importants au regard de recettes limitées. A Cherbourg, il faudrait par exemple trouver 22 € /habitant de financement complémentaire pour passer au gratuit. Ce qui porterait la contribution de la collectivité (chiffres 2005) à 43 €. Dans les grandes agglos, aux réseaux autrement plus développés, on y consacre déjà deux ou trois fois plus. Et les recettes qui s'évaporeraient avec la gratuité sont de l'ordre de 45 € /habitant (contre 18). Soit 16 M€ à Nancy. Comme on imagine mal faire l'impasse sur des investissements indispensables à l'attractivité du réseau (matériels, lignes), ce qui aurait des effets néfastes à terme, il faut trouver des ressources. « Le passage à la gratuité totale est plus difficile pour les grandes agglomérations », note l'étude. « En revanche la mise en place d'une tarification attractive peut plus facilement être envisagée ». C'est ce vers quoi tendent des agglos : abonnements réduits, jours gratuits, tarifs sociaux...Reste que le débat n'est plus seulement économique. Il répond à des enjeux de société, d'environnement... Et on peut imaginer des recettes par péage urbain, hausse du stationnement, réduction du budget voirie... La gratuité est donc une mesure qui ne peut se concevoir isolée. D'autant que la flambée du pétrole joue aussi sur les comportements ! +10 % du prix de l'essence, c'est +1 à 2 % d'usagers dans les bus...
Ghislain UTARD
“Le 24 février prochain, une grosse question attend les Genevois. En effet, ils devront se prononcer sur l’initiative populaire de «la gratuité des transports publics genevois».
«Au premier abord, cette initiative a quelque chose de séduisant, admet Robert Cramer. Mais il faut que les citoyens résistent à ce premier sentiment. Car l’accepter provoquerait le démantèlement des transports publics.» Un scénario-catastrophe que le Conseil d’Etat a décidé de combattre en prenant la parole.
Trois conseillers d’Etat (un Vert, un socialiste et un libéral) viennent de développé leurs arguments pour contrer ce qu’ils nomment «une fausse bonne idée». Hasard du calendrier, à la même heure, le comité d’initiative défendait son projet. «Il est extrêmement important que le corps électoral refuse cette initiative, déclare Laurent Moutinot, président du Conseil d’Etat. Parce que la gratuité, cela n’existe pas. Il faut bien que quelqu’un paie.» Ce sera donc le contribuable, pour autant qu’il l’accepte.
Facture de 167 millions
Selon Mark Muller, patron des Constructions, le coût de la gratuité avoisinerait les 167 millions de francs. A mettre en regard des 154 millions de subvention que reçoivent les TPG du canton. L’addition comprend toutefois beaucoup de choses.
Les recettes de la billetterie bien sûr (120 millions), mais également des éléments plus discutables: 40 millions pour l’augmentation de l’offre ou encore 8,5 millions de perte de la récupération de la TVA. Sont soustraits en revanche 19,5 millions liés aux contrôles et à la billetterie devenus inutiles.
Pour Robert Cramer, le montant pris en compte n’est finalement pas l’essentiel. Son argumentation tient en deux volets. Premièrement il ne sera pas possible de compenser par un autre financement l’apport des recettes liées à la billetterie. Deuxièmement, le prix du billet ou de l’abonnement n’est pas l’élément qui convainc un automobiliste de préférer les transports publics.
«Le véritable enjeu, et toutes les enquêtes l’attestent, c’est notre capacité à attirer ceux qui utilisent leurs voitures en développant l’offre. Or, voter cette initiative, c’est précisément casser ce développement en le privant d’une ressource financière indispensable.»
La gratuité existe pourtant dans certaines villes européennes ? «Oui, dans des stations de montagne et dans quelques petites villes ne disposant que de quelques lignes de bus, répond l’écologiste. On ne trouve aucun exemple dans le monde d’un réseau de la taille de celui de Genève qui serait gratuit !»
Quant à l’éventualité du financement que propose une deuxième initiative en phase de récolte de signatures, le chef du Département du territoire n’y croit guère. «Et même si, par un coup de baguette magique, on nous apportait 167 millions de francs, il ne faudrait pas rendre gratuit les TPG, mais les injecter afin d’accroître l’offre.»
Source : la Tribune de Genève.
Et donc, ton idée ?citaro_g Wrote:Je vais prendre l'exemple de Luxembourg, où il n'y a certes que des bus, mais une tres bonne fréquence, et pas mal de lignes de bus, on peux le voir dans le centre ville et près de la gare centrale, avec des rues où on l'on voit en grand nombre des véhicules. Au niveau tarif : 1,50€ pour 2 heures ...
BoDiAbLe Wrote:Et donc, ton idée ?
Gratuité refusée aujourd'hui, voir les détails ici http://www.lineoz.net/forum/viewtopi ... 924#191924BoDiAbLe Wrote:Du côté de GENEVE :“Le 24 février prochain, une grosse question attend les Genevois. En effet, ils devront se prononcer sur l’initiative populaire de «la gratuité des transports publics genevois»... [/b][/size]
Retourner vers NANCY - Les transports du bassin de vie nancéien
Utilisateurs enregistrés: Bing [Bot], Google [Bot]
Lineoz.net Tous Droits Réservés 2001-2008 :: Création & DeSiGn by ArNaUd OUDARD Sites partenaires : Grenoble Snotag | Nancy blogOstan | Angers SnoIrigo | Clermont Ferrand TransClermont | Valence SnoCtav | Marseille MarseilleTransports.com | Dijon SnoDivia
Ce site est enregistré à la CNIL sous le numéro 1072137 conformément à l'article 16 de la Loi Informatique et Liberté du 6 janvier 1978