Après ces photos très intéressantes de Bernard — notamment celle des voies de triage et celle avec le pont tournant qui peut être un peu antérieur à 1956 — voici le souterrain de la gare d'Angers-Saint-Laud, en septembre 1984. La photo est prise vers la sortie par le bâtiment-voyageurs, le quai C (devenu quai 3, puis voies 4 et 5) est dans notre dos. La gare de 1956 avait été inaugurée 28 ans auparavant, par le président de la SNCF, venu dans un autorail spécial. Cette motrice avait des extrémités avec des pans coupés et un seul tampon peint en blanc, peut-être les roues étaient-elles aussi cerclées de blanc. Cet autorail, un peu ancien mais comme neuf, était en livrée traditionnelle crème et rouge.
Cette gare de 1956 remplaçait l'ancienne gare en pierre, dont des parties importantes avaient été bombardées, notamment l'aile du départ.
Cette photo correspond à la période où la gare avait été rénovée, sans doute dans le cadre de l'électrification de l'Étoile d'Angers, en 1983, sauf erreur, avec mise à 200 km/h de la ligne Nantes – Angers – Le Mans, du moins sur une grande partie de son cours. La ligne Angers – Saumur, très rectiligne, était rapidement parcourue. Je me souviens d'un voyage en corail : il s'était passé 19 minutes seulement entre le départ d'Angers-Saint-Laud et l'arrivée à Saumur-RD.
On n'avait pas mégoté sur le télépancartage installé dans le souterrain. Sur les quais, sous les marquises, il y avait des téléviseurs. Et dans le hall de départ il y avait un très grand panneau noir de télépancartage, dont les volets mobiles bruissaient lors des mises à jour. Ce grand panneau de la salle des pas perdus était coordonné avec les panneaux du souterrain et les téléviseurs des quais, lesquels ont été remplacés cette année 2018, vers l'été sauf erreur ? Ces téléviseurs des quais étaient devenus presque illisibles avec l'âge (
édition : environ 34 ans !), ils avaient remplacé des boîtiers de télépancartage assez simples (*), en place depuis longtemps. Et en 2018 on est revenu à des téléviseurs, mais en couleurs et dynamiques.
À l'origine, en 1956, les horaires des trains étaient affichés sur le mur au-dessus de l'accès aux quais (au-dessus des deux blocs de deux guérites occupés par les poinçonneurs). Les horaires étaient affichés au moyen de lettres mobiles en plastique, ils restaient à demeure jusqu'au changement de saison (horaires d'hiver ou d'été).
Dans le biais du mur à droite, au-dessus de la poubelle, on voit quatre séries de deux tétons qui recevaient, avant le télépancartage, des plaques métalliques peintes à la main en textes rouges sur fond blanc, il y en avait aussi, auparavant, sur le biais à gauche. Sur chaque quai il y avait alors des boîtes où l'on rangeait ces plaques.
De telles plaques étaient aussi utilisées pour désigner les trains à quai, elles étaient placées, avec un long manche en bois, sous les marquises.
En cas de violent orage ce souterrain peut être noyé à une hauteur sans doute supérieure à celle d'un homme, voire même jusqu'au plafond, c'est arrivé parfois. Même la tranchée entre le tunnel de la place André-Leroy et le pont Saint-Joseph peut être inondée au point de recouvrir la voie, contraignant les trains à s'arrêter. Je ne sais plus si c'est toujours en place mais une grille roulante avait été fixée au plafond du souterrain pour en clore l'accès.
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Édition :(*) Je crois me souvenir que dans ces premiers boîtiers de télépancartage sur les quais les volets mobiles avaient un fond bleu, les textes étaient blancs. La tôle du coffret était probablement métallisée en gris, peut-être par schouppage. Les textes étaient peut-être en typo Univers. Mais tout ça, ce sont des souvenirs, il y a donc un risque d'erreurs. Je ne saurais pas situer l'année où ces premiers boîtiers de télépancartage furent installés, serait-ce à l'occasion de la mise en service des trains corail en 1976 ? Je ne saurais dire. Avant ces boîtiers on utilisait sans doute les plaques métalliques peintes à la main.
Les actuelles enseignes lumineuses « ANGERS- ST-LAUD » sur les quais (textes blancs sur fond bleu) sont en typo Univers. Elles datent probablement de la rénovation de la gare, lors de l'électrification de 1983, ainsi que l'aménagement de nouveaux guichets dans le hall de départ, avec couloir interne mettant en communication les halls de départ et d'arrivée. Auparavant, depuis l'origine, ces deux halls ne communiquaient pas, il fallait sortir du bâtiment et passer par le quai A ou par la place de la gare.
Lors de cette rénovation les ossatures et menuiseries métalliques, avaient été peints de deux tons : un saumon clair et un grenat.