TRAMWAY.La Communauté de l'agglomération signe sa première acquisition immobilière en vue des travaux. Elle lance aussi un concours pour choisir les vingt premières rames. Un peu plus de 194 000 euros. En y ajoutant les frais pris en charge par la collectivité, le montant atteint 215 000 euros. C'est parti ! La Communauté de l'agglomération havraise (Codah), qui se réunit ce soir en séance publique, engage ses premiers achats pour laisser place nette au tramway. Il sillonnera la ville à la fin 2012. Une première acquisition, rue de la Cité-Havraise, au pied du futur tunnel (590 mètres de longueur) qui sera creusé à l'est de Jenner, est validée ce soir par les élus.
Dix millions d'euros pour les acquisitionsD'autres achats seront nécessaires pour faire passer le tramway. Au total, soixante-dix dossiers, dont un peu moins de vingt pour des acquisitions totales de parcelles, comme dans la rue des Acacias, au-dessus du futur tunnel : plusieurs maisons vont devoir y être acquises pour des raisons de sécurité. « Il n'y aurait pas assez d'épaisseur de terrain entre le haut du tunnel et les maisons », sou-ligne Claude Lecorre, la directrice des transports à la Codah.
Pour conduire à bien ces dossiers, parfois délicats, la Codah a diligenté sur le terrain une équipe spécialisée. « Les gens ne remettent pas en cause le projet de tramway. Il faut prendre du temps et expliquer les choses », souligne Nelly Isabel, en charge des acquisitions. Quant aux tarifs, ils sont fixés par le service des Domaines. « C'est plutôt une bonne opération pour les gens concernés, estime Michel Maillard, le directeur des services de la Codah. Les Domaines ont comme référence les prix d'il y a six mois. » « Nous voulons être aux prix justes pour la Codah et pour les propriétaires », ajoute-t-il. Au total, pour les soixante-dix acquisitions nécessaires, la Codah a prévu un budget de 10 millions d'euros. Objectif : avoir bouclé les achats d'ici la fin 2009, voire « le tout début 2010 ».
six semaines d'enquete publiqueOù est-on dans le projet lui-même ? Le dossier d'avant-projet a été transmis à la préfecture, fin mai. Les services de l'Etat vont saisir le tribunal administratif afin qu'une équipe de commissaires enquêteurs soit nommée. L'enquête publique devrait avoir lieu à la rentrée de septembre pour une durée de six semaines. Le public pourra prendre connaissance du projet, dans le détail, et faire part de ses remarques à l'hôtel de ville, dans les salles municipales de Caucriauville et au Mont-Gaillard, ainsi qu'à la mairie d'Octeville-sur-Mer ; la commune est directement concernée par le tramway, puisque le centre de maintenance sera situé sur son territoire.
quelle forme pour le tramway ?Une forme de flûte à champagne comme à Reims, un faux air de nez d'avion comme à Toulouse, un bulbe d'étrave de porte-conteneurs au Havre : à quoi ressemblera le tramway ? La Codah lance ce soir un appel d'offres pour acheter le matériel. Fin 2009, la commission ad hoc dévoilera le choix de l'entreprise et la forme du tramway. Un choix important : pas question de se tromper, le tramway doit contribuer à l'image de marque de la ville. Les grands noms du transport seront sans doute sur les rails pour répondre à l'appel d'offres : Bombardier, Alstom Transports, mais aussi des groupes espagnols ou suisses. Chaque industriel devra proposer trois formes et aménagements différents. La Codah achètera vingt rames, voire vingt-deux, d'une longueur de 30 mètres au minimum pour une capacité de plus de 200 passagers chacune. Les futures rames, à environ 2,6 millions d'euros pièce, seront équipées d'un plancher bas pour l'accès des personnes à mobilité réduite. Le tramway, sur rail, sera alimenté par une LAC, autrement dit une ligne aérienne de contact. Un système différent de celui de Bordeaux où le nouveau tramway, sur certains tronçons de son parcours, comme au Pont de Pierre, est alimenté par le sol. Avantage de ce système très sophistiqué : l'esthétique. Inconvénient : le surcoût, environ 6 millions d'euros du kilomètre !
indemnites pour les commerçantsLors de la phase de travaux, à compter de la fin 2010, plusieurs chantiers auront lieu en même temps, de la plage à la ville nord, tout au long du parcours. Pour les commerçants, une commission d'indemnisation à l'amiable va être mise en place. En se fondant sur « un préjudice réel et durable », elle aura pour vocation de compenser les pertes de chiffres d'affaires liées à la construction du tramway.
STephane siret
Une seule concession
Le futur tramway du Havre sera exploité par une entreprise privée sous la forme d'une délégation de service public. A l'image de ce qui est déjà pratiqué pour les bus, dont la concession va jusqu'à la fin 2011. A cette date, la Codah lancera donc un nouvel appel d'offres pour retenir le futur exploitant des bus et du tramway.
Vingt-trois minutes
C'est le temps qu'il faudra pour aller de la plage au Pré-Fleuri (Caucriauville) ou au Grand-Hameau, près de Bléville, par le tramway. En ville basse, la fréquence de passage des rames sera de quatre minutes et de huit minutes en ville haute. Vingt-deux stations sont prévues.
Le coût et les aides
Le coût du projet est aujourd'hui de 333 millions d'euros, hors billétique dite intermodale entre le tramway, les bus et le Lézard (7 M€). A ce jour, la Codah est assurée de recevoir l'appui financier de plusieurs partenaires : Etat (48,1 M€), Région (10 M€ et un million pour la billétique), Département (19,47 M€ et 2,7 pour la billétique), Europe (10 M€).
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