FLG Wrote:[…] Dans ton exemple de la ligne 1, c'est une minorité de voyageurs qui font ce tronçon entier. La plupart des voyageurs arrivent ou repartent du centre-ville, en montant ou descendant ou bon leur semble, et on ne peut pas reprocher à la ligne de desservir quasi toutes les zones du centre-ville.
C'est bien ça le problème :
la ligne 1, et la plupart des lignes du réseau Irigo, sont inutilisables pour traverser le centre-ville. Le réseau d'Angers ne comporte guère de lignes réellement diamétrales. Bien sûr, apparemment elles le sont quasiment toutes, sur le papier du moins, mais une véritable ligne diamétrale, c'est-à-dire permettant une traversée du centre doit être en forme de I ou de L, à la rigueur en forme de C ou de J. Mais les lignes en M, N, S, U, V, W ou en Z sont insupportables à parcourir. Certes, il va de soi que personne ne voyage d'un bout à l'autre d"une ligne, même sur le tram : qui donc va du bout de la Roseraie jusqu'au au bout d'Avrillé, à part des mordus comme nous ? Mais il est essentiel de faciliter des trajets traversant le centre-ville rapidement et le dépassant d'un ou deux kilomètres, par exemple pour aller jusqu'à l'Hôpital, la Madeleine, la place Monprofit, la place Bichon, le Chapeau de gendarme, le début de l'avenue Pasteur, la clinique de l'Espérance… À Angers, à part sur le tram, rien de tout cela n'est aisé, et c'est tellement dissuasif. Cela se ressent dans la fréquentation : 30 millions après le tram contre 28 avant, c'est tout de même assez faible après tant d'efforts.
Dans la pratique, du fait de sa géométrie, le réseau d'Angers s'apparente plutôt à un ensemble de lignes radiales, allant du centre-ville vers les périphéries. Il contraint à descendre dans le centre et oblige à trop de correspondances. Regardons le plan : il n'y a quasiment pas de trajets directs, le siphon est généralisé. Le pire, c'est la ligne 12, absolument impraticable à la traversée du centre. Et la ligne 5 entre la gare et Verneau ? Et la ligne 6 ? Mais la liste ne s'arrête pas là…
FLG Wrote:[…] on ne peut pas reprocher à la ligne de desservir quasi toutes les zones du centre-ville.
Que je sois à Belle-Beille, dans la Doutre au Grand Pigeon ou à Monplaisir, je peux aller Bd Foch, à la Gare, rue Toussaint, ou Fleurs d'eau sans changer de bus, ce n'est pas l'effet rechercher tu crois?
La ligne miraculeuse qui passe partout est en fait une très mauvaise ligne car elle est très lente, et la lenteur est peut-être le défaut le plus reproché aux transports urbains, surtout quand des fréquences faibles l'aggravent, ce qui est le cas de la plupart des lignes à Angers, et les correspondances obligées en rajoutent une couche.
Il y a 30 ans, le réseau de Nîmes était ainsi conçu : des lignes qui slalomaient dans le centre-ville pour desservir en zig-zag toutes les voies principales. C'était un réseau pitoyable aux faibles résultats — une régie municipale à l'époque — que Transexel (= Kéolis aujourd'hui) avait repris en supprimant tous ces tracés tordus.
Le réseau d'Angers est un réseau de tortillards. SI cette solution était si bonne on la verrait appliquée partout en France.
Or nous souffrons à Angers de l'«exception angevine » qui fait que dans bien des domaines les choses se font différemment d'ailleurs, le plus souvent en moins bien, et souvent plus tardivement qu'ailleurs. Au lieu de cultiver ce particularisme local il vaudrait mieux s'aligner sur les autres dans ce qu'ils font de mieux. AInsi je ne vois guère de réseau en France où presque toutes les lignes passent à la gare et où les itinéraires sont à ce point zigzaguants.