|ARENTHON| Téléski nautique : l’État demande l'arrêt des travaux
Cinq pylônes sur un circuit de 620m doivent permettre de s'adonner aux joies du ski nautique sans bateau: c'est un téléski à câble qui tracte, de 15 à 59 km/h.
C'est pourtant un projet original et jamais vu dans le coin qui est en train de monter à vitesse grand V sur le lac d'Arenthon : une petite base de loisirs qui proposera un "téléski nautique".
À savoir cinq pylônes qui, sur un circuit long de 620 m agrémenté de modules de saut, vont permettre aux petits comme aux grands de s'adonner aux joies du ski nautique sans bateau. C'est un téléski à câble qui tractera, de 15 à 59 km/h, les usagers sur l'eau. Une glisse qui resterait relativement raisonnable par rapport au ski nautique traditionnel : 19E l'heure.
« C'est une méthode de glisse écolo, la suite logique de la glisse d'hiver, mais en été », argumente Cédric Bastian, le promoteur et futur gérant de cette base de loisirs, qui comptera aussi un petit snack et un point de vente de produits de la famille du windsurfing.
Pas d'étude d'impact
Mais du point de vue de la Frapna et de l'association Arenthon Environnement, l'installation ne se fait pas selon tous les canons de l'écologie en vigueur.
Et selon la Direction départementale des territoires (DDT) non plus. Le service dépendant de la préfecture a demandé par courrier daté du 6 mars à Cédric Bastian d'arrêter ses travaux. Ceux-ci sont supposés s'achever fin mars pour une mise en route du téléski en mai.
En cause dans ce Stop brandi par la DDT : l'absence d'étude d'impact qui pourrait être nécessaire, le téléski pouvant être considéré comme un "transport guidé de personnes". Et la nécessité de prendre en compte les espèces protégées présentes sur l'étang (deux espèces d'oiseaux) et de demander pour le moins une dérogation au titre des espèces protégées "si leur présence est confirmée". Des points déjà mis en avant dans un courrier de juillet 2012. La DDT regrette que la société n'ait "pas répondu sur ces deux points" depuis, et réinvite l'entreprise à prendre contact avec la Dreale (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement).
La Frapna avait elle aussi en avril tiré le signal d'alarme dans un courrier à la mairie. Elle rappelait la présence d'un corridor écologique à restaurer et s'inquiétait du ruisseau du Brachouet, "avec risque de pollution de celui-ci du fait de la construction d'un parking."
Le promoteur serein
Du côté du maire Alain Vellluz, interrogé avant ce courrier de la DDT, on était plutôt exaspéré de l'agitation des environnementalistes.
« Le permis a été accordé par la DDT. On a accordé le permis en juin, pour nous tout est bon. » M. Bastian lui, se voulait serein. Il s'estime dans tous les clous. « J'ai consulté la Ligue de protection des oiseaux, je n'ai pas eu de retour négatif. La DDT a délivré deux refus, puis nous avons revu le projet et il a été accepté. Nous avons signé un bail avec les propriétaires privés du lac et je suis propriétaire des infrastructures. » Il précise que les pylônes sont seulement posés sur le fond du lac. « Et ce n'est pas facile de trouver un étang qui "colle" : il doit être allongé, l'eau doit permettre de boire la tasse... Il est interdit de pêche et de baignade, pourtant il y a bien des gens qui pêchent ! » plaide-t-il, ajoutant que ce sont quand même plusieurs emplois saisonniers qui sont en jeu.
Quoi qu'il en soit, si la Frapna n'avait guère de possibilités d'agir, la DDT prévient : en l'absence de réponse, le téléski s'expose à des poursuites judiciaires.
Source http://www.lemessager.fr/Actualite/Fauc ... rret.shtml