Bonjour tout le monde.
Je réponds particulièrement à TGS qui s'interroge sur le changement de livrée des SC10 angevins de la STUDA. Je le cite ;
« Pour rappel, qui peut me dire de quels numéros auquel les SC10 étaient jaunes et donc à partir de quel numéro ils ont été oranges, jusqu'au dernier? Merci. »
1. RAPPEL HISTORIQUE DES LIVRÉES D'ANGERSTout d'abord les 15 SC10 des premières séries (les 9 premiers de 1969 et les 6 suivants de 1971) sont tous arrivés à Angers avec la nouvelle livrée en gris clair/rouge/gris clair qui était semblable à celle de Rouen, Poitiers, Rennes, Nantes, Limoges, etc. À l'époque le Ministère des transports souhaitait uniformiser les transports urbains français selon deux livrées à choisir :
— une livrée gris clair/rouge/gris clair ;
— une autre en gris clair/bleu moyen/gris clair.
À Angers cette nouvelle livrée rouge remplaçait la traditionnelle livrée crème/bleu foncé de la Compagnie des Tramways (*), en vigueur depuis l'achat d'occasion de motrices Buire ex-Tours de 1934 à 1938. Les bus Latil, Renault 215D, Renault R4201 et R4211, les Berliet PH80, PH85 et PH100 avaient tous été livrés sous ces couleurs. Pour les plus anciens (Citroën C6, Renault ZYAC et ABJ) je ne sais pas car il semble qu'il y eut jadis des tramways en crème et vert. En 1896, à leur inauguration les tramways avaient une autre livrée (deux tons clairs non identifiés et de valeur différente), plus tard d'autres tramways étaient sombres, voire en lames de bois apparentes, tout cela sur des photos en noir et blanc….
Dans mon souvenir
les 15 SC10 d’Angers (STUDA) de la 1re série de 1969 (n° 1 à 9 renumérotés en 1975 de 101 à 109, soit 9 bus) et de la 2e série de 1971 (n° 110 à 115 renumérotés ensuite de 110 à 115, soit 6 bus), ont tous été reçus en livrée gris clair/rouge/gris clair. Avant la livraison des SC10 le Berliet PH80 n° 69, en portes 442, fut le prototype d’essai pour cette nouvelle livrée gris/rouge/gris ainsi qu’un Renault-Saviem R4211, le n° 59 en portes 033, ces deux bus étant d’origine en crème/bleu foncé. Les Berliet PH80 n° 66 et 71 furent aussi repeints, mais les Renault R4211 (portes en 333 sauf les n° 50 et 59 en 033) étaient en fin de carrière, quant aux R4201 (portes en 33), semblables mais plus courts, il n'est pas certain qu'il en roulât encore en 1969.
Il y eut beaucoup de versatilité dans les livrées d'Angers.
La livrée rouge ne dura pas très longtemps. Le passage à la livrée jaune (gris clair/jaune/gris clair) eut lieu pour la rentrée 1972, lors de la mise en service de la ligne Étoile (à trois branches) qui était la ligne forte du réseau : elle reliait les trois ZUP de Belle-Beille, Monplaisir et La Roseraie, via la place du Ralliement ; les indices étaient : 1 pour Belle-Beille, 2 pour Monplaisir et 3 pour la Roseraie. La large bande rouge fut alors peinte en jaune, le gris étant maintenu. Cette couleur jaune avait pour but de distinguer les autobus de la future ligne forte.
Pour mémoire, cette ligne Étoile faisait suite à la ligne B diamétrale qui allait de Belle-Beille à Briollay. Le terminus de Belle-Beille était dans le tronçon nord du boulevard Beaussier, près de l'avenue Notre-Dame-du-Lac et de l'ENITH (école nationale des ingénieurs des techniques horticoles). À Briollay le terminus était place de l’Europe, il ne s'agissait nullement de la commune de Briollay, mais du quartier de Briollay, alias ZUP Nord. Les noms de Monplaisir et de La Roseraie (ex ZUP-Sud) n’avaient pas été encore définis. Cette ligne B fonctionnait avec une fréquence de 10 minutes, un événement pour Angers, à l’époque ! Depuis des décennies, sans doute les années 30, le réseau d’Angers était horriblement mal exploité et mal desservi. En 1972 la création de la ligne Étoile fonctionnant aux 8 minutes et avec un service de soirée jusque vers 22 h 20 environ fit l’effet d’une révolution dans le réseau qui cette même année ne transportait encore que 6 millions de voyageurs, chiffre dérisoire par rapport à la taille de l’agglomération et surtout aux autres villes comparables.
C'était dans un but de promotion de la ligne Étoile que les bus lui étant affectés avaient été repeints en gris/jaune/gris. On peut penser que seule la bande rouge avait été repeinte en jaune, les zones en gris clair étant conservées.
Comme il n’y avait pas assez de SC10 certains Berliet PH85, livrés d’origine en crème/bleu foncé, puis repeints vers 1969 en gris/rouge/gris pour l’arrivée des SC10, eurent leur bande rouge repeinte en jaune.Sur toutes les autres lignes la couleur rouge fut par la suite et progressivement abandonnée, elle fut repeinte en orange, le gris étant là aussi conservé. Il s’agissait essentiellement :
— des autres Berliet, PH85 et PH100 ;
— des SC10 surnuméraires qui ne roulaient pas sur la ligne Étoile ;
— des Saviem S105M pour Trélazé, Les Plaines et Érigné qui probablement arrivèrent en gris/orange/gris.
Y avait-il encore des Renault-Saviem R4211 ? Ce n'est pas sûr. Quelques PH80 (il y en eut 11), les plus vieux des Berliet, passèrent en 1969 de la livrée TEA (crème/bleu foncé) à la livrée gris/rouge/gris (les n° 66, 69 et 71 cités plus haut). Je ne crois pas qu’il y eut de PH80 en jaune mais je ne la garantis. Les PH85 (il y en eut 16) passèrent du crème/bleu au rouge, puis soit au jaune, soit à l'orange. Il me semble que les 4 PH100 passèrent du crème/bleu foncé au gris/rouge/gris puis au gris/orange/gris.
Les Berliet PH85, du n° 72 au n° 87 furent renumérotés de 301 à 316, les PH100 du n° 101 au 104 passèrent de 317 à 320.
Le codage des couleurs était donc progressivement devenu :
— ligne Étoile= gris/jaune/gris ;
— autres lignes : gris/orange/gris.
En principe la livrée gris clair/rouge/gris clair fut abandonnée à partir de 1972 mais en fait il resta quelques Berliet dans cette livrée.
Le réseau des zones industrielles, créé plus tard vers 1976, reçut une livrée spécifique : fond blanc, bandes jaunes et vert assez foncé. Il s’agissait de Saviem SG5, des minibus à base de camion, des saloperies inconfortables et fragiles.
En 1976
les radiobus de Saint-Léonard (ligne Z en microbus Citroën-Heuliez C35) avaient une jolie livrée à bandes oranges sur fond jaune.
Bref, à Angers c’était la cacophonie des livrées. Les deux principales (gris/jaune/gris et gris/orange/gris) n'étaient pas des réussites, elles étaient un peu ternes : un jaune d'or aurait été préférable à un jaune primaire, l(orange manquait de tonus et le gris était terne.
C’était l’époque de la STUDA, qui certes avait amené des progrès mais aussi de lourdes et fâcheuses erreurs. Elle avait pris l’affermage du réseau d’Angers le 3 juin 1970, succédant à la Compagnie des Tramways Électriques d’Angers qui avait changé de nom sur la fin pour devenir CTA (Cie des Transports d’Angers), sans doute un simple nom commercial.
2. LES PREMIERS SC10 D'ANGERSInitialement les SC10 101 à 128 étaient numérotés à partir de 1, ils furent renumérotés en 1975 à partir du n° 101 : le 1 devenait le 101, le 2 devenait le 102, etc. :
• 1969 (mai), du n° 101 au n° 109 :— 9 bus SC10, en portes 244, 1 oblitérateur automatique à l’avant, plus tard ils furent adaptés au libre service— les premiers SC10 d'Angers, reçus en mai 1969, n° 1 à 9 (de 11 PQ 49 à 19 PQ 49), renumérotés de 101 à 109
— livrée d’origine gris/ROUGE/gris.
• 1971 (janvier), du n° 110 au n° 115 :— 6 bus SC10, en portes 244, 1 oblitérateur automatique à l’avant, plus tard ils furent adaptés au libre service— bus n° 10 à 15 (de 520 QE 49 à 525 QE 49), renumérotés de 110 à 115,
— livrée d’origine gris/ROUGE/gris.
• 1973, du n° 116 au n° 122 :— 7 bus SC10 en portes 244, 1 oblitérateur automatique à l’avant, plus tard ils furent adaptés au libre service— bus n° 16 (4310 QL 49), 17 (4311 QL 49), 18 (4312 QL 49), puis 19 (5318 QP 49), 20 (5319 QP 49), 21 (5320 QP 49, et enfin 22 (4457 QS 49), ils furent renumérotés de 116 à 122
— livrée d’origine vraisemblablement en gris/JAUNE/gris ou peut-être gris/ORANGE/gris ;
• 1974 (septembre), du n° 123 au n° 128 :— 6 bus SC10 en portes 244), 1 oblitérateur automatique à l’avant, puis adaptation au libre service— bus n° 23 (8069 QS 49), 24 (8070 QS 49), 25 (8071 QS 49), puis 26 (4436 QT 49), 27 (4437 QT 49), et 28 (4438 QT 49), ils furent renumérotés de 123 à 128
— livrée d’origine vraisemblablement en gris/JAUNE/gris ou peut-être gris/ORANGE/gris.
• 1975 (septembre), du n° 129 au n° 143 :— 15 bus SC10 en portes 444, porte centrale décalée, équipés d'origine pour le libre service (portes banalisées, marches sensibles, boîtiers de commande aux portes centrale et arrière, un oblitérateur CAMP orange au voisinage de chaque porte)— bus n° 129 à 143, de 7357 QX 49 à 7371 QX 49
Il y eut ensuite 36 autobus SC10 livrés à Angers, tous en libre-service d'origine et en livrée emballage-cadeau à bandes jaunes ou orange.
Au total il y eut 79 SC10 à Angers (STUDA), du n° 101 au n° 179.Les 4 derniers arrivèrent en 1979 (n° 176 à 179 (8486 RQ 49 à 8489 RQ 49). Juste avant eux, en 1979 aussi, furent livrés 6 SC10 à longue plateforme attirer, les n° 170 à 175 (de 3407 RP 49 à 3412 RP 49) en emballage-cadeau orange, pour la ligne O de Petite Ceinture.
Par la suite la livrée emballage-cadeau remplacera les livrées gris clair/jaune/gris clair et gris clair/orange/gris clair. Il y eut en fait deux livrées emballage-cadeau :— l'une à bandes jaunes sur fond blanc, à partir du SC10 n° 129 ;
— l'autre à bandes orange sur fond blanc.
Tous les SC10 du n° 129 au n° 179 ont été reçus en livrée emballage-cadeau :— soit à bandes jaunes pour certains (dont les premiers) ;
— soit à bandes orange pour d’autres.
Les SC10 en livrée emballage-cadeau (jaune ou orange) étaient essentiellement ceux des séries les plus récentes, à partir du n° 129, ils étaient équipés d'origine pour le libre service, avec portes en 444 et porte centrale décalée.
Mais certains SC10 plus anciens en portes 244 ont eu aussi la livrée emballage-cadeau, très vraisemblablement orange car ils n'étaient plus destinés à la ligne Étoile. Je ne sais pas leur nombre, toutefois une photo montre le n° 127 (4437 QT 49 et ex-n° 27) dans cette livrée en orange, il a une double baie à l'arrière.
Tous les SC10 ont été numérotés dans la centaine, les plus anciens (initialement numérotés à partir de 1) sont alors renumérotés dans la centaine : le 1 devient 101, le 2 = 102, jusqu'au n° 28 qui devient le 128. Le suivant, le n° 129, et la suite sont numérotés d'origine en centaine, ils conserveront leur numéro d'origine.
Comme il y avait essentiellement du blanc sur la face avant et que le jaune ne contrastait pas avec le fond blanc on peignit la tôle autour de la girouette frontale (en jaune ou orange), ainsi que le pare-chocs ; comme cela ne suffisait toujours pas on ajouta plus tard une disgracieuse moustache gauloise, une paire de bacchantes jaunes ou orange, une bande qui faisait le tour de la calandre (mais avec un décalage).
Seuls les SC10 reçurent la livrée emballage-cadeau aux bandes jaunes ou orange qui remontaient sur le toit.
Voir :
http://fabien.legouill.free.fr/phototheque/disp_img.php?id_img=11.
La COTRA (KEOLIS) qui reprit le réseau en 1979 en changea la livrée en 1982 : maintien du fond blanc mais
abandon du jaune et de la livrée emballage-cadeau, application de trois bandes parallèles d'un orange plus vif et ne de retournant pas sur lr toit, mince bande en gris anthracite en bas de caisse. C'était très réussi. Les Mercedes-Heuliez O305 (**), leurs semblables articulés et les Renault PR180 articulés ainsi que les petits Van Hool AU138 reçurent d'origine la même livrée.
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(*) Le logo de la Cie des Tramways était un TA doré, ombré et entrelacé sur le fond bleu foncé des trams et bus, tandis que sur les cadres porte-horaires fixés sur les poteaux d’arrêt la visière du dessus portait le sigle « T. E. A. » pour « Tramways électriques d’Angers ».
(**) Les 4 premiers Mercedes-Heuliez-Mercedes O305 arrivèrent en livrée blanche uniforme, très belle. Ils desservaient :
— la ligne Démas modifiée (ligne 51 probablement : Gare Saint-Laud — Avrillé — Montreuil-Juigné, mais par la place Monprofit et le château et non plus par l'hôpital et la place du Pélican ;
— la ligne Gare Saint-Laud — Sainte-Gemmes — Érigné de la STUDA.