Dijon au cœur d’un ambitieux projet de lignes ferroviaires à grande vitesse
Il y a un an était inaugurée la première tranche de la Ligne à grande vitesse Est.
Cent quarante kilomètres de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône, entre Dijon et Mulhouse, ont été ouverts à la circulation le 11 décembre 2011. Le point, un an après…Cent quarante kilomètres de ligne nouvelle reliant Villers-les-Pots en Côte-d’Or à Petit-Croix, dans le Territoire-de-Belfort, traversant 85 communes, 13 viaducs,160 ponts et un tunnel… Deux nouvelles gares certifiées HQE (Haute qualité environnementales) : celles de Besançon Franche-Comté TGV et de Belfort-Montbéliard…
Pour la SNCF, la Bourgogne, et tout l’Est de la France, le 11 décembre 2011 fut, après cinq ans de travaux, un jour historique. La voie rapide inaugurée entre Dijon et Mulhouse a ouvert de nouvelles perspectives d’échanges, avec des temps de parcours revus à la baisse sur l’axe Dijon/Strasbourg. Le gain de temps est de 2h05 pour un Dijon-Zürich (1)…
L’Alsace, la Suisse…« Bien sûr, il est toujours difficile et certainement un peu tôt pour tirer les premiers bilans chiffrés », commente, sur ce dossier, le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen. « Mais une chose est sûre : le TGV nous relie à des régions européennes qui présentent un potentiel économique et touristique important : l’Alsace, la Suisse et l’Allemagne, plus précisément l’Allemagne du sud. Au moment où l’on vient à la fois d’inaugurer, — j’allais dire une bonne fois pour toutes —, la gare de Dijon-Ville et le tramway qui la dessert en plein cœur, il est bon de rappeler que la mise en service de la LGV Rhin-Rhône est un élément vitrine de l’attractivité du nouveau Dijon et confirme ainsi notre rôle de métropole régionale au centre du triangle Paris-Lyon-Strasbourg. La LGV nous a rendu notre juste place de carrefour ferroviaire, d’étoile à cinq branches. Aucune agglomération de la taille de Dijon ne bénéficie d’une telle palette de destinations TGV directs, ni d’un si grand nombre d’allers-retours vers Paris. Pas moins de seize par jour ! » Et d’ajouter encore : « La grande vitesse permet de renforcer nos liens avec Besançon, dans le but de former un pôle métropolitain. Nos deux villes sont complémentaires. Je pense au développement de nos universités, à la coopération entre nos CHU ou encore, dans un tout autre registre, culturel celui-là, le succès grandissant du festival Génériq ».
Les prochaines étapes du dossier LGV ? « J’appelle d’abord de mes vœux l’achèvement rapide de la branche Est. C’est une priorité », répond François Rebsamen. « La deuxième phase est techniquement prête : toutes les études sont terminées, les différents lots de génie civil sont avancés à 75%, les acquisitions foncières ont été faites et l’État s’est engagé, avec les collectivités territoriales partenaires sur les trois régions concernées, au travers d’un protocole d’intention de financement signé il y a moins d’un an. Pour que l’effet TGV joue pleinement, il faut une branche Est complète, de Lutterbach à Petit-Croix, côté Mulhouse, et de Genlis à Villers-les-Pots. Ce qui permettrait de gagner encore trente minutes entre Strasbourg et Lyon. Et puis, si on parle de la branche Sud sans rentrer dans les détails et être trop technique, son problème est qu’elle n’est pas rentable. Je plaide a contrario pour la mise aux normes de Dijon-Lyon à 220 km/h. Quant à la branche Ouest, avec son souterrain et la nouvelle gare TGV Dijon Porte-Neuve, elle n’est pas abandonnée, mais elle ne me semble plus être à l’ordre du jour. »
(1)Temps de parcours indicatif les plus rapides :
– Dijon/Besançon : 29 minutes ; arrêt à la gare Franche-Comté TGV, à 16 km de Besançon-centre desservi par une navette (Dijon/Besançon-Viotte en TER : 56 minutes).
– Dijon/Belfort-Montbéliard : gare TGV à 12 km de Belfort-centre, durée du trajet 52 minutes.
– Dijon/Mulhouse : 1h02, direct en TGV.
- Dijon/Strasbourg : 2h22.
Dans un contexte de concurrence commerciale, la SNCF n’a pas souhaité communiquer ses chiffres au départ de Dijon. Elle indique que 8,727 millions de passagers ont déjà voyagé sur la ligne TGV Rhin-Rhône.
LGV : quels projets pour les branches Est, Ouest et Sud ? Seconde phase de la branche Est : longue de 50 kilomètres, elle reliera Genlis à Villers-les-Pots (canton d’Auxonne) sur 15 km à l’ouest et Petit-Croix (90) à Lutterbach (68) sur 35 km à l’est. Suite à la signature du protocole d’intention de financement, le 18 janvier 2012, le début des travaux est envisagé pour 2014.
Branche Ouest : le projet se décompose en deux sections. La première de 46 km concerne la traversée de l’agglomération dijonnaise. Cette section consisterait à relier la ligne classique Paris-Lyon-Marseille à la branche Est de la LGV Rhin-Rhône ; elle prévoit la construction d’une nouvelle gare à Dijon sur le site de Porte-Neuve.
La seconde section permettrait le raccordement entre la branche Ouest de la LGV Rhin-Rhône et la LGV Sud-Est en direction de Paris.
Branche Sud : il est question pour la branche Sud, longue de 160 km environ, de relier la branche Est à Lyon. Corridor ferroviaire entre l’Europe du Nord et l’arc méditerranéen, cette ligne permettrait l’optimisation des temps de parcours et des correspondances TGV et TER entre l’est de la France et la région Rhône-Alpes.