Gare ferroviaire à Toulon: la fin d'un été à grande vitesse
Cent cinquante trains transitent, chaque jour, par la gare de Toulon. Le poste d'aiguillage scrute toutes les arrivées à la loupe.
Chaque mercredi, découvrez un métier toulonnais et ceux qui le pratiquent. Aujourd’hui, les coulisses de la gare SNCF, avec le chef de gare adjoint Quelques minutes de retard. Un incident technique au départ d'un train. Et c'est toute une rame qui déraille. Des tonnes de détails qu'il faut revoir, dans l'urgence. Tout en gérant l'attente des voyageurs. Les informer, et les hydrater en cas de forte chaleur. Désengorger le hall d'accueil. Durant les vacances d'été, le cœur de la gare ferroviaire de Toulon - 3,7 millions de passagers à l'année ! - ne s'arrête jamais de battre. « C'est une période charnière », reconnaît l'adjoint du chef de gare Dominique Régnier. « Tout est minuté et planifié six mois à l'avance. Gérer une gare, c'est de l'horlogerie fine. Mais nous ne sommes jamais à l'abri d'un aléa. Simplement, tout est fait sorte pour que client n'en souffre pas. »
« Une partie de Tetris »De minuit à 4h30 du matin, le bâtiment principal ferme ses portes. Mais la vie continue sur les rails. Où deux agents de maintenance sont chargés, chaque week-end, d'entretenir et de repositionner les rames (1). « Tout le travail de fond est effectué à ce moment-là, et chaque lundi, un technicien de la SNCF se déplace de Marseille pour contrôler l'ensemble des rames », précise Dominique Régnier. Qui n'hésite pas à comparer cet exercice à une « partie de Tetris ».
« Les techniciens ne font pas ce qu'ils veulent. Un plan de garage est établi en amont. Et la moindre erreur de placement se paie cash, dès le lendemain matin. » À 5h08. Heure de départ du premier train à grande vitesse (TGV), à destination de Paris.
Dix minutes avant le départ, les agents d'accueil, vêtus d'un gilet et d'une casquette rouge, doivent s'assurer qu'aucun voyageur ne s'est trompé de wagon. « L'encadrement des groupes et des colonies de vacances nécessite également une organisation très spéciale », signale Mme Bakkari, responsable du service en gare.
« Le temps de stationnement d'un TGV ne doit pas excéder 3-4 minutes. Quand 150 enfants doivent monter dans le train, c'est très court... » Il appartient ensuite au chef d'escale, présent sur le quai, d'autoriser (ou non) la fermeture des portes. Ce dernier est également en charge de toute la partie opérationnelle. « Nous devons nous assurer que le voyageur est bien informé, et que les horaires affichés sont les bons », avance Jean-Paul.
La journée de lundi a été particulièrement riche en incidents. La découverte d'un colis suspect en gare de Marseille Saint-Charles a paralysé une voie pendant plus de quarante minutes. Et, comme si cela ne suffisait pas, vers 13 heures, un incendie s'est déclaré à proximité des lignes ferroviaires de Carnoules. Provoquant le retard de huit TGV, trois trains intercités et trois trains express régionaux...
Ils cassent l'ascenseur et restent bloqués dedans La SNCF doit aussi faire à des actes d'incivilité. Mi-juillet, trois jeunes touristes ont ainsi fracassé, à coups de pieds, l'ascenseur de la gare. Qui n'a pas supporté la charge. « Les trois jeunes sont restés bloqués à l'intérieur, et après leur interpellation, nous avons porté plainte, et demandé à deux de nos agents de se placer en bas des escaliers, afin d'aider les gens à monter et descendre », indique le chef de gare adjoint, M. Reigner.
L'ascenseur est ainsi resté en panne plus d'un mois... « La gare accueille, chaque jour, entre quinze et vingt personnes à mobilité réduite. Nous avons dû aider, certaines d'entre elles à traverser les voies en toute sécurité. »
Avec la canicule à gérer, la SNCF a donc rapidement éprouvé le besoin de renforcer son personnel, habituellement composé de 150 employés. Sans compter les agents de sécurité et d'entretien, présents du matin au soir, le long des quais. La direction attend désormais avec impatience la fin des travaux, au sein du hall d'accueil, et surtout, la livraison du pôle d'échanges multimodal. Après la récente ouverture du parking Louis-Armand (204 places), un nouvel espace de vente devrait voir le jour au mois d'octobre.
Le pôle très attenduLa fin des travaux, elle, est annoncée pour mars 2013. Et devrait découcher sur la création d'un nouveau commerce de vente à emporter, d'un espace de location de véhicules et d'un point d'accueil « Information et tourisme ».
« Les voyageurs nous demandent régulièrement des informations sur la ville, et ses monuments. Les horaires de bus, etc. Nous avons imprimé, à ce titre, une carte assez complète du centre-ville, que nous distribuons gratuitement à ceux qui en font la demande », explique-t-on, à l'accueil.
La construction de ce pôle permettra-t-il, aussi, de fluidifier la circulation devant la gare aux heures de pointe ? C'est, en tout cas, ce que qu'espère Dominique Régnier. « Ce sera un plus, sur les tous les plans. Mais en attendant, nous devons tout faire pour que nos clients ne soient pas gênés par les travaux. »