Bonsoir Bernard (et les autres),
En ce moment tu joues au Père Noël et tu nous distribues des cadeaux.
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Le boulevard Foch est ici dans son état résultant de l’élargissement de sa chaussée, dans les années 50, à 3 files contre 2 auparavant.
Cette photo date sans doute des environs de 1968 (je crois cette année vraisemblable mais ça pourrait aussi être en 1967 ou 1969, bien que 1968 me semble plus vraisemblable), quand l’anneau des boulevards des anciens remparts fut élargi afin d’
« adapter la ville à la bagnole », comme disait Pompidou. On voit une pelleteuse menaçante et des barrières de chantier : le massacre est imminent. Le boulevard Foch va bientôt disposer d’une chaussée élargie à quatre files avec en plus une file de stationnement de chaque côté le long du trottoir.
L’autobus est un Berliet PH80, soit de la 1re série (61 à 65, 5 bus livrés en 1960, capot de ligne,
girouette large, clapets d’aération sur le toit), soit de la deuxième série (66 à 71, 6 bus livrés sans doute à la mi-1961, capot de ligne,
girouette étroite, clapets d’aération sur le toit).
On aperçoit au loin, près de l’immeuble le plus haut, un autre Berliet, un PH85 (pas de capot de ligne).
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Même époque que la précédente : on voit, juste avant transformation imminente, le boulevard Foch dans son état des années 50 : 3 files de circulation. Ce nombre de 3 files était absurde, dicté sans doute par la radinerie car on voit mal la file centrale servir aux dépassements, comme sur une route ; à l’époque la norme angevine des nouveaux boulevards ou du nouveau pont de la Basse-Chaîne était systématiquement à trois files. Des pinceaux magiques intervinrent plus tard pour créer une troisième file sans rien changer à la chaussée.
On voit que la bande de stationnement latérale avait été « spontanément » transformée en stationnement en épi par les automobilistes qui ne se gênaient pas pour avancer par dessus le trottoir. Le trottoir était matérialisé par une bande carrelée et des bandes de terre battue de chaque côté.
On a un bon exemple des poteaux d’arrêt utilisés à l’époque, mais celui-ci est provisoire et mobile (on en voyait beaucoup à Angers, ils paraissaient utiliser comme lest des tambours de roues récupérés). Normalement le poteau était gris très clair, mais là je ne sais pas. En dessous de la plaque d’arrêt on voit à droite une plaquette qui indiquait le nom de l’arrêt (listel et texte en bleu vif, fond crème très clair). AU dessus la plaque surmontée d’un disque de staionnement interdit (rouge et bleu foncé), avec les mentions :
C.T.A.
ARRET
FAIRE SIGNE
LIGNES TPLE
(T = Pyramide, Trélazé ; P = Les Plaines, Place Gentric ; L = St-Lèonard-Ballée ; E = Ponts-de-Cé (Mairie), Érigné).Le fond de cette plaque était d’un crème très clair, entourage et textes en bleu vif. La typographie, en relief, était de la
Futura ou bien elle en était très proche. Mais le « S » pluriel de « LIGNES » était, je crois, peint à la main, forcément c'était moins bien…
Le sigle montre que la Compagnie des tramways électriques d'Angers était devenue la Compagnie des transports d’Angers (C.T.A.). Mais beaucoup des cadres porte-horaire qui équipaient certains poteaux avaient conservé le sigle T.E.A. qui apparaissait en relief saillant sur une bande de fond striée ; il se peut bien qu'un jour des cadres marqués C.T.A. furent utilisés. Mais je n'ai jamais vu S.A.A. ni S.T.U.D.A.
Ce poteau aurait dû être retourné à 180°, pour qu’on voie le nom de l’arrêt, mais, bon ! ça n’avait pas été fait…
La grande plaque d'arrêt est placée et boulonnée dans un cadre métallique bleu vif, lui-même boulonné à sa base (ou sur son côté) sur le haut du poteau. Les premières plaques étaient fixées directement sur la tête du poteau, sans cadre intermédiaire, mais de nombreuses plaques étaient régulièrement brisées ce qui entraîna la pose du cadre à gorge dans lequel était glissée la plaque. La testostérone et l'envie de mesurer la force de ses poings en auraient-elles été la cause ? Je me pose la question de la nature du matériau.
D'autres villes furent équipées de ce genre de plaques, dont Le Mans probablement et (peut-être) Rennes, on restait dans la Compagnie de l'Ouest-Électrique.
Le bus le plus proche est sans doute un Berliet PH100 car son numéro de parc semble à 3 chiffres (série de 4, n° 101 à 104, livraison au 2e semestre 1965, larges feux de stop circulaires entourant un cataphote rond.
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Place Lorraine. En face, l’immeuble au pied duquel sont les Pompes funèbres générales. À droite de la 4CV et hors cadre se situe l’ancien Café de la mairie, aujourd’hui d’un autre nom.
Cette photo est un recadrage de la photo vue plus bas.
Cet abribus est sans doute l’une des 4 premiers installés à Angers, à titre de démonstration, en 1965 ; ses publicités sont des feuilles de papier collées sur des tôles galvanisées, l’affiche n’est donc ni protégée, ni lumineuse, seuls des néons sous le toit l’éclairaient.
Le poteau d’arrêt est standard, il porte deux cadres d’horaires au format A4 probablement, la plaquette du nom de l’arrêt est cette fois bien orientée.
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Place Lorraine, et angle de la rue du Quinconce.
L’abribus n’est pas encore installé.
Le bus Renault ou Saviem R4211 pourrait rouler sur une de ces lignes :
– N : Route de Paris — Ralliement — Route de Nantes ;
– M : Ralliement – Cimetière de l’Est – Jean Michel (c'est ce que je crois le plus vraisemblable, compte-tenu de la plaque d'itinéraire) ;
– P : Ralliement — St-Léonard – Les Plaines – Pl. Gentric, par l’ancien itinéraire empruntant la rue du Quinconce, la rue Talot, la place du Lycée, la rue Saint-Léonard, mais seulement si la photo a été prise avant la rentrée de 1964 (la ligne P abandonna la rue Saint-Léonard et passa en tronc commun avec les lignes T et P par la place André Leroy, La Madeleine, Les Justices).
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Place Lorraine, même cliché qu’un des précédents qui était un recadrage.
Sur cette photo on voit un poteau d’arrêt des Transports A. Démas (ex-Siroux). Il comporte une plaque en haut et, en dessous, un cadre porte-horaire.
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Retour à la fatidique année 1968 (ou proche de cette année-là) au cours de laquelle le boulevard Foch subit une opération de vivisection.
Carrefour du Haras avec la rue du Haras en face.
Bus Berliet PH80 de la 1re série de 1960 (n° 61 à 65, capot de ligne et large girouette).
L’indice affiche un « S » et la girouette mentionne « SPÉCIAL ». Je ne sais plus trop quelle était la ligne S à l’époque, je pencherais pour Bd J. Bédier – Rue Létanduère – Gare Saint-Laud – Ralliement – Rue Lenepveu – Place Imbach – Av. Besnardière – Place Ney – Nozay par la rue de la Chalouère, mais je n’en suis pas sûr.
En tout cas c’est bien un bus spécial car il n’est pas sur l'itinéraire normal de la ligne S.
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Carrefour du Haras en 1968 (année supposée).
Un Berliet PH100 vient des Ponts-de-Cé ou d’Érigné, il est rue Paul Bert et va tourner à droite sur le boulevard Foch.
Il y eut 4 Berliet PH100 à Angers, livrés probablement au 2e semestre 1965 (n° 101 à 104). La différence des PH100 avec les PH85 était l'augmentation du porte-à-faux avant qui permettait de disposer d'une porte double à l'avant, mais à Angers la porte était simple, une petite vitre faisant la jonction. Ils n'avaient pas de porte arrière, la plate-forme arrière en cul-de-sac étant dépourvue de sièges elle ne comportait que des places debout. La capacité passait à 100 voyageurs sur les PH100 (85 sur les PH85 et 80 sur les PH80). Les PH100, comme tous les PH85 avaient sur le toit 4 carters d'aération, à la différence des PH80 qui avaient des clapets.
Les PH100 furent les derniers bus livrés à Angers avec la livrée haut crème/bas bleu foncé, qu'on rencontrait dans bien d'autres réseaux. Ensuite les premiers SC10 furent livrés vers mai 1969 dans la nouvelle livrée gris clair/rouge/gris clair. Et à partir de là, ce fut la ronde des livrées.
Sur la photo on voit la petite baie d'accostage située sous le clignotant avant-droit, elle servait au conducteur à mieux voir en se rangeant à un arrêt. Cette baie était identique sur les PH100 et PH85, mais sur les PH80 elle était plus grande. À l'époque en France tous les autobus Berliet (au moins les PH, pour les autres je ne sais plus) et Chausson en était munis, elle était grande sur les Chausson. Mais les Renault/Saviem R4201, R4211 et R4231 en étaient dépourvus. Les autocars n'en possédaient pas.
Un exemple, parmi tant d’autres, de l’amateurisme du réseau : les plaques, dont les textes étaient peints à la main, indiquent :
CENTRE – DÉPÔT – LIGNE D’ÉRIGNÉ
Quoi de plus flou comme désignation ? C’est quel point précis, le centre ? En l’occurrence c’était le Ralliement, mais en 1978 ou 1979 (je ne sais plus trop) c’était devenu la place Leclerc.
Et « LIGNE D’ÉRIGNÉ » : que le bus allât à la Mairie des Ponts-de-Cé ou bien à Érigné, quelques kilomètres plus loin, la plaque ne changeait jamais, c’était bien plus pratique, sauf pour les voyageurs…
La publicité sur le flanc droit du bus vante une marque internationale mais aussi un commerce angevin. Je crains qu'elle ne fût de bien mauvais goût, avec des couleurs fluo sur un fond bleu reflex, comme les sérigraphes en faisaient beaucoup. Mais celle-ci n'est pas trop mal car j'ai vu bien pire. Elle dit :
« Un FRIGIDAIRE au prix d'un réfrigérateur
Éts SIMON, XX Bd Foch, Angers. »___________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Place Lorraine, face à la rue David d’Angers, peut-être à partir de 1972 ou après 1976, je ne saurais dire.
Le bus est un Saviem S105M, affecté aux lignes de Trélazé, des Plaines et d’Érigné. Il va sans doute à sa tête de ligne du « CENTRE », le long du jardin du Mail, entre les poneys et le Café glacier.
On voit un pêle-mêle de poteaux d’arrêts, foutus un peu n’importe comment et n'importe où, ils ne signifient pas grand chose.
Au milieu le petit poteau avec une tête en pointe et un numéro 2 correspond à un circuit de ramassage de centre aéré. Poteau gris très clair avec coups aléatoires de bombe de peinture en plusieurs couleurs vives, chiffre noir, chevron du haut sans doute en couleur, lest de récupération à la base.
À droite : en tête un panneau d’interdiction de stationner, sur la plaque on croit lire « ARRÊT AUTOBUS » ou quelque chose comme ça, mais quelle ligne ? Il faut se reporter au cadre porte-horaire pour le savoir. Il s’agit de la récupération d’un ancien poteau des années 1935 ou après, quand des lignes urbaines de trams furent converties à l’autobus.
Le fût était en deux parties :
– en bas un fût large et cannelé, sans doute gris assez clair ;
– en haut un fût lisse et plus étroit, gris assez clair, emmanché dans le grand fût cannelé.
Initialement l’habillage était ainsi :
– tout en haut du fût étroit et lisse : une plaque d’arrêt comme celle de mon avatar (mais aurait-elle été verte ou bleue, je ne sais plus, toutefois je suis certain que les arrêts fixes avaient une plaque rouge) ;
– en dessous, toujours sur le fût lisse : trois anneaux de peinture (en haut, petit anneau blanc, dessous grand anneau bleu pour les arrêts facultatifs et rouge pour les fixes, encore en dessous petit anneau blanc) ;
– bien sûr, aucun horaire, jamais, mais c’était assez généralisé en France.
Mais sur cette photo il n’y a plus que les deux fûts emmanchés l’un sur l’autre. Et la base est un lest de récupération.