nanar Wrote:Vraiment magnifiques, ces arbres du bord de Maine ...
Espérons qu'ils dureront encore très longtemps :
« Les platanes sont de grands arbres, pouvant atteindre de 25 à 55 m de haut, dont les caractéristiques générales diffèrent peu d'une espèce à l'autre. Ils ont une durée de vie assez longue (plusieurs centaines d'années, voire dix siècles et plus). Dans un sol suffisamment humide, le platane peut vivre jusqu'à 4 000 ans. » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Platane)
Mais le péril rôde :
« Les platanes de Provence sont sérieusement menacés par un micro-champignon, Ceratocystis platani, responsable de la maladie du chancre coloré. Cousin de l'ennemi des ormes, ce parasite est originaire des États-Unis, où il a été décelé dès 1929. Il a très probablement été introduit sur la façade européenne de la Méditerranée lors des opérations militaires de la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec les caisses en bois d'armement américain. Si le parasite est d’abord resté latent pendant près de 15 ans, il touche au début du XXIe siècle toute l’Italie, la Suisse (Tessin et canton de Genève), le Sud de la Grèce ainsi que le Sud de la France, avec un front avancé en région lyonnaise (Bourg-en-Bresse, Chambéry…) et dans le Sud-Ouest (canal du Midi, Saint-Gaudens, Toulouse…). Quelques spores du champignon introduites dans une blessure, même minime, suffisent à infecter l’arbre tout entier qui ne résistera pas plus de 4 à 6 ans selon l’endroit de la contamination. En France, près de 50 000 arbres ont déjà péri ainsi. » (même source).
Il y a déjà eu à Angers, récemment, des abattages d'arbres infectés, notamment au jardin du Mail, boulevard Gaston Dumesnil et avenue Jeanne d'Arc.
Les arbres du boulevard Carnot, dont a parlé Fredorail, qui ont été abattus pour la ligne B du tram, n'étaient pas très anciens. Ils avaient été plantés lors du deuxième élargissement de ce boulevard, sans doute lors de la construction du Centre de congrès, édifié en 1983.
Ceux de la place La Rochefoucauld-Liancourt plaisaient beaucoup à M. Grether (le père), auteur du projet mort-né des
Berges de Maine. Ce splendide rideau d'arbres fait un très beau fond à la rue rue du Mail, à la rue de la Roë et la rue Plantagenêt, quand on les regarde en enfilade depuis leur point haut.
La façon dont se clôt la perspective d'une rue compte énormément dans la qualité de son aspect. Le pire, c'est quand la rue n'en finit pas (exemple : la route de la Pyramide qui se déroule d'un trait sur trois kilomètres). Mais pour l'avenue Pasteur, rectiligne et longue elle aussi, ceci est assez bien compensé par les montées et descentes de cette voie : après le carrefour du boulevard Saint-Michel il y a un fort creux au niveau de la rue du Pré-Pigeaon, puis l'avenue remonte jusqu'à la Brisepotière (bd des Deux-Croix et Alloneau) où elle atteint un plateau. Cette côte étant sans doute plus haute que le point de vue de l'observateur empêche de voir l'avenue n'en plus finir.
Les cas les plus favorables sont :
– quand une voie se termine sur une place avec un terre-plein planté (cas du rond-point central de la place André-Leroy qui ferme la perspective des voies rayonnantes) ;
– quand la rue se courbe (cas de la place Sainte-Croix vue au loin quand on la regarde depuis la rue Lenepveu, ou cas de la rue Saint-Étienne quand on la regarde depuis cette même rue Lenepveu) ;
– quand elle se termine sur un carrefour en T (ex. : la grille du jardin des Plantes quand on vient de la place Lorraine, les façades du bas de la place du Ralliement quand on descend la rue d'Alsace) ;
– quand il y a un monument en ligne de mire (la statue du Roi René ou l'église Sainte-Thérèse même si son intérêt architectural est mince).
J'avais vu ça dans un livre ancien d'urbanisme,
Town planning in practice, de Raymond Unwin, publié en 1909. Il est en anglais et je ne l'avais que feuilleté. Mais on le trouve là :
https://archive.org/stream/townplanninginp00unwigoog#page/n0/mode/2up. Malheureusement de nombreuses figures ne sont pas reproduites. Il est téléchargeable.
Mais, à l'instant je l'ai trouvé, en français, hélas très abrégé (énorme trou entre les pages 49 et 267) :
https://editionsparentheses.com/IMG/pdf/P659_ETUDE_PRATIQUE_PLANS_VILLE_EXTRAITS.pdf. Il est téléchargeable.
J'ai connu et ne cesse de regretter les anciennes plantations de l'anneau des boulevards remplaçant les fortifications.
Avant 1968 ou 1969 les très larges trottoirs étaient restés intacts avec leurs double rangée d'arbres d'origine et une promenade dallée au milieu, la surface restante étant en terre. Il n'y avait que deux files de circulation automobile.
Mais dès les années 50 le boulevard Foch avait déjà été élargi à trois voies (une disposition absurde qu'on retrouvait sur l'actuel pont de la Basse-Chaîne, sur le boulevard Sud (Portet, Chaumin, Chauvat, Bédier, etc.) et le boulevards du Bon Pasteur et des Deux-Croix), etc. Depuis cette époque des pinceaux magiques ont ajouté, sans élargir les chaussées, une quatrième voie sur le pont de la Basse-Chaîne et une troisième sur le pont de la Haute-Chaîne qui était prévu pour deux seulement.
Le réaménagement du boulevard Foch comprenait un stationnement latéral de chaque côté que les automobilistes avaient vite transformé spontanément en stationnement en épi, mais le coffre des voitures faisait saillie sur la chaussée ! À l'époque il n'y avait ni boulevards extérieurs, sauf au sud, ni voie des berges et encore moins d'autoroute : la nationale 23 arrivant par l'avenue Pasteur contournait le Champ-de-Mars (place Leclerc), puis prenait les boulevards Bessonneau, Foch, du Roi René et du Château (bd de Gaulle). Passant par l'ancien pont de la Basse-Chaîne en pierre limité à 8 tonnes (on voyait des arches fléchir au passage des véhicules les plus lourds) à cause du bombardement — l'actuel ouvrage a été ouvert en 1960 — la N23 continuait par le boulevard Dumesnil (ex-boulevard de Nantes), la place Monprofit et l'étroite et sinueuse rue Saint-Jacques jusqu'à l'ouverture du boulevard du Bon Pasteur, sans doute en 1956, et qu'au début l'on nommait spontanément « boulevard de Tournemine ».
Cet élargissement des chaussées de l'anneau des boulevards, impliquant donc le très fort rétrécissement des trottoirs sur lesquels les piétons n'ont plus que la part du pauvre, a largement et durablement abimé le paysage urbain. Dans les années 60 il y avait couramment à Angers de très gros embouteillages en zone centrale et les boulevards périphériques n'existaient guère qu'entre la rue Éblé (carrefour du Centre de tri) et la rue des Ponts-de-Cé. Le boulevard Millot date de 1963 et la jonction avec le boulevard des Deux-Croix ne fut réalisée que plus tard. Initialement il devait y avoir un dédoublement en Y : une branche vers le boulevard des Deux-Croix (au-dessus de la gare de la Maître-École, via très probablement l'actuelle rue Mathilde Alanic qui est dans l'alignement de la rue Cussonneau prolongeant le boulevard des Deux-Croix) et une autre vers le boulevard Birgé par Saint-Léonard mais peut-être sans le tunnel. Mais cela entraînait deux lignes de ponts distinctes pour franchir les voies SNCF vers Le Mans-Paris et vers Saumur-Tours. La mairie d'Angers, inquiète de la dépense d'autant plus qu'entre les deux guerres il y avait eu une sorte de léthargie causant de gros retards, résolut finalement — toujours la radinerie — de faire un compromis : un seul pont, l'actuel viaduc de l'avenue Montaigne, au prix de tracés tordus sans continuité directe.
Finalement, jusqu'à la fin des années 60, l'anneau des boulevards centraux tenait aussi lieu de boulevard périphérique. Au carrefour du Haras et au coin du jardin du Mail on voyait des panneaux routiers indiquant la direction de Paris.