Bernard FAVIÈRE, un grand connaisseur et un défenseur des transports urbains est décédé.
Je vous fais part de cette information car certains d’entre nous connaissaient Bernard Favière et le tenaient en grande estime.
Bernard vivait à Nantes, il avait longtemps participé à l’ANDE (Association nantaise de défense de l’environnement) et à la FNAUT (Fédération nationale des associations d’usagers des transports, dont l’ANDE est membre). Par son militantisme et sa compétence il avait contribué au retour du tramway à Nantes.
Bernard aurait eu 78 ans avant la fin de l’année. J’avais fait sa connaissance en 1979, à Tours, lors d’un congrès de la FNAUT et depuis nous étions restés amis.
Il avait une connaissance exceptionnelle des transports urbains, et pas seulement en France, c’était une mémoire. Je ne connaissais pas de personne plus au courant que lui sur ce sujet et je crois qu’à Nantes il était la personne le plus au fait de l’histoire des transports urbains locaux. C’était un grand partisan des tramways modernes, avant même qu’ils fussent réintroduits en France ; il en connaissait parfaitement les techniques et sur l’exploitation des réseaux il était aussi incollable. Il avait également fait partie du GETUM (Groupe d’études des transports urbains modernes).
Bernard connaissait très bien Angers et ses transports urbains, ainsi que ses anciens tramways. Il s’intéressait au Petit-Anjou, il était membre de l’AAPA (Association des amis du Petit-Anjou). Sans toutefois y participer il lisait régulièrement le forum Lineoz. Et, par ailleurs, il avait encore d'autres passions.
Pour mieux situer Bernard, on lui doit pour une très grande part la restauration de la motrice historique n° 144, des anciens tramways de Nantes. En effet c’est lui qui, avec Gérard Gautier, un autre adhérent de la FNAUT, avait entrepris la restauration de cette motrice. Tous deux avaient recherché des épaves de trams et des pièces détachées. Pendant leurs loisirs ils avaient effectué le travail le plus ingrat, dont le décrassage et le sablage car les matériels récupérés, assez délabrés, étaient en très mauvais état. Je crois qu’ils avaient reconstruit une motrice à partir de deux épaves. Ils m'avaient raconté une anecdote amusante : au cours de leurs recherches ils avaient trouvé, dans une exploitation agricole, des boutons de vitres originaux ; mais un cochon passant par là les avait avalés et les mastiquait, il avait fallu forcer l'animal à les restituer. La restauration technique (fourniture et pose d’un truck et de moteurs, peinture, etc.) avait été ensuite effectuée par les tramways de Bruxelles (STIB-MIVB) — cette motrice avait été construite par la société Franco-Belge, sur un modèle proche des tramways bruxellois. Je crois me souvenir que Bernard y était allé pour suivre les travaux. Aujourd’hui cette motrice est classée monument historique. C’est bien sûr la SEMITAN qui avait financé cette restauration. Mais sans Bernard Favière et Gérard Gautier rien n’aurait sans doute eu lieu.
Bernard Favière était d’une extrême discrétion, ne cherchant jamais à se mettre en évidence. Ceux qui le connaissaient avaient pour lui la plus grande estime.
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Les obsèques auront lieu mardi prochain 27 septembre, à l’église Sainte-Elisabeth, 47, rue de Coulmiers à Nantes, pas très loin de la gare et proche de l’ancienne manufacture des tabacs. La cérémonie est prévue à 14 h 30.