La place du Ralliement, illuminations de Noël, en 1967 ou 1968

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La place du Ralliement, illuminations de Noël, en 1967 ou 1968

Messagepar Terminus » 24 Déc 2017 3:56

Voici une photo de la place du Ralliement prise pendant la période de Noël, en 1967 ou en 1968.
Elle a été prise, je suppose, au-dessus de la pharmacie qui existe toujours, depuis peut-être le 2e étage (ou le 3e, mais j'y crois moins à cause de la pente de la place qui monte vers le photographe). Je l'ai achetée sur Delcampe, son auteur est inconnu.

Pour les non-angevins qui peuvent nous lire je précise que cette place du Ralliement est notre « Grand-Place », c'est le cœur de la ville et depuis un peu avant les années 30 elle était, jusque dans les années 70, la station centrale du réseau où passaient toutes les lignes, sauf la ligne Z (Imbach — ZUP Nord) qui à sa création vers ou après 1963 n'avait pas d'emplacement disponible, ce qui l'avait limitée à la place Louis Imbach où était sa tête de ligne. Toutefois, au début des tramways en 1896 et jusqu'aux années 1925-30 toutes les lignes de tram ne desservaient pas le Ralliement, deux lignes partaient de la gare Saint-Laud et passaient par le boulevard Foch.

Nota : pour voir toute la largeur de ces photos il faut que la fenêtre remplisse tout l'écran, sinon l'image est coupée.

Les illuminations sont bien modestes (guirlandes d'ampoules au tungstène), l'aménagement de la place n'est pas idéal, pourtant je trouve l'ambiance agréable : la nostalgie, sans doute…
Hors champ, en haut de la place et face à la rue d'Alsace il y avait sans doute un sapin décoré de guirlandes d'ampoules.

Voici la vue entière, au fond s'ouvre la rue de la Roë (parcourue aujourd'hui par le tramway), à droite, faisant l'angle avec la rue de la Roë, commence la rue Lenepveu.

Contre le bord gauche de la photo et à la moitié de sa hauteur, on voit, coupé, le kiosque des autobus, il était en béton, construit en 1936. Derrière lui on voit le toit d'un Berliet PH85 (les « cuvettes » d'aération sur le toit étaient typiques des PH85 et PH100). À droite il y a un Renault R4211 et, tout à droite, un Berliet PH85 et un abribus Decaux portant un panneau d'arrêt avec un fond rouge.

Le parking souterrain n'existait pas encore.

Tout en haut à gauche, sur le plus haut balcon on voit le journal lumineux : il est flou car il est en train de défiler.

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Ci-dessous, c'est un détail de la partie gauche de la photo, avec une partie du kiosque des autobus. À cette extrémité se trouvait le bureau des contrôleurs où il y avait aussi des guichets ouvrant à l'extérieur (mais sans doute à cette époque ces guichets étaient-ils fermés car un distributeur automatique de tickets (?) ou de carnets (?) avait été placé dehors contre la façade du kiosque) et des guichets ouvrant aussi sur la salle d'attente qui était la pièce centrale.

À l'autre extrémité se trouvait un kiosque à journaux qui, à l'époque de la photo, avait dû laisser place à une seconde salle de guichets ouverte sur l'extérieur.

Chaque extrémité de ce bâtiment était surmontée d'un caisson lumineux blanc et vertical, scellé dans la corniche du kiosque, trois de leurs faces indiquaient respectivement : CARTES, RENSEIGNEMENTS, TICKETS, ou quelque chose comme ça.

Le kiosque avait des extrémités en arrondi, sa façade du côté bas de la place (derrière sur la photo) se prolongeait d'un auvent en béton avec des pavés de verre. Entre le kiosque et les immeubles du bas de la place (où était l'ancien magasin Bata) il y avait un quai avec une borne lumineuse, très étroit c'était plutôt un refuge pour la ligne G (Génie — Ralliement — Place Ney, plus tard prolongée du Génie (Rue Mermoz) à Salpinte), ce refuge était le quai vers le Génie, l'autre sens, vers la Place Ney, était abrité par l"auvent du kiosque. Près de chaque extrémité du kiosque il y avait un quai étroit, placé en biais, avec des chicanes pour les files d'attente, ils servaient à la ligne N (Route de Paris — Ralliement — Route de Nantes). Côté haut de la place le kiosque était bordé d'une chaussée double pour faire stationner des autobus (ceux des lignes T (Trélazé, Pyramide, la navette des Justices et Saint-Léonard) et la ligne P (Les Plaines, place Gentric). Cette chaussée, côté terre-plein, servait aussi à ranger le bus de réserve.

Devant l'autobus Renault on voit un lampadaire dont le mat est posé sur un socle ancien, un socle cylindrique en pierre qui avait (mais on ne le voit guère) un banc circulaire en pierre. Il y en avait quatre, ils étaient placés près de chaque angle du terre-plein. Initialement ils portaient une grappe de cinq becs-de-gaz en ferronnerie, absolument splendides, qui ont été déposés et très certainement ferraillés, laissant la place à des lampadaires bien banals : une sorte de pile d'assiettes creuses en verre blanc, éclairés par des néons blafards.

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Là, quelques explications :

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Ici on voit un détail de la droite de la photo, avec le R4211 et le second Berliet PH85.

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Quelques annotations pour préciser :

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Précisions sur la photo.

On y voit :
    — un Renault R4211 : c'est bien un Renault, sinon il aurait une plaque Saviem LRS sur le capot arrière, il pourrait être de la série 51-56, sans en être sûr il me semble que le 57 était un Saviem ;
    — un Berliet PH85 (à partir du n° 72) ;
    — un autre Berliet PH85 derrière le kiosque (on voit son toit, les « cuvettes » d'aération sont typiques des PH85 et PH100). Il semble passer entre le kiosque et le quai en îlot, c'était la zone d'arrêt de la ligne G, diamétrale (Salpinte — Génie (R. Mermoz) — Ralliement — Place Ney) ;

Les voitures : environ sept DS/ID-19, une 2-CV, deux Ami-6, des R3/R4, 204 ou 304 (?), Panhard CT24 (?), Dauphine, Coccinelle… On pouvait rouler à quatre de front et le terre-plein central, en parking, n'était pas attractif pour les piétons.

On voit aussi le journal lumineux, il est flou, fixé sur le balcon du dernier étage de l'immeuble Bata. Au fond de la photo les commerces sont : Bata, La Galerie Ménagère, une confiserie, et à l'angle gauche de la rue de la Roë ce qui reste de l'épicerie Pelé. Angle à droite de la rue de la Roë : Joudon (chemises, pulls, etc.). Façade à droite : Les Deux Quartiers, puis sous l'auvent sans doute une maroquinerie (?), et pour finir Sigrand (vêtements homme et enfants, mais mâles seulement).

Je suppose que la photo a été prise à la période de Noël 1967, mais je n'ai pas d'élément précis de datation. Je pense à 1967 car les lignes N (Route de Paris — Route de Nantes) et B (Ralliement — Belle-Beille) semblent avoir des arrêts distincts : le Renault serait sur la ligne N (vers la Route de Nantes sur le quai en biais) et le Berliet sur la ligne B vers Belle-Beille (devant le magasin Eram, à l'époque Les Deux Quartiers. La ligne N était diamétrale et reliait la Route de Paris à la Route de Nantes ; la ligne B était radiale et partait de la place du Ralliement, son terminus était place Victor Bernier à Belle-Beille. Il n'y avait traditionnellement que deux lignes diamétrales à Angers (G et N), toutes les autres étaient radiales et partaient de la place du Ralliement qui était un carrousel d'autobus aux heures de pointe, surtout vers midi. Mais sur la dizaine de lignes il y en avait que la moitié seulement en service continu (et encore, avec des trous parfois d'une heure ou des tronçons intermittents), les autres étaient intermittentes, ne fonctionnant qu'aux heures de pointe du matin, du midi et du soir.

Mais pour être en 1967 il faut que le Renault soit sur la ligne N.

En effet, en 1968, les lignes B et N avaient été couplées en tronc commun depuis l'ancien cinéma Élysée de Belle-Beille jusqu'au carrefour Pasteur-Duvernay, au-delà elles fourchaient (B : Belle-Beille Beaussier par N.-D. du Lac — Briollay, et N : Rte de Nantes pl. Bernier/rue Melgrani — Jean Michel). L'arrêt du Ralliement se faisait le long de l'abribus, à droite.

Je suis sûr que le cliché n'est pas antérieur à Noël 1966 car les bus portent des cadres publicitaires, lesquels ont été installés à partir de l'été 1966.

J'ai un doute entre 1967 et 1968 car dans un agenda j'avais noté, en mars 1968, la mise en service d’un distributeur automatique de tickets sur la façade du kiosque du Ralliement. Or il y en eut deux :
    — le premier, rouge et de format vertical, distribuait vraisemblablement des tickets à l'unité, on l'aperçoit sur la photo, accroché sur l'extrémité nord-est du kiosque dont la casquette est surmontée d'une enseigne lumineuse verticale ;
    — le second, blanc, de format horizontal, à 4 tiroirs (1 tiroir par section tarifaire, soit 4 tiroirs car il n'y avait pas plus de 4 sections sur le réseau suburbain desservant Trélazé et Érigné). Il était accroché sur la façade sud-est du kiosque. Ces deux distributeurs étaient fixés sur un bâti métallique, on les mettait en place le matin et on les enlevait le soir.

J'avais noté le 13/03/1968 : « mise en service d’un distributeur automatique de tickets place du Ralliement » ; mais six mois plus tard (c'est étonnant), j'avais aussi noté le 21/09/1968 : « mise en service du distributeur de tickets ». S'agit-il du même ou bien des deux ?

Autre doute : le panneau d'arrêt de l'abribus, il a un fond coloré, probablement rouge. Mais dans mon agenda j'avais noté le 14/09/1968 : « nouveaux panneaux de “fin de section” bleu/rouge ». Toutefois, celui de l'abribus pourrait être entièrement rouge. Je crois que les panneaux rouges étaient placés aux terminus et têtes de lignes ; les panneaux rouge/bleu l'étaient aux arrêts délimitant les sections. Au début de l'installation de ces panneaux il me semblent que tous avaient un fond crème très clair ; les panneaux rouges et rouges/bleus furent installés plus tard.

Voila pourquoi j'hésite entre Noël 1967 et Noël 1968. Au cas où la photo daterait de 1968, le Renault serait peut-être sur une ligne autre que la N et les lignes B et N auraient un arrêt commun le long de l'abribus, à droite.

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Re: La place du Ralliement, illuminations de Noël, en 1967 ou 1968

Messagepar BBreteau » 26 Déc 2017 18:53

Bonsoir Terminus et tout le monde
Plein de beaux souvenirs par le biais de cette photo.Les Renault 4211 qui me faisaient peur avec leurs moteurs bruyants , les Berliet PH que je trouvais très beaux aussi.La passion pour les publicités de l'époque sur ces bus Angevins.Concernant les Renault 4211 , je n'ai jamais vu ou su qu'il y avait des Renault 4211 courts. Je l'ai appris par l'intermédiare de Terminus et Latil 22.La première fois que j'ai vu un R4211 en version de portes 033,c'était un samedi après-midi , le bus remontait la rue d'Alsace et un autre que j'ai vu quelques années plus tard ,qui remontait vers le boulevard du Château , celui-ci venait d'avoir sa livrée rouge et grise.Lorsque les Saviem SC10 sont arrivés en 1969 ,il restait quelques R4211 qui désservait les lignes suburbaines (info de Mr Daniel Tilliet qui habitait Angers à l'époque).J'ai moins de souvenirs des R4211 que les Berliet PH qui ont terminé leur carrière en 1977.
Merci Terminus pour ce beau document.
Bonne soirée à tous et à bientôt.
Bernard
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