Et voilà donc le compte-rendu de cette réunion d'ouverture. Avant tout, un petit aperçu des personnalités présentes. À la tribune, l'ensemble de la Commission particulière dirigée par Pierette Larivaille, ainsi que Hervé de Tréglodé, directeur général adjoint de RFF et Sylvestre Salin, chef de projet à RFF. Dans la salle, j'ai pu noter la présence de nombreux élus :
Jean-Paul Denanot (président PS de la région Limousin), André Pamboutzoglou (vice-président PC du Limousin), Alain Rodet (maire PS de Limoges et député de la Haute-Vienne), Bernard Brouille (vice-président PS du CG87 et maire de Bessines), Jean-Yves Hugon (député UMP de l'Indre), Jean Chatenet (maire MRC de Masseret), Jean-Marc Gabouty (maire UMP de Couzeix), Monique Boulestin (adjointe au maire PS de Limoges), Jean-Jacques Bélézy (conseiller municipal UDF de Limoges), Camille Geutier (conseiller municipal UMP de Limoges)... Egalement présents le président de la CGPME 87 et celui de la CCI 87.
Pour résumer le plus possible (je suis parti à 22h45 alors que les contributions continuaient toujours), l'ambiance a été quelque peu houleuse par moment, car il est vite apparu évident que la présidente du débat ne maîtrise absolument pas la situation. Ainsi, de nombreuses questions orales, parfois pertinentes, ont été soigneusement mises de côté ou évitées, la solution prônée par cette dame étant de tout écrire sur un papier, afin de faire une petite sélection. Cette attitude a été clairement désapprouvée par la salle, à commencer par Jean-Paul Denanot qui a quitté la salle après seulement un peu plus d'une heure de débat, visiblement agacé par ce "faux" débat où le public n'a pas réellement la parole.
Après une présentation du débat public en lui-même, la parole a été donnée aux représentants de RFF. Parmi les petites phrases que j'ai notées, le DG adjoint a assuré qu'il n'y avait "pas de concurrence entre la construction d'une LGV Limoges-Poitiers et la modernisation des lignes actuelles. Ainsi, 265 millions d'euros sont consacrés actuellement à la modernisation de la ligne POLT."
Autre détail que j'ai noté : dans l'optique du TGV à Limoges, les liaisons vers Périgueux, Rodez et Aurillac seraient effectuées par le TER, qui deviendrait ainsi complémentaire à l'offre TGV. Rien par contre en ce qui concerne Guéret et Tulle pour ne citer qu'elles, et de cause à effet, quid des relations actuelles Intercités si elles ne sont même pas envisagées comme offre complémentaire aux TER ?
Concernant l'abandon du pendulaire, voici les explications très floues (voire foireuses) des représentants RFF :
En France, la technologie pendulaire ne peut pas apporter les mêmes avantages que dans les autres pays européens, car particularité française, on y roule plus vite qu'ailleurs. Ce qui fait que sur des portions rectilignes (partie nord du POLT), le pendulaire ne fait rien gagner, tandis que sur les portions sinueuses (partie sud du POLT), on ne gagne que 16 minutes (chiffres à revoir car le document technique de RFF indique quant à lui 25 minutes...). D'autre part, la SNCF ne serait pas dans la mesure de gérer un parc de matériel trop complexe, et qui plus est en faible quantité (6 rames). Enfin, le coût de ce projet (185 M € pour le matériel + 110 M € pour l'infrastructure) est beaucoup trop élevé pour une technologie visiblement pas adaptée à la France (mais par contre adaptée à la Bretagne, demandons donc notre souveraineté pleine et entière !!!
).
Dans le public, à l'issue de cette présentation, le député de l'Indre Jean-Yves Hugon a pour sa part présenté un projet alternatif qu'il défend, à savoir la ligne historique qui serait raccordée sur la ligne SEA à 70 km au sud de Paris, et qui mettrait Châteauroux à 1 heure de Paris, et Limoges à 2 heures. Selon RFF, ce projet Beauvilliers-Châteauroux-Limoges coûterait 4 milliards d'euros (2,2 milliards pour Beauvilliers-Châteauroux). Le projet du député berrichon rejoint pour partie la position de l'association "TGV Berry-Limousin-Pyrénées", qui milite pour la construction d'une LGV raccordée à terme sur la LGV SEA (Paris - Beauvilliers - Orléans - Vierzon - Limoges), et qui mettrait Limoges dans un premier temps à 2 heures de Paris, puis à terme à seulement 1h30 (le président de l'association a bien insisté sur le fait que, pour lui, les possibilités d'amélioration des temps de parcours via la LGV de Poitiers seront inexistantes).
Une autre intervention a permis de poser des questions pertinente, et parfois de mettre visiblement les responsables de RFF dans l'embarras, c'est celle d'André Pamboutzoglou, vice-président du Limousin chargé des transports :
- RFF annonce pour cette liaison LGV Poitiers-Limoges-Brive 14 allers-retours par jour pour Paris, et annonce dans le même temps une complémentarité avec la ligne POLT classique. Or, la ligne POLT actuelle, c'est aussi 14 AR par jour. Quid de ces dessertes via Châteauroux donc ? Réponse de RFF : c'est à SNCF de gérer ça. Réponse de la SNCF : c'est un élément à déterminer (sic)...
- On annonce une saturation rapide de la ligne SEA et de la gare Montparnasse. En rajoutant à cela les TGV Limoges-Paris, qu'en sera-t-il ? Réponse de RFF : dans le cadre du projet LGV SEA, 150 M € sont consacrés à l'augmentation de la capacité du tronçon le plus chargé, avec notamment la mise en place de la signalisation ERTMS, au renforcement des installations électriques. De plus, un projet d'augmentation de la capacité de la gare Montparnasse est à l'étude.
- Enfin concernant le financement, pas de question particulière mais une remarque très pertinente : les modalités de financement de la LGV Poitiers-Limoges seront dévoilées seulement 10 jours avant la clôture du débat. Voilà donc un élément pourtant basique soigneusement mis de côté...
Voilà c'est à peu près tout ce que j'ai pu relever, peut-être que Grizzli s'il nous lit nous dira ce qu'il a pour sa part relevé de cette première réunion...
Prochain rdv, jeudi 14 septembre pour une réunion thématique sur LGV et aménagement du territoire, toujours à 19h30 à la fac de droit de Limoges. Je pense qu'il va aussi y avoir du sport ...!