[Débat] Faut-il vraiment installer des téléphériques en ville ?

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Faut-il vraiment installer des téléphériques en ville ?

Le sondage s’est terminé le 11 Juil 2013 20:19

Oui.
7
54%
Non.
6
46%
 
Nombre total de votes : 13

[Débat] Faut-il vraiment installer des téléphériques en ville ?

Messagepar Didier 74 » 02 Avr 2013 20:19

lemonde.fr, 1er avril
Faut-il vraiment installer des téléphériques en ville ?

Voici le fameux téléphérique du Renon. Ce câble de 4500 mètres de long, situé à Bolzano, en Italie, fait figure symbole, voire de matrice, pour les urbanistes et aménageurs de toute l’Europe. Du quartier de la gare, la vaste cabine s’élève, surplombant les vignes puis les alpages, et rallie Soprabolzano, une bourgade de 1000 habitants située à 1200 mètres d’altitude.

Depuis des travaux qui ont permis d’accélérer son débit, en 2009, le Renon est une vedette. On ne compte plus les articles de presse, les communications scientifiques ou les documents powerpoints diffusés par des fonctionnaires territoriaux enthousiastes qui font de cet ouvrage un modèle de téléphérique urbain. La fièvre a gagné l’Hexagone. A Toulouse, un câble doit traverser la Garonne en 2017. Brest prévoit de relier les deux rives de la Penfeld. Entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), on rêve d’installer un téléphérique survolant entrepôts, rocades et friches urbaines. Plus confortable et silencieux que le bus, moins oppressant que le métro, moins cher que le tramway, plus ludique que les embouteillages, le téléphérique séduit jusqu’au Groupement des autorités responsables de transport (GART) qui lui a consacré un colloque à l’automne.

Passionnel. "Je reçois des délégations d’élus tous les deux mois", lâche le Français Dominic Bosio, responsable commercial de la société italienne Leitner, qui a construit le Renon et dont le siège est situé à Vipiteno/Sterzing, au nord de Bolzano. Les édiles repartent enthousiastes, paraît-il, cherchant des arguments pour convaincre leurs électeurs récalcitrants. C’est que le câble a autant de thuriféraires que ses détracteurs. Tous aussi mordants les uns que les autres. C’est dingue ce que ce truc attise les passions.

12 minutes pour descendre. En attendant, le voyage de Bolzano est un dépaysement. Dans cette Italie-là, on parle allemand. La région, Alto Adige en italien, Südtirol en allemand, a été soustraite à l’empire d’Autriche-Hongrie en 1918 (pour l’histoire détaillée, voir Wikipedia). Les habitants ont gardé la langue et les habitudes culinaires, spätzle, schweinebraten et apfelstrudel, de leurs ancêtres. A la station supérieure du téléphérique, Oskar, la trentaine, cheveux filasses, employé des transports publics locaux, accueille le visiteur avec un sourire et prévient : "Ich spreche nur Deutsch". Le Renon est un succès, explique-t-il. Chaque jour, entre 800 et 2000 personnes empruntent (dans les deux sens) l’une des huit cabines de 30 places accrochées au câble : des habitants de Soprabolzano (Oberbozen en allemand) qui travaillent en ville, des collégiens et, l’été surtout, pas mal de touristes qui viennent admirer la vue imprenable sur le massif des Dolomites. Première déception : contrairement à ce qu’annoncent tous les convertis au câble, le Renon n’est pas vraiment un téléphérique urbain, dans lequel s’engouffreraient les travailleurs matin et soir. Il s’agit plutôt d’un moyen de transport qui, accessoirement, permet quelques déplacements entre domicile et travail.

3000 personnes à l'heure. Le téléphérique en ville est-il vraiment une bonne idée ? "Pas partout", admet M. Bosio, qui est pourtant chargé de les vendre. En faisant visiter le domaine skiable de Ratschings/Racines, non loin de la frontière autrichienne, le responsable commercial raconte ces détails qui font hésiter les aménageurs comme les élus. "Le câble présente un débit limité à 3000 personnes à l’heure. C’est l’équivalent d’un bus toutes les minutes, mais c’est trois fois moins qu’un tramway", indique le commercial, qui précise : "L’écart de 25 mètres entre deux cabines suspendues, sur le câble, se réduit à 2,5 mètres dans la station". En cas d’incident affectant l’un des "œufs", pas question de l’isoler, mais "il faut arrêter l’ensemble du système, car les cabines sont reliées par le même câble", ajoute M. Bosio. Le téléphérique présente un autre inconvénient : les stations de départ et d’arrivée présentent une emprise de 500 à 800 m², bien plus qu’un abribus ou qu’une station de tramway. En outre, si les remontées mécaniques présentent des faibles coûts de maintenance, ceux-ci ne sont pas aussi avantageux en ville. Un téléphérique urbain circule en effet environ 7000 heures par an, contre 1500 en montagne.

Encore identifiés aux vacances d’hiver, les "œufs" demeurent par ailleurs peu adaptés à un usage urbain. "Les skieurs sont habitués à monter sportivement dans une petite cabine en mouvement, mais ce n’est pas forcément le cas des parents avec poussettes ni des personnes âgées", indique le responsable commercial de Leitner. La solution, selon lui, consiste à "proposer des vastes cabines, comme au Renon". Il faut ajouter à cette liste deux arguments régulièrement avancés par les opposants : le câble ne séduira jamais les voyageurs sujets au vertige (pas davantage que les claustrophobes ne prennent le métro), et effrayera toujours une partie des riverains vivant à proximité, inquiets que l’on puisse les surprendre dans leur intimité.

Projets avortés. Alors, le téléphérique urbain, une utopie ? "Non", répond finalement M. Bosio. Mais ce mode "est idéal pour une liaison courte, destinée à surmonter un véritable obstacle naturel". Un ravin, un bras de mer, soit. Mais un fleuve, un quartier ou une zone industrielle ? De fait, en France, aucun des projets avancés ces dernières années n’a finalement vu le jour. Le prochain test sera sans doute Brest. L'agglomération souhaite un "funitel", une cabine soutenue par un double câble à la fois tracteur et porteur, qui offre moins d’emprise au vent. "Le problème du double câble, c’est la maintenance, très onéreuse", déplore M. Bosio. Selon lui, les prochains téléphériques urbains ne seront pas inaugurés en France mais en Russie, au Brésil ou au Mexique. En visite dans le Tyrol italien, Jaime Agudelo, qui a installé un téléphérique à Manizales (Colombie, 420000 habitants), est convaincu. Le premier tronçon, inauguré en 2009, a modifié les transports dans la ville. Il est venu en Europe pour en commander un second.

Source http://transports.blog.lemonde.fr/2013/ ... -en-ville/
Didier 74
 

Re: [Débat] Faut-il vraiment installer des téléphériques en ville ?

Messagepar greg59 » 03 Avr 2013 8:39

Je suis contre, il y a déjà des problèmes de contraintes urbaines, et aussi d'accessibilité, faut monter pour prendre le téléphérique

Par contre, c'est une solution pour traverser des grands courd d'eau, des sites contraignants, ou autre contrainte.

Mais sinon, comme moyen de transport, je préfère 100fois plus le BHNS ou le tramway ;)
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Re: [Débat] Faut-il vraiment installer des téléphériques en ville ?

Messagepar P-Antoine 57 » 03 Avr 2013 9:47

greg59 Wrote:Je suis contre, il y a déjà des problèmes de contraintes [...] d'accessibilité, faut monter pour prendre le téléphérique

As-tu pris un téléphérique récemment ?
Et ces hypothétiques problèmes d'accessibilité, sont-ils pire que descendre pour prendre le métro ?

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Re: [Débat] Faut-il vraiment installer des téléphériques en ville ?

Messagepar greg59 » 03 Avr 2013 11:10

Quand je dis ça, c'est dans l'esprit, si on mettait ça à la place d'un tramway ou BHNS (boulevard, avenue, ...)Il y a trop de contrainte urbaine pour mettre ceci en place, on peut par exemple mettre des téléphérique pour franchir, fleuve, zone escarpé, butte, ...
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Re: [Débat] Faut-il vraiment installer des téléphériques en ville ?

Messagepar Didier 74 » 17 Mai 2013 18:31

Newsnet, 17 mai
En Suisse, les villes ne misent pas sur les téléphériques

Courants dans le paysage en Amérique du Sud, les téléphériques urbains sont à l'étude dans plusieurs villes françaises. En Suisse, le projet genevois porté par les Verts fait exception.

La Suisse est le pays où le nombre de téléphériques/télécabines par habitant est le plus élevé au monde : 308 infrastructures du genre se répartissent sur les 26 cantons. Pourtant, paradoxalement, aucune ville suisse majeure ne dispose actuellement d'un transport public par câble aérien intramuros.

Bâle, Zurich, Berne et Genève ont leur tramway, Lausanne son métro, les autres villes ont misé sur le trolleybus. Sans oublier le traditionnel autobus. Le transport public urbain par câble aérien (hors funiculaires et transports au sol tractés par un câble) se retrouve aux portes des villes, comme le téléphérique du Salève à Genève.

Quatre projets en France
En France, quatre villes ont lancé une réflexion sur un transport urbain par câble aérien (télécabine ou téléphérique) : A Toulouse, Brest, Grasse et Grenoble, le câble est envisagé pour éviter des obstacles (cours d'eau, autoroute, voie ferrée, fossé) en limitant les coûts par rapport à la construction d'un métro ou d'un tramway.

Les projets varient de 15 à 50 millions d'euros, pour des débits de 7000 à 30'000 voyageurs par jour sur des distances de 500m à 10km. En moyenne, les projets de téléphériques et télécabines sont estimés 3,5 fois moins coûteux que des tracés similaires par tramway au sol.

«Alors que l’on y trouvait longtemps uniquement des funiculaires, de plus en plus de téléphériques, de télécabines et de Cable Liner Shuttles (appelés Automated People Mover) sont maintenant introduits dans les transports urbains», constate-t-on ainsi chez Remontées mécaniques suisses (RMS). Les télécabines débrayables de plusieurs villes d'Algérie sont cités en exemple.

Encore de la place au sol en Suisse
Pourtant, en dépit du savoir-faire et de la tradition helvétiques en matière de téléphériques et télécabines, Roger Baumann, porte-parole de l'Union des transports publics (UTP), assure n'«avoir connaissance d'aucun projet sérieux en Suisse en ce sens».

Son homologue des RMS, Andreas Keller, confirme l'absence de programme avancé en ce sens, constatant que «l'Amérique latine, les USA, l'Asie et d'autres pays ont choisi cette option, pas la Suisse».

Pour lui, les raisons sont simples : «Il y a certes un savoir-faire dans le domaine, mais il reste cantonné à la montagne pour le moment. Dans les villes, les projets de transport en commun restent des systèmes au sol, tramway ou métro, y compris pour les extensions et nouvelles villes. Tant qu'il restera de la place au sol, ça devrait rester le cas».

En Asie, à New York ou en Amérique latine, le choix du transport public aérien a souvent été dicté par une urbanisation dense à l'extrême, un sous-sol encombré par le métro ou inutilisable pour cause de nappe phréatique trop proche de la surface.

Un projet porté par les Verts à Genève
Même si les terrains libres se font rares à Genève, l'idée de densifier le réseau de transport en commun par la voie aérienne n'a pas encore fait son chemin auprès des autorités. L'idée avait été écartée fin 2012 par le conseil municipal de Bernex.

C'est sous l'impulsion des élus écologistes, notamment au Grand Conseil, que le projet a retrouvé une nouvelle vie. Deux lignes sont envisagées : de Bernex-Est à Palexpo-Aéroport, en passant par Cressy, les Evaux, le Lignon et Balexert, et de Lignon aux Vernets via le bois de la Bâtie.

Vitesse, faible coût du chantier et de l'entretien, sobriété énergétique, silence, potentiel pour les touristes : les avantages avancés par les partisans sont nombreux. Et le grand public semble réceptif.

Le grand public intéressé
Dans un sondage lancé début janvier sur son site internet, la Tribune de Genève constatait un écho positif aux projets locaux: plus de 55% des personnes ayant répondu se disaient favorables au concept de télécabines urbaines.

En l'absence de majorité claire, le projet genevois risque toutefois de rester dans les cartons quelques années encore. Et les Suisses devront aller à Rio, à Grenoble ou à New York pour slalomer entre les buildings depuis une cabine suspendue.
Didier 74
 

Re: [Débat] Faut-il vraiment installer des téléphériques en ville ?

Messagepar Didier 74 » 14 Jan 2014 21:14

Quel avenir pour le transport par câble en ville ? Le reportage de TV8 Mont-Blanc avec les représentants de Doppelmayr et Pierre Montaz http://lejt.tv8montblanc.com/Quel-aveni ... v8181.html
Didier 74
 


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