Le téléphérique bat des records pour ses 80 ans
L’installation du Salève est devenue l’un des symboles de la coopération transfrontalière.
Dates, chiffres, horaires et tarifs
1932. Inauguration du téléphérique, en août. L’ouvrage remplace le chemin de fer électrique.
1939. Arrêt du téléphérique pendant la Seconde Guerre mondiale.
1947. Remise en fonction.
1951. Système technique rénové.
1975. L’exploitation est suspendue.
1984. Après d’importants travaux, reprise de l’activité.
2002. 72 000 voyageurs.
1er janvier 2007. Création du Groupement local de coopération transfrontalière (50% français, 50% Etat de Genève).
1er janvier 2008. Reprise de l’exploitation par Veolia.
2008. 107 000 voyageurs.
2011. 200 621 voyageurs. Près de 5 millions de mètres de dénivelé parcourus en un an.
9 juin 2012. Fête anniversaire des 80 ans, ouverte au public.
Vitesse de la benne: 6 m/sec.
Dénivelé: 665 mètres (départ à 435 m, arrivée à 1097 m).
Horaires des mois de mai à septembre: Tous les jours de 9h30 à 19h et jusqu’à 23h les jeudis, vendredis et samedis.
Aller simple adulte: 6,50 euros.
www.telepheriquedusaleve.com
200 621 voyageurs en 2011! En quatre-vingts ans d’existence, jamais le téléphérique du Salève n’avait enregistré une telle fréquentation. «C’est notre record historique», lance Maurice Giacomini, président du Groupement local de coopération transfrontalière (GLCT) qui gère l’infrastructure.
Depuis 1932, les cabines s’élancent du Pas de l’Echelle vers le sommet de la montagne des Genevois. En quatre minutes, elles parcourent les 665 mètres de dénivelés, survolant l’autoroute, les carrières puis les forêts. «Il fut un temps où l’on faisait le trajet en 3,10 minutes seulement. Mais, arrivés en haut, les gens n’avaient pas eu le temps de prendre de photo», précise Claude Séraphin, directeur d’exploitation.
Alors que la vue est le principal atout de cette attraction touristique. D’où la description du romancier et journaliste Joseph Kessel: «Le paysage s’élargit de seconde en seconde, le radeau aérien montait, glissant sur cet incroyable fil qui portait notre vie. Grand lac bleu aux courbes sinueuses, campagne d’un vert nourri et tendre, monts qui se découvraient gradin par gradin.»
Des coups durs
Dans les années 1930, l’installation est saluée comme une réalisation d’avant-garde, un bijou technique mais aussi architectural, signé Maurice Braillard. A l’époque, on se presse pour accéder aux cabines. La fréquentation atteint 2000 à 2500 passagers le dimanche.
Le téléphérique connaît son premier coup d’arrêt durant la Seconde Guerre mondiale. En 1947, il redémarre. Nouvelle coupure de 1975 à 1984. Puis, en 2002, année terrible où seuls 72 000 voyageurs l’empruntent, les Genevois menacent d’arrêter de payer pour cette infrastructure qu’ils sont seuls à financer. Les discussions franco-suisses reprennent. «A l’époque, on nous a dit que nous étions de doux rêveurs, qu’on allait jeter l’argent public par les fenêtres, commente Maurice Giacomini. Aujourd’hui, les mêmes affirment qu’on a eu bien raison!»
Créé le 1er janvier 2007, un groupement local de coopération transfrontalière prend les choses en main. «C’est un laboratoire politique, insiste Maurice Giacomini. La preuve que la coopération entre Genève et sa couronne fonctionne.» Via une délégation de service public, les instances franco-suisses confient l’exploitation à un opérateur privé, soit Veolia. «On monte au Salève pour faire du sport, prendre l’air, manger au restaurant», souligne Valérie Arnaud, responsable communication. Le profil type est un Genevois sportif âgé de 30 à 50 ans.
Au-delà de la fréquentation de l’installation, Veolia a réussi la prouesse de fédérer les différents acteurs du Salève, tels que le Bureau de la montagne, la Maison du Salève, le Muséum d’histoire naturelle ou encore Genève tourisme. «Nous avons voulu valoriser un produit touristique global», explique Valérie Arnaud.
De plus, en quelques années, le téléphérique a su se faire connaître par-delà les frontières, notamment grâce à la publicité sur les lignes easyJet. Au point de devenir le 4e site haut-savoyard après les stars chamoniardes.
Développement durable
Comment expliquer un tel succès? Le changement des mentalités, répondent en chœur les responsables. «Le téléphérique, c’est par excellence le véhicule du développement durable», souligne Claude Séraphin. S’appuyant sur les chiffres, Maurice Giacomini estime que le téléphérique bénéficie d’une marge de progression importante. «Le Salève accueille un million de visiteurs par an; 20% empruntent le téléphérique.» Confiant dans l’avenir, le GLCT a prévu une 3e rénovation. Cet hiver, l’automate et les câbles seront ainsi remplacés.
L'article n'évoque pas le point noir de ce téléphérique : l'accès en TP.
La ligne 8 des TPG a son terminus sur Suisse un peu éloigné de la gare de départ.
Le réseau TAC n'a pas de desserte régulière adaptée aux horaires de cet équipement. Il faut utiliser un transport à la demande. La tarification combinée n'est possible qu'en passant à l'office du tourisme d'Annemasse.
Il n'y a aucune liaison TP entre Saint-Julien-en-Genevois et la gare de départ. Idem depuis Annecy.
La halte ferroviaire du Pas de l'Echelle n'est pas desservi par les TER de la ligne Annemasse - Bellegarde.