par turbotrain » 07 Mai 2021 0:38
La topographie de la région stéphanoise limite les possibilités, d'un point de vue économique surtout, les questions techniques pouvant se régler de bien des manières. Mais la couronne stéphanoise n'est pas très dense, c'est surtout du pavillonnaire, à l'exception des deux grandes vallées (Gier, Ondaine) et d'Andrézieux.
Sur Firminy - Rive-de-Gier, l'idée serait probablement plus de faire de la tarification intégrée, avec complément trolley par exemple (la 1 était d'ailleurs équipée jusqu'au tournant du millénaire) pour la desserte fine.
Un tramway n'apporterait pas forcément grand-chose. En tram-train, ce serait plus pour utiliser le réseau tram dans St-Etienne (à partir de Terrenoire/Monthieu ou Châteaucreux jusqu'à Bellevue ou la Terrasse), mais cela nécessiterait sûrement de tout casser pour équiper en 3ème file de rail (appareils de voie compris), adapter le gabarit (plus ou moins fait côté Sud avec le dédoublement par V. Hugo) et passer au moins au 750 V pour utiliser un matériel assez standard (les CAF sont compatibles, si je ne m'abuse). Bonjour les coûts et travaux, pour un gain risquant d'être plutôt marginal, en temps comme en passagers.
Vu la difficulté rencontrée par Lyon pour faire cela, malgré un réseau techniquement plus proche du RFN (écartement standard, 750 V) et un potentiel de clientèle bien plus élevé, ce n'est probablement pas une solution qui verra rapidement le jour...
Éventuellement, on pourrait remettre en service des haltes comme la Grand-Croix ou Terrenoire. Vu l'utilisation de la ligne, surtout en cas de constitution d'un RER lyonnais, il faudra alors peut-être un matériel avec de bonnes performances en accélération/freinage pour profiter les sillons.
Un axe perpendiculaire pourrait être Andrézieux - Châteaucreux - Monthieu/Terrenoire, la zone du Pont de l'Âne étant en reconversion commerciale et, à terme, résidentielle. Sur ce tracé, il y a encore quelques points de halte intéressants à (r)ouvrir : La Fouillouse, Villars, La Terrasse, le Pôle Optique/Stade/Plaine Achille (projet déjà évoqué), Châteaucreux et, en prolongeant, le Pont-de-l'Âne et Terrenoire, où il y a de la place pour retourner. Le problème serait plus le doublon avec T3 sur la Terrasse/Châteaucreux, pour un trafic qui n'est pas excessivement important.
Là encore, pas tellement d'infrastructure à construire, plutôt de l'aménagement de la desserte, une bonne exploitation des capacités de la ligne, une tarification intégrée... Eventuellement une électrification pour ménager des possibilités et gagner en confort ainsi qu'en performances.
En bref, ces deux premiers axes appelleraient du tram-train. Mais le chat-Région échaudé par l'expérience TTOL (qui pâtit aussi de la concurrence des TC routiers bien moins chers et plus fréquents) craint l'eau froide d'un tram-train. Autrement dit, le concept est intéressant mais la réalisation serait à revoir de fond en comble par rapport à ce qui a été fait à proximité. Ce qui est dommage est que la mise en place de tout cela sera vraisemblablement longue, alors même que ce devrait être une solution assez rapide à mettre en œuvre sur le papier.
Restent deux axes plus complexes : celui vers la Talaudière-Sorbiers et Saint-Genest-Lerpt/Roche-la-Molière. Le premier car il n'y a pas de ligne facilement convertible, à la limite des plateformes à récupérer. Le second car il y a le relief et l'absence de VF récemment utilisée, donc une quasi-page blanche. Le potentiel est discutable car la population est plutôt diffuse. Le rabattement sera primordial, mais complexe en TC.
Si ceux cités plus haut ne se font pas, j'ai peine à imaginer une concrétisation sur ces deux-là.
Pour les quartiers stéphanois, Michon n'est pas assez dense, Montreynaud et la Métare ont une démographie bien réduite depuis une vingtaine d'années, Fauriel est déjà vu depuis longtemps comme peu propice à un tram en terme de potentiel de trafic (population retraitée motorisée). Sur ces zones, le bus/trolley articulé y est déjà suffisant depuis deux décennies, et cela ne s'est pas arrangé. Le T3 a fini par être réalisé mais dessert mieux le Soleil que Montreynaud (correspondance derrière le stade !). Voilà pourquoi je ne vois au Sud-Est que Monthieu et son prolongement naturel, Terrenoire, pour éventuellement justifier un aménagement ferroviaire, d'après ce qui existe ou est esquissé.
On peut d'ailleurs noter que T3 a été réalisé dans l'optique d'un aménagement résidentiel du Soleil, en plus de desservir des équipements importants mais ne générant qu'un trafic ponctuel, et à coûts réduits. Malgré cela, c'est un projet déjà limite en terme de rentabilité socio-économique. On notera également que c'est un tracé tout neuf qui a été retenu, et non un réemploi de la ligne RFN de desserte fret du Pont-de-l'Âne à l'Etivallière. Il aurait de toute façon fallu tout refaire, et elle passait trop loin des zones habitées. Elle est donc devenue une voie verte, alors que le PN de la rue des Aciéries avait été refait lors de la construction du Zénith (on parlait d'acheminer du matériel de spectacle par convoi ferroviaire) !
En résumé, on peut tabler, au mieux, sur de l'amélioration de l'existant, plutôt que sur de la construction de nouvelles infrastructures. Le but serait surtout d'avoir un réseau de structure à moindre frais, plutôt qu'une nouvelle desserte fine (et lente).
Les générateurs de trafic que sont les étudiants originaires de l'extérieur de la région stéphanoise habitent déjà près des lignes existantes et les campus sont également desservis. La seule exception est la Métare, dont le relief rend complexe une solution fer sans un investissement probablement peu rentable. Les autres sont motorisés et peuvent avoir des points-origine de trajet difficile à desservir efficacement en collectif (pas mal de petites villes de Haute-Loire, de la Plaine, des Monts du Lyonnais...) : faire 2 correspondances et mettre le double de temps ne les incitera pas à se reporter sur du TC.
On retombe alors sur le problème général de l'exode d'une part importante de la population d'un habitat dense urbain et centré vers des périphéries en habitat diffus sur une vaste zone, avec en prime un relief et un climat peu accomodants.