Tram recalé au contrôle
Faute de pneus adaptés. Le CHSCT crie au danger «grave et imminent».
Le tram sur pneus de Nancy roule sur... des pneus. Jusque-là, rien d'anormal. Sauf qu'aujourd'hui, la chenille ne serait pas montée sur les pneus adaptés ! Le tram V16 qui hier passait au contrôle technique à Maxéville, a été refoulé en raison d'une « monte inadaptée » sur chacun de ses quatre essieux. La machine a donc été soumise à contre-visite sous un mois.
L'ensemble du parc - soit 25 trams - bénéficierait de la même monte comme l'indique le Comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT) de Connex Nancy. A l'origine, la fiche technique du fabriquant Bombardier mentionne des pneumatiques « Michelin 385/65 R 22,5 XZA 1-TL 160 J ». La référence 160 J correspond à l'indice de charge par pneu, soit ici, 4,5 tonnes. Le tram en possède huit (quelque 600 € HT avec la main-d'œuvre) ce qui fait un total de charge de 36 tonnes. Reste que ces pneus ne seraient plus commercialisés.
Si le tram se chausse toujours dans la même marque, il a changé de pointure et roule désormais avec des pneumatiques présentant un indice de charge (158 J), moindre. Soit un total théoriquement supportable sur ces huit roues de 34 tonnes. Deux tonnes de moins qu'avec l'ancienne monte...
« Ces faits constituent un danger grave et imminent dans la mesure où si un type de pneumatique est autorisé c'est qu'il y a une raison, autre que commerciale », indiquent les membres du CHSCT dans un courrier adressé hier à la direction.
Après cette alerte du Comité, Connex dispose d'un délai de 24 heures pour saisir un inspecteur du travail susceptible de se prononcer sur la poursuite ou non de l'exploitation du tram dans ces conditions.
Tard hier soir, Connex indiquait que « les trams roulent avec ces pneus depuis 2003 et qu'ils passaient jusque-là le contrôle sans difficulté ». « Michelin a proposé une évolution des pneus. Evolution validée par l'Union technique de l'auto et du cycle (UTAC) et Bombardier. Nous avons transmis le dossier à la Drire pour vérifications », précise Connex, sous-entendant que la présence de la CGT lors du contrôle technique d'hier « a semé le doute dans l'esprit du contrôleur qui n'a pas voulu prendre de risque ».
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Alain THIESSE
23/10/08
(c) Est Républicain