Je ne nie pas la déconstruction minutieuse du système ferroviaire par l'exécutif en place et celui qui l'a précédé. Et comme la plupart d'entre nous ici je le déplore et le regrette. Mais il doit falloir vivre avec son temps. Et la théorie de l'évolution, c'est "s'adapter ou disparaître". S'il ne sait pas s'adapter, le chemin de fer disparaîtra !
Par contre, la phrase ci-après est un peu de la mauvaise foi !
gilles74 Wrote:L'abandon de "l'effet réseau" m'a paru évident à l'époque du sabotage (je pense que c'est le mot le plus juste) de la liaison Lyon - Nantes, avec le nébuleux objectif d'obliger les voyageurs effectuant les parcours entre Lyon, Tours, Angers et Nantes (et vice-versa) à se rabattre sur les TGV intersecteurs.
Les liaisons entre Nantes et Lyon ont été converties en TGV, avec à la clé un gain de temps de plus d'une heure entre Nantes, Angers et Saint-Pierre d'une part, Lyon d'autre part. (Et même entre Nantes et Angers/Tours, on a gagné un peu de temps avec VL 200.)
Le choix fait à l'époque est de privilégier les liaisons grandes distances, entre la région lyonnaise et l'ouest, fût-ce aux dépends des villes moyennes situées entre Tours et Lyon.
Il est certain que ceux qui sont concernés par ces arrêts intermédiaires ne peuvent pas être satisfaits, mais on ne peut décemment pas parler de sabotage quand 75 % des utilisateurs des anciens turbotrains ont gagné en confort et en temps de parcours !
Ce qui s'est passé sur cet axe est exactement ce qui s'est passé partout ailleurs lors de la conversion en TGV. C'est très vrai sur Strasbourg - Lille (situation analogue), et mais c'est presque aussi vrai sur bon nombre de radiales. Par exemple Paris - Nancy, Paris - Lille ou la vallée du Rhône par lignes classiques.
Le problème fondamental est que notre pays est irréformable : tout le monde veut des réformes, mais dès qu'on est individuellement concernés par un changement qui améliore l'intérêt commun, tout le monde devient opposé. Réformer, c'est aussi accepter de placer l'intérêt collectif avant l'intérêt particulier !
Le pire dans tout ça, c'est que ce raisonnement me vient à m'interroger sur le démantèlement du système ferroviaire, qui aurait donc des bénéfices pour la société dans son ensemble, supérieurs aux inconvénients générés pour cette même société ? J'avoue que là, j'ai du mal à imaginer comment, pour le coup...
Mais peut-être que moi qui n'aime pas conduire et ai peur de l'avion (un de plus) suis-je rétif à tout changement... ?
Jérôme