Article de l'Est Republicain
Bus incendiés : la Connex au rapport
Le Grand-Nancy attend de son prestataire de service un « état des lieux détaillé » pour demain.
NANCY. - Après le début d'incendie qui a touché samedi un bus roulant au gaz, le deuxième en moins de huit jours (L'ER du dimanche 4 août), la communauté urbaine du Grand-Nancy demande des comptes à la Connex, à qui elle a confié la gestion du réseau. Une première réunion s'est tenue hier matin, une deuxième « technique » est prévue aujourd'hui et une troisième doit avoir lieu demain.
Les édiles grand-nancéiens ont demandé à la société prestataire « un état des lieux détaillé de la situation ». Le premier incident a touché un bus équipé d'un moteur Renault ; depuis, tous les véhicules identiques, une trentaine, sont immobilisés au dépôt. Le second incident s'est produit sur un engin roulant avec un moteur Volvo ; les trente bus dans ce cas, eux, roulent toujours, la Connex se retranchant derrière l'origine « mécanique » de l'incendie, une panne de turbo comme il y en a déjà eu quelque 80 en cinq ans.
« Banaliser »
Cette origine mécanique invoquée fait rugir la CGT, Olivier Calderara, son représentant au CHSCT (Comité d'Hygiène et de sécurité) faisant observer que la réaction de la Connex avait été du même ordre après le premier incendie, à Montbéliard, le 4 août : les bus du modèle incriminé n'avaient pas été retirés de la circulation.
« Rien n'a été re-vérifié depuis samedi », note Olivier Calderara, qui accuse la direction de vouloir « banaliser » le problème du turbo Volvo. Comme « 20 à 30 collègues », sur 450, le cégétiste a décidé de maintenir son droit de retrait pour « danger grave et imminent ». L'Inspection du Travail doit rendre son verdict sur ce point « dans la semaine, voire la semaine prochaine ».
« Transparence »
Au Grand-Nancy, si « la sécurité des usagers reste une priorité », on confirme que le principe de précaution ne s'applique pour l'heure qu'aux bus à moteur Renault mais on se refuse à « faire un amalgame » avec l'incendie de Montbéliard. Les responsables de la communauté urbaine attendent les réponses de la Connex jeudi, sur le niveau des incidents et de pannes constatées ainsi que sur les possibilités de substitution éventuelle de réseau, pour prendre une décision.
Et l'on assure que le Grand-Nancy répondra au « devoir de transparence ». C'est bien le moins à l'égard d'usagers qui peuvent légitimement s'inquiéter de la sécurité de leurs transports en commun.
[right]Didier HENNEBOIS [/right]