Montpellier : tramway, bus, quelles sont les difficultés et les solutions proposées ?
Le point sur la situation dans les transports en commun et ses perspectives avec Julie Frêche, vice-présidente de la Métropole déléguée au transport et Laurent Senigout, directeur général de la Tam.
Des rames de tramway bondées aux heures de pointe, de gros problèmes de fréquentation sur la ligne 15, tel est le constat des usagers. "On est dans une situation où on doit améliorer les choses, concède Julie Frêche, vice-présidente de la Métropole déléguée au transport et aux mobilités actives, en insistant sur la pauvreté de l’héritage reçu en matière de politique de mobilités sur les dix dernières années. On revient à la fréquentation d’avant-Covid, 350 000 voyageurs par jour en bus et tramway. Aujourd’hui, on est dans une situation extrêmement tendue où tous les conducteurs, tous les bus sont mobilisés. On n'a aucune marche de manœuvre."
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Recrutement et achat de rames
Pour remédier à la tension sur certaines lignes et anticiper l’augmentation de la fréquentation liée à la politique de gratuité des transports, Tam et la Métropole ont prévu de recruter 150 conducteurs et chargés de maintenance en 2023. La Métropole a également acheté 77 nouvelles rames de tramway. "Vingt-deux vont servir à l’exploitation de la ligne 5, 25 à renouveler le parc, 10 à soulager le réseau et le reste à préparer la hausse de la fréquentation", détaille Julie Frêche.
"Sur la ligne 2, il y a des rames plus courtes. L’idée est de réaffecter des rames plus longues sur cette ligne où il y a un fort développement, explique Laurent Senigout, directeur général de la Tam. On est en train de regarder ces sujets pour fin 2025, date où les nouvelles rames arriveront."
Ligne 15 : des gens qui restent à quai
Le directeur de la Tam et la déléguée au transport de la Métropole sont bien conscients des gros problèmes de fréquentation sur la ligne 15 avec des gens qui restent à quai. "C’est pourquoi on fait le choix, sur la future ligne bus-tram numéro 2 qui remplacera la ligne 15, d’avoir des bus articulés qui feront 18 mètres de long, pour résorber le trafic de passagers, rappelle Julie Frêche. Mais on ne peut pas, d’un coup de baguette magique, acheter des bus, des rames et recruter des conducteurs. Ça prend du temps. Aujourd’hui, personne n’est satisfait et le transport et les mobilités, ce sont la priorité numéro 1. L’objectif de ce mandat est de rattraper le retard."
Bientôt une navette pour le secteur Ovalie
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"On ne peut pas laisser les gens dans cette situation pendant deux ans. Dès le 6 mars, à la demande des habitants, on va mettre en place un mini-bus de 12 places qui partira de Sabines, en connexion avec la ligne 2 de tramway, annonce la déléguée au transport de la Métropole. On est obligé de prendre un mini-bus, pour passer à l’intérieur du chantier."
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"Copie revue" pour la ligne 38
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"À la demande des parents d’élèves, on a revu notre copie, explique Julie Frêche. On dissocie l’aller et le retour. Le matin, on continue de passer par la route de Lavérune, ça n’impacte pas les enfants, et le soir on passe par Rieucoulon. On essaie de faire au mieux."
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Bus électriques et autres stratégies
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À la question de savoir si la fréquence des rames va augmenter, à court terme, la réponse est claire : non. "Il y a 85 tramways, on en a 79 qui sortent aux heures de pointe. Les six qui ne sortent pas nécessitent des opérations de maintenance, des vérifications. On ne sait pas faire mieux", répond le directeur général de la Tam.
Soixante bus électriques viendront renforcer l’offre. Appel d’offres en 2023, réception en 2025. Comme pour le tramway, ces bus auront "un design d’artiste, le même artiste pour les 5 lignes de bus", glisse Julie Frêche. D’ici là, patience.
"Un ras-le-bol total", CGT et Sud Tam appellent à la grève
Depuis le 17 décembre et jusqu’au 3 janvier, CGT Tam et Sud Tam ont appelé la grève. "On est entre 15 et 30 % de grévistes sur le réseau Tam, selon les jours, décrit Reda Berrada, secrétaire général CGT Tam et conducteur de tramway. La direction nous a reçus mais depuis silence radio. Ce silence n’est pas apprécié par l’ensemble des salariés parce qu’on a l’impression que tout le monde s’en fout".
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