Salut,
pour en revenir au CrossWay qui est assemblé à Vysoké Myto (et seulement le CrossWay !)
Tout comme les Agora et Citélis l'ont été auparavant, l'Urbanway le sera aussi. Annonay n'a pas assez de capacités pour couvrir les marchés de l'Est, ou la marque joue encore un certain rôle, et ce n'est qu'une question de temps avant qu'il y ait des Urbanway tchéques. De plus toutes les caisses pour trolleybus (ex: Agora de Cluj, Citélis Duo de Timisoara, Citélis de Bucarest) sont des caisses produites à Vysoké Myto avec une partie éléctrique ASTRA ou Cegelec).
s'en est de même que chez Mercedes-Benz où l'Intouro est assemblé en Turquie.
EvoBus produit sa gamme "peu chère" (Tourismo, Intouro) tout comme MAN en Turquie, à partir de 2014 même des Setras (le S 416 LE Business) vient de là-bas, et ce n'est pas pour cela que ces bus et cars ne réspectent pas le standard de qualité de la marque. Seuls certains Citaro viennent de Mannheim (et Ligny en Barrois), les Integro viennent de Neu-Ulm (ligne de production commune avec les Setra 415 UL) et Ligny en Barrois. Dito comme déjà précisé auparavant avec MAN, avec des lignes de production en Pologne et Turquie.
Après, dire que l'UrbanWay est un R312 est exagéré, mis à part le châssis, essayez de trouver des éléments identiques... S'ils gardent le CS.S, c'est que jusque là il n'a pas eu de graves problèmes, et la réalisation d'un châssis coûte très cher.
Bien évidemment que cela coûte très cher. Mais n'empêche que depuis l'Agora le CS.S n'a quasiment pas changé, seuls les panneaux de carrosserie et les vitrages sont diffèrents, et l'Agora n'est en soi qu'un R 312 à plancher bas. C'est une plate-forme vieille de 30 ans, et la concurrence ne dort pas: en 1985 chez les allemands il y avait encore les VÖV 2 (MB O 405, MAN SL 202 et j'en passe). La génération qui leur a succédé, c'étaient les premiers à plancher bas au début des années 1990 (MB O 405 N, MAN NL 202), en reprenant l'ancien châssis, comme l'a fait l'Agora en 1996. Mais en 1996 MB et MAN étaient déjà à une génération complètement nouvelle (O 530 Citaro, MAN NL 223), qui a évolué au milleu des années 2000 dans les Citaro FL et Lion's City, puis en 2012 vers le Citaro C2.
En brèf, on peut pas utiliser le même châssis
ad vitam eternam, et cela se ressent également en partie dans les ventes. Le design est un autre élément important: alors que les MB, MAN et même Solaris donnent l'impréssion d'étre conçus d'un bout à l'autre - et ceci indépendamment des gôuts de chacun - le déssin torturé de l'Urbanway avec des éléments de carrosserie avec des joints importants dérrange en Europe centrale car jugé "pas cher" pour un bus d'un niveau de prix comparable à un C2 ou Lion's City.
De plus, en quoi ceci est un problème que les phares du Stralis soient sur un bus ? L'Agora a bien des phares de Premium, et Renault utilise bien la même calandre pour toute sa gamme, des citadines aux gros utilitaires.
Comme disent les allemands "jain" (oui et non).

Ce qui est problématique sur l'Urbanway, si on suit un peu l'évolution du dessin de la partie avant depuis les premiers croquis présentés par la presse (le magazine Lastwagen-Omnibus en Allemagne, en 2012 puis succésivement en 2013 et au lancement en 2014), est la décision tardive du groupe (au moment de la disparition de la marque Irisbus) de donner une calandre massive au "nouveau" bus déjà bien défini et les blocs optiques des Stralis, qui ne collaient point au dessin initial. Ici aussi, cela fait bâclé. Un déssin plus simple et surtout
plus soigné , moins torturé, avec des jours moins importants entre les éléments de carrosserie et une qualité de finition comparable aux C2 et Lion's City, peut-être dans la lignée des HeuillezBus des années 2000, aurait fait du bien au nouveau Urbanway. Comme il est sorti, il ne reste que du moyen de gamme vendu trop cher pour ce que c'est, et cela se ressent aussi dans les ventes. En Europe Centrale l'aspect plus ou moins soigné de la construction joue un rôle majeur, et du moment ou le protectionnisme commercial à la française disparaît, un tel bus à peu de chances de s'imposer sur un marché en principe libre.
Si IVECO BUS veut continuer à exister dans 10 ans, l'objectif premier est de créer un bus qui peut se vendre
partout et pas que sur les marchés traditionnels plus dociles (France, Italie, Europe de l'Est). Car c'est justement sur ces marchés que EvoBus (MB, Setra) et Neoman (MAN, Neoplan) puis Solaris ont pris des part de marché de plus en plus importantes, "bouffant" sur la santé d'Irisbus puis IVECO BUS. Et le problème est que l'Urbanway actuel n'est pas assez bon pour cela - peut être tout juste assez bon pour Bucarest pour rester en Europe ou Astana comme son prédécesseur directe.
Pour compléter:
On va dire aussi que la disparition de Renault Véhicules Industriels n'a rien arrangé. Je pense qu'un bus avec le logo Renault serait mieux perçu qu'avec un logo Iveco mais çà c'est une autre chose.
Sur certains marchés, dont la France et l'Europe de l'Est, ou le losange jouissait d'une certaine rénommée, certainement.