Dans le journal municipal Vivre à Angers d’avril 2013 (*) elle s’exprime ainsi :
- « Pourquoi ne pas supprimer les bus dans l’hypercentre, autour du Ralliement, rue Voltaire et surtout rue Plantagenêt ?
Le tramway permet déjà, si besoin, de faire la jonction entre les boulevards.
Une adepte du vélo. »
Mlle D. exprime un point de vue qui est assez répandu chez les partisans de la petite reine, qu’ils voient comme la solution miraculeuse et quasi-exclusive aux déplacements, mais à condition que le trajet reste court puisqu’au-delà il est tellement naturel de recourir à la voiture. Les transports en commun ? N'en parlons pas : les trams consomment de l'électricité nucléaire, et puis les bus ça sent mauvais, parfois même leurs voyageurs puent (**).
Dans cette optique, si le cycliste est considéré comme le seul héros écologique — celui qui sauve la planète — le piéton, quant à lui, est souvent vu comme un pseudo-écolo, un ringard, un faux-frère qui ne défend pas vraiment la cause et qui, en outre, s’avère être une gêne pour les deux-roues, surtout dans les rues piétonnes où les marcheurs sont bien trop nombreux.
Pourtant, dans ses desiderata, Mlle D. est un peu à côté de ses pédales :
— « Le tramway permet déjà, si besoin, de faire la jonction entre les boulevards » : mais, hormis le boulevard Foch, quels sont les autres boulevards dont le tram assure la jonction ?
— « supprimer les bus[…] rue Voltaire » ? Mais voici combien d’années que la rue Voltaire n’est plus desservie, peut-être vingt ans ou plus ?
On imagine les problèmes insurmontables de surcharge que rencontrerait le tram s’il devait accueillir en surnombre, et entre trois stations seulement, une masse de voyageurs allant seulement du boulevard Foch à la place Molière.
On ne parlera même pas — car c'est sans importance — du marasme insurmontable, insupportable et quotidien que rencontrerait la clientèle des transports en commun. Beaucoup, poussés par l'embarras, se rabattraient peut-être vers la bagnole ? Pas très écolo, ça, Mlle D.…
Et puis, faire 600 mètres pour 1,13 € ou 1,40 €, est-ce bien raisonnable ?
Mlle D. voudrait tout régir en fonction de son intérêt individuel et de ses conceptions exclusives. Elle est peut-être un peu sotte, mais pas exagérément tout de même : elle aurait pu suggérer de réserver l’accès aux trams aux seules personnes munies d’un vélo.
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(*) Vivre à Angers n° 372 (avril 2013), page 2 en bas à gauche.
(**) Appréciation plusieurs fois entendue personnellement de la part d'inconditionnels du vélo, parfois même des associatifs.