Ferrovi-Pat Wrote:Quant au débat sur libéralisation = moins cher, je laisse les naïfs y croire.
Attention à ce terme de libéralisation à ce que l'on y met dessous...
Cependant, si une ligne était opérée en "open access", les tarifs d'appels seraient sans doute plus bas, pourquoi pas à 1EUR (regardez ouigo à 10EUR), mais par contre les tarifs maximums pourraient monter beaucoup plus haut, en particulier pour faire payer la clientèle qui n'a d'autre choix que de voyager tel jour, tel heure, sur telle ligne, sans pouvoir anticiper son voyage, comme la clientèle d'affaire, ou la clientèle loisirs dans le cas que vous avez cité (désolé pour le terme loisir pas tres bien adapté à cette situation).
LAGPanoramic Wrote: Torber Greve, fondateur de Meinfernbus, le marché se stabilisera à terme à 3 opérateurs, maximum 4.
Rien de surprenant.
Il faut pouvoir créer un réseau, offrir un choix avec une offre dense, tant au niveau du réseau géographique que des fréquences.
Le marché suscite des appétits et multiplie les opérateurs. Mais la consolidation devient inévitable.
Il faut que l'opérateur qui veuille gagner ait les reins (financiers) solides, qu'il arrive à se créer un nom, une notoriété, pour que l'usager pense à cette compagnie pour son voyage, se place auprès des agences de voyages (et comparateurs de prix), mais pour cela il faut une offre abondante.
Ce qui est interessant en Allemagne, c'est que la filiale anglaise du leader dans son pays n'a pas réussi à s'imposer.
Je suis peut etre pas représentatif, mais lorsque j'ai du choisir une compagnie pour un trajet en bus en mai dernier (entre Berlin et Dresde), le nom qui m'est venu à la tête spontanément était meinfernbus (que j'ai utilisé) après avoir vu des publicités qui m'ont marqué (peut etre leur charte graphique très colorée)puis Berlin Linien Bus (parce qu'ils font énormément de publicité à Berlin en particulier dans les Métros/RER).
Alors quid en France??
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Keolis: la SNCF a patiemment racheté de nombreuses compagnies de car, qui reçoivent pour beaucoup la livrée de la maison mère (parfois même sur ses réseaux urbains). Une majorité du territoire a un opérateur local Keolis à proximité. Le nom est connu, alors si la SNCF veut se lancer, la marque Keolis peut être un appui;
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idBUS: amusant, mais ces derniers temps lorsque les médias évoquent ce marché, on montre systématiquement en "images d'illustration" un car idBUS. Outre le nom que l'on retient facilement, cela aide à devenir un "reflexe". Peut être pour une extension du réseau en national en s'associant à Keolis? OU faire comme la DB, mettre idBUS sur des liaisons mal desservies par le train en complément (style Freibourg in Brsg <> Munich en DB Bus);
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Transdev: Idem que Keolis, le logo Transdev Veolia est connu. La compagnie a de nombreuses filiales un peu partout en France, comme Keolis. Son nom est assez connu, la compagnie a les moyens de lancer une forte campagne de communication, un capacité de développement rapide;
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des transporteurs locaux: un autocariste local assez implanté pourrait aussi se lancer sur quelques lignes au départ de sa région. Le handicap est qu'elle n'aura pas les moyens d'une grosse campagne de communication, qu'à destination elle ne sera pas connue pour attirer les voyageurs dans l'autre sens, ni aux différents points d'arrêts, qu'elle ne pourra pas crée de réseau sur d'autres lignes, et qu'elle n'aura pas les capitaux suffisants pour garantir les débuts des opérations à perte;
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un regroupement de transporteurs locaux indépendants: ce serait le plus pertinent pour eux. Qu'ils créent une marque commerciale, avec un logo, une marque, une campagne de publicité. L'avantage est que cette alliance pourra créer un effet réseau important rapidement avec des compagnies ayant une connaissance des marchés locaux.
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une start up: style meinfernbus en Allemagne. Ce sont des entrepreneurs totalement indépendants du transport routier qui ont crée une compagnie, avec un marketing spécifique, et font appel à des prestataires pour exploiter le réseau.
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une compagnie étrangère: National Express au Royaume uni pourrait ouvrir une filiale en France, Megabus pourrait ouvrir quelques lignes avec sa politique tarifaire agressive à partir de 1EUR le trajet. La difficulté est de comprendre le marché français, de réussir à l'appréhender, ce qui n'est pas toujours facile, surtout en partant de zéro dans un pays qui n'a pas une culture "voyage en car" très développé.
Donc voila, même en France ca fera du monde sur la ligne de départ. Qui restera? 2 ou 3 compagnies probablement. Voir une seule ayant un grand réseau unifié national et quelques autres locales.
Il est probable que, comme en Allemagne, le transport en car se développe. Cela sera t il sur quelques axes délaissés par le train, ou bien sur un réseau national complet?
Le réseau de car pourra t il remplacer le réseau ex-lunea qui se réduit comme peau de chagrin et offrir des lignes de nuit (meinfernbus vient de lancer un réseau de lignes de nuit il y a quelques semaines)?
La SNCF composera t elle avec ce réseau, comme la DB, ou va t elle chercher à tuer la concurrence avec une politique de prix agressive?
Vu que cette ouverture est quasi actée (quoique avec les annonces politiques... on peut relativiser aussi), il serait intéressant ici de débattre de la mise en place quasi inéducable de ce réseau de transport, des lignes, des dessertes, des tarifs, des compagnies...