Bonjour,
Voilà le plan de Strasbourg en 1978, avec les tarifs.
Il semble, d’après ce document, que, si tout le réseau était en exploitation avec un seul agent, toutes les lignes n'étaient pas en libre service.
Sur ce plan la ligne 20 n'était pas encore un dédoublement de la ligne circulaire n° 10.
Le réseau était encore très proche de celui que j'avais vu en 1965 et qui était directement hérité des tramways.
À cette époque, en 1965, il était organisé selon 10 axes principaux, numérotés de 1 à 10. La ligne 10 était circulaire, les lignes 1 à 9 se déclinaient par dizaine, en fonction des terminus ou des antennes, par exemple :
1 : Gare Centrale – Tuilerie
11 : Gare Centrale – Tuilerie – Pont-du-Rhin
21 : Gare Centrale – Tuilerie – Pont-du-Rhin – Kelh (Mairie)
La ligne 3/13/23 n'était pas encore diamétralisée comme on la voit sur le plan de 1978 : la tête de ligne vers la Robertsau était probablement à la Gare Centrale. C'était la ligne 8 qui allait à Rœttig, la 18 à Lingolsheim, la tête de ligne 8/18 était place Kléber. Depuis Rœttig une navette allait à Ostwald (ligne 28). Cette navette avait été desservie en trolleybus (une seule voiture). La ligne du Quartier des Quinze (ligne 15, peut-être jadis 5/15 au temps des trolleys ?) ainsi que la ligne de ceinture (10) avaient aussi été converties en trolleybus.
En 1965 je n'avais vu que des Chausson ASH et des Somua OP5, les seuls en France avec la RATP. Les derniers trolleys avaient déjà été supprimés au printemps 1962. Le service était en principe partout à deux agents, sauf sur la ligne 7 qui allait du centre-ville à Cronenbourg. Sur cette ligne roulaient d'horribles Chausson rallongés par Durisotti (?), à moteur avancé (capot très saillant) et montée à l'avant par une double porte, sans doute des 444. Il en a roulé de semblables à l’ELRT, à Grenoble et à Rouen. Sur les bus à deux agents, les abonnés pouvaient monter par l’avant. J’ignore si le dimanche le service restait à deux agents, certaines villes de France roulaient avec un seul agent le dimanche.
La livrée du réseau était bleue, de teinte moyenne, avec la calandre et les pare-chocs rouges. Par rapport à mes souvenirs, et au livre « 75 ans d’autobus en France », de D. Tilliet et C. Coullaud, les couleurs les plus approximatives seraient, sur ce nuancier wikipedia, le bleu acier et le rouge tomate :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_couleursPour l’intérieur, j’hésite entre une couleur beurre frais ou un bleu très pâle.
En 1965 il y avait encore des poteaux avec de très belles têtes en tôle émaillée, à quatre faces, d’un genre comparable aux modèles parisiens, mais de section trapézoïdale, et non pas ronde ou ovale comme celles de Paris, Marseille, Toulon, Nice. Je crois que les trapèzes étaient bleu turquoise. Sur les poteaux peints en sombre, le plan et les horaires étaient simplement collés sur une tôle cintrée, de forme particulière, un peu comme une casquette ou un accent circonflexe, avec le logo CTS en haut, au milieu ; cette plaque était de la couleur du poteau. Sur le tronçon allemand de la ligne 21, à Kehl, les arrêts étaient au standard germanique : « H » jaune et vert. Au passage de la frontière les douaniers montaient dans les autobus.
La billetterie se faisait au moyen de coupons à souche. L’oblitération était manuelle : le receveur ou la receveuse biffait le coupon avec un crayon de couleur, en cochant les cadrans d’horloge qui y étaient imprimés.
Dans les bus les inscriptions de service (défense de fumer, etc.) étaient bilingues : français et alsacien. C’est sans doute encore le cas aujourd’hui.
Dans l’ensemble, en 1965, le réseau avait belle allure, tant pour le matériel, impeccable, que pour le service.
Mais en 1978 le réseau n’avait guère évolué. Je crois qu'il n'y avait que des SC10. La livrée était crème (haut) et rouge (bas).
Dans le film « L'Auvergnat et l'autobus », sorti en 1969, avec Fernand Raynaud, le second rôle est tenu par un SC10, sans doute à deux agents. On le voit souvent en détail et peut-être aussi le dépôt. Ce film est un nanar, mais un nanar sympathique, comme tous les bons nanars, sinon ce sont des navets :
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Auverg ... %27autobusVers 1985 ou 1987 l'ossature du réseau restait toujours grosso-modo identique, héritée des anciens tramways. Le réseau paraissait avoir subi un gros coup de vieux, avec des fréquences pas mirobolantes et une structure dépassée. Il n'y avait que des SC10 et quelques R312 des premières séries livrées. La livrée était à fond blanc avec des bandes rouges. À cette époque-là on parlait de construire un métro, un VAL, plutôt qu’un tramway, et le réseau d’autobus végétait.