A présent deux articles de Ouest-France, publiés le 17 octobre 2012 :
Ouest-France du 17 octobre 2012 Wrote:Angers. Un bus teste un agrocarburant à base de déchets de raisin
Depuis septembre, à Angers, un bus teste un nouveau biocarburant : de l’éthanol issu de la distillation des déchets de raisin.
Cette expérience implique la Ville d’Angers, sa régie de transport en commun Kéolis, le constructeur de bus suédois Scania, qui possède une usine à Angers, la distillerie des coopératives de Thouarcé et Raisinor, une société de négoce de sous-produits viticoles, basée à Libourne.
80 % de CO2 en moins
La distillerie de Thouarcé, à 25 km d’Angers, traite les déchets (peaux, pépins, rafles issus du pressurage des raisins) d’un millier de vignerons du Val de Loire. Elle extrait de ce marc de raisin de l’éthanol. Cette énergie renouvelable locale issue d’une filière non alimentaire émet 80 % de CO2 en moins que le gazole. Le test angevin vise à obtenir des pouvoirs publics l’homologation de cet éthanol appelé ED 95.
Ouest-France du 17 octobre 2012 Wrote:Le bus de la ligne 6 carbure au marc de raisin !
La Ville d'Angers teste sur son réseau de transports en commun une énergie verte et locale d'origine inédite. Elle provient de la distillation des déchets de raisins.
L'innovation
« Je roule à l'éthanol issu du marc de raisin ! » Cette estampille sur la carrosserie du bus de la ligne 6 à Angers signale une expérience inédite en France. Depuis septembre, le « 6 » accomplit ses navettes quotidiennes sans une goutte de pétrole. Au dépôt, il dispose de sa pompe perso. Il fait le plein d'un agrocarburant issu... du vignoble angevin.
Qu'on se rassure ! Le bus, sorti des chaînes de l'usine Scania à Angers, ne carbure pas à l'anjou rouge ! Son énergie provient des déchets (peaux, pépins, rafles) issus du pressage des raisins. « La distillerie de Thouarcé traite chaque année 26 000 tonnes de marc de raisin provenant d'un millier d'exploitations viticoles du Val de Loire », chiffre Jacques Blouineau, son directeur. Elle en extrait 20 000 hl d'alcool pur, commercialisés par la société Raisinor.
Le carburant ? ED 95
Pour mieux valoriser cet éthanol, la société de négoce libournaise explore la piste des « biocarburants de génération avancée, issus de matières premières non alimentaires », souligne Jérôme Budua, de Raisinor.
Raisinor a trouvé des partenaires privilégiés pour tester grandeur nature son carburant ED 95. La Ville d'Angers cultive son image de vitrine du développement durable. « Il y a une forte demande politique, souligne Jérôme Budua. La municipalité a négocié avec Kéolis, le gestionnaire de son réseau de bus, pour intégrer dans sa flotte un bus vert. »
Scania a mis en circulation 800 bus roulant à l'éthanol en Europe, depuis 1989. « On peut remplacer le gazole par un carburant produit localement. L'éthanol, à base de marc de raisin, réduit de 80 % les émissions de CO2 sur l'ensemble du cycle de vie du biocarburant », affirme Olivier Toublanc.
Le chef de vente des autobus Scania en est convaincu : l'ED 95 est le carburant approprié pour ravitailler les bus et les bennes à ordures dans les villes désireuses d'atténuer leur pollution atmosphérique.
L'expérience en cours porte aussi sur trois camions d'une entreprise de transport de la Région parisienne, spécialisée dans l'approvisionnement des supérettes. Objectif : obtenir l'homologation de l'ED 95 ainsi qu'une fiscalité incitative.
Les ministères de l'Écologie et de l'Économie en décideront en 2013.
KXavier BONNARDEL.