Vestiges angevins

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Messagepar Terminus » 30 Aoû 2016 4:29

Courrier de l’Ouest du dimanche 28/08/2016.

Voici, de mémoire, ce que disait approximativement un article :

Des fouilles archéologiques ont été réalisées en plusieurs sondages sur les boulevards Carnot et Ayrault dans le cadre du projet de la future ligne B du tramway. Il s'agissait de retrouver des vestiges de l'ancien port Ayrault, de l'ancienne enceinte fortifiée et de l'ancien tramway.

Au carrefour du boulevard Carnot avec la rue Botanique des traverses en bois de l’ancien tramway ont été trouvées à une soixantaine (?) de centimètres de profondeur. Il n’y avait plus de rails : ils avaient été à l’époque déposés et récupérés.

On n’a pas retrouvé de vestiges du port Ayrault et des anciennes fortifications, seulement des remblais.


Comme tout ceci est transcrit de mémoire il y a un risque d'erreurs non négligeable.

Le port Ayrault était un court canal en cul-de-sac qui se situait sous l'actuelle place St-Serge (place Mitterrand), côté nord-ouest. Il pouvait recevoir quelques chalands. Il apparaît sur des plans anciens. Il fut remblayé probablement lors de la création de la place Saint-Serge (la gare fut construite sur cette place vers 1878).

Les vestiges de voies de tramway correspondraient — sauf erreur de ma part quant à la retranscription de l’article et à l’historique des lignes — à un croisement à voie unique, situé au carrefour Carnot-Botanique-Boreau, comprenant en plus une jonction entre la rue Botanique et le boulevard Carnot pour aller du Ralliement vers la gare Saint-Serge. Autrement dit une croix avec une jonction entre deux tronçons perpendiculaires, permettant ces 3 combinaisons d'itinéraire :
    - Pélican, bd Carnot, bd Ayrault, gare Saint-Serge (tout droit) ;
    - Ralliement, rue Lenepveu, pl des Halles (Imbach), rue Botanique, rue Boreau (tout droit) ;
    - Ralliement, rue Lenepveu, pl des Halles (Imbach), rue Botanique, bd Carnot, bd Ayrault, gare Saint-Serge (jonction).
Les lignes de tramways concernées par ce carrefour ont connu d’importantes modifications successives, selon 4 périodes :

- 1re période (origine du réseau en 1896) : desserte des deux gares (Saint-Laud et St-Serge) par 2 lignes :
    - ligne 1 : Gare Saint-Laud — Gare Saint-Serge par le Ralliement (rue des Lices, Voltaire, Lenepveu, Botanique) ;
    - ligne 2 : Gare Saint-Laud — Gare Saint-Serge par les boulevards (rue de la Préfecture, carrefour du Haras, boulevard de Saumur, actuel bd Foch, place du Pélican actuellement Mendès-France) ;
- 2e période : 1898. La ligne 1 par le Ralliement fut prolongée aux deux extrémités jusqu’au Génie (par la rue Létanduère et les avenues de de Chanzy et Vauban) et jusqu’à la place Ney par le rue Boreau.
    - cette ligne 1 devint la ligne Génie — Place Ney qui abandonna la desserte de la Gare Saint-Serge ;
    - la ligne 2, Gare Saint-Laud — Gare Saint-Serge par les boulevards, a continué de fonctionner ;
- 3e période : 1906. Réduction du service vers la gare Saint-Serge.
    - la ligne 3 (Gare Saint-Laud à la gare Saint-Serge via les boulevards) étant peu fréquentée, elle fut réduite au tronçon Pélican (Mendès-France) — Gare Saint-Serge, correction : exploitée en navette avec une seule motrice en correspondance avec la ligne 1 (Génie — Place Ney) au carrefour Carnot-Botanique et avec la ligne 2 (Gare Saint-Laud — Route de Paris) à la place du Pélican (avant 1910 il n'y avait pas d'arrêts fixes, les trams s'arrêtaient sur demande) ;
    - la ligne 1, Génie — Ralliement — Place Ney resta inchangée ;
- 4e période (date incertaine) : suppression totale du service de la gare Saint-Serge.
    - la ligne 3, correction : Gare Saint-Laud navette Pélican — Gare Saint-Serge via les boulevards le bd Carnot et le bd Ayrault fut complètement supprimée, la gare Saint-Serge n’étant plus desservie par les trams ;
    - la ligne 1, Génie — Ralliement — Place Ney resta inchangée jusqu’à sa conversion en autobus vers 1935.
Latil 22 connaîtrait-il la date de la 4e période (suppression de la ligne de la gare Saint-Serge) ?

____________
Nota : les numéros de ligne n'étaient pas affichés sur les trams, seule la destination l'était à l'avant. Sur les flancs il y avait des plaques d'itinéraire.
http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-l ... ge-3625490
http://www.angers.fr/decouvrir-angers/r ... index.html
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Re: Vestiges angevins

Messagepar Fredorail » 30 Aoû 2016 20:14

Ah, enfin ce forum sort de sa torpeur estivale... Avec un post fort documenté qui plus est !
Frédorail

Cartographie des anciens réseaux secondaires sur OpenStreeMap (Echelle cadastrale) :
Pays de la Loire : http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/chemins-de-fer-secondaires-en-pays-de-la-loire_501338#8/47.545/0.288
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Re: Vestiges angevins

Messagepar Terminus » 31 Aoû 2016 2:44

Voici quelques plans anciens montrant le Port-Ayrault et le site initial où fut construite la gare Saint-Serge (sur la prairie Saint-Serge.
La rue Boisnet était bordée au nord-ouest, à l'arrière des maisons, par une sorte de boire et une prairie (pré de lHôpital). Voir le plan Dubois et le cadastre napoléonien.
Ces prairies (appelés « prés » sur les plans) étaient marécageuses. Dans la Doutre les boulevards Henri Arnauld et du Ronceray n'existaient pas encore : à leur place il y avait un bras de la Maine, le canal de la Tannerie (on l'appelle aussi canal de la Savate mais la Savate était plutôt une île). À l'époque la Doutre était en deux parties :
- une île urbanisée (délimitée actuellement pr le quai des Carmes, le boulevard Henri Arnauld, le boulevard du Ronceray, l'avenue des Arts-et-Métiers et le quai Robert Fèvre ;
- et la plus grande partie du quartier sue la rive droite.

En voyant ces plans et cartes on comprend pourquoi la ville d'Angers est aussi vulnérable aux inondations.
______________________________________________________________

• Plan Dubois (1789) avec les fortifications :

Image

______________________________________________________________

• Plan TARDIF-DESVAUX (1839-1840) :
Avec les projets d'aménagement de la prairie Saint-Serge et de la prairie de l'Hôpital (actuel îlot délimité par la rue Boisnet, la place Molière, le quai Gambetta, le boulevard Ayrault et la place Héraut).
Ces projets d'aménagement n'ont pas été réalisés à l'identique. La future gare Saint-Serge occupe le champ de foire projeté, la Port-Ayrault était maintenu mais raccourci.
On voit en bas à gauche le début de l'île formée par le canal de la Tannerie (actuel boulevard Henri Arnauld).

Édition : on voit que le canal du port Ayrault était exactement dans l'axe de la tour des Anglais (d'où était tirée la chaîne, la haute-chaîne, pour barrer la rivière la nuit et assurer la continuité de l'enceinte fortifiée ; sur la prairie de l'H^opital, sna doute avant la création du Port-Ayrault, des pieux plantés empêchaient la navigation).

Image

______________________________________________________________

• Cadastre napoléonien de 1842 :
Attention : le nord est basculé à 90° dans le sens horaire.

Image

______________________________________________________________

• Les minutes de la carte d'état-major dans les années 1860.

Il s'agit du brouillon de la carte d'état-major. Ce plan qui couvre toute la France est téléchargeable sur Géoportail.
On y voit que :
- dans la Doutre le canal de la Tannerie est toujours là, séparant l'île ;
- la gare Saint-Laud existe avec les lignes vers Saumur et Tours (la première ligne arrivée à Angers), vers Le Mans et vers Nantes. La ligne principale était celle du PO (Paris-Orléans) : Paris-Austerlitz, Orléans, Tours, Saumur-Rive-Droite, Angers-Saint-Laud, Nantes-Orléans ;
- le Port-Ayrault existe il va jusqu'à l'atuelle avenue Marie Talet ;
- l'îlot de la rue Boisnet est en cours d'aménagement ;
- la gare Saint-Serge n'existe pas encore ;
- la station de La Maître-École non plus ;
- l'enceinte fortifiée a été détruite, l'anneau des boulevards a été aménagé ;
- la rue Paul Bert, la place André Leroy et la rue Rabelais existent, mais pas encore la rue Volney ; la bifurcation actuelle de la place André Leroy (vers Saumur et vers le sud-Loire) a supplanté celle du carrefour des rues Bressigny et Châteaugontier ;
- la place de la Gare, la rue de la Gare, la rue Denis Papin, la place Marengo existent ;
- la place du Ralliement n'est que partiellement aménagée et la rue d'Alsace n'existe pas encore ;
- le jardin des Plantes n'existe pas ou alors partiellement, le jardin du Mail est incertain, la rue de Paris (avenue Pasteur) arrive en travers du Champ-de-Mars (place Leclerc).

Édition :
on remarque la vaste étendue de la prairie Saint-Serge (ou pré Saint-Serge) qui était inondable, tout comme les prairies de la Baumette et les prairies de l'Aloyau (actuel parc Balzac le long du boulevard du Bon Pasteur construit vers 1956, auparavant il y avait le chemin de Tournemine qui bordait la communauté du Bon Pasteur et faisait sans doute la limite de la zone inondable). Quand le boulevard du Bon Pasteur fut construit il était nommé initialement boulevard de Tournemine. Ce boulevard correspond très bien à la limite de la zone inondable que l'on voit sur le plan.
Un ruisseau coulait (il existe sans doute encore mais doit être busé) depuis le quartier du Grand-Pigeon jusqu'à la Maine, passant sous l'avenue Pasteur et la place Ney, ce qui explique que cette place soit facilement inondable.

L'hôpital actuel, ni la prison, n'existaient alors. L'hôpital Saint-Jean (actuel musée Jean Lurçat) fonctionnait sans doute encore.

Le pont de la Basse-Chaîne est probablement l'ouvrage en pierre (construit de 1851 à 1856) qui a remplacé le pont initial (il n'y en avait pas auparavant) qui était suspendu et s'était effondré au passage d'une troupe de soldats, causant 223 morts. Ce pont suspendu construit en 1838 et effondré en 1850 ne dura que 12 ans, tandis que le pont en pierre, fragilisé par les bombardements, se trouva après guerre limité à 8 tonnes (au passage des véhicules on voyait les arches de maçonnerie qui fléchissaient). Le pont de pierre fut remplacé par l'actuel pont en béton inauguré le 21 mars 1960. Le pont actuel, en 3 tabliers indépendants, n'était plus aligné sur le boulevard Clémenceau, il était conçu pour 3 files de circulation sur la travée centrale. Après un miraculeux coup de peinture il se trouva apte à 4 files (de la même façon le Pont de la Haute-Chaîne, conçu pour 2 files, fut converti en 3 files par un pinceau magique).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_de_l ... ha%C3%AEne

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Re: Vestiges angevins

Messagepar Fredorail » 05 Sep 2016 20:42

merci pour ces documents passionnants !
Frédorail

Cartographie des anciens réseaux secondaires sur OpenStreeMap (Echelle cadastrale) :
Pays de la Loire : http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/chemins-de-fer-secondaires-en-pays-de-la-loire_501338#8/47.545/0.288
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Re: Vestiges angevins

Messagepar Terminus » 07 Sep 2016 3:35

• Plan GERMAIN-GRASSIN de 1901 : ce plan est daté, il s'agit sans doute de l'adaptation, pour un congrès en 1901, d'un plan préexistant.

Il montre le réseau des tramways dans la zone intra-muros, à son probable apogée en kilomètres de lignes. Il est sans doute très fidèle au réseau initial, inauguré cinq ans avant en 1896, mais avec ces modifications :
    - le prolongement de la ligne Gare Saint-Laud — Ralliement — Gare Saint-Serge vers le Génie (au sud) et la place Ney par la rue Boreau (au nord-est),
    - la création, en 1900, de la ligne Ralliement — Saint-Jacques par la rue Toussaint, le boulevard du Château (bd de Gaulle), le pont de la Basse-Chaîne, la boulevard de Nantes (bd Dumesnil, la place Monprofit, la rue Saint-Jacques, jusqu'à l'église dans un premier temps, puis, six ans plus tard en 1906, jusqu'à l'octroi de la route de Nantes (carrefour Montesquieu, à l’entrée de l’avenue Patton).

Image



• Détail de ce même plan GERMAIN-GRASSIN DE 1901, zone Pélican (Mendès-France) — gare St-Serge.

Par une erreur de cartographie il manque le tronçon rectiligne rejoignant les rues Botanique et Boreau, coupant en croix la voie du boulevard Carnot descendant de la place du Pélican à la gare Saint-Serge.

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____________________________________________________

• Détail de la zone centrale du plan BLONDEL-LA ROUGERY (supposé après 1906), avec l’indication en pointillé des extensions projetées, lesquelles, pour la plupart ne furent pas réalisées.

La ligne Ralliement — place Lionnaise (comme la rue Lionnaise, et non pas « Lyonnaise » car c'est la route du Lion-d'Angers, cela n'a rien à voir avec la ville de Lyon).
Cette ligne passait initialement par la rue Plantagenêt, la place Molière, le quai Ligny, le pont du Centre (renommé pont de Verdun, probablement après l'armistice de 1918 ?), la rue Beaurepaire, la place de la Laiterie, le boulevard Descazeaux et le boulevard de Laval (bd Clémenceau).
La place Lionnaise est aujourd'hui la place Bichon (Lionnaise était plus joli !). Édition : j'ai précisé pour la place Lionnaise, avec un « i », car sur les cartes postales anciennes les trams portaient tous l'indication erronée « LYONNAISE ».

Initialement le tram ne prenait pas directement le virage du carrefour Rameau : venant du Ralliement il empruntait la rue Chaussée-Saint-Pierre, traversait tout le carrefour Rameau, puis il s'avançait au début de la rue Chaperonnière où était un évitement sur lequel le tram rebroussait (après changement de pupitre de conduite et retournement de la perche) et tournait vers la rue Plantagenêt. Par la suite la rue Plantagenêt fut abandonnée au profit de la rue de la Roë, sans doute quand les voies firent le tour de la place du Ralliement.

Il y a quelques erreurs sur ce plan :
    - il n'y avait pas de jonction entre les rues Voltaire et Plantagenêt,
    - il y en avait une, comme expliqué plus haut, entre les rues Chaperonnière et Plantagenêt,
    - il manque le tronçon direct Botanique-Boreau.


Image



• Détail de la zone Pélican-Gare St-Serge du plan BLONDEL-LA ROUGERY (supposé après 1906).

Probable erreur de dessin : il manque la jonction entre la rue Botanique et le boulevard Carnot, utilisé par la ligne Gare Saint-Laud — Gare Saint-Serge par le Ralliement et la rue Lenepveu.
On voit, place du Pélican un point rouge sur la ligne de tram, qui très probablement symbolise la tête de ligne de la navette Pélican — Gare Saint-Serge, Il s'agissait du remaniement qui avait affecté l'ancienne ligne reliant les deux gares via les boulevards et qui était peu fréquentée. Une seule motrice parcourait ce court tronçon, sans doute à la demi-heure. Quelques années plus tard ce tronçon fut supprimé, la gare Saint-Serge n'étant plus desservie par les trams. À l'époque il n'y avait pas de bus de substitution.

Image



____________________________________________________

• Détail du plan GRASSIN (éditeur)-HÉZARD-BARON-PIHIER (concepteurs). La date de ce plan est supposée vers 1900-1906.

Au carrefour Carnot-Botanique-Boreau il manque — probable erreur de dessin — la voie directe de la ligne Génie — Ralliement — Place Ney qui joignait en ligne droite les rues Botanique et Boreau. La jonction sert pour aller de la gare Saint-Laud à la gare Saint-Serge en passant par le Ralliement, la rue Lenepveu, la place du Pilori, la place des Halles (place Imbach).

Image


À noter : comme sur la généralité des réseaux petits et moyens (et aussi sur la périphérie des grands réseaux) il n'y avait guère de voies doubles, la voie unique avec évitements était la plus répandue.
À Angers la voie double n'a existé que sur ces tronçons :
    - rue d'Alsace,
    - les boulevards (bd de Saumur = Foch, de la Mairie  = Bessonneau) depuis le carrefour du Haras à la place du Pélican,
    - la rue Paul Bert entre le carrefour du Haras et la place André Leroy,
    - le tronçon entre le carrefour du Haras et la gare Saint-Laud (boulevard du Roi René, rue de la Préfecture, rue Denis Papin),
    - le tronçon entre la place de la Gare et la place de la Visitation, par la rue de la Gare.
Il y eut aussi un très long évitement entre la place Molière et le pont de Verdun (approximativement).
Dernière édition par Terminus le 07 Sep 2016 7:53, édité 5 fois.
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Re: Vestiges angevins

Messagepar franz » 07 Sep 2016 6:38

Merci beaucoup pour ces plans et ces détails sur les tramways angevins autrefois. :aime:

C'est même comprehensible pour un étranger comme moi qui ne connaît pas Angers personnellement.
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Re: Vestiges angevins

Messagepar Terminus » 07 Sep 2016 7:34

Bonjour Franz,

Je suis content que ce sujet et ces documents t’aient intéressé.

Comme pour nous tous sur Lineoz les transports urbains sont un sujet qui me passionne, et cela depuis de nombreuses décennies. J’ai des souvenirs assez anciens et de la documentation. Pour ne pas qu’ils se perdent je les mets à l’abri en les transmettant : les forums sont très pratiques pour ça.

Moi aussi je m’intéresse aux autres villes, même à celles où je n’ai jamais mis les pieds.

Comme je vois que tu as vécu à Strasbourg, cela me rappelle que j’y suis allé pour la première fois en 1965. C’est une ville très belle, d’ailleurs toute l’Alsace est un plaisir à parcourir. Le réseau à l’époque (des Somua et surtout des Chausson, en livrée bleue à bande rouge, presque tous à deux agents) était remarquable, vraiment impressionnant. Malheureusement les trolleybus avaient déjà disparu et devant la gare centrale il ne restait que quelques rails.
Cet été je suis allé en Allemagne où j'ai de la famille, et j'y ai vu une ville splendide : Dresde. En plus d'être magnifique, elle dispose d'un solide réseau de trams et, cerise sur le gâteau, dans un grand parc public il y a un petit train à vapeur, à voie de 38 cm, sur plusieurs kilomètres. Il est exploité en bonne part par des enfants et des adolescents : étonnant ! Au retour j'y ai pris le tram sans savoir qu'à cet arrêt se débranchait la voie utilisée par les trams de marchandises pour rentrer dans l'usine Wolkswagen qui borde ce jardin public.
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Re: Vestiges angevins

Messagepar franz » 07 Sep 2016 18:33

A Strasbourg, j'ai vu encore la construction du nouveau tramway, et l'inauguration de la première ligne Tram A
(les strasbourgeois à l'époque traduisaient TRAM par "Train rapide Auchan - Mammouth", vu que cette première ligne commençait à Hautepierre, près d'Auchan, pour finir à Baggersee, en face du "Mammouth" à époque).
Et j'ai participé au developpement du système tramway et trains régionaux, même transfrontaliers dans l'environ.
Depuis le 1er janvier 2015, je vis dans la région de Frankfurt, au bord du rivière Main. Dans notre ville, il y a même une "Petite France" = "Klaa-Frankreich", fondée par huguenots, chassés par la France et par la Belgique, il y a longtemps.
A Frankfurt, il y a des tramways, et dans la région, il y a un système ferroviaire assez remarquable et modernisé, même à la campagne (comme la Odenwaldbahn ou la Kahlgrundbahn).

Mes origines maternelles sont dans l'Erzgebirge = Monts Métallifères, entre Freiberg/Sachsen et Dresden.
Mon grandpère maternelle m'a déjà introduit à Dresden dans les années 1960, avec ses fameux tramways roulant jusqu'au château de Pillnitz p.e., ou dans l'immense Technik- und Verkehrsmuseum de Dresden, avant sa dévalisation.
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Re: Vestiges angevins

Messagepar Latil 22 » 08 Sep 2016 21:27

Salut Terminus et les amateurs de trams.

Je ne découvre ce fil que ce soir.
Pour te répondre terminus, je te renvoie à la page 171 de mon bouquin, bas de page, a priori, les seules infos que j'ai pu recueillir au cours de mes recherches :
- la gare Saint-Serge était encore desservie en 1915
- En 1916, compte tenu de la vétusté du matériel et la difficulté de l'entretenir, la navette fort peut utile est arrêtée et, la compagnie récupèrant tout ce qu'elle peu, démonte la voie boulevard Ayrault condamnant définitivement la desserte de la gare Saint-Serge.

;)
Aimera
Vive le tram à Angers...le vrai !

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Re: Vestiges angevins

Messagepar Terminus » 16 Sep 2016 0:39

@ Franz
J’ai un fils qui vit à Berlin depuis quelques années, autant dire que c’est la destination quasi unique de vacances. Tu nous parles des Monts Métallifères (un nom splendide qui me plaisait déjà depuis un moment, quand nous sommes allés à Prague il y a deux ans). Figure-toi que cet été nous sommes allés, après Dresde, vers la Suisse saxonne et en progressant nous voyions au loin des petites montagnes, un peu en forme de molaires qui appartenaient sûrement à la chaîne des Monts des Géants ou à celle des Monts Métallifères, puisque ces deux chaînes se prolongent l’une l’autre et forment la frontière avec la République Tchèque. La Suisse saxonne a des paysages qui sortent de l’ordinaire, notamment le site de la Bastei et la forteresse de Königstein.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bastei
https://fr.wikipedia.org/wiki/Forteress ... B6nigstein
Dernière édition par Terminus le 16 Sep 2016 0:53, édité 1 fois.
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Re: Vestiges angevins

Messagepar Terminus » 16 Sep 2016 0:52

Bonjour à Latil 22. merci pour ta précision sur la fin de la desserte de la gare Saint-Serge, que tu situes à 1916. Ton livre contient tellement de renseignements et de documentation — notamment une masse de photos introuvables — que j’ai commencé, sur une base de données, à noter les dates et événements principaux, afin d’en avoir un aide-mémoire.

De son côté, René Rabault avait jadis écrit un livre également très intéressant, Angers naguère (*), qui relatait ses souvenirs de vieil angevin, illustrés de ses propres dessins ; il y montrait et commentait 147 photos de très grand intérêt, provenant des fonds d’archives départementales ou municipales. Ce livre se trouve aisément sur internet, de 9 à 29 €.
Il a notamment évoqué, mais très brièvement, l’historique des anciens tramways d’Angers. Il n’était pas à proprement parler un passionné des transports — il était décorateur de théâtre, auteur dramatique et comédien à ses heures, et il a aussi écrit quelques livres — mais ses souvenirs étaient très fiables. Ce qui n’écarte pas toute possibilité d’erreur : même les gens fiables peuvent se tromper.
Les plats de la couverture montrent, au verso, le plan Hézard-Baron-Pihier, édité par Grassin (voir le dernier plan du 7e message en remontant à partir de celui-ci). On y voit le tracé des lignes de tramways, après 1906 : la route de Nantes est desservie, ce fut le cas en 1906 ; la desserte de la gare Saint-Serge y figure aussi. Justement, Latil 22 nous dit qu’elle l’était encore en 1915, que la navette fut supprimée en 1916, que les voies furent déposées ensuite. Sur une photo aérienne de l’IGN (datant du 21 août 1923, visible sur Géoportail et téléchargeable gratuitement) on ne peut discerner s’il s’agit de la voie ferrée elle-même ou de son fantôme après dépose et repavage, ces photos très anciennes — un régal pour les gourmets — ne sont pas très nettes et ont un très fort vignettage.

Mais, au sujet des voies du tram au carrefour Carnot-Botanique-Boreau j’ai des doutes tant pour le livre de René Rabault, que pour le plan Hézard-Baron-Pihier édité par Grassin. Sur un plan une erreur est vite arrivée (*) mais René Rabault donne la liste des lignes des trams en 1919 (page 194 de son livre) et je ne la crois pas sans erreur.
Voilà le problème : selon ces deux sources il y aurait eu une jonction entre le bd Carnot et la rue Boreau, qui pourrait correspondre à une ligne Gare Saint-Laud — Place Ney par les boulevards, la place du Pélican et la rue Boreau), ou bien Génie — Gare Saint-Laud — Place Ney par le même itinéraire.

Latil 22 nous renseignera sûrement car c’est le grand spécialiste des tramways d’Angers (et aussi des chemins de fer).
Pour ma part je doute de cette jonction qui aurait permis d’aller à la place Ney depuis la gare Saint-Laud et les boulevards.

Pour mémoire, voici la composition du réseau en 1919 selon René Rabault :
    1. De la caserne du Génie à la place Ney ou à la gare Saint-Serge, par la gare Saint-Laud et la place du Ralliement (bas de la place) ; selon R. Rabault cette ligne serait double avec deux antennes (une vers la gare Saint-Serge, une autre vers la place Ney ;
    2. De la gare Saint-Laud, par les boulevards de Saumur (Foch), de la Mairie (Bessonneau) et le faubourg Saint-Michel, à la route de Paris (R. Rabault parle de la caserne d’infanterie, ancienne caserne Desjardins, mais il s'agit plutôt du carrefour av. Pasteur-rue de Belle Borne) ;
    3. Du bas de la place du Ralliement à la place du Docteur-Bichon (anciennement Lionnaise), par le pont de Verdun ;
    4. Du bas de la place du Ralliement à la route de Nantes ; R. Rabault ne précise pas si l’itinéraire emprunte le pont de la Basse-Chaîne (disposition initiale) ou le pont de Verdun (disposition ultérieure).
    5. Du haut de la place du Ralliement à la Madeleine, par la rue d’Alsace, le boulevard de Saumur (Foch) et la rue Bressigny ;
    6. Du haut de la place du Ralliement à La Pyramide et à Trélazé, par le boulevard de Saumur, la rue Paul Bert, la place André Leroy, la rue Volney, la Madeleine ;
    7. Du haut de la place du Ralliement aux Ponts-de-Cé et à Érigné, par le boulevard de Saumur, la rue Paul Bert, la place André Leroy, la rue Rabelais.
Cette liste est censée correspondre à 1919, mais la desserte de la gare Saint-Serge était déjà supprimée, la ligne 1 en forme de fourche n’est donc pas cohérente.


_______
(*) Angers naguère
auteur : René Rabault
éditeur : éditions Payot, Paris, 1980
n° ISBN : 2 228 60040 7

(**) Exemples d’erreurs de cartographie :
– sur un plan d’Angers en 1899 des guides Karl Baedeker — très réputés et dont la cartographie était de Wagner & Debes à Leipzig — la bifurcation de la place du Pélican est fausse : la ligne de la Route de Paris est figurée comme venant de la gare Saint-Serge, alors qu’elle venait de la gare Saint-Laud. Le prolongement de la place Ney existe, mais pas celui de la place Ney, mais comme ils ont eu lieu vers 1898 le plan n'est peut-être pas faux ;
– le même plan d’Angers en 1905 n’arrange pas les choses : le raccordement de la place du Pélican est devenu triangulaire, ce qui n’a jamais existé ;
– sur ces deux plans figure le prolongement envisagé après la place Lionnaise (Bichon) vers la rue Saint-Lazare. Mais il n'a jamais été réalisé !
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Re: Vestiges angevins

Messagepar franz » 17 Sep 2016 20:10

Terminus, connais-tu égalément la Kirnitzschtalbahn = Tramway de la vallée de la Kirnitsch, commençant dans le park municipal de la ville de Bad Schandau ?
Image
Pour les francophones: https://fr.wikipedia.org/wiki/Tramway_de_Bad_Schandau ,
beaucoup plus en allemand: https://de.wikipedia.org/wiki/Kirnitzschtalbahn
http://www.ovps.de/Verkehrsmittel/Kirnitzschtalbahn/443/
http://www.dampfbahn-route.de/de/saechsische-schweiz_osterzgebirge/68/Kirnitzschtalbahn.html .

Et pour les Park- ou Pionier-Eisenbahnen, il y a pas mal des copies du petit chemin-de-fer du Grand Jardin de Dresden à partir de l'année 1950 .
Image
Voici une liste: https://de.wikipedia.org/wiki/Pioniereisenbahn .

Et dans le monde entier, même en France ... https://de.wikipedia.org/wiki/Liste_von_Parkeisenbahnen
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_trains_miniatures_%C3%A0_passagers
https://de.wikipedia.org/wiki/Parkeisenbahn
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Re: Vestiges angevins

Messagepar Fredorail » 19 Sep 2016 19:45

j'ai randonné à Bad Schandau cet été, mais n'ai pas eu le temps de faire le tram

mais près de Dresde, il y a aussi ça qui fume (quelques photos sont de moi, dont la traversée du train avec le tram qui attend son tour) https://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g679037-d4930666-Reviews-Loessnitzgrundbahn_Radebeul-Radebeul_Saxony.html
Frédorail

Cartographie des anciens réseaux secondaires sur OpenStreeMap (Echelle cadastrale) :
Pays de la Loire : http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/chemins-de-fer-secondaires-en-pays-de-la-loire_501338#8/47.545/0.288
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Re: Vestiges angevins

Messagepar franz » 19 Sep 2016 20:16

Merci beaucoup. Quelques informations et détails supplémentaires sur ce "Lößnitzdackel":
en allemand: https://de.wikipedia.org/wiki/Schmalspurbahn_Radebeul_Ost%E2%80%93Radeburg
en anglais: https://en.wikipedia.org/wiki/Radebeul%E2%80%93Radeburg_railway
Image
ImageImage
Image

et le croisement avec la ligne n°6 du tramway de Dresden :
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Re: Vestiges angevins

Messagepar Latil 22 » 19 Sep 2016 20:26

Salut à tous

Pour en revenir au sujet de Terminus, j'ai cru envoyer un message vendredi qui n'est pas parti et, bien évidemment, n'a pas été enregistré !
Bref, je me suis un peu emmêlé les pinceaux dans ma réponse. Ce n'est pas le tronçon Pélican - Botanique qui a été déferré en 1916, mais Botanique - Gare. Ça coupait court à tout projet de prolongement vers l'hôpital de toute façon impossible car le pont de la Haute-Chaîne n'était pas assez stable. L'idée de ce projet d'avant guerre fut donc de prolonger depuis Lionnaise mais la guerre est intervenue. Le prolongement vers Avrillé (probablement jusqu'au Gouronnières dans un premier temps puis vers la caserne était pourtant prévu, le matériel approvisionné mais embarqué par l'armée de campagne. On commanda bien du matériel aux Etats-Unis en 1916 (100 T) mais sans doute ne fut-il pas livré. Curieux d'ailleurs qu'en cette période de guerre et de restrictions, ont ait envisagé ce prolongement ?
Pour en revenir à notre ligne, il y avait bien des navettes Pélican - Saint-Serge au service d'hivers 1914-1945 (Petit Courrier). Difficile ensuite de savoir la suite, la presse ayant d'autres chats à fouetter.
Probablement a-t-on conservé également le raccordement existant entre Botanique et Ayrault, moyen possible mais peu pratique de rapatrier, moyennant quelques manœuvres, le matériel des lignes d'outre Maine. La seule jonction possible vers le dépôt était alors par la rue de la Préfecture.
Lorsqu'en 1916, le passage par la rue de la Roë est substitué à celui de la rue Plantagenet, il fallut trouver de la voie pour remonter le Ralliement devant la Poste. C'est peut-être la raison du déferrement Botanique - Gare ? Une plaque tournante est installée devant la poste (manœuvre pas plus commode !), pour le rapatriement du matériel vers le dépôt. On peut en déduire que le raccordement Carnot devient inutile ! Rappelons que la Cie ne jouait pas à circuler où c'était inutile, la ligne de la Madeleine par Bressigny avait été fermée pendant la guerre, au profit du passage par Volney.
En 1920, la voie semble encore en place puisqu'il est dit que la navette sera abandonnée dans le futur réseau. A-t-elle repris du service après guerre ? J'en doute, avec la crise du charbon et les restrictions. A creuser dans la presse.
Pour la dépose, il ne faut pas toujours se fier aux dates de fermeture puisque la rue Toussaint fut déferrée une dizaine d'années après la fermeture de la ligne par le château (photo Ouest Eclair 24 janvier 1936). Curieux d'ailleurs, lorsqu'on voit l'empressement avec lequel la Cie avait déposé la ligne du Génie en 1934, de peur qu'on la remette en service !

Intéressante en tout cas cette trace "toute fraiche" retrouvée Bd Carnot il y a peu.

Merci à Franz pour les belles photos.

;)
Aimera
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