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Voix du Nord Wrote:Le projet de tram-train victime de la cure d'austérité de la communauté urbaine
PUBLIÉ LE 13/11/2012 Réagir Share on rss
| ON EN PARLE |
Il était écrit que l'on parlerait du projet de tram-train fin 2012. Question de calendrier. La communauté urbaine avait donné rendez-vous pour son étude de faisabilité concluant à la pertinence du tracé madeleinois. On imaginait la suite, la présentation de la « contre étude » madeleinoise. Et puis patatras. Martine Aubry a annoncé vendredi, sur fond de crise, son report sine die...
1. Un dossier enterré ?
Report sine die. Dans la bouche d'un politique, ces mots peuvent sonner comme une condamnation à un enterrement de première classe. Surtout pour un projet dont le coût est estimé à 560 M.. Contacté hier, Éric Quiquet, vice-président de la Communauté urbaine de Lille (LMCU) en charge des transports, ne fait pas dans le vaporeux. Le projet, assure-t-il, se fera. « Il s'agit plutôt d'un décalage d'au moins deux ans, mais ce n'est pas la fin de l'histoire. » Si tel avait été le cas, l'inattendue dernière page de ce long feuilleton aurait eu une saveur salée. Car l'étude de faisabilité lancée en septembre 2011 par LMCU sur le projet global (Seclin-Lille, Haubourdin-Lille et Lille-Comines) a coûté plus de 800 000 E.
Son contenu sera d'ailleurs présenté en janvier. « Elle va quand même servir. On va regarder précisément comment on peut renforcer notre réseau de bus », ajoute l'élu Vert, qui indique ne pas perdre de vue l'essentiel, à ses yeux : « Atteindre l'objectif de 242 millions de voyageurs en 2017 (167 millions aujourd'hui). »
2. La majorité madeleinoise reste mobilisée Sébastien Leprêtre n'a pas appris la nouvelle vendredi, en conseil de communauté urbaine. Comme les autres participants au comité de pilotage du projet tram-train, le maire de La Madeleine est au courant du report depuis plus de trois semaines. Preuve que la décision n'a pas soulevé chez lui un vague soulagement, l'élu a organisé vendredi une réunion privée avec les commerçants de la rue De-Gaulle sur le sujet (lire ci-contre). « Je considère que ce n'est qu'un report », confirme-t-il. Le Madeleinois pointe du doigt le calendrier. « Au début, on était sur 2017, on est maintenant sur une échéance 2019-2020. Je préconise que l'on distingue le calendrier de l'exécution du projet et la question des tracés. » En clair, que la communauté urbaine tranche sans tarder entre les tracés madeleinois et andrésien. « On dirait que l'on est dans une course de lenteur. Est-ce que la communauté urbaine est dans une logique de pourrissement de la situation ? Je n'ose l'imaginer. En tout cas, nous on est chaud bouillants. » Le message est clair.
3. « On a raté le coche » Signé Olivier Henno. Le maire de Saint-André juge aujourd'hui que le projet « aurait dû être lancé en 2005 », lors du précédent mandat communautaire. « Les contraintes financières n'étaient pas celles que l'on connaît aujourd'hui. » Et puis surtout, en ce temps-là le tracé historique de la liaison Lille-Comines faisait passer le tram-train par l'Esplanade de Lille puis la gare de Saint-André via le Pont royal. Or, celui mis à l'étude ferait passer le tram-train par le boulevard Schuman pour ensuite franchir la Deûle à hauteur du quartier Sainte-Hélène, soit un tout autre tracé. L'Andrésien s'est forgé une opinion sur la base de l'étude de LMCU : « Je ne pense pas que ce tracé andrésien soit pertinent. » Cette nouvelle prise de position aura au moins une incidence. Sébastien Leprêtre ne pourra plus compter sur le lobbying d'Olivier Henno pour un passage du tram-train dans sa commune.
4. Quid de la concertation publique ?
Nous l'avions évoqué en juillet. La commission nationale du débat public (CNDP) a décidé de lancer une concertation sur le projet madeleinois. Une personnalité indépendante, nommée cet été, a entamé un travail préparatoire en vue d'une concertation. Ce travail devrait être suspendu en décembre. Pour reprendre quand LMCU décidera de relancer le projet.
