[Infrastructure] Tunnel Euralpin Lyon - Turin (TELT) et ses accès

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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 04 Déc 2012 10:37

lyonmag.com, 4 décembre
Financement du Lyon-Turin : les réactions des députés européens du Rhône

François Hollande et le président du conseil italien Mario Monti ont signé lundi à Lyon un accord qui valide la ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin.

Le coût du projet est estimé à au moins 25 milliards d'euros, dont 8,5 pour le tunnel de 57 kilomètres entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse, répartis entre l’Union Européenne, la France et l’Italie. L’UE pourrait en financer 40%, mais rien n’est acquis et les deux pays vont encore devoir convaincre. Nora Berra, députée européenne et conseillère municipale à Lyon, déplore ainsi qu’"aucune précision n’a été apportée" concernant la répartition de la prise en charge financière. Elle se "félicite" de cet accord, mais selon elle "des garanties financières devront être obtenues par M. Hollande lors de la négociation du budget 2014-2020 de l’Union européenne en janvier prochain".
Pour Sylvie Guillaume, députée européenne socialiste, "il s'agit désormais de confirmer le classement du chantier du Lyon-Turin comme projet prioritaire et ainsi sécuriser l'engagement européen de financer à hauteur de 40% la construction du nouveau tunnel". L’adjointe au maire de Lyon se "félicite de l'engagement réitéré par François Hollande et Mario Monti à propos du financement européen du projet".
En revanche Bruno Gollnisch, le président du FN au Conseil régional, dénonce un "pharaonique projet" qui n’est pas dans "l’intérêt général". Selon le député européen, "le coût exorbitant, fixé à plus de 25 milliards d'euros aujourd’hui, atteindra en fait le double de cette somme. Il importe peu de savoir si cela viendra des budgets nationaux ou européens, puisque l’argent est pris aux mêmes contribuables. Loin de créer des emplois, le projet en détruira des milliers, en raison du déficit énorme que la collectivité devra supporter".

Source http://www.lyonmag.com/article/47034/fi ... s-du-rhone
Didier 74
 

Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar class66220 » 04 Déc 2012 10:56

Pour moi on ne peut pas comparer Notre Dames des Landes et ce projet. Pour un ecologiste c'est quand même assez gonfle. Nos voisins suisses ont investit des milliards pour le tunnel de base du Gothard vers l'Italie ainsi que celui du Lotschberg vers l'Autriche et la France ne dispose pas d'infrastructure permettant d'aller facilement en Italie sauf a gravir une rampe de 30 pour mille en 1500V qui est pour moi une tension inadaptee a la traction electrique de nos jours au vu des progres faits en electrotechnique et en electromecanique. De plus la limite de resistance des attelages empeche d'emmener des trains tes lourds vers le Mont-Cenis. Les constrcteurs de wagons ont déjà du mal a reduire le bruit de leur wagons (ceci est demande par l'Allemagne et la Suisse par remplacement des semelles de frein en fonte par les semelles en composite de type K ou LL mais selon la France le budget doit etre consacre surtout a l'Infra) alors ne parlons pas des attelages. Les EF preferent passer par la Suisse et l'Allemagne que directement par la France en raison d'infrastructures plus performantes dans ces pays, mais aussi une standardisation des equipements de securite et une plus grande facilite d'homologation des machines. Il faut dire que a part pour le TGV on est toujours a la bourre en France en matiere de performance de l'infrastructure. Y a qu'a voir la multiplication de travaux qui degradent fortement les sillons fret. Alors ce projet coute cher oui mais il n'y avait pas plus d'argent dans les caisses quand on a fait la LGV Est et la LGV Med. Desole mais ce qui est fait aujourd hui n'est plus a refaire demain. Pour le reseau autoroutier si on s'etait aussi arrete a des questions d'argent on ne serait pas la ou on en est aujourd hui même si les grandes autoroutes sont a peage. Seulement cette crise etait annoncee. Tout se passe comme prevu. Ne croyez pas que la crise est tombee du ciel. De l'argent il y en a c'est un eternel debat. Seulement on peut pas vouloir le beurre et l'argent du beurre si on ne s'en donne pas les moyens. Regardez comme on est en train de detricoter la taxe sur les transactions financieres pour en expier la partie la plus juteuse a savoir les produits toxiques et les produits derives ainsi que les operations que font automatiquement les ordinateurs. Pour les infrastructures, les hopitaux, la police, il ne devrait y avaoir de problème d'argent car ce sont des biens utilises par la Nation toute entiere.
Conducteur de trains chez Regiorail France
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Jojo » 04 Déc 2012 11:57

class66220 Wrote:De plus la limite de resistance des attelages empeche d'emmener des trains tes lourds vers le Mont-Cenis. Les constrcteurs de wagons ont déjà du mal a reduire le bruit de leur wagons (ceci est demande par l'Allemagne et la Suisse par remplacement des semelles de frein en fonte par les semelles en composite de type K ou LL mais selon la France le budget doit etre consacre surtout a l'Infra) alors ne parlons pas des attelages.

Il existe déjà des attelages automatiques adaptés aux gros tonnages et compatibles avec les attelages à vis. Tout ce qui manque, c'est qu'une EF (ou un gros client) se sorte les doigts du c*l.
Puissance sans adhérence n'est que ruine des essieux.

Ps : "Hors" et "Or" sont deux mots différents, mille sabords !
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 04 Déc 2012 13:29

Le communiqué d'Environn'MontBlanc
Sommet Franco-Italien du 3 décembre Le rail dans 15 ans, la route tout de suite

Voici la réaction d'Environn'MontBlanc suite au Sommet Franco-Italien du 3 décembre à Lyon :

Lyon-Turin
Nous rappelons que la Cour des Comptes a récemment mis en cause l’utilité et le coût prohibitif de ce projet. Hormis cette prise de position, le Lyon-Turin n’a jamais fait l’objet d’un débat public indépendant sur sa pertinence, par rapport à l’ensemble de la problématique de la traversée des Alpes. Nous rejoignons donc la fédération France Nature Environnement, pour demander que soit ouvert un Débat Public sur les transports alpins, du Léman à la Méditerranée comprise (et son potentiel de merroutage), afin d'évaluer la situation dans sa globalité et de définir les solutions qui seront vraiment les meilleures.

Ouverture de la galerie de sécurité du Fréjus
Nous sommes totalement opposés à la mise en circulation de la galerie de sécurité du tunnel routier du Fréjus. L’alibi de la sécurité n’est qu’un prétexte pour céder aux pressions italiennes en faveur de l’augmentation des capacités routières dans les Alpes. L’argument de la sécurité a été réfuté en Suisse par le Bureau de Prévention des Accidents pour le projet de doublement du tunnel routier du Gothard : « Dès un surplus de trafic de 3% dans le tunnel généré par les doubles voies, le gain de sécurité dû au second tube est annulé ». Si la sécurité est réellement la motivation, alors il faut impérativement mettre en place le report vers le rail. La circulation des poids lourds sur les routes et dans les tunnels alpins est le premier facteur de risque.

Prolongement de l’AFA jusqu’à Lyon
Il s’agit de la seule bonne nouvelle de ce sommet Franco-Italien. Les travaux de la ligne historique du Mont-Cenis ayant été réalisés, il faut effectivement favoriser la meilleure utilisation des capacités de cette ligne: celles de l’Autoroute Ferroviaire Alpine (AFA), mais aussi celles du fret ferroviaire classique et combiné, qui forment l’écrasante majorité du trafic sur cette ligne, mais qui ne semblent pas avoir été abordés par messieurs Hollande et Monti hier.

Pour Anne Lassman-Trappier: « la mauvaise qualité de l’air en Rhône-Alpes ne peut pas attendre l’éventualité de la mise en service d’une nouvelle ligne ferroviaire d’ici une quinzaine d’années. Les solutions de report modal à court terme et à moindre coût sur le réseau ferré existant doivent être développées sans plus tarder, par une utilisation optimale de la ligne ferroviaire du Mont-Cenis ».
Didier 74
 

Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Harold92 » 04 Déc 2012 14:06

Dépêche AFP du 4/12/2012:

Mise en garde de Bruxelles pour le financement de la LGV Lyon-Turin

"La Commission européenne a invité mardi les dirigeants français et italien à défendre ses demandes de fonds pour les grands projets d'infrastructures dans le budget 2014-2020 afin de pouvoir co-financer la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin.

"Un co-financement de 40% pourrait venir du budget européen, mais cela dépend d'un soutien très fort des dirigeants français et italien pour le +Connecting Europe Facility+" (le mécanisme européen d'interconnections dans les Transports, l'énergie et les télécommunications)
, a averti Helen Kearns, porte-parole du commissaire aux Transports, Siim Kallas.

"Il s'agit d'un fonds très important qui est sur la table comme partie inhérente du budget pour la période 2014-2020 pour financer des infrastructures clé en Europe", a-t-elle rappelé.

La Commission a demandé de doter cette initiative de 40 milliards d'euros sur la période, dont 15,5 milliards pour les grands projets d'infrastructures.

L'enveloppe a été amputée de 9 milliards d'euros au fil des projets de compromis présentés par le président du conseil européen, Herman Van Rompuy, lors du sommet sur le budget en novembre. Mais les coupes opérées dans les demandes de la Commission ont été jugées insuffisantes par plusieurs Etats.

La dotation demandée pour les actions pour la croissance et l'emploi, dans laquelle est intégré le mécanisme pour les interconnections, devrait encore servir de variable pour tenter d'arracher un accord lors du prochain sommet prévu au début de l'année 2013, ont indiqué à l'AFP plusieurs négociateurs.

La France et l'Italie portent une grande responsabilité dans ces coupes, car ils ont réclamé l'affectation d'une partie des fonds retirés aux actions pour la croissance à l'enveloppe destinées à financer les aides directes à l'agriculture, dont ces deux pays sont les principaux bénéficiaires.

Le président français François Hollande et le chef du gouvernement italien Mario Monti ont confirmé lundi le lancement du projet controversé de liaison ferroviaire à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin, sans toutefois lever l'obstacle de son financement qui requiert une importante contribution européenne.

Le budget européen peut théoriquement financer 40% des 8,5 milliards d'euros que coûtera la construction d'un tunnel transalpin de 57 km, soit 3,4 milliards. L'Italie prend à sa charge 2,9 milliards et la France 2,2."
---------------------------------------------------

Bref, d'un côté la France et l'Italie souhaitent préserver les crédits de la PAC en diminuant ceux prévus pour les infrastructures, et dans ce qui resterait de ces crédits, il leur faut juste une priorité pour avoir 40% du budget du tunnel!
Les négociations du budget européeen 2014-2020 s'annoncent périlleuses, et l'avenir du Lyon-Turin assez incertain.
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 04 Déc 2012 20:45

lavoixdesallobroges.org, 4 décembre
Lyon-Turin : le face à face

Après qu'un millier d'opposants au Lyon-Turin se soit vu interdire de manifester à Lyon, place à la suite du débat confrontant pacifiquement deux visions écologistes de ce projet ferroviaire.

Hier, à l'occasion du sommet franco-italien de Lyon, François Hollande et le président du Conseil transalpin Mario Monti ont signé une « déclaration commune relative au tunnel Lyon-Turin ». Et ceci après que Laurent Fabius, en charge des affaires étrangères, a annoncé en Conseil des ministres le 28 novembre dernier un projet de loi « autorisant l'approbation de l'accord pour la réalisation et l'exploitation d'une nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin ». Pas de changement donc à ce sujet depuis l'arrivée au pouvoir des socialistes : leur politique s'inscrit dans la continuité des engagements pris par les gouvernements précédents. L’unanimité est néanmoins loin d’être de mise autour de ce gigantesque projet, comme en ont d’ailleurs témoigné hier le millier de manifestants qui a été encerclé par à peu près autant de policiers. Une contradiction qui s’exprime aussi chez nous, mais de façon plus paisible avec la fin du débat opposant nos deux écolos savoyards.


Nous en étions resté à la question de la rénovation de la ligne entre Saint-André-Le-Gaz et Chambéry. Pourquoi s'agit-il d'une nécessité ?
Jean-Paul Lhuillier : Lyon-Chambéry par le train, c'est 1300 voyages directs par jour, 20 000 sur le parcours de la ligne. C'est aussi 10% d'usagers en plus chaque année. Aujourd'hui, c'est l'une des lignes les plus fréquentées de Rhône-Alpes. Sauf qu'on a un réseau ferroviaire qui est dans un état lamentable. Il faut le remettre en état si l'on veut permettre plus de report modal. Et le doublement de la voie entre Saint-André-Le-Gaz et Chambéry est une nécessité. Il faut moderniser ce tronçon.

Jérôme Rebourg : Le gros problème de cette ligne, c'est qu'elle est à sens unique, qu'elle est très sinueuse et que la vitesse de circulation oscille entre 50 et 90 km/h. Donc même si on met un milliard d'euros dessus pour la doubler, les trains n'iront pas plus vite. Et à côté, vous avez une autoroute où l'on roule à 130 km/h, 110 km/h dans les tunnels. Cette ligne ne sera jamais concurrentielle !

J.-P.L. : Quand je dis moderniser l'existant, je ne dis pas de prendre la voie existante et de mettre une autre voie à côté, comme on vient de le faire entre Valence et Grenoble.

J.R. : On va mettre un milliard d'euro ici, ok. Mais pourquoi ne pas prendre simplement le projet qui existe déjà ?

J.-P.L. : Car si on fait ça, l'Avant-pays savoyard n'aura plus jamais la possibilité de prendre le train.

J.R. : Pourquoi ?

J.-P.L. : Car la ligne existante entre Saint-André-Le-Gaz et Chambéry, il n'y a pas grand monde qui l'utilise...

J.R. : Tu sais combien il y a de voitures qui vont entre Chambéry et Lyon tous les jours ? Il y en a 14000...

J.-P.L. : Un peu plus même ! Mais ce ne sont pas tous des habitants de Chambéry...

J.R. : Si si…

J.-P.L. : Ok pour le nombre de voitures, mais ce ne sont pas forcément des Chambériens.

Mais s'il y a une nouvelle ligne permettant un trajet plus rapide entre Chambéry et Lyon par le train, cela ne va pas augmenter le report modal ?
J.-P.L. : Oh que non ! Cela se saurait si c'était aussi facile que cela. Le vrai problème de cette ligne-là, c'est Saint-André-Le-Gaz – Chambéry. Il est admissible que l'on ait du ferroviaire aussi peu performant. Mais nous sommes opposés à la notion de vitesse. Elle sert à justifier le projet de LGV, alors même qu'elle ne sera jamais concurrentielle.

J.R. : Aujourd'hui, les débats et les enquêtes portent sur une ligne mixte et non sur une ligne LGV.

J.-P.L. : Oui, ce sont 7 milliards du projet Lyon-Turin.

J.R. : L'enjeu majeur du Lyon-Turin, c'est le fret et la partie voyageur locale, pas la LGV. C'est seulement comme cela qu'on parviendra à éviter le développement des autoroutes.

Ce n'est pourtant pas exactement ce que disent les promoteurs du Lyon-Turin...

J.R. : Eux c'est eux, moi c'est moi !

J.-P.L. : L'enquête publique est une erreur, ils ne mettent en avant que la partie voyageur.

J.R. : En 2007, la priorité était au fret, et là il avait été signé par tout le monde. Début 2010, ils ont décidé de phaser le projet pour donner la priorité aux voyageurs. Pendant deux ans, nous avons essayé de faire bouger ça, mais personne n’a voulu en parler, aussi bien à droite qu'à gauche. Résultat, on s'est retrouvé coincé en 2012 entre ceux qui rejettent tout en bloc et ceux qui veulent donner la priorité aux voyageurs. Notre position est simple : si on a l'argent on fait les deux, sinon on donne la priorité au fret. Mais si on refuse le projet aujourd'hui, on perd les financements européens.

J.-P.L. : Mais non, là, tu délires !

J.R. : C'est sûr que là, nous n'aurons plus la problématique du Lyon-Turin. Ça sera le règne du tout autoroutier !

J.-P.L. : Rien n'empêche l'Europe de financer une nouvelle infrastructure dans dix ou vingt ans s'il y a une demande de plus de 300 trains entre la France et l'Italie. Surtout que d'ici là, on ne devrait pas en avoir besoin car nous aurons mis en place des politiques afin de relocaliser nos activités de production.

Justement, y a-t-il un risque, si l'on fait le Lyon-Turin, d'avoir une nouvelle infrastructure ferroviaire surdimensionnée par rapport au nombre de camions à faire transiter ?
J.R. : Peut-être que dans dix ans nous aurons à nouveau de l'argent pour faire le Lyon-Turin. Mais d’ici là, les autoroutes vont continuer à avancer !

J.-P.L. : Non !

J.R. : La preuve : les élargissement de l'A43, le Fréjus....

J.-P.L. : Non.

J.R. : Petit à petit, tous les ans, ils vont rajouter une pierre à l'édifice. Et dans dix ans, tout aura été fait pour l'autoroute.

J.-P.L. : On n’est pas du tout dans les mêmes échelles de temps.

J.R. : Ce sont deux projets concurrentiels !

J.-P.L. : La troisième voie pour les poids lourds sur l'A43 à La-Tour-du-Pin est une aberration ! On sera toujours contre toute amélioration du réseau autoroutier, et c'est la raison pour laquelle on lie toujours la question du Lyon-Turin et celle du tunnel du Fréjus.

J.R. : A La Motte-Servolex, il y a aussi un élargissement de l'A43, puis une nouvelle voie de sécurité qui, par un immense hasard, est exactement sur l'échangeur du contournement autoroutier. C'est une préparation homéopathique au contournement autoroutier de Chambéry !

J.-P.L. : Ce n'est effectivement pas un hasard. On se battra ensemble contre.

J.R. : Donc petit à petit ça avance, comme au Fréjus !

J.-P.L. : Nous sommes opposés à toute extension du réseau autoroutier.

J.R. : Mais ce que je constate depuis trois ou quatre mois, c'est que personne n'en parle chez les opposants au Lyon-Turin...

J.-P.L. : C'est faux !

J.R. : Le maire de La Motte-Servolex, qui est contre le Lyon-Turin, refuse totalement le débat.

J.-P.L. : C'est sa contradiction !

Cette question du doublement du tunnel du Fréjus, qu’en pense la coordination des opposants au Lyon-Turin ?
J.-P.L. : La coordination est contre, ce qui n'est pas le cas de Louis Besson, le premier promoteur du Lyon-Turin. Je ne crois pas qu'il soit le porte-drapeau de la non-ouverture du second tunnel du Fréjus.

J.R. : Je le confirme.

J.-P.L. : Dans la coordination, 100% vont suivre la position contre le second tunnel du Fréjus. Mais c'est vrai, il y a une partie de suivistes, comme Bernadette Laclais avec Louis Besson.

Jérome Rebourg, vous voilà rassurés ?
J.R. : Oui, je m'en félicite. Mais c'est la parole de la FNE, les autres communiquent peu sur ce sujet.

Si les pro Lyon-Turin ne veulent pas de la non ouverture du second tunnel du Fréjus, on pourrait aussi par raccourci en conclure que ces deux questions n'ont rien à voir.

J.R. : Je suis très seul, car je suis coincé entre des gens qui veulent un projet maximaliste et des gens qui veulent le statut quo. Et en plus, ils refusent le débat.

En ce moment même, il y a bien un dialogue entre vous...
J.R. : Avec FNE oui, mais pas avec la coordination.

La FRAPNA et FNE viennent de demander à François Hollande la mise en place d'un grand débat public sur le dossier des transports entre Léman et Méditerranée. Vous y êtes favorables ?
J.R. : J'y crois pas !

Vous ne pensez pas pouvoir convaincre de la justesse de vos arguments ?
J.R. : Ce n'est pas cela le problème. Aujourd'hui, il n'y a aucune alternative par rapport au tunnel de base. La ligne historique est trop vieille pour pouvoir faire transiter des trains long, donc économiquement rentable, et en plus il faudrait plusieurs locomotives.

La solution n'est-elle pas ce procédé R-Shift-R que mettent en avant certains des opposants au Lyon-Turin ?
J.-P.L. : Son concepteur est un ingénieur en mécanique. Avec un professeur en mathématique, il est parti d'une question tout simple : pourquoi le fret voyageur ne fonctionne pas ? Deux choses ont été mises au point. Il a commencé par démontrer qu'un des points dur du ferroviaire est sa lourdeur alors que le routier a une extrême souplesse en matière de marchandises. C'est une aberration, mais c'est la réalité ! Il faut donc résoudre le problème du chargement et du déchargement qui, en matière ferroviaire, est très long et donc pénalisant d'un point de vue économique. Ensuite il a conçu un outil, et c'est à partir de là que je l'ai moins suivi, qu'il appelle R-Shist-R. On gagne alors 200 fois le temps perdus.

Du coup, vous la défendez cette technologie ?
J.-P.L. : On ne défendra jamais une technologie particulière, mais l'idée est bonne. Le problème en France, c'est que nous ne sommes pas capable d'aller au bout de nos idées.

J.R. : C'est faux. Aujourd'hui, cette technologie est une usine à gaz. C'est infaisable techniquement ! Quand un projet est proposé, le minimu est d'assurer que cela peut fonctionner.

J.-P.L. : Le Prédit l'a validé. Ce qu'il fallait faire après, c'est l'essayer grandeur nature...

J.R. : Non. Je leur met au défi de me prouver que c'est faisable. Il n'y aura jamais un ingénieur en mécanique qui certifiera ce procédé.

Et le plan B mis en avant par Michel Martin, un ingénieur en infrastructures ferroviaires ?
J.R. : La question est toujours là-même : voulez-vous voir passer 150 trains par jour le long du lac-du-Bourget et dans les centre-villes d'Aix-les-Bains et Chambéry ?

J.-P.L. : Le plan B n'a rien à voir avec le procédé R-Shift-R !

J.R. : En fait, il y a plusieurs plan B en fonction de là où il est présenté. A la Motte-Servolex, on va privilégié un passage protégé le long du lac-du-Bourget ; et quand il est présenté au Lac du Bourget, on va plutôt le présenter avec une gare internationale à la place de l'aéroport et une sortie sous le Tremblay.

J.-P.L. : Ce qui est intéressant dans la démarche du plan B, c'est de contrarier le projet officiel tel qu'il est présenté en disant il y a d'autres solutions de tracé. Mon discours n'est pas celui-là, mais cela rappelle qu'un tracé se réalise en fonction d'un objectif et d'une commande politique. Aujourd'hui, l'ensemble du projet actuel proposé a été conçu en 1991 pour une LGV, pas pour une ligne mixte fret / voyageur.

Si le projet était remis à zéro et qu'un nouveau tracé d'une ligne mixte fret-voyageur était proposé, vous pourriez le soutenir ?
J.-P.L. : Si le débat public devait déboucher sur la nécessité de construire une nouvelle voie. Donc il faut nous convaincre, on ne l'est pas.

J.R. : J'ai bien compris ça.

La FRAPNA et FNE sont quand même prêt à être convaincus...

J.R. : Cela fait huit ans qu'on discute ensemble... ce n'est pas aujourd'hui qu'on va arriver à se mettre d'accord !

J.-P.L. : La notion de nouvelle voie ne nous rebute pas en soit. Si en voyageurs d'abord et en marchandises ensuite il y a un besoin, pourquoi pas. Mais aujourd'hui, il apparaît a peu près évident qu'entre Lyon et Saint-André-Le-Gaz les solutions sont en passes d'être validées. Le vrai problème, il est toujours entre saint-André-Le-Gaz et Chambéry et il faudra étudier comment on modernise ce tronçon.

J.R. : Depuis 2005, il y existe un tracé entre Grenet et Chambéry sur une ligne mixte, c'est la meilleur des solutions existantes.

J.-P.L. : C'est normal, il y a jamais eu d'argent pour payer des études d'autres tracés.

J.R. : La ligne mixte, c'est le projet Lyon-Turin.

On ne peut pas faire disparaître quand cela vous arrange la ligne LGV...
J.R. : C'est la phase 4 du projet. Elle n'est pas en débat aujourd'hui !

J.-P.L. : S'il n'y pas la phase 4, la ligne mixte ne passe pas comme elle est présentée actuellement. On n'en pas encore parlé, mais il y a plusieurs passages pour l'Italie outre la Savoie. Il y en a trois. Tout d'abord, la transformation en cours du projet de LGV Paca en ligne mixte...

J.R. : Ah oui ?

J.-P.L. : C'est une certitude, ça été acté !

J.R. : Non, ce n'est pas vrai !

J.-P.L. : Si.

J.R. : Aujourd'hui, il faut être lucide. Le seul projet viable est celui du Lyon-Turin. C'est le moins pire qui existe pour permettre de mettre les camions sur les rails.

J.-P.L. : Le Lyon-Turin, c'est le vampire. Nous sommes pour la répartition raisonnée du trafic sur l'ensemble de l'arc alpin et non pas pour la concentration sur un seul axe. Il y a aussi un troisième projet dont on parle peu.

Lequel ?
J.-P.L. : C'est le tunnel sous le Montgenèvre entre une ligne existante où il ne passe quasiment aucun train et Suse. Mais il y aura le même problème avec les italiens.

C'est un peu se débarrasser de la patate chaude du Lyon-Turin ?
J.-P.L. : Pour les Italiens oui, mais pas pour nous Français. C'est totalement différent !

J.R. : C'est la même chose. Il faudra aussi construire un tunnel de 35 km de long pour faire passer du fret.

J.-P.L. : C'est nettement moins long qu'en Maurienne. Et c'est moins cher !

J.R. : D'accord. Mais il faut aller voir les gens dans le Val de Durance pour leur dire : vous allez maintenant avoir 150 trains par jours qui vont passer devant chez vous.

J.-P.L. : Ce sont exactement les mêmes problèmes que pour le Lyon-Turin ! Je ne défends pas ce projet. Je dis simplement qu'il y en a trois, et il y en même un quatrième qui est le merroutage.

C'est le ferroutage par la mer ?
J.-P.L. : Oui. Cela fonctionne très bien et l'investissement est nul. Il faut répartir en ferroviaire et utiliser le merroutage.

J.R. : Les lignes existantes de merroutage ne fonctionnent que sous subventions de l'Europe. En plus, un bateau pollue quand même dix fois plus qu'un train.

J.-P.L. : Oui. Il y a énormément à faire pour réduire la pollution des bateaux. Pendant 40 ans, la France a tout donné au routier, en laissant de côté le ferroviaire et le navigable. Aujourd'hui, il faut rattraper ça en investissant l'argent qu'on veut mettre dans des projet inutiles comme le Lyon-Turin.

J.R. : On ne fais pas le Lyon-Turin d'accord, mais on devra se répartir le trafic poids lourd du Mont-Blanc.

Source http://www.lavoixdesallobroges.org/envi ... eme-partie
Didier 74
 

Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 05 Déc 2012 9:31

lyoncapitale.fr, 5 décembre
Lyon-Turin : la France doit donner plus au budget européen si elle veut son tunnel

Après l'appel lancé lundi à Lyon par les gouvernements italien et français à l'Union européenne pour qu'elle finance 40% du budget du tunnel de la ligne Lyon-Turin, la Commission européenne a répondu hier.

Le commissaire au Transports, Siim Kallas, ancien premier ministre Estonien, a prévenu que cela dépendrait du soutien apporté par les deux pays au mécanisme européen d’interconnections dans les Transports, l’énergie et les télécommunications (le "Connecting Europe Facility"), un fond visant à développer les infrastructures de transports dans toute l'Europe.

L'enveloppe, actuellement discutée dans le cadre de la préparation du budget 2014-2020 et abondée par les pays membres, n'est pas assez dotée regrette le commissaire. L'Italie et la France pourraient être obligées de revoir leurs participations à la hausse.

Source http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Autr ... son-tunnel

Le Parisien, 5 décembre
L’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit est de plus en plus sceptique sur les choix actuels du gouvernement en matière d’environnement.

Vous regrettez que le gouvernement ait confirmé sa volonté d’ouvrir l’EPR de Flamanville en 2016 ?
Daniel Cohn-Bendit. Il faut arrêter maintenant! Le gouvernement sait-il compter ? Vu la situation budgétaire, comment pense-t-il financer ce projet qui va coûter encore deux milliards de plus que prévu ? Il faut dire la vérité aux Français : nous n’en avons pas les moyens.

Surtout que ce n’est pas le seul projet coûteux, regardez la ligne TGV Lyon-Turin… La situation de nos finances doit rouvrir le débat sur ces projets, comme sur celui de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes…

Justement, sur Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a fait un pas en créant une commission de dialogue…
Cette commission a dit elle-même qu’elle était là pour « écouter ». Mais une fois qu’ils auront écouté, ils vont faire quoi ? Par ailleurs, elle a été composée par Matignon alors qu’il aurait été plus intelligent de le faire en accord avec tous les acteurs du dossier. Je suis très dubitatif…

Pensez-vous, comme Noël Mamère, que les ministres écologistes doivent partir ?
Je ne me pose pas tous les matins cette question. Il faut continuer à défendre nos positions, mais le gouvernement ne doit pas nous demander d’approuver les 8,5 milliards dépensés pour l’EPR. Le rôle des écologistes est d’essayer de faire évoluer les positions du gouvernement avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord.

Pourquoi participez-vous aujourd’hui au Sénat à une discussion avec Jean-Louis Borloo, Nicolas Hulot, NKM et d’autres sur l’écologie « au-delà des partis » ?
Dans chaque gouvernement, les écologistes ont des difficultés à défendre leurs positions. C’est le cas aujourd’hui dans l’équipe Ayrault, c’était déjà le cas dans les gouvernements précédents. On l’a bien vu lors des débats sur la taxe climat-énergie. Ce qui m’intéresse, c’est comment les écologistes de tous bords peuvent travailler pour imposer une logique de transition écologique et voir si, malgré nos différences, nous pouvons avoir des intérêts communs.

Source http://www.leparisien.fr/economie/epr-d ... 381643.php

Le Dauphiné Libéré, 5 décembre
Lyon-Turin : “pro” et “anti” campent sur leurs positions

Lundi, Mario Monti et François Hollande ont affirmé le caractère essentiel de la liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin. Sur le terrain, les avis restent très tranchés.

Lundi, à la préfecture de Région, où se tenait le XXX e sommet franco-italien, le président du Conseil des ministres italien Mario Monti a insisté sur le devoir d’explication et de conviction que devait être celui des États dans le dossier de la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin. Les réactions aux décisions prises lors de ce sommet sont nombreuses, mais personne ne semble évoluer : les “pour” sont très satisfaits, les “anti” maintiennent leur opposition.

Encore les “pro” ne sont-ils pas tous enthousiastes. Le président du Syndicat du pays de Maurienne, Christian Rochette, se déclare ainsi perplexe : « Seule la poursuite de la galerie [entre Saint-Martin-la-Porte et La Praz, NDLR] semble être définitivement validée. Pour le reste, c’est l’incertitude totale. L’esquisse de calendrier enterre la réalisation concomitante du tunnel de base et des tunnels d’accès français. Autant dire qu’ils ne se feront pas ». Il exige aussi « qu’un plafonnement du transit poids lourds soit réellement mis en place » au Fréjus.

POUR
- La CGT Rhône-Alpes « rappelle qu’elle est à l’origine de la réflexion qui est menée depuis maintenant des décennies, et se félicite que d’autres organisations syndicales rhônalpines et piémontaises portent ensemble, depuis maintenant des années, la même exigence ».

- Hervé Gaymard et Jean-Pierre Vial, président et vice-président du conseil général, soulignent « qu’au-delà des enjeux européens, économiques et environnementaux, tous bien pris en compte, la question de la sécurisation des franchissements alpins reste un enjeu fondamental, justifiant à lui seul l’engagement rapide de la future liaison ».

- Bernadette Laclais, député-maire de Chambéry, estime que « ce grand projet inscrit notre pays et toute notre région dans une dynamique positive qui va dans le sens d’un progrès durable, avec le report des trafics marchandises sur les trains, la limitation des rejets de CO2 et une ouverture européenne renforcée ».

- Pour Louis Besson, président de la commission intergouvernementale, « il revient aux acteurs publics et professionnels savoyards et rhônalpins, sans démagogie ni stérile polémique, mais dans le dialogue, de s’attacher à une optimisation des conditions de réalisation des accès à cet ouvrage et de faire de ce 3 décembre une date porteuse d’espoir pour les générations futures ».

CONTRE
- Bruno Gollnisch, président du groupe FN au conseil régional, estime qu’« il n’existe pas de marché pour une telle liaison » et que, « loin de créer des emplois, le projet en détruira des milliers, en raison du déficit énorme que la collectivité devra supporter ».

- Pour la Cipra, Commission internationale pour la protection des Alpes, « la priorité doit être la poursuite de la modernisation de l’offre ferroviaire pour le fret et pour les voyageurs, en réorientant les crédits sur les infrastructures existantes, plus que dans la réalisation du tunnel de base transfrontalier ».

- La Coordination des opposants revient sur le déroulement du sommet et pense que les contrôles d’identité des manifestants « constituent des violations de la Convention européenne des droits de l’homme, qui garantit la libre circulation des personnes ».

- La Confédération paysanne évoque un « gaspillage du foncier et des biens publics » et « fait le choix d’opter pour des solutions plus économiques et plus écologiques, notamment via l’amélioration du fonctionnement et de la qualité des infrastructures existantes, ou encore par une construction plus verticale pour limiter l’étalement urbain, commercial et industriel ».

Source http://www.ledauphine.com/savoie/2012/1 ... -positions
Didier 74
 

Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar greg59 » 06 Déc 2012 13:20

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Lien du site internet sur la chronologie des TCSP en France sauf Paris :
https://chronologie-tcsp-france.fr/
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 06 Déc 2012 16:39

fnaut.asso.fr, 4 décembre
Lyon-Turin : la FNAUT approuve la confirmation du projet de tunnel

La FNAUT approuve la confirmation du projet de tunnel interfrontalier à basse altitude, indispensable pour permettre un basculement significatif du trafic routier de fret sur le rail.
La confirmation du projet Lyon-Turin, intervenue lors du sommet franco-italien de ce jour, répond à une triple nécessité :
- réduire les nuisances routières dans des zones très sensibles (vallées alpines, Côte d’Azur et itinéraires d’accès),
- alléger la dépendance pétrolière qui pèse lourdement sur notre balance commerciale,
- limiter les émissions de gaz à effet de serre.

La voie ferrée internationale existante présente de fortes déclivités (3% sur 100 km) et comporte un tunnel situé à 1300 m d’altitude. Elle n’est donc pas assez performante pour permettre un basculement significatif du trafic routier de fret sur le rail : le percement d’un tunnel à basse altitude est indispensable.

D’autre part ce tunnel permettra au train d’attirer les voyageurs, alors que les déplacements entre la France et l’Italie s’effectuent aujourd’hui essentiellement par la route ou par avion.

Cependant le lancement effectif du projet Lyon-Turin doit se faire dans le cadre d’une politique cohérente :
- il doit s’accompagner d’une taxation spécifique du trafic routier franco-italien, suivant l’exemple de nos voisins suisses qui ont financé ainsi leurs tunnels ;
- la légalisation récente de la circulation des camions de 44 tonnes, qui renforce la compétitivité de la route, doit être abrogée (sauf pour le transport combiné rail-route) ;
- les projets de nouveaux investissements routiers, très coûteux, entre Lyon et l’Italie et sur la Côte d’Azur doivent être abandonnés ;
- les lignes historiques de l’axe international Lyon-Turin doivent être modernisées afin d’offrir aux usagers du TER des dessertes de qualité satisfaisante ;
- enfin la ligne interfrontalière Nice-Coni, menacée de fermeture faute d’entretien, doit faire d’urgence l’objet d’un programme de rénovation et d’une exploitation plus performante.

Source http://www.fnaut.asso.fr/index.php/tout ... unnel.html
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 09 Déc 2012 20:15

lavoixdesallobroges.org, 9 décembre
Une plainte contre la meilleure des polices...

Suite aux agissements des forces de l'ordre lors du sommet franco-italien, Noël Communod annonce que les opposants au Lyon-Turin vont porter plainte devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

Pour les opposants au Lyon-Turin, le sommet Franco-Italien où François Hollande et Mario Monti ont signé une « déclaration commune relative au tunnel Lyon-Turin » a été entaché « d’un déni notoire de démocratie ». Noël Communod – conseiller régional Europe-Ecologie-Les-Verts et président du Mouvement région Savoie – l'affirme. Le 3 décembre dernier, de 7h30 au Fréjus à 20h30 à Lyon, il a vécu au plus près une liberté de manifester bafouée par le gouvernement socialiste. « On dit que la police française est la meilleure pour le maintien de l'ordre. J'en ai eu la preuve... Depuis lundi, je rêve toutes les nuits de robocop et des yeux des policiers que j'ai vu pendant des heures prêts à attaquer les manifestants », a-t-il expliqué à l'occasion de la manifestation annecienne contre les grands projets inutiles. S'interrogeant sur des agissements provocateurs, Noël Communod a également annoncé qu’une plainte va être déposée devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

Source http://www.lavoixdesallobroges.org/poli ... embre-2012
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Thor Navigator » 09 Déc 2012 22:00

Didier, tu ne penses pas que c'est franchement limite comme sujet, eu égard aux objectifs du forum ? Il y avait déjà les faits divers ayant un rapport avec le ferroviaire, si maintenant on en vient à relater -en reprenant un article de journal connu dans le seul landerneau savoyard et encore- l'actualité des opposants aux projets ferroviaires...

Au passage, comment fais-tu pour rassembler tous ces articles de la PQR à l'échelle du pays (ceux de la presse nationale, c'est moins lourd à faire et il y a de temps à autre des articles de fond) ? Tu dois y consacrer tes journées...
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 09 Déc 2012 22:14

Thor Navigator Wrote:Il y avait déjà les faits divers ayant un rapport avec le ferroviaire, si maintenant on en vient à relater -en reprenant un article de journal connu dans le seul landerneau savoyard et encore- l'actualité des opposants aux projets ferroviaires...

Ça permet de comprendre un peu la vision du monde de certains opposants au Lyon - Turin, dont l'influence ne cesse de croître. L'élection de Noël Communod au sein du groupe écolo à la Région n'est pas sans lien avec le changement de position de ce groupe vis à vis du projet Lyon - Turin.
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar dyonisos » 09 Déc 2012 22:23

'Faudra peut'être que tu lâches une vision personnelle des articles que tu postes, sinon il y a David Hergott sur webtrains.net qui le fait mieux que toi... :P
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 02 Jan 2013 9:48

lavoixdesallobroges.org, 2 janvier
«Les gens informés ne peuvent que refuser le Lyon-Turin»

Pour Daniel Ibanez, la diffusion d’informations explique que le Lyon-Turin soit de plus en plus contesté. Entretien avec celui qui incarne désormais en Savoie l’opposition à ce projet ferroviaire.

Un mois après le sommet franco-italien qui a conduit les opposants au Lyon-Turin à annoncer le dépôt d’une plainte devant la Cour européenne des droits de l'Homme suite aux agissements des forces de l'ordre, l’opposition à ce gigantesque projet reste mobilisée. Au Val de Suze, les travaux de la galerie de reconnaissance réalisée en vue de la construction du tunnel de base de 57 km se poursuivent ainsi difficilement, sous protection militaire. Les No-Tav n'entendent toujours pas laisser le géant ferroviaire à grande vitesse prendre place sur leur territoire. Et côté Savoie, ils sont de plus en plus nombreux à dire non au Lyon-Turin. Parmi ces opposants, un nouveau venu a beaucoup fait parler de lui ces derniers mois en devenant l'un des portes paroles de la coordination anti-Lyon-Turin : Daniel Ibanez. Désormais considéré par Louis Besson comme une sorte d’incarnation savoyarde des No-Tav, il répond aujourd’hui aux questions de La Voix.

Le 1er décembre dernier, la coordination des opposants au Lyon-Turin a organisé l'avant sommet franco-italien. Daniel Ibanez, quel bilan en tirez-vous ?
Cela a été le révélateur de la naissance d'une réelle opposition franco-italienne au Lyon-Turin et de sa mise en visibilité au niveau national et international. Il s'agit d'une première étape importante dans notre lutte contre ce projet de ligne ferroviaire à grande vitesse en Savoie.

A en croire Louis Besson, les opposants au Lyon-Turin ne sont pourtant pas plus nombreux aujourd'hui qu'il y a quelques années, la seule nouveauté étant votre présence…
On ne peut pas faire ce que nous avons fait depuis six mois tout seul, c'est une évidence ! D’ailleurs, eux, ils n'y arrivent pas, même avec un budget de 500000 euros par an pour faire du lobbying. De notre côté, nous n'avons qu'un potentiel intellectuel, rien de financier. Mais nous travaillons sur les dossiers. Et nous sommes obligés d'utiliser nos propres deniers pour trouver de l'information loyale et factuelle qui aurait dû être délibérée par l'enquête publique. Cela pose un vrai problème de démocratie. Louis Besson pense qu'il peut cristalliser le débat sur deux personnes, mais aujourd'hui les faits lui donnent tort. Car je ne suis pas adhérent à Europe-Ecologie-Les Verts, ni au Front de gauche, ni à la FDSEA, pas plus que je ne suis membre de la Chambre d'agriculture des Savoie, des Jeunes agriculteurs, ni du NPA... Alors pourquoi donner ainsi mon nom en pâture ?

Peut-être parce que depuis que vous avez rejoint la lutte contre le Lyon-Turin début 2012, les structures que vous venez d'évoquer se sont opposées au projet alors qu'elles y étaient auparavant favorables…
Ce n'est pas une personne qui fait cela, c'est l'information. Quand les gens sont informés, il n'y a effectivement pas d'autres solutions que de ne plus vouloir de ce projet, sauf quand on est fanatique ou intégriste avec un dieu qui s'appelle Lyon-Turin. Les faits, ils sont très clairs et précis.

Est-ce cela qui a conduit Dominique Dord, député maire UMP d'Aix-les-Bains et défenseur historique du Lyon-Turin, a rejoindre vos positions ?
Évidemment ! La position qu'il donne sur ce dossier est très claire. « Jusqu'à maintenant on m'a donné des chiffres et j'y ai cru. S'ils sont vrais, je continue d'y croire. Mais si, comme le dit la Cour des comptes et les opposants, ils sont faux, et que par des voies parallèles les promoteurs du projet arrivent aux mêmes conclusions, alors il y a un problème et je ne suis plus pour. » Voilà ce qu'il dit. Ce sont les faits qui font basculer les gens, tout simplement.

Ce sont quoi ces faits par exemple ?
Dans le Lyon-Turin, on nous parle de la nouvelle ligne Lyon-Chambéry qui permettrait de dégager des sillons sur les TER... Et elle part d'où cette ligne dans le projet actuel ?

De la gare de la Part Dieu j'imagine...
Non, de la gare de Lyon-Saint-Exupéry !

Vous parlez bien de la ligne mixte fret-voyageur ?
De la ligne Lyon-Chambéry où il va y avoir du voyageur avec le double tube sous Dullin et l’Épine. Elle part de Lyon-Saint-Exupéry et il n'y a aucune infrastructure qui est prévue pour la relier à Lyon Part-Dieu. Comme les hommes politiques aiment croire leurs propres croyances, ils ont tous pensé que la nouvelle ligne allait jusqu'au centre de Lyon. Ils l'ont pensé car on leur a dit que ça allait dégager des sillons voyageurs sur le trajet Lyon-Chambéry, donc Lyon Part Dieu. Mais c'est faux. On leur a menti par omission. C'est donc 4,5 milliards d'euros pour ce petit tronçon qui permettrait de faire Chambéry / Lyon-Saint-Exupéry en 25 minutes pour ensuite devoir prendre son billet de tramway, attendre 20 minutes qu’il arrive et au final mette 1h10 pour aller à Lyon. C'est cela que devraient dire les promoteurs du Lyon-Turin aux Savoyards !

Et quid du trajet Paris-Milan qui est celui intéressant vraiment les promoteurs de cette ligne ferroviaire à grande vitesse ?
C'est la même chose ! On nous annonce que la nouvelle ligne permettra de faire Paris-Milan en quatre heures, contre sept aujourd'hui. Tous les médias ont repris cette information délivrée par les promoteurs du projet à l'occasion du sommet franco-italien à Lyon. Or, si l'on regarde les documents de la SNCF, on s'aperçoit que ces sept heures correspondent à un trajet avec neuf arrêts, tandis que celui de quatre heures est sans arrêt. D’ailleurs, si vous regardez bien les documents officiels, il y a toujours une petite étoile qui le précise. Et s'il s'agissait d'une entreprise privée, on serait à la limite de la publicité mensongère.

C'est ce que vous avez expliqué à Dominique Dord pour le convaincre ?
Entre autres. Ensuite, une personne informée et honnête bascule immédiatement.

Informez-vous aussi les élus socialistes ?
Louis Besson m'a donné l'occasion de discuter de ce dossier avec lui pendant 1h30.

Vous n'avez pas réussi à le convaincre ?
Non.

A l'informer alors ?
Je lui ai donné des chiffres et des faits, mais il reste sur sa position.

Et les gouvernements italiens et français ont signé à l'occasion du sommet franco-italien de Lyon une « déclaration commune relative au tunnel Lyon-Turin »...
La seule qui chose a été faite par le gouvernement socialiste a été d'envoyer 3500 policiers et 2 hélicoptères pour 500 opposants, et de violer la convention européenne des Droits de l'Homme. C'est tout !

C'est votre bilan du sommet franco-italien ?
Oui, c'est la violation de la convention européenne des Droits de l'Homme sur la libre circulation des citoyens. Un pays où la police, alors qu’un rassemblement est autorisé et qu'il se déroule sans heurt ni violence, boucle les gens sur une place et les gaze dans les bus alors qu'ils sont assis. Cela pose un problème d’état de droit, que le pouvoir en place soit de droite ou de gauche.

Cette attitude de la police française a aussi attiré les projecteurs médiatiques sur vous. Finalement, cela n'a-t-il pas été une bonne chose ?
Nous ne sommes pas une agence de communication. Nous ne sommes jamais satisfaits que la démocratie soit bafouée. En revanche nous le sommes du travail d'information mené depuis six mois. Il permet aux gens de prendre petit à petit conscience de la réalité de ce projet et de son inutilité.

Vous devez donc être favorable à la mise en œuvre d'un débat public comme l'a réclamé la FRAPNA / FNE dans un courrier adressé il y a quelques semaines à François Hollande.
La question n'est pas de savoir s'il faut ou non le Lyon-Turin. Mais quelles sont les véritables données utilisées pour justifier le projet ? Il faut que les acharnés du projet arrêtent de mentir et de tricher !

Un exemple ?
Nous sommes les seuls à montrer que le trafic pour les poids lourds a une nouvelle fois diminué au tunnel du Fréjus au mois de novembre. Les seuls à dire que le tunnel de 57 km, dont on nous explique qu'il coûterait environ 8 milliards d'euro, ne peut pas coûter ce prix là car le tunnel du Gothard en Suisse, d'une longueur similaire, est estimé à plus de 10 milliards d'euro. Aujourd'hui, il y a un véritable problème de mensonges et de tricherie, car il s'agit de la même technologie utilisée, de la même roche, des mêmes difficultés : tout est pareil !

Certains promoteurs du Lyon-Turin vous accusent également de tricher en occultant volontairement une partie de la problématique du trafic routier des camions...
Tous les mois, nous donnons les éléments relatifs à la diminution du trafic routier en Savoie. Nous en faisons le constat, mais nous n'en tirons pas de conclusions hâtives pour le futur. Et tous les chiffres que nous avons donnés pour dire que la ligne ferroviaire actuelle pouvait fonctionner et être efficiente prennent en compte les données actuelles des trafics du Mont-Blanc et du Fréjus. C'est Henri Dupassieux (ndlr :maire adjoint EELV de Chambéry favorable au Lyon-Turin) qui nous a donné cette idée, en pensant nous piéger. Ne connaissant pas les chiffres, il pensait que le cumul des trafics allait saturer la ligne historique.

Et ce n'est pas le cas ?
Non ! Et ce n'est pas moi qui le dit, mais François Lépine, ancien préfet, ancien président de Lyon-Turin Ferroviaire, aujourd'hui lobbyiste en chef de la transalpine. En 2007, il a affirmé dans un droit de réponse au Monde Diplomatique qu'il était possible de faire passer 22 millions de tonnes au Mont-Cenis. Aujourd'hui, on en utilise seulement 4 millions. Il en reste donc 18 millions, ce qui correspond, à un million près, aux trafics du Mont-Blanc et du Fréjus. Donc c'est possible de se satisfaire de la ligne historique, d'autant que tout le monde sait que le report modal à 100% est impossible.

Pourquoi ?
Cela n’existe nulle part. Prenons un exemple simple où l'on est obligé de faire du report modal : la traversée de la Manche. Il y a 62% pour le bateau pour 5h30 de traversée et 38% pour le rail pour 35 minutes de traversée. Si la vitesse changeait quelque chose, nous n'aurions pas ce rapport. C'est une évidence !

Selon certains écologistes favorables au Lyon-Turin, votre position sur le projet de doublement du tunnel autoroutier du Fréjus serait ambiguë. Qu’en est-il ?
Cela fait plusieurs mois que nous le disons publiquement et je le répète une nouvelle fois : nous sommes contre ce projet de doublement du tunnel du Fréjus. Le fait de présenter à l'enquête publique un tube de sécurité qui doit normalement permettre d'écluser des trafics de sécurité, puis de dire qu'il sera ouvert à la circulation, relève d'une imposture, d'un mensonge et d'une tricherie. Je pense qu'il y a matière à aller devant les tribunaux et à engager une action judiciaire.

Évoquons maintenant les alternatives au Lyon-Turin. Du côté des opposants, on a l'impression que personne n'est d'accord sur le sujet, chacun défendant son propre projet. Il y a le plan B, la technologie R-Shift-R, le merroutage...
Je ne suis pas ingénieur ferroviaire ! Je suis simplement un citoyen vigilant qui vérifie les chiffres donnés pour justifier un projet, et qui s'aperçoit qu'ils sont faux. Il y a eu un abus de conscience de la part des promoteurs du Lyon-Turin. Nous ne sommes pas en théologie avec un dieu tout puissant et moi je ne suis pas intégriste, ni un mouton. Après, dans les alternatives, il y en a aussi une très efficace : interdire immédiatement les camions circulant à vide dans les Alpes. Cela ferait 300000 camions de moins par an. Et je ne comprends pas que personne ne veuille faire cela. Ensuite, pour les trajets à longue distance des marchandises entre l'Espagne et l'Italie, l'alternative naturelle est le merroutage. C'est RFF qui le dit, pas moi. Des études ont même déjà été menées : cela permettrait d'enlever 700000 camions des routes. Sinon, il faudrait que les promoteurs du Lyon-Turin nous donne leur garantie personnelle, ce que font tous les dirigeants d'entreprises.

Pourquoi cela ?
Plusieurs élus savoyards, de gauche comme de droite, ont voté des lois qui stipulent que quand une entreprise fait faillite, si le dirigeant a utilisé des moyens ruineux qui ne pouvaient conduire qu'à la faillite, il peut être pris dans un processus de sanctions dans lequel sont saisis ses biens personnels. Si on fait cela, je suis convaincu que Franck Riboud (ndlr : le PDG de Danone et président du comité pour la Transalpine) refusera. Lui comme les autres savent très bien ce qu'ils font : ils minorent les coûts pour pouvoir appliquer la politique du fait accompli et dire ensuite qu'on ne peut plus revenir en arrière. En plus, c'est avec notre argent, l'argent public, qu'ils sont en train de jouer ! Ils vont devoir tôt ou tard rendre des comptes.

Vous pensez à quelque chose en particulier ?
Oui. Je voudrais savoir qui a donné l'autorisation de tripler le budget initial du chantier des descenderies avec l'argent des États. Je voudrais aussi savoir qui a donné l'autorisation de passer un marché public avec une société française pour le support logistique des forces de l'ordre en Italie d’un montant de 1834000 euro. C'est un appel d'offre de Lyon-Turin Ferroviaire, filiale de la société RFF, donc de la SNCF. Comment la France peut participer au financement des forces de l'ordre italiennes ?

Qu'ont prévu les opposants au Lyon-Turin pour 2013 ?
De l'information du public, de l'information du public et de l'information du public. Il faut que les élus sachent que les citoyens seront vigilants, résolus et légitimes parce qu'ils auront été informés et seront en tirer eux-mêmes les conclusions.

Source http://www.lavoixdesallobroges.org/soci ... -lon-turin
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar lgv2030 - eomer » 02 Jan 2013 10:24

Didier 74 Wrote:lavoixdesallobroges.org, 2 janvier

Source http://www.lavoixdesallobroges.org/soci ... -lon-turin

Quel ramassis de conneries et de parti pris: je ne vois pas bien ce que cette prise de position personnelle vient faire sur ce forum.
Le meilleur: la traversée de la Manche dure 5h30 en bateau contre 35' en navette Eurotunnel.
Salutations,
Eomer pour lgv2030

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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 02 Jan 2013 10:35

lgv2030 - eomer Wrote:Quel ramassis de conneries et de parti pris: je ne vois pas bien ce que cette prise de position personnelle vient faire sur ce forum.
Le meilleur: la traversée de la Manche dure 5h30 en bateau contre 35' en navette Eurotunnel.

Daniel Ibanez est le leader de l'opposition en Savoie au Lyon - Turin. Son argumentaire est sans aucun doute contestable, mais il est plus sérieux (plus global) que le discours tenu par les opposants français avant sa prise de pouvoir parmi les anti. Son discours a visiblement convaincu nombre d'élus d'EELV et de l'UMP.
Didier 74
 

Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar BravoAlpha » 02 Jan 2013 11:35

Bonne année à tous
C'est un projet qui a été conçu aux temps où existait encore une (petite) croissance économique et que la question de la dette était sans objet ou occultée. Aujourd'hui c'est la difficulté des politiques régionaux et nationaux de revenir sur une promesse.

Maintenant c'est aussi une simple question de bon sens: en ces temps de crise et qui vont durer des années, ce projet est une totale aberration économique, un gouffre financier qui n'est pas justifié par le trafic actuel et espéré entre la France et l'Italie aussi bien voyageur que fret.

A moins d'interdire le trafic routier au Fréjus et au Mt Blanc et d'obliger le report modal, je ne vois pas de solution rentable à moyen terme.
De toute façon, ce projet ne se fera pas avant 2040, ces financements colossaux ne seront jamais bouclés et d'ici là en terme de LGV il y a d'autres priorités plus rentable sans parler de la rénovation du réseau classique
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar olivier cabanel » 02 Jan 2013 12:52

le lyon turin est une vaste arnaque, doublée de la volonté de quelques politiques de "laisser une trace" de leur passage sur cette terre.
Louis Besson, par exemple, qui ne cherche qu'une chose: avoir sa gare TGV à Chambéry...
tant pis si son caprice couterait aux citoyens près de 30 milliards d'euros, alors que nous sommes en présence d'un double mensonge: le projet fret ne résoudra rien, car aujourd'hui, et depuis 30 ans, le fret ferroviaire est en chute libre alors que les promoteurs du projet imaginaient il y a 20 ans que nous serions aujourd'hui à quasi 40 millions de tonnes de fret...
l'autre mensonge concerne la demande des voyageurs.
pour que le projet soit rentable il en faudrait au moins 20 000 par jour.
nous n'en sommes qu'au dixième, et la création de la ligne, si il est vrai qu'elle pourrait sensiblement augmenter le nombre des voyageurs n'attendra jamais les 20 000.
aujourd'hui nous avons (notre coordination) proposé un projet alternatif: transformation de l'existant (le tunnel ferroviaire vient d'etre recalibré et permettrait des aujourd'hui de faire passer 20 millions de tonnes (il n'en passe que 4 millions) et en s'inspirant de ce qui se fait en autriche, la modernisation de l'existant permettrait de sécuriser la ligne voyageurs et d'enlever la quasi totalité des lignes existantes)
ajoutons pour la bonne bouche que la création d'une ligne fret ne résout rien: c'est la technologie du fret qui doit évoluer: elle est permise par R-shift-R qui vient de décrocher le prix du meilleur projet européen, et permet de charger/décharger en moins de 6 minutes, là ou la concurrence a besoin d'une heure, qui permet aussi de rouler à 130 kmh, et surtout de franchir des pentes de plus de 3%.
il peut donc utiliser la voie actuelle modernisée,et d'économiser 30 milliards.
les preuves sur notre site: http://lacoordinationcontrelelyon-turin.overblog.com/
bonne lecture
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar olivier cabanel » 02 Jan 2013 12:55

oups...
la quasi totalité des nuisances des lignes existantes
merci de rectifier
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar lgv2030 - eomer » 02 Jan 2013 13:01

olivier cabanel Wrote:aujourd'hui nous avons (notre coordination) proposé un projet alternatif: transformation de l'existant (le tunnel ferroviaire vient d'etre recalibré et permettrait des aujourd'hui de faire passer 20 millions de tonnes (il n'en passe que 4 millions) et en s'inspirant de ce qui se fait en autriche, la modernisation de l'existant permettrait de sécuriser la ligne voyageurs et d'enlever la quasi totalité des lignes existantes)

Mon cher Olivier Cabanel, votre projet alternatif est certes très intéressant sur le papier mais la réalité du terrain est quelque peu différente.
Alors, oui, l'actuel tunnel du Mont Cenis peut supporter 20 M.t par an mais le problème de votre raisonnement, c'est que le profil actuel de la ligne de la Maurienne ne permet pas la circulation des trains lourds. J'ai du mal à comprendre comment vous comptez résoudre ce problème sans construire un tunnel de base.
A l'horizon 2030, ce nouvel itinéraire devrait assurer la quasi-totalité du trafic fret ferroviaire entre la France et l'Italie (la ligne de Vintimille étant saturée et le Mongenèvre n'étant encore qu'un vague projet): avouez qu'un seul passage sur une frontière aussi longue, c'est un peu la moindre des choses non ?
Dernière édition par lgv2030 - eomer le 02 Jan 2013 15:41, édité 2 fois.
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar dyonisos » 02 Jan 2013 13:02

Serait-ce trop vous demander, monsieur Cabanel, de nous présenter vos références?

Êtes-vous le Olivier Cabanel qui a une page sur Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Cabanel , dans le cas où nous aurions affaire à une sommité de l'Altermondialisme?
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar Didier 74 » 02 Jan 2013 13:11

dyonisos Wrote:Serait-ce trop vous demander, monsieur Cabanel, de nous présenter vos références?

Êtes-vous le Olivier Cabanel qui a une page sur Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Cabanel , dans le cas où nous aurions affaire à une sommité de l'Altermondialisme?

Il s'agit bien de cette personne.

lyoncapitale.fr, 24 décembre
TGV : "Pourquoi la ligne Lyon-Turin est prioritaire"

Laurent Chalard est géographe à l’European Centre for International Affairs, un think-thank européen destiné à fournir des prospectives intéressant les grands décideurs économiques. Il signe ce lundi une tribune dans les Echos, "Il faut mettre de l’ordre dans les projets de TGV en France", où il défend la ligne grande vitesse Lyon-Turin.

Tous les grands projets sont actuellement réétudiés dans le cadre d'une révision du schéma national des infrastructures de transport, même si le chantier franco-italien a été sanctuarisé par des accords internationaux. "A la recherche d'un critère objectif, le point de vue du géographe peut être intéressant, dans le sens où sa vision n'est pas politisée", écrit Laurent Chalard.

"Le TGV est avant tout fait pour desservir les grandes métropoles, c’est-à-dire pour le géographe, en combinant les critères de la taille démographique (plus de 750.000 habitants en 2007) et du nombre d’emplois (plus de 350.000 en 2007) à l’échelle des unités urbaines, sept agglomérations, que sont, respectivement par leur ordre d’importance, Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Nice et Bordeaux", explique-t-il. A cette liste, il ajoute Nantes et Strasbourg, qui jouent un rôle essentiel pour le Grand Ouest et le Grand Est de la France. Il estime aussi important d'encourager les projets liant des métropoles françaises et étrangères. Selon ce géographe, tous les autres projets de lignes devrait être considérés comme non prioritaires, "sauf si celles-ci se trouvent à proximité des principaux axes reliant les grandes métropoles entre elles".

Parmi les TGV qu'il juge essentiel de créer et à l'aulne de ces critères, figurent la ligne Bordeaux-Toulouse, reliant "les deux grandes métropoles de province les plus dynamiques du pays dans la dernière décennie", le TGV Côte d'Azur et le Lyon-Turin. "Cette liaison avec l’une des principales agglomérations italiennes conduirait à faire entrer définitivement Lyon dans le club des grandes métropoles à rayonnement européen", souligne le géographe.

Source http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Autr ... rioritaire
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar dyonisos » 02 Jan 2013 13:29

Vu comme il a émoustillé le Eomer, il me semblait qu'on avait pas affaire au péquin Nymbiste moyen...

Sinon, petite réponse à Eomer: Simple, la ligne de la Maurienne a bien été équipée cinquante ans avec un troisième rail pour l'alimentation, avec en plus des CC ad-hoc pour la traction en rampe. Il suffit de changer les traverses et d'y monter une crémaillère, comme sur le train fret qui dessert Santos, le port de Sao Paulo, avec une pente 3 fois plus raide (104‰)... Ah, zut, c'est pas Alstom qui fabrique ça! :p :couppoing:
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar chris2002 » 02 Jan 2013 14:07

dyonisos Wrote:Sinon, petite réponse à Eomer: Simple, la ligne de la Maurienne a bien été équipée cinquante ans avec un troisième rail pour l'alimentation, avec en plus des CC ad-hoc pour la traction en rampe. Il suffit de changer les traverses et d'y monter une crémaillère, comme sur le train fret qui dessert Santos, le port de Sao Paulo, avec une pente 3 fois plus raide (104‰)... Ah, zut, c'est pas Alstom qui fabrique ça! :p :couppoing:


La crémaillère ne résoudrait strictement rien (ni même l'utilisation de locomotive de type CC), car le problème ce n'est pas que les locomotives n'arrivent pas à tracter des trains de fret lourds, ça à la limite c'est pas un problème, s'il faut on peut en mettre 10 devant (modulo un renforcement de l'alimentation électrique :beammeup: ), le problème c'est que les attelages ne supporteraient pas un tel mauvais traitement et romprait bien avant que le train n'arrive à Modane (ce qui serait un peu dangereux :xx: :beammeup: ).
Un exemple concret: le Glacier Express. Sur la partie MGB, la charge maximale admise pour une HGe 4/4 II (sur les tronçons à crémaillère) fait qu'un n'est possible de tracter qu'un coupon de Glacier Express. Sur la partie RhB, la charge maximale admise pour une Ge 4/4 III permet de tracter 2 coupons de Glacier Express.

Les trois seules solutions à ce problème sont:
1) diminuer la charge dans les attelages existants. C'est à dire augmenter le nombre de locomotives assurant la pousse du train, voir si cela ne suffit pas, insérer des locomotives dans le convoi.
2) remplacer les attelages actuels par des attelages semi-automatiques beaucoup plus résistants, type ceux utilisés aux USA ou en Russie.
3) supprimer ce qui cause cette charge importante des attelages. Soit creuser un nouveau tunnel. :beammeup:
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Re: [Infrastructure] LGV Lyon - Chambéry, première étape vers Turin ?

Messagepar dyonisos » 02 Jan 2013 15:20

Ah, pour sûr, il faut passer à l'attelage automatique, dont l'adoption maintes fois retardée est le relief cinglant du je-m'en-foutisme européen en matière de fret ferroviaire. :beammeup:

Un petit zyeutage sur le fameux R-Shift-R... Umh, ça va pas empêcher de dormir les PDG de Daimler trucks ou VW-MAN-Scania, ce bidouillage de solutions recuites et de concept non-éprouvés promus par des chargeurs peu au fait de la réalité du fret ferroviaire européen... Tout au plus, bien réorganisé par l'enseignement, c'est un chouette sujet pour BTS génie électrotechnique. ;)
Dernière édition par dyonisos le 02 Jan 2013 19:50, édité 1 fois.
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