Alerte sur les bus au gaz
Le rapport du bureau Enquête accident est accablant. Le Grand Nancy semble particulièrement touché. Volvo et la Connex sont pointés du doigt.
Le Grand Nancy est le champion toutes catégories des départs de feu et des ruptures de turbocompresseurs sur ses bus roulant au gaz naturel. L'agglomération totalise près de la moitié des incidents relevés depuis 2001 dans dix-neuf réseaux français exploitant 1.161 bus au gaz. Alors qu'une centaine seulement circule dans le Grand Nancy.
Ces chiffres émanent d'un rapport rendu public par le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT). Le conseil général des Ponts-et-Chaussées a mené des investigations sur demande du ministre des Transports suite aux incendies de bus à Montbéliard et à Nancy les 1er et 7 août 2005 (lire par ailleurs).
En cause : la technologie utilisée et la politique de maintenance. Seul le réseau nancéien exploite une série de 34 bus articulés dont le véhicule sinistré fait partie. Ils ont été mis en service fin 1999 et sont munis d'un moteur Volvo plus puissant que la version standard non articulée. Mais quel que soit le modèle, « les problèmes sont vraisemblablement liés à une température de fonctionnement du moteur plus élevée du fait du carburant utilisé, le gaz ».
Les enquêteurs du BEA-TT soulignent encore que « les risques de départ de feu au niveau du moteur sont plus importants avec le gaz naturel et surtout, quelles qu'en soient les causes, un incendie sur un autobus où il y a plus de 500 kg de gaz naturel à 200 bars au-dessus de la tête des passagers, peut avoir des conséquences plus graves que pour un autobus fonctionnant avec du gasoil ».
Les rapporteurs insistent sur « le caractère fréquent et grave des casses de turbo ». Ils précisent que « ces casses multiples, autour de 40.000 km d'usage du turbo, se sont poursuivies en dépit des préconisations mises en oeuvre par le constructeur ». Il s'avère que 36 débuts d'incendie ont eu lieu à Nancy depuis 1999 lors de 89 pannes de turbocompresseurs.
La RATP meilleure que Connex-Véolia
« En dehors des pannes de turbo, d'autres dysfonctionnements apparaissent sur les moteurs de ces véhicules, avec une fréquence anormale par comparaison avec les moteurs gazole dont ils sont issus », annoncent les enquêteurs du BEA-TT, qui nuancent toutefois leurs propos quant à la responsabilité inhérente au constructeur.
Une étude sur plusieurs réseaux laisse, en effet, apparaître une plus grande fréquence des défectuosités sur quatre réseaux Connex-Véolia, dont celui de Nancy, comparativement à celui de la RATP, où les enquêteurs relèvent « une fréquence bien moindre, identique pour les pannes de turbocompresseurs à ce que l'exploitant constate pour ses autobus roulant au gasoil ». Conclusion : « Ces différences correspondent en premier lieu à des flottes homogènes de marques et types distincts, mais aussi à différentes politiques de maintenance ».
Le BEA-TT préconise des interventions sur les bus au gaz : surveillance attentive des moteurs, remplacements préventifs de pièces, formation spécialisée des personnels de conduite et de maintenance, contrôles techniques renforcés, installation obligatoire de systèmes d'extinction, protections thermiques entre le toit et les réservoirs de gaz, fiabilité accrue demandée à Volvo, qui devrait utiliser des matériaux résistant au feu.
Le BEA-TT souhaite également voir les bus au gaz interdits de tunnels impropres au transit des transports de matières dangereuses. Sans toutefois aller jusqu'à qualifier ces bus de « bombes roulantes »...
Que se passe-t-il pour que les véhicules de Nancy soit mis en cause de cette manière dans cet article ?!?
Moi qui croyait qu'il n'y avait que les Citaros qui avaient ce genre de problèmes...