greg59 Wrote:Macron face à Pernaut, a annoncé vouloir rouvrir certaines lignes, je me pose cette question, quelle type de ligne ouvrira t'il et sur quel territoire ? quand connaîtra t'on les lignes qui seront réouvertes ?
A moins que c'est un coup de com' politique pour calmer les élus locaux et territoriaux sur le rapport Spinetta et la fermeture des 9 000 km de lignes ?
Oui, il y a entourloupe. Quand il parle de 10 M€ / jour pour les dix prochaines années, ça sonne bien, mais il s'agit du contrat de performance entre l'Etat et Réseau, lequel vise spécifiquement la rénovation du réseau structurant.
Les financements pour les UIC 7 à 9 ne se font, eux, que dans le cadre des CPER. le chiffre évoqué (pour la génération actuelle de contrats de plan, soit 2015-2020) est de 1,5 Md€ sur 6 ans, soit l'équivalent de la régénération de 1500 km au maximum sur la période (je parle là de lignes de plaine sans ouvrages d'art : si l'on part sur des lignes du type Bedous-Canfranc, le ratio d'1 M€ / km ne s'applique plus du tout). Donc même avec une hypothèse farfelue qui consiste à dire que toutes ces lignes sont en plaine et sans ouvrages d'art, il faudrait 36 ans à ce rythme de dépense pour rénover tout ça. Parfait en rythme de croisière, mais dans la situation d'urgence actuelle... on se doute bien que pour de nombreuses lignes qui sont déjà quasiment mourantes, attendre 10, 20 voire 30 ans...
Qui plus est, les financements d'Etat prévu dans nombre de contrats de plan sont basés sur des tours de table larges et pour le moins baroques (ex : le contrat de plan, signé uniquement par la région et l'Etat, dit : "il faut 30 M€, l'Etat s'engage à en mettre 7,5 et la région s'engage à en mettre 12,5". Très bien, mais il en manque 10, et en pratique, les conseils généraux, les communes et les intercommunalités sollicitées pour boucler le tour de table se révèlent souvent incapables (ou refusent) de s'engager. Donc les engagements théoriques pris par les deux partenaires du contrat de plan se révèlent être, en fin de période, un simple tigre de papier, le tour de table n'ayant pu être bouclé... Résultat : les sommes ne sont pas dépensées, les travaux ne sont pas faits, et chacun peut accuser l'autre de n'avoir pas fait sa part d'effort, de n'avoir pas joué le jeu et d'avoir planté le projet...