tram21 Wrote:par ailleurs, la présence d'un 2e agent dans la gare devant expédier l'autorail aurait peut-être pu éviter l'envoi en ligne ?
Compte-tenu du trafic transitant sur cette ligne, mettre deux agents aurait en effet résolu le problème: avec le déficit qu'il y aurait eu, la ligne aurait été fermée depuis longtemps et les trains n'auraient pas eu à s'y croiser.
Deux agents pour tout ça, mais quid des réalités économiques?
On s'éloigne de Brétigny dans ce qui suit. Si on veut évoquer Flaujac, on devrait peut-être lui ouvrir un fil dédié...
Je vais malgré répondre à certains sur le forum concernant Flaujac. En effet, si je suis plutôt orienté sur la catastrophe de Vierzy, je dispose cependant d'éléments concernant Flaujac, bien que n'ayant pas (encore) fait de recherches très poussées à son sujet, mais tout de même d'un début (je suis aux accidents ferroviaires Français, qui sont un de mes sujets de prédilection, ce que Christophe Hondelatte est aux crimes):
Cramos Wrote:Il faut savoir que le Corail Paris - Rodez était très en retard. Je ne sais pas où il aurait du croiser l'autorail s'il avait été à l'heure. Cependant, cela aurait surement limité les insistances du conducteur de l'autorail à vouloir repartir.
Très en retard, non, il avait un retard moyen: vingt minutes. Si ces vingt minutes le rendent très en retard, que dois-je dire de mon trajet Marseille - Toulon d'il y a dix jours, avec plus de deux heures (suicide), pour après "remise à l'heure" terminer avec un nouveau retard, d'1h20 cette fois (évacuation de la gare Saint Charles pour colis "suspect", autour duquel d'ailleurs tournoyaient joyeusement les agents d'escale et les agent de la Suge avant évacauation, comme quoi il ne devait pas être si dangereux que ça) sur le trajet Marseille - Niolon? Quand ça veut pas ça veut pas!
Et puis Cramos, ce n'est quand-même pas à toi qu'on va faire croire que des mécaniciens s'impatientent pour repartir, sans savoir eux-mêmes s'ils peuvent circuler sans risque (je ne te reconnais pas, là).
Pour en revenir à la catastrophe de Flaujac, au service précédent, les trains se croisaient normalement à Gramat mais ce croisement avait été déplacé à Assier avec les nouveaux horaires. Le jour de l'accident, le Corail aurait donc dû croiser l'autorail à Assier, mais du fait du retard du premier, le croisement a été reporté à Gramat pour limiter la casse et ne pas mettre l'autorail -et sans doute ses correspondances- (trop) en retard, notamment à Brive.
Sur l'autorail, le conducteur comme le contrôleur revenaient de congés et n'ont rien contesté de l'autorisation de départ car ils savaient que les horaires n'étaient plus les mêmes qu'avant leurs vacances.
De plus, le fait que l'agent circulation d'Assier était un intérimaire n'a rien arrangé à la situation.
PBejui Wrote:Concernant Flaujac, en cherchant très vite, je trouve ça :
http://www.bivi.qualite.afnor.org/ofm/m ... e/ii/ii-64Difficile de soutenir qu'on manquait d'humains, puisqu'il y en avait 4 d'impliqués : un agent-circulation dans chaque gare encadrante et, pour l'autorail au départ d'Assier, un conducteur et un chef de train (qui est curieusement absent dans le résumé du lien !). Aucun d'eux n'a joué le rôle de "boucle de rattrapage" - c'est-à-dire : fautes ou erreurs différentes des 3 qui sont cités, mais allant toutes dans le même sens, sans que même le chef de train rappelle que le "Parisien" arrive en face, jusqu'à preuve du contraire.
Faute de l'agent circulation uniquement (bien que je ne l'incrimine pas, car cet oubli de croisement est une faute que tout un chacun aurait pu faire à sa place).
Celui de Gramat avait bien annoncé le Corail, la faute exclusive revient à celui d'Assier qui a envoyé l'autorail à la rencontre du Corail sans se souvenir que celui-ci était déjà engagé sur la voie.
Quant au mécanicien de l'autorail et à l'agent de train, j'explique au dessus qu'ils n'avaient pas de raison d'être surpris de l'absence de croisement à Assier, n'ayant pas encore pratiqué les nouveaux horaires.
Mais comment Pascal peux-tu faire confiance aux informations contenues dans le tissu d'âneries que tu mets en lien?
Je vais reprendre point par point les énormités les plus flagrantes que j'y ai lues... Des articles de cette euh..., "qualité" (hmmm), n'importe qui peut écrire ce qu'il veut sur n'importe quoi à ce compte-là. S'il y a des gens grand public qui peuvent gober ça sans broncher, il y a aussi des connaisseurs qui ne peuvent rien en boire, et nous en faisons partie, preuves à l'appui:
Ce jour-là, le « Parisien » est très en retard, mais Gramat n’a pas le temps de le dire à Assier qui a déjà raccroché. (1)
Entre-temps, les autorails 7924 puis 7921 viennent d’arriver à Assier et se trouvent nominalement bloqués en gare par les signaux mis en vue du croisement. (2)
Le conducteur de l’autorail 7924 est également un remplaçant de l’été (3), et il attend. Il termine son service à la gare suivante de Gramat. (4) Le conducteur de l’autorail 7924 dit au chef de gare d’Assier qu’il doit poursuivre sa route sans tarder, car il prend beaucoup de retard. (5) Il est tout à fait persuadé que c’est à son terminus de Gramat qu’il doit croiser « le Parisien », comme il l’a fait tous les jours de la semaine depuis qu’il est là. (6)
Le chef de gare d’Assier s’imagine, avec raison, que cette information est fausse. Mais, sous l’insistance et la persuasion du conducteur de l’autorail, il décide de recontrôler l’information. (7)
Effectivement, il y a bien sur le tableau ce 6151, qui est prioritaire (8), et qui a presque les mêmes horaires que l’autorail 7924, mais à Gramat…
Le chef de gare d’Assier pense désormais qu’il est dans l’erreur et donne raison au conducteur du 7924 qui s’impatiente. Il autorise donc l’autorail à repartir pour Gramat. (9)
Le choc frontal est devenu inévitable car, à cette époque, les trains ne disposent pas de moyens de communication téléphonique à bord. Il n’existe pas de radio entre les gares et les trains pouvant servir de « boucle de rattrapage ». (10)
La collision frontale entre les deux trains se produit sur le viaduc de Flaujac à 15 h 48. Trente-deux personnes y trouvent la mort, les deux locomotives et plusieurs voitures sont détruites. (11)
(1)Assier a déjà raccroché, et bien sûr, Gramat qui veut lui envoyer un train, ce qui n'est pas anodin, ne va pas tenter de le rappeler! Le Parisien est en retard, mais on ne se concerte pas pour reporter le croisement? Alors qu'il sait, lui, qu'il y aura l'autorail et que c'est donc important (tous les agents circulation ne sont pas intérimaires et donc si celui d'Assier était un peu perdu, il ne faut pas prendre les autres pour des amateurs). Donc il envoie le Corail sans s'être assuré qu'Assier ne lui avait rien envoyé? C'est grotesque. A moins qu'Assier se soit dit 'je ne réponds plus, il me harcèle l'autre à Gramat".
(2)Compte-tenu du retard du 6153, il est très probable que l'omnibus 7921, qui est censé assurer la desserte fine, n'ait été expédié qu'après le 6153, et non devant. Assier n'allait quand-même pas faire patienter le 7924 le temps que le 7921 et le 6153 soient passés (avec en plus leur intervalle). Et pourquoi pas aussi les 6155, 7923, et les trains du lendemain si ça ne suffit pas, pendant qu'on y est? A l'époque, on préférait dix trains un peu en retard, plus facilement rattrapables chacun par leur mécanicien qu'un seul train très en retard, qui n'avait aucune chance de se remettre à l'heure. On ne limitait pas les retards à un seul train un seul juste pour embellir les chiffres, comme on le fait aujourd'hui.
(3)Tiens, chez les conducteurs aussi il y a des "remplaçants"?! Les mécaniciens qui ont été tués, donc celui de l'autorail donc, étaient de Capdenac et du roulement thermique de Brive, ils parcouraient souvent la ligne en titre, et non en remplacement de quiconque. Le fils du Briviste a été embauché à la conduite plus tard, mais on a soigneusement évité de le former au thermique, pour qu'il n'ait pas à passer où son père a trouvé la mort.
(4)Une fin de service à Gramat, laissez-moi rire!
(5)Le mécanicien n'a pas à dire à l'agent-circulation qu'il prend beaucoup de retard, comme si ce dernier ne le savait pas ou n'y faisait pas attention ("tu me diras à partir de quand tu veux partir, moi, je ne m'occupe pas de tes horaires, que je ne connais pas, mais uniquement de savoir si tu peux aller sans souci jusqu'à la gare suivante"): celui-ci est également attentif à la régularité et fait de son mieux pour limiter les conséquences des aléas de circulation.
(6)Un mécanicien qui avait bien de la chance d'avoir un service à la carte et d'assurer le même service et les mêmes trains toute une semaine (pour le moins)! On se croirait dans certains réseaux de transports urbains!
(7)Depuis quand lorsqu'il est question de sécurité un mécanicien devrait-il "insister et persuader" un autre agent de faire des vérifications, qui semblent si évidentes en cas d'information contraire de celles qu'il avait? Je doute que l'agent-circulation était, avant insistance et persuasion, dans un esprit de "mais y va pas m'lacher la grappe ce con, je sais c'que j'fais". Et le conducteur du 7924 part tout de même au casse-pipe alors qu'il ne voulait pas partir et sans que l'agent-circulation d'Assier n'ait finalement fait aucune vérification? Et ce alors que comme je l'indique plus haut, il n'avait aucune notion des croisements nouvellement en vigueur ici ou là, donc aucune raison d'insister. Tout au plus de s'étonner et de s'en ouvrir à l'agent-circulation.
(8)Aucun train n'est "prioritaire". On s'efforce de minimiser les retards pour chacun d'eux. On ne va pas faire poireauter dix trains (qui en plus encombrent les voies de croisement) au détriment de deux ou trois trains pseudo-prioritaires.
(9)Bien sûr. Au mépris de la sécurité, l'agent-circulation d'Assier autorise le 7924 à partir juste pour faire plaisir à son mécanicien qui s'impatientait. A moins qu'il ait eu peur parce que ce dernier aurait gueulé un truc du genre "oh merde c'est bouché, MERDE, ça commence à m'faire chier!" (copyright J.-P. M.).
(10)Alors ici, il ne s'agit pas franchement d'une erreur, mais plutôt d'une précision. Le lieu d'impact est en effet situé dans une très courte ligne droite encadrée par une courbe et contre-courbe, sans visibilité aucune pour l'une. Mais en amont immédiat de cet endroit pour le Corail, et donc en aval pour l'autorail, il y avait une ligne droite de plusieurs centaines de mètres. Si le Corail avait eu deux minutes de retard supplémentaire, les trains se seraient trouvés bien visibles l'un de l'autre et la collision aurait pu être évitée car les mécaniciens auraient pu freiner d'urgence. Les catastrophes sont souvent un enchainement de circonstances...
(11)Il n'y a aucun viaduc à Flaujac, l'endroit où la collision s'est produite est sur le plancher des vaches, en léger remblai. Le seul ouvrage d'art voisin du lieu de l'accident est un petit pont-route sur la courbe côté Saint Denis Près Martel (Brive), juste avant la gare pleine ligne de Flaujac. Côté Figeac, il y a un P.N. à S.A.L.. Je compte 35 morts minimum (le plus jeune étant un bébé de sexe féminin de deux mois, tué avec sa jeune mère si je me souviens bien). Aujourd'hui, seul une stèle implantée au pied du remblai sensiblement à l'endroit de la collision rappelle l'accident (il avait fallu batailler avec l'agriculteur propriétaire du terrain qui était réticent à son érection au motif que "son champ n'était pas un cimetière").
Matériel:
_la locomotive BB 67630 a été transportée chez un ferrailleur des environs et découpée plusieurs années après;
_l'X 2821 a été pulvérisé (ne restait que le compartiment moteur et un bout de carrosserie à son droit, pourtant situé en tête): lors de la collision, il s'est embrasé et a été victime d'un effet physique lié à la fuite de l'air chaud vers le haut, qui l'a désintégré. C'est la raison pour laquelle certaines victimes ont été retrouvées pendues au arbres environnants, lorsqu'elles sont retombées. D'autres ont été retrouvées momifiées au sol par carbonisation;
_l'XR 6057 a été bouffée sur un quart de sa longueur côté fourgon. Rapatriée aux ateliers de Bordeaux, elle a subi des essais (je ne sais plus de quelle nature) avant d'être découpée;
_la seconde XR6000, dont je ne me souviens plus du numéro a été remise en état, étant faiblement avariée;
_les quatre voitures Corail aussi, sauf peut-être la première, déjà un peu plus endommagée (la locomotive a quasiment tout pris sur elle).
Salut, TGS.