viadi Wrote:
- la polyvalence: personnellement ca ne me choque pas qu’un agent de gare donne le départ des trains, effectue des missions techniques, soit présent en accueil, assiste aux machines automatiques et fasse du guichet. Idem qu’un conducteur qui contrôle les billets et fasse un nettoyage rapide de son train (rangement des journaux ou autres).
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Bonsoir,
En réponse à Viadi, que la polyvalence ne choque pas, il se trouve qu'elle ne me heurte pas davantage.
Tant dans les gares modestes, qu''à la conduite, beaucoup de personnels passaient naguère du "coq à l'âne".
La présence commerciale, la commande d'un mouvement de manoeuvres sur un train, une intervention "sécurité", tout comme le graissage des aiguilles de l'établissement relevaient des mêmes employés qui se succédaient dans certains postes de gares.
Si un certain nombre de ces tâches ne sont plus guère nécessaires aujourd'hui, la gestion par activités rend impossible le mélange "des genres", et, et de ce fait renchérissent les prestations qui demeurent incompressibles.
A la conduite, nul besoin de s'y appesantir : chacun s'active dans sa "chapelle" et des trains sont allègrement supprimés pour absence de conducteur, alors que chez "le voisin", peut être que l'on trouverait du personnel disponible.
Personne n'a attendu les "vertus" de la concurrence pour se pencher sur la souplesse de la polyvalence : Dans la vallée du Rhône, voici cinquante ans, certains agents montaient un marchandises "rive droite" sur un engin diesel, et redescendaient un express "rive gauche" en traction électrique.
La gestion par activités, et la concurrence, c'est aussi se confronter à ces nouvelles frontières ! Cette notion de polyvalence ne se résume pas seulement à pouvoir balayer la gare ou l'élément automoteur.
D'ailleurs, je fais observer que, naguère, les conducteurs de ligne préparaient techniquement leur machine, la mettaient à quai au départ, pour, à l'inverse, remiser leur engin et le visiter, à l'arrivée.
Les économistes "maison" établirent que le coût de telles sujétions "parasites" payées au tarif "fort" d'un agent dûment formé à la conduite en ligne, pouvait être octroyé à du personnel aux compétences moins étendues, donc moins rémunéré.
Un tégéviste au terminus, aujourd'hui, contrôle en situation normale deux ou trois points d'observation, et est le premier à descendre sur le quai ! A l'issue d'un repos d'une durée réglementaire, il est d'autant plus rapidement prêt à reprendre le service qualifié qui l'attend ultérieurement.
Sauf à revenir sur ces critères, l'occuper à des tâches subalternes est il si rentable ?
Quant au contrôle des billets par un agent de conduite, j'y verrais deux écueils :
_La complexité de la tarification n'impose t elle pas une formation plus pointue que celle du "poinçonneur des Lilas" ? C'est une question.
_L'agressivité pas toujours latente, et par contre de plus en plus fréquente, des voyageurs envers le personnel, même "à la campagne", ne risque-t-elle pas de déstabiliser (dans le "moins pire" des cas), quelqu'un qui va assurer une mission de sécurité, laquelle exige, à minima, la faculté immédiate de rassembler ses ressources mentales afin de traiter au mieux une procédure d'urgence, ou bien, la résolution complexe d'un incident "piégeux" ?
A cet égard, depuis plusieurs années, des mesures ont été prises envers les agents de conduite victimes d'accidents de personnes, l'émotion en résultant pouvant altérer une partie de leur discernement.
C'est une autre question.
Quant à la Suisse, que beaucoup citent en exemple, je suis le premier, pour y avoir voyagé quelquefois, à constater qu'emprunter le train répond aux conditions les plus "normales" et les plus pratiques que l'on puisse en attendre.
Pour autant, l'historique du transport ferroviaire dans ce pays fédéraliste, permet il une comparaison, avec nos conditions actuelles, "bien françaises", d'accès à la "découpe" de notre chemin de fer ? C'est encore une autre question !
En théorie, on peut "tout" se permettre, il n' y a aucun problème ! Passer aux "travaux pratiques", tels qu'ils apparaissent en France, me paraît d'une autre nature.