L'Express Wrote:Promenade dans le métro de Pyongyang
Par Philippe Mesmer, envoyé spécial à Pyongyang, publié le 17/04/2012 à 19:06

Inauguré en 1973 par le leader de l’époque Kim Il-sung, le métro est accessible aux étrangers de manière très limitée.
REUTERS/Nora Stribrna
Le parcours dans le métro de la capitale nord-coréenne est toujours le même pour le visiteur venu d'ailleurs: Il commence à la station Puhung (redressement) et se termine à la gare suivante de Yongwang (Gloire)...
Il y a deux lignes de métro à Pyongyang, comprenant respectivement 8 et 9 stations. Leur présence n'est pas un luxe dans une ville où l'on marche beaucoup, faute de transports en commun limités à des bus et quelques tramways d'un autre âge.Inauguré en 1973 par le leader de l'époque Kim Il-sung, le métro est accessible aux étrangers de manière très limitée. Le parcours est toujours le même pour le visiteur venu d'ailleurs, qu'il s'agisse de la secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright, du président sud-coréen Kim Dae-jung ou du simple touriste.
Il commence à la station Puhung (redressement) et se termine à la gare suivante de Yongwang (Gloire). Personne n'ayant pu aller plus loin, il est difficile de savoir à quoi ressemble le reste du réseau. Certains affirment qu'il y aurait d'autres lignes, réservés aux officiels. Installés très en profondeur, ses couloirs auraient pour fonction d'abriter la population en cas d'attaque nucléaire...
Au-delà de ces considérations, les deux gares visibles, auxquelles les passagers accèdent avec un ticket à 5 wons (3 centimes d'euro) ou en utilisant des cartes à puce sans contact - une sorte de Navigo local - sont très décorées, au point de rappeler celles du métro de Moscou. Imposantes Fresques à la gloire des forces vives de la nation - travailleurs et soldats -, lustres multicolores et marbre en abondance, donnent une impression de luxe un peu rétro non dénué de charmes.
Sur les quais, les voyageurs peuvent lire l'édition du jour du quotidien local, le Rodong Sinmun, dont les pages sont installés dans des présentoirs métalliques. S'ils n'ont pas eu les informations du jour, ils peuvent les entendre dans les escalators, où elles sont diffusées par haut-parleur.Les trains vert et rouge circulent à un rythme relativement soutenu de 6h00 du matin à 21h30 le soir, sous l'½il sévère d'employés en uniforme noir. Comme ailleurs, les heures de pointe donnent lieu à quelques bousculades. Les habitants de la capitale s'entassent alors dans des wagons aux parois couvertes de formica couleur bois. Il n'y a bien sûr pas la moindre publicité. A chaque extrémité sont accrochés les portraits des leaders Kim Il-sung et Kim Jong-il.