ElDwane Wrote:chris2002 Wrote:Coté français uniquement, coté suisse ça doit toujours être d'actualité.
C'est toujours d'actualité coté français aussi.
Pas le 1.5 kV il me semble.
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ElDwane Wrote:chris2002 Wrote:Coté français uniquement, coté suisse ça doit toujours être d'actualité.
C'est toujours d'actualité coté français aussi.
chris2002 Wrote:Pas le 1.5 kV il me semble.
Unia dénonce une entreprise sous-traitante du CEVA
L’entreprise française, accusée de payer 1300 euros ses ouvriers, nie en bloc.
Le syndicat Unia a dénoncé une entreprise française pour sous-enchère salariale sur le site du Ceva
Ce mardi, des membres du syndicat Unia se sont réunis sur le site du chantier du CEVA des Eaux-vives pour dénoncer une entreprise française, ETA du Genevois, qui payerait ses ouvriers nettement en-dessous des normes. «On est ici pour signaler un cas de sous-enchère crasse sur le chantier du CEVA, clame Lionel Roche, représentant Unia au sein de la cellule d’accompagnement tripartite des travaux du CEVA (CATTC). Il y a des travailleurs payés 1300 euros mensuels pour un travail à plein temps alors qu'ils devraient être payés 5350 francs suisse (environ 4340 euros, Ndlr) selon la Convention collective du gros œuvre. Cela révèle ce qu’on soupçonnait depuis longtemps. Ce chantier du CEVA n’est pas à l’abri des mauvaises pratiques qui ont cours dans le bâtiment.»
La CATTC, qui rassemble les syndicats, les entrepreneurs et les maîtres d’ouvrage, est chargée de s’assurer que toutes les entreprises qui travaillent sur le chantier du CEVA appliquent les conventions collectives.
Pour le syndicaliste, «c’est d’autant plus honteux qu’on est dans le cadre d’un chantier public et que les autorités souhaitaient qu'il soit exemplaire sur le plan social». Fait embêtant, le représentant Unia ne peut avancer aucune preuve. «Les employés ont trop peur de témoigner à visage découvert, dit-il. Ils craignent pour leurs jobs.»
«Dédommager les travailleurs»
Pour lutter contre les effets négatifs de la sous-traitance, Unia réclame la mise en place d’un système de responsabilité solidaire qui exige des entreprises qu’elles assurent les manquements éventuels de leurs sous-traitants, ainsi que la création d’un fonds social d’une dotation initiale de 500'000 francs qui permettrait de dédommager d’éventuels travailleurs lésés par les entreprises du site. Enfin, le syndicat exige le financement par les maîtres d’œuvre (L’Etat et les Chemins de fer fédéraux (CFF), Ndlr) de deux contrôleurs présents à plein temps sur le chantier du CEVA. «Nous exigeons satisfaction, prévient Lionel Roche, sans quoi le dialogue social sera durablement affecté.»
«Un chantier exemplaire»
Caroline Monod, chargée d'information et de communication pour le CEVA, explique que sur ces trois points, «des discussions sont en cours». Elle ne veut en dire plus. «Mais on est sur un chantier déjà exemplaire, assure-elle. Cette cellule tripartite (la CATTC, Ndlr) n’existe nulle part ailleurs.» Concernant l’entreprise française mise à l’index par le syndicat Unia, elle se dit «prise au dépourvu. Je suis un peu étonnée que les syndicats n’aient pas utilisé la cellule pour nous avertir. Ce cas sera donc traité à la prochaine réunion de la CATTC et la Commission paritaire du gros œuvre va procéder à une enquête.»
«Ce sont des mensonges»
Du côté de l'entreprise pointée du doigt, on nie en bloc. Nicolas Felix, patron d’ETA du Genevois, affirme être strictement en conformité avec la convention collective du gros œuvre : «Ce sont des mensonges, dit-il. Même en France, mes salariés touchaient environ 2000 euros par mois. Sur le chantier du CEVA, on est sur des salaires à 5600, voire 5700 francs par mois, assure-t-il. C’est exactement ce qu’exige la convention collective. On a même été contrôlé par la Commission paritaire du gros œuvre en avril, qui nous a demandé tous les justificatifs. Je pense qu’ils nous auraient interdit de travailler si nous n’étions pas en règle.»
Pour Christophe Aumeunier, député du Parti libéral-radical, rapporteur de l’initiative populaire cantonale 151 pour le renforcement du contrôle des entreprises et contre la sous-enchère salariale, «les commissions tripartites qui surveillent le marché de l’emploi fonctionnent correctement à Genève. La tentative des syndicats d’obtenir un contrôle unilatéral sur le travail est complètement malheureuse. On ne peut pas imaginer que les syndicats exercent seuls une police du travail. Mais la question du contrôle est pertinente, on a des maîtres d’ouvrages (l’Etat et les CFF, Ndlr) qui doivent prendre des mesures utiles pour éviter tout dumping salarial.»
Voici ce que Genève devrait faire pour pouvoir continuer à bouger
Le Conseil d’Etat approuve le plan stratégique «Mobilités 2030», proposé par Michèle Künzler.
Au terme d’une procédure de consultation, le rapport final «Mobilités 2030, stratégie multimodale pour Genève» a été approuvé ce matin par le Conseil d’Etat. Le gouvernement y livre sa vision de la mobilité pour les vingt prochaines années. Le rapport traite des transports publics, du réseau routier, de la mobilité douce et du stationnement. «Il s’agit en quelque sorte de notre plan directeur des transports», précise la conseillère d’Etat Michèle Künzler.
Ce document établit un état des lieux de la situation actuelle et des contraintes spécifiques à l’agglomération genevoise. Mobilité 2030 préconise de favoriser les modes de déplacement les plus efficaces pour chaque type de trajet et de les coordonner. En clair, il est notamment nécessaire de limiter le trafic automobile au centre-ville au profit des transports publics et de la mobilité douce, alors que dans d’autres secteurs la voiture garderait toute son utilité.
Afin d’assurer la mobilité à l’intérieur du Grand Genève, de nouvelles infrastructures seront nécessaires. Le document parle de trois étapes clés. Vers 2020 sera mis en service le RER franco-valdo-genevois avec l’achèvement du chantier du CEVA fin 2017. L’étape 2025 verra à la fois l’extension de la gare Cornavin, la densification des dessertes des transports publics et la finalisation de l’élargissement de l’autoroute. Enfin, à l’horizon 2030 interviendrait la réalisation de la traversée du lac et la mise en service d’une nouvelle liaison ferroviaire Cornavin-Aéroport-Meyrin.
«Mobilités 2030 ne constitue toutefois pas la liste des engagements que le Conseil d’Etat va tenir à tout prix, nuance François Longchamp. Il s’agit plutôt de la stratégie générale qu’il a adopté.»
Exclusif : voici la première perspective aérienne du futur pôle d'échanges de l'agglomération d'Annemasse
La première perspective aérienne du futur pôle d'échanges de l'agglomération d'Annemasse a été dévoilée mercredi soir en marge de la réunion publique visant initialement à donner la parole aux habitants sur les aménagements du futur écoquartier Etoile Annemasse Genève.
Communiquée par le cabinet d'architectes Gauthier Conquet choisi pour élaborer le futur pôle d'échanges, cette perspective laisse pour la première fois apparaître les toitures végétalisées des bâtis qui entoureront le parvis de la future gare CEVA.
La première perspective aérienne du futur pôle d'échanges annemassien a été dévoilée ce mercredi lors d'une réunion publique organisée par les élus d'Annemasse Agglo visant à informer le public sur les grandes orientations retenues pour l'aménagement à venir du futur quartier entourant la gare CEVA et nommé Etoile-Annemasse-Genève.
Suite à un concours de projets, c'est le cabinet Gauthier Conquet qui a été choisi pour élaborer le futur pôle d'échanges. Le cabinet lauréat travaille désormais sur des plans détaillés de la future gare CEVA où transiteront à terme, selon les prévisions de la SNCF, près de 4 millions de voyageurs chaque année.
Les travaux commenceront en 2015 pour une période de deux ans mais de nombreux investisseurs (logements, bureaux, services, loueurs de voitures) tapent déjà à la porte des élus d'Annemasse Agglo.
Le chantier du CEVA modifiera la circulation cet été
Bachet, Champel, Eaux-Vives : les vacances d’été verront se mettre en place de nouvelles modifications du trafic genevois.
Le chantier du CEVA se poursuit, et le Département de l’intérieur, de la mobilité et de l’environnement (DIME) profite de l’été pour mettre en place diverses modifications du trafic aux abords des chantiers du Bachet, de Champel et de la gare des Eaux-Vives.
Bachet
Dans le secteur du Bachet-de-Pesay, des travaux auront lieu à partir du 15 juillet 2013 et pour cinq mois dans le tunnel du Bachet de l’autoroute de contournement. L’utilisation de l’autoroute restera possible, mais selon les trois schémas suivants de modification des flux.
Le matin (de 6h30 à 9h45), l’autoroute restera ouverte en direction de Genève et la sortie sur la Praille sera possible ; en direction de Perly, il faudra par contre suivre une déviation par les routes de Saint-Julien et des Jeunes. En fin de journée (de 15h30 à 19h30), c’est en direction de Perly que l’autoroute sera ouverte, et l’accès par le secteur de la Praille sera garanti ; en direction de Genève, il faudra suivre une déviation par les routes de Saint-Julien et des Jeunes. La journée, la nuit ainsi que les week-ends et jours fériés, la circulation sera bidirectionnelle sur le tronçon d’autoroute concerné ; la sortie sur la Praille (de même que l’entrée) sera possible durant la nuit, les week-ends et les jours fériés, mais pas pendant la journée.
De plus, l’interdiction de tourner à gauche de la route de Saint-Julien vers la route des Jeunes est maintenue jusqu’au 23 août 2013 inclus.
Champel
A Champel, l’avenue de Miremont sera mise en impasse à la hauteur de l’arrivée sur l’avenue de Champel à partir du 2 juillet 2013 et pour six mois : l’accès à l’avenue de Champel se fera donc par la rue Albert-Gos et le chemin des Crêts-de-Champel. A noter qu’arrêts de bus et emplacement de la station de taxi ne seront pas modifiés.
Eaux-Vives
Dans le secteur de la gare des Eaux-Vives, la route de Chêne sera déviée également dans son sens ascendant ainsi que pour les trams, et ce jusqu’en juillet 2014. Durant le week-end des 20 et 21 juillet, les trams seront remplacés par des bus pour permettre de relier la déviation avec le réseau de tram existant.
Aux Eaux-Vives toujours, la partie haute du chemin Frank-Thomas (celle qui aboutit sur le chemin de Grange-Canal) sera fermée à la circulation à partir du 16 septembre 2013 et pour quatorze mois. Sur le chemin de Grange-Canal, la circulation se fera de manière alternée et sera régulée par des feux.
Le DIME signale par ailleurs que la réouverture du chemin de Grange-Falquet est prévue pour le 22 juillet 2013 et que la circulation sur les routes de Veyrier et du Val-d’Arve devrait revenir à la normale durant les mois de juillet et août respectivement.
Le Messager dans son édition du 10 janvier donne la parole en longueur à un opposant au CEVA« Ce Ceva n'est pas la solution du siècle, loin de là »
Président de l'association Genevois-Faucigny des usagers des transports 74 (AGFUT-DTC 74), Régis Vallier met en lumière les errements politiques en matière de développement des transports collectifs.
[...]
Côté Ceva justement, pourquoi estimez-vous que sa fréquentation future est d'ores et déjà surestimée ?
Nos élus sont de grands baratineurs : ils nous feraient décrocher la lune pour se faire mousser. Mais il faut être terre à terre. Moi, petit usager qui a emprunté la ligne La Roche-Genève (Eaux-Vives) pendant des années, j'ai bien senti le piège. Mais en creusant un peu on s'aperçoit vite que cela ne nous apportera finalement pas grand-chose. Lors de notre dernière assemblée générale, j'ai indiqué qu'il n'y aurait que deux minutes de différence entre ce qui se faisait avant (24 minutes de gare à gare, tram compris) et ce qui se fera avec le Ceva (22 minutes).
Compte tenu du coût du Ceva, le gain en temps est donc trop peu important à vos yeux ?
Je ne veux pas jeter de l'huile sur le feu. Que les choses soient très claires : nous n'avons jamais été contre le Ceva. Du moment que les Suisses ont démocratiquement adopté ce projet, nous nous y sommes pliés. N'en parlons plus, c'est acté : il se fera. Le but de notre association est simplement de rappeler que contrairement à l'idée exprimée par les élus locaux, ce Ceva n'est pas la solution du siècle, loin de là. C'est un très gros mensonge. Les frontaliers qui viendront d'Annecy, de Saint-Gervais ou d'Évian mettront toujours le même temps pour rejoindre la gare de Cornavin. L'autoroute aura donc toujours de beaux jours devant elle, même en perdant 20 minutes à la douane de Bardonnex.
clash Wrote:Quelqu'un peut confirmer ces chiffres? Ca m'a tout l'air d'être de la désinformation. A ma connaissance, le trajet Gare d'Annemasse - Gare Cornavin prendra non pas 22 mais 20 minutes en CEVA (voir ici).
D'autre part, comment l'ancien temps de parcours pouvait-il être de 24 minutes, sachant qu'il en fallait déjà 16 pour faire Gare des Eaux-Vives-Cornavin (avec un changement) ou Amandolier-Cornavin (sans changement) en tram ? En ajoutant 3 min de correspondance (5 en partant d'Amandolier), on est déjà à 19/21 minutes de parcours, sans compter l'ancien temps de trajet Annemasse-Eaux-Vives (10min?), ce qui nous fait donne du 29-31 minutes.
Entre 20 minutes sans transbordement avec une fréquence au quart d'heure et 29-31 minutes avec une fréquence irrégulière et 1 (voire 2) changements, je vois une différence colossale !
Et ne parlons pas du gain de temps entre Annemasse et les autres gares du CEVA qui est encore plus important (voir ici).
clash Wrote:Le CEVA est un projet simplement indispensable à toute la région. Si la politique tarifaire n'est pas abusive, il sera certainement hyper fréquenté.
A propos des tarifs justement : sait-on quel sera le coût du trajet Annemasse-Genève et son insertion dans le zonage d'Unireso? Actuellement, un ticket Genève-Annemasse coûte 4.80chf(4€), et n'est compris ni dans le rayon de validité de l'abonnement TPG de base, ni dans celui de l'abonnement général CFF (ce qui est plus que regrettable pour une zone transfrontalière comme Genève. Certaines zones frontalières de Bâle ou du Tessin sont pourtant comprises dans le rayon de validité de l'AG CFF !). 4€ pour un simple trajet de pendulation périphérie-centre, c'est trop dissuasif, je trouve. Rappelons qu'il n'y a que 7km entre le centre d'Annemasse et celui de Genève.
En incluant Annemasse gare dans la zone "tout Genève" avec un ticket 1h à 3.50chf (3€), on aurait une incitation claire à utiliser les TP plutôt que la voiture pour tous les trajets Annemasse-Genève, et surtout une simplification nette de la tarification. Actuellement, les possesseurs d'un abonnement (TPG ou CFF) doivent acheter un ticket complémentaire dans le bus: pas pratique et dissuasif.
clash Wrote:Finalement, si certains Genevois bornés tempêtent que "le CEVA ne servira qu'aux frontaliers et à la Haute-Savoie; c'est dégueulasse qu'on paie la plupart de son coût", et à la fois certains Haut-Savoyards radotent que "le Ceva ne servira qu'aux citadins genevois", c'est très certainement que c'est un bon projet !
ElDwane Wrote:
De même pour l'extension du service direct (AG, 1/2 tarif, etc...), ça n'arrivera jamais, les philosphies entre Suisse et France sur ces questions sont beaucoup trop éloignées. Il ne faut pas oublier que les tarifs de base en ferroviaire coté français sont complètements verrouillés au niveau de l'Etat (tarfis sociaux SNCF, etc...), et que cela limite fortement les possibilités dans la tarification du ferroviaire..
chris2002 Wrote:Pas forcément d'accord. Généralement, les abonnements sont valables jusqu'à la gare frontière, qui dans le cas du CEVA sera Annemasse, étant donné que des trains de service intérieur suisse vont aller jusqu'à Annemasse et que la circulation des trains jusqu'à Annemasse sera normalement réglée depuis le poste de commande centralisé ouest, à Lausanne.
Par exemple, Delle est dans le rayon de validité de l'AG et le restera probablement une fois la ligne jusqu'à Belfort réouvert. Et les bus jusqu'à Pontarlier (les trains je sais pas) sont normalement aussi inclus dans le rayon de validité de l'AG.
Comme chaque année, Bernard Accoyer invite les journalistes pour évoquer les grandes lignes de sa politique.
[...]
7 Le désenclavement du Chablais. il conteste le rapport Duron (qui analyse les degrés d’urgence des travaux à réaliser) mettant en cause la création d’une deux fois deux voies. « Je ne peux accepter une telle énormité. » Il rappelle que depuis 2010, le segment Machilly/ Thonon ne peut être financé que par des collectivités locales ou un concessionnaire privé. Bernard Accoyer va donc proposer de déclencher une nouvelle enquête publique pour que ce segment soit à péage et financé en grande partie par un concessionnaire avec une soulte du département. « Je veux dissocier ce dossier de celui du Ceva qui porte sur l’agglo franco genevoise. » Et d’ajouter : « Ce n’est pas sérieux de dire qu’il pourrait contribuer au désenclavement du Chablais. »
8 Les accords bilatéraux entre la Suisse et la France : ils seraient, selon lui, « à revoir ». Il dénonce les distorsions entre les droits du travail et sociaux. La Suisse ne respecterait pas les engagements en matière de logements. « Nous finançons le Ceva et dans le même temps nous acceptons que nos voisins ne respectent pas les règles du jeu. Nous sommes trop gentils. On en crève en Haute-Savoie de ces négligences car le foncier est devenu inaccessible. »
Le casse-tête des déblais du CEVA
TRAVAUX • La construction de la liaison ferroviaire va engendrer environ 1,9 million de m3 de déblais. Alors que les décharges genevoises sont saturées, que faire de ces encombrants déchets ?
Une vraie fourmilière. Dans le pourtour de la gare des Eaux-Vives, à Genève, les camions remplis de terre, les pelleteuses et les bétonnières défilent les uns après les autres. C’est là que se situe l’un des plus gros chantiers du CEVA, la future liaison ferroviaire Cornavin Eaux-Vives-Annemasse. Le consortium SGC emmené par Solétanche Bachy (filiale du groupe Vinci), qui a emporté près de la moitié des lots de gros œuvre, y a établi ses quartiers.
Dans tout le secteur, l’entreprise française s’affaire à construire la future gare, à 16 mètres sous terre, ainsi que les tranchées couvertes de Franck-Thomas et de la Gradelle, dans son prolongement direct. Le gros des excavations n’a pas encore eu lieu, mais les camions-benne sortent déjà des milliers de tonnes de terre. Pour aller où ? «Ça part en décharge, à Genève et parfois en France», croît savoir un ouvrier croisé sur les lieux.
Naïve à première vue, notre question cache un vrai dilemme. Au total, le CEVA va générer quelque 1,9 million de m3 de gravats, dont seulement 600000 peuvent être recyclés ou réutilisés sur les chantiers. Au final, près d’1,2 million de m3 de matériaux propres non valorisables – terres et boues – devront être stockés en décharge. Et personne ne sait réellement où à ce jour !
«Il n’y a plus de place !»
A Genève, ce sont les gravières (Meyrin, Vernier, Satigny, Sézegnin...) qui réceptionnent habituellement ces déblais pour reboucher les trous liés à l’extraction du gravier. Problème : les gravières sont saturées et l’espace disponible dans le canton s’est réduit comme peau de chagrin. «Il n’y a quasiment plus de place», s’inquiète Jacques Martelain, directeur du Service de géologie, sols et déchets (GESDEC). Comment va-t-on gérer les gigantesques quantités de déblais du CEVA, dont l’essentiel sera généré ces deux prochaines années, alors que les autres chantiers genevois ne vont pas s’arrêter ? Le canton engendre déjà – hors liaison RER – environ 2 millions de tonnes de gravats chaque année.
Pour Jacques Martelain, il n’y a pas de mystère : «Le gros sera probablement exporté, en France ou dans le reste de la Suisse. Nous avons pointé ce problème dès 2005, en vain. Il n’y a pas eu suffisamment d’anticipation.» Comme d’autres, il estime qu’une évacuation centralisée des déblais aurait été préférable, plutôt que d’en confier la responsabilité indépendamment à chaque société mandataire.
Au contraire, «cela permet aux entreprises d’utiliser leurs filières traditionnelles et d’optimiser la réutilisation des matériaux valorisables», rétorque Caroline Monod, chargée de communication du CEVA.
Exit la plage des Eaux-Vives
Il y a quelques semaines, les bâtisseurs pensaient encore pouvoir utiliser une partie des matériaux d’excavation pour remblayer le lac dans le cadre de la plage des Eaux-Vives. Mais sa réalisation est compromise, alors que la justice vient d’accepter un recours du WWF. Dans tous les cas, «la plage n’a jamais été considérée comme une destination arrêtée», précise Caroline Monod. De plus, les quantités envisagées de remblai (100000 m3) n’auraient que très partiellement soulagé le CEVA.
Dans ce contexte, l’exportation de gravats hors du canton est inéluctable. «Des autorisations sont demandées en France et dans le canton de Vaud», confirme Caroline Monod. Dans quelle proportion ? «La proportion n’est pas figée à ce jour, répond-elle. Le retard de démarrage du chantier (lié aux procédures judiciaires, ndlr) a constitué une difficulté pour planifier les dates de réception des matériaux.»
Transport en train ?
En attendant, les rumeurs vont bon train dans le milieu de la construction, où tout le monde scrute ce casse-tête et échafaude ses théories. «J’ai vu des camions immatriculés vers Avignon sortir de la terre du CEVA», raconte un observateur, qui se demande bien où ils ont pu aller. D’autres évoquent des va-et-vient vers le pied du Jura (Vaud) ou des destinations plus lointaines, comme la région lyonnaise. Difficile de trier le vrai du faux... Aux abords de la gare des Eaux-Vives, cette semaine, nous n’avons vu pour notre part que des camions genevois, à de rares exceptions près...
Le problème est toutefois bien réel. En France voisine, les lieux de stockage sont aussi limités. L’exportation facile et à bas prix de déchets de chantier, qui avait cours il y a quelques années, parfois illégalement, est mieux contrôlée aujourd’hui. Il n’est possible d’exporter des déblais que dans le cadre de projets de «valorisation», à savoir pour une utilisation directe dans le cadre de travaux d’aménagement ou pour reboucher des carrières.
Plusieurs chantiers dans la région (Thonon, Annecy, Saint-Cergues) ont permis, entre fin 2012 et début 2013, de réutiliser des terres genevoises, relève Jacques Martelain, dont le service autorise et contrôle toutes les exportations. Pour le reste, seules les carrières du Salève peuvent accepter, dans un rayon proche, des matériaux propres. Et pas forcément en grande quantité.
Les sociétés adjudicatrices du CEVA sont donc en quête d’autres exutoires, plus lointains. Au risque d’allonger les trajets et de plomber le bilan écologique de l’opération ? «Nous privilégions les lieux proches, mais il faudra peut-être en effet s’éloigner un peu. Dans tous les cas, nous veillons à favoriser les destinations les moins pénalisantes du point de vue écologique», assure Antoine Da Trindade, directeur du projet CEVA
Michèle Künzler, cheffe du Département de l’intérieur, de la mobilité et de l’environnement, ne s’inquiète pas outre mesure : «On devrait pouvoir compter sur des solutions d’acheminement par le rail.» Une partie des matériaux excavés du CEVA, mais aussi ceux du futur dépôt TPG sur le site «En Chardon» près de l’Aéroport (environ 440000 m3), pourraient ainsi partir en train vers Fribourg, en Suisse alémanique ou dans la plaine de l’Ain.
Les gravières pleines à craquer
Sur la commune de Satigny, la gravière de Scrasa, entreprise de génie civil, illustre a elle seule le déséquilibre qui ronge Genève. En descendant au fond du site d’extraction, deux «montagnes» distinctes nous surplombent. A gauche, une pelleteuse creuse la bonne terre, acheminée non loin par des camions sur le site de traitement. Elle sera lavée et triée pour en faire des matériaux aptes à la construction (graves routières, granulats à bétons...).
A droite, trône la «décharge», qui accueille les déblais terreux de nombreux chantiers genevois. Cette «montagne»-là est plus haute et chargée. A son sommet, un engin de chantier égalise les tas, qui débordent de toute part. «Nous recevons 30% de plus de déblais que nous extrayons des matériaux nobles», soupire Jean-Marc Zuccalli, responsable d’exploitation.
Le surplus est parfois même plus important. Genève croule sous les «déchets» de chantier, alors que la vente de grave, de gravier ou de sable subit la concurrence des exploitations françaises, notamment de la plaine de l’Ain. Les prix y sont plus intéressants, surtout pour les grandes quantités compte tenu des frais de transport. Le consortium SGC, qui effectue la plus grosse tranche du CEVA, achète par exemple son gravier dans la région de Bellegarde.
Résultat : «On peine à vendre nos matériaux et on ne peut pas dégager de place pour accueillir des déblais», résume Daniel Bel, directeur de Scrasa. La concurrence régionale n’est pas nouvelle, mais le déséquilibre s’est accru, ajoute Jean-Marc Zuccalli. «Avant, les Français reprenaient davantage de déblais en parallèle.»
Le jeu de l’offre et de la demande fait son effet sur les prix. Pour s’aligner, les Genevois baissent les tarifs des matériaux nobles, alors que ceux de la décharge grimpent à mesure que l’espace se raréfie. Il est aujourd’hui presque plus rentable de posséder des trous que de vendre du gravier!
Deux modifications de loi votées en 2011 par le Grand Conseil pourraient améliorer la situation. Elles ont fait l’objet de recours de communes et d’entreprises, qui viennent d’être levés, fin juin, par le Tribunal fédéral, selon le Service de géologie, sols et déchets du canton de Genève.
Ces changements visent à recadrer les normes d’exploitation et de remblayage des gravières, dans un souci de développement durable, mais aussi à dégager de nouveaux espaces de stockage. On pourrait notamment créer des «décharges contrôlées» en zone agricole, sur la base d’un plan directeur encore en cours d’élaboration. Il s’agit de rehausser des terrains avec des déblais non pollués.
En attendant, les gravières ont depuis longtemps développé des filières de revalorisation. Graves et bétons recyclés sont apparus il y a plus de vingt ans et de nouveaux procédés font surface. Chez Scrasa, une partie des terres argileuses issues des travaux de terrassement est retraitée à la chaux, ce qui permet de transformer un matériau inutilisable en grave routière prête à l’emploi.
Une exportation à risque ?
Alors qu’une part des déblais du CEVA sera exportée en France, d’aucuns craignent des risques pour l’environnement. Il n’y a pas si longtemps, les décharges sauvages en région frontalière, remplies illégalement de gravats genevois, n’étaient pas un fantasme. Mais la situation a évolué. L’exportation des déchets est bien mieux cadrée aujourd’hui, souligne Jacques Martelain, directeur du Service de géologie, sols et déchets de l’Etat de Genève (GESDEC).
Toute demande pour traverser la frontière passe par son service et requiert une autorisation genevoise et française. Voire de la Confédération, lorsque le lieu de stockage est à plus de 80 km. «Pour chaque autorisation, on connaît la nature et la quantité des matériaux, le transporteur (souvent des sous-traitants, ndlr), les points de passage en douane et la destination», ajoute Jacques Martelain.
Le service fait des contrôles douaniers et mène des filatures, suivant des camions pour s’assurer que leur chargement est déversé au bon endroit. «Nous n’avons jamais rencontré de fraude, à part quelques irrégularités sur la nature des matériaux», affirme-t-il. Dans le cadre du CEVA, les maîtres d’ouvrage ont aussi mis en place un système de bons, que chaque camion doit faire viser par la décharge de destination. «On ne peut jamais exclure des abus, mais la procédure est très stricte», conclut Jaques Martelain.
Michel Rioche, de la Fédération Rhône-Alpes pour la protection de la nature en Haute-Savoie, reconnaît que la situation s’est améliorée. Mais la gestion des déblais reste problématique du côté français, selon lui. «Les procédures d’autorisation sont opaques.» Certains travaux, comme le remblayage de zones humides, sont admis comme une ‘valorisation’ de terrains, pointe-t-il, malgré l’impact sur la biodiversité et l’écoulement des eaux.
L’exportation de déblais suisses engendre par ailleurs du trafic dans la région et occupe des espaces de stockage, alors que la gestion des déblais est aussi un problème en France. «Quand la place manque, les entrepreneurs d’ici peuvent être tentés de se débrouiller autrement», note Michel Rioche. Et de préciser que les décharges sauvages n’ont pas disparu...
chris2002 Wrote:Mais bon comme on est à Genève, même après la mise en service du CEVA et l'arrivée du dynamisme nouveau qui y es lié, je suis sûr qu'ils trouveront toujours un moyen de râler contre le CEVA...
Jojo Wrote:chris2002 Wrote:Mais bon comme on est à Genève, même après la mise en service du CEVA et l'arrivée du dynamisme nouveau qui y es lié, je suis sûr qu'ils trouveront toujours un moyen de râler contre le CEVA...
'sont un peu français, non ?
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