citaro27 Wrote:Il ne faut pas prendre la population des seules communes mais au moins des agglos concernées voire des bassins de vie (cf. statistiques INSEE) ce qui donne des populations bien plus importantes.
Bonjour à citaro27 et à tout le monde;
C'est vrai, la population de la commune-centre doit être complétée par celle des périphéries. Encore faut-il déterminer jusqu'où va l'agglomération car la distance compte, elle aussi.
La question qui se pose est double :
– quel est, dans une agglomération, le nombre minimum d'habitants nécessaire pour justifier une desserte par trains express ?
– quelle distance maximale les habitants sont-ils prêts à parcourir pour accéder de leur domicile à la gare de départ ou pour quitter la gare d'arrivée ?
La notion d'agglomération a beaucoup changé depuis les années 80. Cela est dû :
– à la décentralisation voulue par Mitterrand, Defferre et Mauroy en 1982 ;
– à l'étalement urbain et à la conversion de zones rurales en zones périurbaines (mélange de rural et d'urbain où une bonne partie des actifs travaille dans la commune-centre, mais ce n'est pas de la ville).
La définition de l'agglomération a changé en 1990, 1999, 2010 et 2020 : quel imbroglio ! On a du mal à s'y retrouver…
Auparavant (avant 1990) une agglo était une
notion physique définie par la continuité du bâti. C'était facile à comprendre et à percevoir.
Aujourd'hui, du fait de la périurbanisation, c'est devenu
une notion statistique : une agglomération est une
zone d'attraction dont les limites sont déterminées par :
– le nombre d'actifs périurbains (au moins 40 %) travaillant dans la commune-centre ou sa couronne) ;
– les déplacements de ces actifs à l'intérieur de l'agglomération.
Mais cela ne se perçoit guère car il y a une grande disparité dans le paysage et l'occupation des sols.
Autrement dit :
— 1° ancienne définition (qui désigne aujourd'hui l'unité urbaine) :
AGGLO = la commune-centre + la banlieue (couronne des communes périphériques ;
— 2° définition actuelle (qui désigne l'aire urbaine) :
AGGLO = la commune-centre + la banlieue (la couronne périphérique) + la zone périurbaine.
Source : Wikipedia, licence creative commonsMais, indépendamment de la population critique, il y a l'autre contrainte par rapport à la gare :
quelle distance les habitants sont-ils prêts à parcourir pour accéder de leur domicile à la gare ?Ce n'est pas tout : d'autres facteurs défavorables se rajoutent :
– les transports en commun français souffrent d'énormes lacunes : le dimanche il n'y a rien ou presque rien, et le soir c'est pareil ;
– le taxi est très cher et rare ;
– garer une voiture dans un parking est également coûteux et on craint le vol ou le vandalisme.
Dans ces conditions la part potentielle des voyageurs par fer est très minoritaire :
comme souvent ce sont les très courts trajets terminaux qui dissuadent de recourir au train et aux réseaux de cars ou de bus/trams/métros ; le choix de la majorité se porte donc sur la bagnole qui permet de se déplacer en ne comptant que sur soi puisqu'on ne peut guère compter sur les autres.
On peut se demander quel est le pourcentage d'habitants d'une agglomération prêts à prendre le train. Il est à peu près certain que la distance et les problèmes des parcours terminaux (vers la gare et depuis la gare) dissuaderont la grande partie d'entre eux. La très grande majorité, voire la totalité, des périurbains devrait préférer la bagnole, c'est d'ailleurs elle qui a conditionné leur choix d'implantation.
Il y a des pays où ces problèmes sont bien moindres, mais en France il y a d'énormes progrès à faire, de la part des clients, des décideurs et des personnels. Seront-ils résolus un jour ? Ce n'est pas sûr. Ajoutons que la violence ambiante et la pandémie noircissent le tableau.
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P. S. :
• Dans mon message je n'avais estimé les populations que pour Elbeuf et Arras :
– Elbeuf : Elbeuf, St-Aubin-lès-Elbeuf, St-Ouen-du-Tilleul, Caudebec-les-Elbeuf, St-Pierre-des-Fleurs. Total : environ 36 000 hab ;
– Arras : seulement 10 communes (79 325 hab) sur les 46 de l'aire urbaine (108 347 hab). Ces 36 autres sont trop lointaines, on perd ainsi environ 29 000 hab.
Pour Arras j'ai retenu : ARRAS, Achicourt, Agny, Anzin-Saint-Aubin, Beaurains, Dainville, Marœuil, Saint-Laurent-Blangy, Sainte-Catherine, Tilloy-lès-Mofflaines
Ces statistiques sont visibles sur chaque fiche Wikipedia consacrée à une commune (courbe démographique et recensements depuis 1793).
Pour les autres villes j'ai eu la flemme.
• Pour les définitions, voir :
– unité urbaine :
– aire urbaine :